Le tragique destin d'András Toma

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Horrible !!
Il avait 24 ans quand il est entré en « hôpital psychiatrique », et mort en 2004, il aura connu seulement 4 ans de liberté après autant de temps enfermé, avec personne à qui parler…
C’est horrible, on a la chance de pouvoir vivre, et lui aura passé sa vie seul, enfermé :-/

a écrit : Et niveau séquelles ça fait quoi de pas communiquer pendant 55 ans Plus de boutons bleus, je profite de ton commentaire komrad,

Alors visiblement ces années sans solliciter son hongrois (langue finno-ougriennes et pas une langue slave, qui lui aurait permi de tenter de s'exprimer avec ces geôliers) l'a profondément emmuré dans le mutisme, un mutisme forcé.

Les prisonniers de guerre envoyés dans des asiles sont nombreux et ils ont ete rayés des registres volontairement mais dans ce cas ci, Toma a vraiment ete diagnostiqué anxieux et souffrant de trouble psy (quoi de plus normal pour un soldat après tout..). Il passera donc toutes ces années dans le silence jusqu'à l'arrivée dans l'hôpital psychiatrique d'un médecin hongrois. Celui ci entreprendra de le faire sortir de son mutisme et de lui ramener la mémoire (qui semble s'être delite avec le temps). Celui fonctionnera plutôt bien, lui permettant de se rappeler de sa famille, de l'entre deux guerres et de sa vie d'avant.

On estime que 20 000 soldats hongrois ont ete déporté en Russie, au goulag ou dans des hôpitaux psychiatrique et, comme dis plus haut, leur nom ont ete effacé des registres donc le travail de mémoire est terriblement difficile, surtout piur les familles car il n'est pas exclu que leurs proches vivent encore, qql part en Russie. C'est notamment le cas du diplomate suédois Raoul Wallenberg qui sauva des milliers de personnes du camp de la mort avant de disparaître lors de l'invasion de la Hongrie par la Russie. L'espoir est encore permi mais rien ne dit s'il a ete exécuté sur place ou déporté, et si oui, où ça.

a écrit : Et niveau séquelles ça fait quoi de pas communiquer pendant 55 ans Clairement, ça laisse des traces, dans son cas ça passe notamment par des pertes de mémoire, allant même a mal se rappeler de son nom (à la sortie, il pensait s'appeler Andras Tamas, au lieu de Andras Toma), et la mémoire lui revint par bribes qu’après de longues heures de thérapies. Son retour en Hongrie a pas mal aidé, il a visité des lieux qui lui étaient familier, comme son école accompagné de ses anciens camarades de classe, mais il a aussi pu retrouvé sa famille (avec au passage un test ADN prouvant bien son identité).
Autre gros problème, c'est que pendant un demi siècle, le monde bouge pas mal. Déjà que ça doit pas être évident pour un prisonnier classique de réintégrer une société dont il n'a vu les changements qu'au travers des informations, du parloir ou des interactions avec le gardien, je n'ose pas imaginer le choc qu'a du recevoir ce pauvre homme en découvrant ce qu'est devenu sa Hongrie natale.
Lot de consolation, son service militaire ayant été ininterrompu durant ce temps, il a reçu un bon gros salaire, et le titre de sergent-major.
Sa découverte a suscité de l'espoir chez de nombreuses familles, de nombreux hongrois ayant été déporté en Russie, et porté disparus. Si une grande majorité d'entre eux sont surement rapidement morts au goulag, il n’était pas exclu que d'autres personnes soient dans le cas d'András. Malheureusement, les seuls articles a ce sujet datant de 2000, je ne sais pas si il y a eu d'autres rescapés de ce genre...


Tous les commentaires (13)

Et niveau séquelles ça fait quoi de pas communiquer pendant 55 ans

En 55 ans, il aurait eu le temps d'apprendre le russe, non ?

Horrible !!
Il avait 24 ans quand il est entré en « hôpital psychiatrique », et mort en 2004, il aura connu seulement 4 ans de liberté après autant de temps enfermé, avec personne à qui parler…
C’est horrible, on a la chance de pouvoir vivre, et lui aura passé sa vie seul, enfermé :-/

a écrit : Et niveau séquelles ça fait quoi de pas communiquer pendant 55 ans Plus de boutons bleus, je profite de ton commentaire komrad,

Alors visiblement ces années sans solliciter son hongrois (langue finno-ougriennes et pas une langue slave, qui lui aurait permi de tenter de s'exprimer avec ces geôliers) l'a profondément emmuré dans le mutisme, un mutisme forcé.

