Un artisan britannique révolutionna la marine

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John Harrison fut artisan britannique qui révolutionna la marine, en créant au XVIIIe siècle le chronomètre de marine. Cet instrument, qui permet de connaître avec précision l'heure à bord d'un navire, accrut à l'époque le recours à la navigation astronomique, diminuant le risque d'échouement. Les pendules de l'époque étaient en effet impossibles à utiliser dans un véhicule en mouvement.


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Le grand intérêt du chronomètre est de permettre de mesurer précisément la longitude avec le sextant. Il améliore aussi la précision et la facilité pour mesurer la latitude, mais on pouvait déjà le faire sans chronomètre, alors que pour la longitude, il faut forcément garder l'heure précisément depuis le départ. En effet le sextant permet de mesurer la hauteur du soleil au dessus de l'horizon, alors en mesurant la hauteur du soleil à midi (midi local, c'est à dire quand le soleil est le plus haut dans le ciel), en comptant les jours pour connaître la date, et à l'aide de tables qui donnaient la hauteur du soleil en fonction de la saison, il était facile de connaître la latitude en fonction de la hauteur du soleil (plus le soleil est haut et plus on se rapproche de l'équateur). Si on connaît l'heure précisément, on peut aussi calculer cette latitude en mesurant la hauteur du soleil à n'importe quel moment de la journée mais les calculs sont plus compliqués alors on pouvait très bien se contenter de mesurer la hauteur du soleil une fois par jour en attendant qu'il soit précisément à son point le plus haut et se passer d'un chronomètre précis, et quand on navigue loin on a tout le temps pour ça, et on faisait une estime en fonction du cap et de la vitesse pendant le reste de la journée. Mais pour connaître la longitude, il faut, en plus, mesurer le décalage dans le temps de la position du soleil dans le ciel, qui varie en fonction de la longitude (de 24 h pour 360 degrés car ça représente un tour complet de la terre donc par exemple s'il y a un décalage d'une heure, on a franchi 15 degrés de longitude depuis le départ) et pour ça il faut un chronomètre très précis car s'il avance ou retarde, ça va se traduire par une erreur proportionnelle dans la mesure de la longitude. On faisait déjà des horloges à balancier assez précises à terre mais avec les mouvements du bateau, elles devenaient moins précises, d'où l'invention du chronomètre de marine. Et c'était une arme secrète et très disputée à l'époque car elle donnait un avantage considérable pour la navigation à celui qui la possédait !

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Quand on pense à l'horlogerie et aux horloges mécaniques on pense forcément à des rouages métalliques et pourtant j'apprends dans la source que cet inventeur avait une formation d'ébéniste (un peu comme son père qui était menuisier) et à donc construit ses premières horloges entièrement en bois y compris les rouages (en bois dur comme le chêne) et elles fonctionnent encore de nos jours ! (avant de commencer à travailler le métal quand même pour construire des modèles plus petits !).

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Une source indique, pour montrer l'importance du chronomètre, que, sans l'avantage décisif qu'il a apporté à l'Angleterre, qui était la première à en bénéficier avant tous les autres pays, l'Angleterre n'aurait pas eu la maîtrise des mers qu'elle a eue et n'aurait pas pu conquérir toutes ses colonies, ce qui aurait réduit considérablement son rayonnement dans le monde. Et on peut même extrapoler que le français serait peut-être la langue internationale actuellement si les Français avaient mis au point le chronomètre de marine avant les Anglais (ou le hollandais ou l'espagnol ou le portugais, compte tenu des velléités des pays à l'époque et en fonction de qui aurait eu le chronomètre avant les autres) !

