Le proboscis du papillon est en spirale

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Cet appendice en spirale photographié au microscope est le proboscis (trompe) d’un papillon avec lequel il aspire le nectar. Des théories s'affrontent pour savoir si ce sont les papillons qui se sont adaptés aux fleurs ou s'ils avaient déjà un long proboscis et ont changé d'alimentation pour les fleurs lorsqu'elles sont apparues.


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Les dernières études vont pourtant dans le sens d'un papillon à proboscis antérieur aux fleurs, plutôt qu'une coévolution.

Des fossiles de minuscules écailles creuses, remontant à environ 200 millions d’années, ont été découverts. Ceux-ci ressemblaient fortement aux écailles des ailes de papillons modernes, ce qui a par la suite était confirmé par un spécialiste des insectes anciens : il s'agissait bien de papillons à trompe, les plus primitifs (à pièces buccales) ayant des écailles soldes. Ils seraient donc antérieur de 130 millions d'années aux fleurs.

La théorie est donc qu'ils ont d'abord évolué pour se nourrir des gouttes de pollinisation des conifères et se sont retrouvés avantagés à l'apparition des fleurs, facilitant également l'expansion de ces dernières.

Pour les anglophones ou amateurs de la traduction automatique, j'ai pu retrouver une source de 2018 : www.science.org/doi/10.1126/sciadv.1701568

a écrit : Et si c'était, un peu comme la carcinisation, une évolution qui peut se produire plus d'une fois dans des familles différentes parce que c'est payant d'un point de vue de sélection?

L'évolution vers une trompe ou un nez plus long confère certainement un avantage dans différents con
textes et peux s'être produit plus d'une fois dans lhistoire, non? Afficher tout
C'est possible, on parle généralement d'évolution itérative. Il arrive que certaines fonctions perdues soient retrouvées, comme pour le gecko qui a réinventé 11 fois diverses méthodes pour se coller aux parois du fait d'évolutions multiples, ou de certains oiseaux ayant gagné une île et perdu la faculté du vol, en l'absence de prédateur. C'est le cas du râle cuvier, qui a colonisé deux fois la même île à au moins 140 000 ans d'écart, perdant à chaque fois cette capacité du vol.

La carcinisation est cependant très spécifique aux crustacés car très généralisée, alors que plutôt rares dans d'autres embranchements.

Pour ce qui est du papillon, ce sera cependant difficile à dire. On pourra éventuellement prouver l'inverse (continuité de fossiles à trompe), mais l'oppose sera toujours sujet à discussion. Si nous avions une abondance de fossiles de papillons à pièces buccales et aucune à trompe, ça pourrait favoriser l'hypothèse d'évolution itérative, mais on ne croule pas trop sous les fossiles, alors d'insectes...

P.S. : ok, j'exagère, on croule sous les fossiles si on oublie la craie, majoritairement composée de coccolithes (squelettes de plancton).


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Les dernières études vont pourtant dans le sens d'un papillon à proboscis antérieur aux fleurs, plutôt qu'une coévolution.

Des fossiles de minuscules écailles creuses, remontant à environ 200 millions d’années, ont été découverts. Ceux-ci ressemblaient fortement aux écailles des ailes de papillons modernes, ce qui a par la suite était confirmé par un spécialiste des insectes anciens : il s'agissait bien de papillons à trompe, les plus primitifs (à pièces buccales) ayant des écailles soldes. Ils seraient donc antérieur de 130 millions d'années aux fleurs.

La théorie est donc qu'ils ont d'abord évolué pour se nourrir des gouttes de pollinisation des conifères et se sont retrouvés avantagés à l'apparition des fleurs, facilitant également l'expansion de ces dernières.

Pour les anglophones ou amateurs de la traduction automatique, j'ai pu retrouver une source de 2018 : www.science.org/doi/10.1126/sciadv.1701568

Ils ont évolué jusqu'à être presque identiques aux fossiles vieux de centaines de millions d'années

Et si c'était, un peu comme la carcinisation, une évolution qui peut se produire plus d'une fois dans des familles différentes parce que c'est payant d'un point de vue de sélection?

L'évolution vers une trompe ou un nez plus long confère certainement un avantage dans différents contextes et peux s'être produit plus d'une fois dans lhistoire, non?

a écrit : Et si c'était, un peu comme la carcinisation, une évolution qui peut se produire plus d'une fois dans des familles différentes parce que c'est payant d'un point de vue de sélection?

L'évolution vers une trompe ou un nez plus long confère certainement un avantage dans différents con
textes et peux s'être produit plus d'une fois dans lhistoire, non? Afficher tout
C'est possible, on parle généralement d'évolution itérative. Il arrive que certaines fonctions perdues soient retrouvées, comme pour le gecko qui a réinventé 11 fois diverses méthodes pour se coller aux parois du fait d'évolutions multiples, ou de certains oiseaux ayant gagné une île et perdu la faculté du vol, en l'absence de prédateur. C'est le cas du râle cuvier, qui a colonisé deux fois la même île à au moins 140 000 ans d'écart, perdant à chaque fois cette capacité du vol.

La carcinisation est cependant très spécifique aux crustacés car très généralisée, alors que plutôt rares dans d'autres embranchements.

Pour ce qui est du papillon, ce sera cependant difficile à dire. On pourra éventuellement prouver l'inverse (continuité de fossiles à trompe), mais l'oppose sera toujours sujet à discussion. Si nous avions une abondance de fossiles de papillons à pièces buccales et aucune à trompe, ça pourrait favoriser l'hypothèse d'évolution itérative, mais on ne croule pas trop sous les fossiles, alors d'insectes...

P.S. : ok, j'exagère, on croule sous les fossiles si on oublie la craie, majoritairement composée de coccolithes (squelettes de plancton).

Je pensais que les fleurs étaient arrivées bien avant tout type d'espèce vivante

a écrit : Je pensais que les fleurs étaient arrivées bien avant tout type d'espèce vivante "Tout type", c'est assez vague :)
En effet, il ne faut pas oublier que les premiers développements ont eu lieu dans les océans ! Il y a environ 450 Ma, des plantes ont colonisé les terres, incapables d'avoir un port arboré. Puis (environ -390 Ma) il y a eu les lycophytes et progymnospermes (~ancêtre de de nos gymnospermes, dont font partie les conifères). Puis les gymnospermes, vers -252 Ma, ont pointé le bout de leur nez avec leur pollen et ovule nus. L'invention par Mère Nature des angiospermes (plantes à fleurs, est bien plus "récent" mais laisse beaucoup d'ombre, selon les études. La génétique pose la pierre à -214 Ma, tandis que les études fossiles placent plutôt autour de -130 Ma. Mais l'un n'exclut pas l'autre :)

Anecdote intéressante à ce sujet : pendant longtemps, il n'y avait aucun charognard de toute cette végétation : elle s'est accumulée au sol, le poids des plus récents écrasants peu à peu les plus anciens. C'est ainsi que ce sont créées les filons de charbon, en l'absence d'organismes décomposeurs.