Les prisonniers de guerre envoyés dans des asiles sont nombreux et ils ont ete rayés des registres volontairement mais dans ce cas ci, Toma a vraiment ete diagnostiqué anxieux et souffrant de trouble psy (quoi de plus normal pour un soldat après tout..). Il passera donc toutes ces années dans le silence jusqu'à l'arrivée dans l'hôpital psychiatrique d'un médecin hongrois. Celui ci entreprendra de le faire sortir de son mutisme et de lui ramener la mémoire (qui semble s'être delite avec le temps). Celui fonctionnera plutôt bien, lui permettant de se rappeler de sa famille, de l'entre deux guerres et de sa vie d'avant.

On estime que 20 000 soldats hongrois ont ete déporté en Russie, au goulag ou dans des hôpitaux psychiatrique et, comme dis plus haut, leur nom ont ete effacé des registres donc le travail de mémoire est terriblement difficile, surtout piur les familles car il n'est pas exclu que leurs proches vivent encore, qql part en Russie. C'est notamment le cas du diplomate suédois Raoul Wallenberg qui sauva des milliers de personnes du camp de la mort avant de disparaître lors de l'invasion de la Hongrie par la Russie. L'espoir est encore permi mais rien ne dit s'il a ete exécuté sur place ou déporté, et si oui, où ça.

a écrit : Et niveau séquelles ça fait quoi de pas communiquer pendant 55 ans Clairement, ça laisse des traces, dans son cas ça passe notamment par des pertes de mémoire, allant même a mal se rappeler de son nom (à la sortie, il pensait s'appeler Andras Tamas, au lieu de Andras Toma), et la mémoire lui revint par bribes qu’après de longues heures de thérapies. Son retour en Hongrie a pas mal aidé, il a visité des lieux qui lui étaient familier, comme son école accompagné de ses anciens camarades de classe, mais il a aussi pu retrouvé sa famille (avec au passage un test ADN prouvant bien son identité).
Autre gros problème, c'est que pendant un demi siècle, le monde bouge pas mal. Déjà que ça doit pas être évident pour un prisonnier classique de réintégrer une société dont il n'a vu les changements qu'au travers des informations, du parloir ou des interactions avec le gardien, je n'ose pas imaginer le choc qu'a du recevoir ce pauvre homme en découvrant ce qu'est devenu sa Hongrie natale.
Lot de consolation, son service militaire ayant été ininterrompu durant ce temps, il a reçu un bon gros salaire, et le titre de sergent-major.
Sa découverte a suscité de l'espoir chez de nombreuses familles, de nombreux hongrois ayant été déporté en Russie, et porté disparus. Si une grande majorité d'entre eux sont surement rapidement morts au goulag, il n’était pas exclu que d'autres personnes soient dans le cas d'András. Malheureusement, les seuls articles a ce sujet datant de 2000, je ne sais pas si il y a eu d'autres rescapés de ce genre...

a écrit : Clairement, ça laisse des traces, dans son cas ça passe notamment par des pertes de mémoire, allant même a mal se rappeler de son nom (à la sortie, il pensait s'appeler Andras Tamas, au lieu de Andras Toma), et la mémoire lui revint par bribes qu’après de longues heures de thérapies. Son retour en Hongrie a pas mal aidé, il a visité des lieux qui lui étaient familier, comme son école accompagné de ses anciens camarades de classe, mais il a aussi pu retrouvé sa famille (avec au passage un test ADN prouvant bien son identité).
Autre gros problème, c'est que pendant un demi siècle, le monde bouge pas mal. Déjà que ça doit pas être évident pour un prisonnier classique de réintégrer une société dont il n'a vu les changements qu'au travers des informations, du parloir ou des interactions avec le gardien, je n'ose pas imaginer le choc qu'a du recevoir ce pauvre homme en découvrant ce qu'est devenu sa Hongrie natale.
Lot de consolation, son service militaire ayant été ininterrompu durant ce temps, il a reçu un bon gros salaire, et le titre de sergent-major.
Sa découverte a suscité de l'espoir chez de nombreuses familles, de nombreux hongrois ayant été déporté en Russie, et porté disparus. Si une grande majorité d'entre eux sont surement rapidement morts au goulag, il n’était pas exclu que d'autres personnes soient dans le cas d'András. Malheureusement, les seuls articles a ce sujet datant de 2000, je ne sais pas si il y a eu d'autres rescapés de ce genre...
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C'est en avril 2006, que fut connue au monde, l''histoire de Ishinosuke Uwano, un soldat de l'armée Impériale Japonaise.
Il avait à l'époque 83 ans.. et vivait depuis 1945, en URSS, puis en Ukraine, quand l'Union Soviétique s'est effondrée.