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Tous les commentaires (5)

Le grand intérêt du chronomètre est de permettre de mesurer précisément la longitude avec le sextant. Il améliore aussi la précision et la facilité pour mesurer la latitude, mais on pouvait déjà le faire sans chronomètre, alors que pour la longitude, il faut forcément garder l'heure précisément depuis le départ. En effet le sextant permet de mesurer la hauteur du soleil au dessus de l'horizon, alors en mesurant la hauteur du soleil à midi (midi local, c'est à dire quand le soleil est le plus haut dans le ciel), en comptant les jours pour connaître la date, et à l'aide de tables qui donnaient la hauteur du soleil en fonction de la saison, il était facile de connaître la latitude en fonction de la hauteur du soleil (plus le soleil est haut et plus on se rapproche de l'équateur). Si on connaît l'heure précisément, on peut aussi calculer cette latitude en mesurant la hauteur du soleil à n'importe quel moment de la journée mais les calculs sont plus compliqués alors on pouvait très bien se contenter de mesurer la hauteur du soleil une fois par jour en attendant qu'il soit précisément à son point le plus haut et se passer d'un chronomètre précis, et quand on navigue loin on a tout le temps pour ça, et on faisait une estime en fonction du cap et de la vitesse pendant le reste de la journée. Mais pour connaître la longitude, il faut, en plus, mesurer le décalage dans le temps de la position du soleil dans le ciel, qui varie en fonction de la longitude (de 24 h pour 360 degrés car ça représente un tour complet de la terre donc par exemple s'il y a un décalage d'une heure, on a franchi 15 degrés de longitude depuis le départ) et pour ça il faut un chronomètre très précis car s'il avance ou retarde, ça va se traduire par une erreur proportionnelle dans la mesure de la longitude. On faisait déjà des horloges à balancier assez précises à terre mais avec les mouvements du bateau, elles devenaient moins précises, d'où l'invention du chronomètre de marine. Et c'était une arme secrète et très disputée à l'époque car elle donnait un avantage considérable pour la navigation à celui qui la possédait !

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Quand on pense à l'horlogerie et aux horloges mécaniques on pense forcément à des rouages métalliques et pourtant j'apprends dans la source que cet inventeur avait une formation d'ébéniste (un peu comme son père qui était menuisier) et à donc construit ses premières horloges entièrement en bois y compris les rouages (en bois dur comme le chêne) et elles fonctionnent encore de nos jours ! (avant de commencer à travailler le métal quand même pour construire des modèles plus petits !).

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Une source indique, pour montrer l'importance du chronomètre, que, sans l'avantage décisif qu'il a apporté à l'Angleterre, qui était la première à en bénéficier avant tous les autres pays, l'Angleterre n'aurait pas eu la maîtrise des mers qu'elle a eue et n'aurait pas pu conquérir toutes ses colonies, ce qui aurait réduit considérablement son rayonnement dans le monde. Et on peut même extrapoler que le français serait peut-être la langue internationale actuellement si les Français avaient mis au point le chronomètre de marine avant les Anglais (ou le hollandais ou l'espagnol ou le portugais, compte tenu des velléités des pays à l'époque et en fonction de qui aurait eu le chronomètre avant les autres) !

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a écrit : Une source indique, pour montrer l'importance du chronomètre, que, sans l'avantage décisif qu'il a apporté à l'Angleterre, qui était la première à en bénéficier avant tous les autres pays, l'Angleterre n'aurait pas eu la maîtrise des mers qu'elle a eue et n'aurait pas pu conquérir toutes ses colonies, ce qui aurait réduit considérablement son rayonnement dans le monde. Et on peut même extrapoler que le français serait peut-être la langue internationale actuellement si les Français avaient mis au point le chronomètre de marine avant les Anglais (ou le hollandais ou l'espagnol ou le portugais, compte tenu des velléités des pays à l'époque et en fonction de qui aurait eu le chronomètre avant les autres) ! Afficher tout Réflexion intéressante effectivement.

L’anecdote parle du risque d’échouement. Autant je peux comprendre que le chronomètre de marine permette d’éviter de se perdre et de garder un cap bien défini avec précision, autant je pensais que le risque de s’échouer pouvait être évité simplement en regardant où l’on va.
A une époque où les fonds marins n’étaient pas encore cartographiés avec précision je vois mal en quoi le chronomètre de marine aurait pu empêcher un navire de s’échouer.

a écrit : Réflexion intéressante effectivement.

