Le triton ou "accord du diable", est un intervalle musical de 3 tons qui produit un son "stressant". A la fin du Moyen Âge, il fut surnommé également "Diabolus In Musica" et interdit par l'Eglise pour sa connotation qu'elle jugeait satanique. Il est utilisé aujourd'hui dans la musique Metal par des groupes comme Slayer qui a même un album nommé "Diabolus In Musica".
Tous les commentaires (71)
- Il n'y a pas de mal !
On dit plutôt "accord dissonant" ;)
Pour preciser un peu pour les connaisseurs, le triton correspond a une quinte diminuee dans un accord. Or dans les accords parfaits soit 99% de la musique qu'on ecoute, il y a toujours une quinte juste. Parfois augmentee pour creer une transition mais tres rarement diminuee. Sauf un accord specifique: le m7b5. Dans cette configuration, avec une septieme et une tierce mineure, on trouve le triton tres souvent dans le jazz, et meme dans la variété, sans que ca paraisse "satanique".
La musique est une branche des mathématiques. Et le triton est lié également a la trinité chrétienne, question donc plus vaste que ce que l'on pourrait croire
Je ne comprend pas votre logique, personne ne vient vous lire la bible en vous disant qu'il faut croire en dieu ou c'est l'enfer assuré. Alors ne venez pas gratuitement balancer des phrases "ecclésiophobe". Que vous y croyez ou non pour moi ça a un effet placebo pour beaucoup de monde et on ne peut se permettre de juger ces personnes sous prétexte qu'il y a eu les croisades etc...
Pour finir je ne suis pas pratiquant, ni aveugle croyant mais je pèse le pour et le contre avant d'affirmer mes propos. Sur ce, c'est un débat qui n'a rien a faire ici et je m'en excuse au près des modérateur.
J'aurais tout de suite pensé a la musique de Requiem For A Dream pour la musique stressante.
Là, sur moi, aucun effet.
Vas dans le métro :)
C'est le même accord que celui utilisé pour les trois sifflements du téléphone qui a un problème de réseau? Ce son est terrifiant!
Pierre Charvet sur France Musique en avait fait le thème d'un "mot du jour", émission quotidienne désormais arrêtée. Je ne retrouve pas de lien pour réécouter cette séquence !
Sinon autre particularité, le triton est l'intervalle qui divise l'octave en 2 partie égales : Do-Fa# Fa#-Do, ou encore le fameux Fa-Si Si-Fa
Cet intervalle sert aussi de transition/tension pour aller vers l'accord Do-Sol (quinte juste) ou encore vers Do-Fa (quarte juste) entre autres.
Par exemple, dans les toutes premières notes du thème de Maria (West Side Story de Bernstein) il y a un triton sur l'intervalle de "Ma-ri" puis à la dernière syllabe "-a" l'accord se termine sur la quinte juste (que j'ai expliquée plus haut).
Ce triton annoncerait déjà l'issue fatale de cet amour impossible, selon Pierre Charvet...
"Maria" est aussi un bon moyen mnémotechnique pour garder cet intervalle dans l'oreille.
L'anecdote est globalement exacte, mais la partie "interdit par l'Eglise pour sa connotation qu'elle jugeait satanique" est du gros n'importe quoi.
C'est un accord qui était évité dans certaines gammes du type hexachorde, mais il n'a jamais été interdit par l'Eglise. En fait si on étudie un peu la musique du Moyen-Âge on se rend compte que cet accord était pas mal utilisé et que des théoriens l'apréciaient.
On retrouve ainsi le triton dans le chant grégorien (ont fait pas plus religieux et plus moyen-âgeux) dans le mode septimus lequel est souvent qualifié...d'angélique ! Jacques de Liège (13e siècle) décrivait le triton comme "subtil et beau" dans les chants religieux qui l'utilisaient.
Quant à l'association avec Satan, on n'en trouve aucune trace dans les sources du Moyen-Âge. Les traités musicaux modernes affirmant le contraire ont une facheuse tendance à ne jamais citer la moindre source primaire sur ce point. C'est assez typique des mythes fabriqués à posteriori qui ont malheureusement la vie dure parce que tout le monde les répète sans en vérifier la véracité.
Enfin, au niveau éthymologique, on n'arrive pas à faire remonter l'utilisation du terme "diabolus in musica" avant le 18e siècle. Au Moyen-Âge on l'appelait le "consonantia per accidens" ("consonnant par hasard").
Je suggère une correction de cette anecdote.