En août 1945, quand la moitié Sud de l'île Sakkaline (alors Japonaise) fut conquise par les troupes de l'Armée Rouge, il semble que Ishinosuke Uwano aurait été fait prisonnier.
Sa famille au Japon, reçut des nouvelles de lui, jusqu'en 1958, puis... plus rien.


En l'an 2000, il est officiellement déclaré mort, selon la demande de sa famille Japonaise.
Cependant, en 2006, sur demande de Ishinosuke à des proches, les Autorités Japonaises en Ukraine sont contactées, car notre vétéran soldat de l'Armée Impériale Japonaise, désirerait se rendre au Japon, afin de pouvoir se recueillir sur la tombe de ses parents.

Entre 1945 et 2006, Ishinosuke s'est marié avec une Ukrainienne, est l'heureux papa de trois enfants, et vit à jytomyr, à côté de Kiev.
Il obtient la nationalité Soviétique, mais ne sera pas autorisé à se rendre au Japon, durant toute l'Ėre Soviétique.

Chose curieuse, anecdotique, à propos de Ishinosuke. C'est avec son passeport Ukrainien, qu'il a pu se rendre au Japon, en 2006...
Eh oui, il était officiellement déclaré mort, selon l'Administration Japonaise.

Note: désolé si les faits écrits plus haut, ne sont pas au plus juste de l'histoire de Ishinosuke.
Il n'y a pas beaucoup de sources sur le Net, dont certaines sont contradictoires selon les liens.

De même, Ishinosuke, serait encore aujourd'hui vivant (99 ans), car pas même Wikipédia en Ukrainien ne cite son décès.

a écrit : C'est en avril 2006, que fut connue au monde, l''histoire de Ishinosuke Uwano, un soldat de l'armée Impériale Japonaise.
Il avait à l'époque 83 ans.. et vivait depuis 1945, en URSS, puis en Ukraine, quand l'Union Soviétique s'est effondrée.

En août 1945, quand
la moitié Sud de l'île Sakkaline (alors Japonaise) fut conquise par les troupes de l'Armée Rouge, il semble que Ishinosuke Uwano aurait été fait prisonnier.
Sa famille au Japon, reçut des nouvelles de lui, jusqu'en 1958, puis... plus rien.


En l'an 2000, il est officiellement déclaré mort, selon la demande de sa famille Japonaise.
Cependant, en 2006, sur demande de Ishinosuke à des proches, les Autorités Japonaises en Ukraine sont contactées, car notre vétéran soldat de l'Armée Impériale Japonaise, désirerait se rendre au Japon, afin de pouvoir se recueillir sur la tombe de ses parents.

Entre 1945 et 2006, Ishinosuke s'est marié avec une Ukrainienne, est l'heureux papa de trois enfants, et vit à jytomyr, à côté de Kiev.
Il obtient la nationalité Soviétique, mais ne sera pas autorisé à se rendre au Japon, durant toute l'Ėre Soviétique.

Chose curieuse, anecdotique, à propos de Ishinosuke. C'est avec son passeport Ukrainien, qu'il a pu se rendre au Japon, en 2006...
Eh oui, il était officiellement déclaré mort, selon l'Administration Japonaise.

Note: désolé si les faits écrits plus haut, ne sont pas au plus juste de l'histoire de Ishinosuke.
Il n'y a pas beaucoup de sources sur le Net, dont certaines sont contradictoires selon les liens.