L’anecdote parle du risque d’échouement. Autant je peux comprendre que le chronomètre de marine permette d’éviter de se perdre et de garder un cap bien défini avec précision, autant je pensais que le risque de s’échouer pouvait être évité simplement en regardant où l’
on va.
A une époque où les fonds marins n’étaient pas encore cartographiés avec précision je vois mal en quoi le chronomètre de marine aurait pu empêcher un navire de s’échouer.
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Le problème n'était pas de se perdre ou de garder son cap car, justement, faute de pouvoir faire le point précisément, les navires choisissaient, dès le départ, leur cap en fonction de leur destination et suivaient le même cap tout au long de la traversée et pour ça ils utilisaient le compas (c'est à dire une boussole dans le langage de la marine) ou l'étoile polaire (tant qu'ils restaient dans l'hémisphère nord). Ils suivaient donc des routes loxodromiques, qui ne sont pas les plus courtes (la plus courte distance entre deux points sur un globe terrestre est appelée la route orthodromique, c'est celle que suivent les avions, elle passe plus près des pôles et c'est pourquoi elle a une forme bizarre quand on la représente sur un planisphère, comme la carte affichée sur les écrans des avions pour suivre le trajet en temps réel) mais qui ont l'avantage de pouvoir tracer précisément la route sur la carte. Le problème c'était de pouvoir aller dans des endroits qui ne sont pas sur une route loxodromique directe ou, même sur la route loxodromique directe, de savoir quand on allait arriver. Alors on n'y allait pas les yeux fermés non plus : on faisait une estime en mesurant la vitesse du bateau pour connaitre la distance parcourue tout au long du chemin et en traçant la route sur la carte (des cartes avaient été établies dès les premières explorations et avec la projection de Mercator les routes loxodromiques sont des droites donc c'est facile à tracer), on pouvait déterminer approximativement quand on allait arriver, et on guettait la terre pour ne pas foncer droit dedans, et on observait l'état de la mer pour détecter les récifs et les hauts-fonds (les brisants sont de l'écume qui se forme sur les récifs ou les barrières de corail, un changement de couleur de la mer ou la présence d'algues peut indiquer un haut-fond). On pouvait aussi sonder le fond avec un poids au bout d'une corde. Mais il arrivait quand même des échouements et, du coup, certains hauts-fonds pouvaient être connus et évités par les bateaux suivants. Ceux qui ont occasionnés la perte du bateau "la Méduse" (dont le radeau est représenté sur le célèbre tableau de Géricault), par exemple étaient connus, et auraient pu être évités avec une bonne navigation, mais en l'occurrence le capitaine ne savait même pas se servir correctement d'un sextant pour mesurer précisément une latitude alors c'est un autre problème. C'est entre autres pour surveiller tout ça (et aussi les bateaux ennemis) qu'il y a avait un "nid-de-pie" aménagé en haut d'un mat pour qu'un guetteur puisse y prendre place (comme le pirate noir du bateau pirate dans Astérix). Le principal risque pour un bateau c'est la terre : les marins savent affronter des tempêtes en haute mer mais craignent la proximité de la terre, c'est pourquoi l'échouement est une de leurs préoccupations majeures et tout ce qui peut réduire ce risque est bienvenu, mais comme il y avait d'autres d'autres précautions qui pouvaient être prises et tous les dangers n'étaient pas cartographiés, diminuer encore un peu plus ce risque à l'aide d'une carte et d'un point précis n'était pas le principal avantage de pouvoir faire le point. Le plus gros avantage était de pouvoir s'affranchir de suivre une route loxodromique et c'était aussi beaucoup plus sécurisant de savoir exactement où on est plutôt que approximativement sur une route et devoir guetter la terre pour savoir quand on est arrivé, alors ça faisait toute la différence entre l'ère des explorateurs et des aventuriers et la fiabilité de la navigation permettant d'établir durablement des colonies.