De même, Ishinosuke, serait encore aujourd'hui vivant (99 ans), car pas même Wikipédia en Ukrainien ne cite son décès.
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Pourquoi ne pas avoir contacter le Japon après la chute de bloc de l'est ?
Pourquoi avoir attendu 14 ans?

a écrit : Pourquoi ne pas avoir contacter le Japon après la chute de bloc de l'est ?
Pourquoi avoir attendu 14 ans?
Est-ce qu'il n'y aurait pas eu, aux alentours de 2005-2006, un sérieux problème en Ukraine, qui aurait pu motiver sa demande ?
Genre, "émigrer", pour lui et sa famille ?
Ce n'est qu'une supposition de ma part, je précise.

a écrit : En 55 ans, il aurait eu le temps d'apprendre le russe, non ? Je me suis fait la même réflexion, mais si effectivement il avait de vrai trouble Psy, possible que le cerveau en soit incapable. D'autant plus dans la situation qu'il vivait

C'est peut-être un peu simpliste comme remarque, mais n'aurait il pas pu apprendre le russe après tout ce temps ?

a écrit : Est-ce qu'il n'y aurait pas eu, aux alentours de 2005-2006, un sérieux problème en Ukraine, qui aurait pu motiver sa demande ?
Genre, "émigrer", pour lui et sa famille ?
Ce n'est qu'une supposition de ma part, je précise.
Mais il avait toujours de la famille au Japon, étant donné qu'ils l'ont déclaré mort en 2000.
Donc avant 2006 il n'avait pas eu l'envie de contacter sa famille ?

C'est une histoire bien bizarre.

a écrit : Mais il avait toujours de la famille au Japon, étant donné qu'ils l'ont déclaré mort en 2000.
Donc avant 2006 il n'avait pas eu l'envie de contacter sa famille ?

C'est une histoire bien bizarre.
Attention, nous nous référons à une personne qui vit toute sa jeunesse dans une société Japonaise, celle-ci régulée par toute une série de règles issues de sa tradition, distinctes du mode de pensée Occidentale.
Entre elles, se trouve toutes celles issues du Bushido (code des samourais) où l'honneur et la loyauté sont deux de ses sept piliers.

En Août 1945, le Japon Impérial a dû capituler.
Des dizaines de soldats Japonais, ont purement et simplement refusé de se rendre, se cachant (parfois durant des décennies) dans la jungle des pays qu'ils avaient conquis. Ce sont les "Stragglers". fr.m.wikipedia.org/wiki/Soldats_japonais_restants

De même, 400 soldats Japonais qui avaient été fait prisonniers par l'Union Soviétique, ont également refusé, lors de leur libération dans les années 50, de retourner au Japon.
Pour certains, la motivation était le déshonneur à que leur pays ait perdu cette guerre... Et les possibles reproches (fondés ou non) qu'ils auraient pu recevoir de leurs proches.

Monsieur Uwano a également connu l'amour, avec sa femme Ukrainienne et ont fondé une famille. Avait-il trouvé un nouvel équilibre qui lui convenait dans son exil volontaire, préfèrant son bonheur personnel actuel à un passé qu'il rejetait ? peut-être...

Il y a aussi un autre fait qui est logique. À 83 ans, il se sait être au crépuscule de sa vie.
Retourner aux sources afin de compléter le cercle, est parfois une réaction naturelle chez les personnes âgées, ayant le sentiment d'avoir accompli leur vie.

A mon sens, il n'y a rien de bizarre dans cette histoire.

Ceci me remémore d'ailleurs des cas de plusieurs Républicains Espagnols, qui vivaient en France depuis la défaite contre les troupes Franquistes, en 1939.
C'est suite à la vague de chaleur de 2003, que des familles Espagnoles ont découvert que certains de leurs grands-parents, grand oncles, etc... étaient encore vivants, plus de 6 décennies plus tard !
... Ou du moins jusque peu, car ils étaient décédés de par la conséquence de cette vague de chaleur, et les Autorités Françaises cherchaient à localiser des descendants, en Espagne.

a écrit : En 55 ans, il aurait eu le temps d'apprendre le russe, non ? Oui mais s'il n'a personne avec qui parler, il ne pouvait pas apprendre .