La Déclaration des Droits de l'Homme fait référence à Dieu

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La Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen adoptée en 1789 après la Révolution française mentionne un Dieu. Le préambule le mentionne de manière explicite : « l’Assemblée nationale reconnaît et déclare, en présence et sous les auspices de l’Être Suprême, les droits suivants de l’homme et du citoyen». Elle a valeur constitutionnelle, et est ainsi au sommet de la hiérarchie des normes.

La laïcité comme principe constitutionnel sera officiellement définie par la Loi de séparation des Églises et de l'État de 1905.


Tous les commentaires (34)

Pas de majuscule lorsque tu dis un dieu...
Ou bien
Pas de "un" lorsque tu dis Dieu...

a écrit : Bonjour à tous !

Je viens apporter mon grain de philosophe afin de vous donner de plus amples précisions historiques concernant les valeurs portées par la révolution et notamment ce point concernant l'être suprême. Je vais essayer d'être concis.

1) La révolution française s'ins
crit dans le contexte historique du siècle des Lumières. Mais ce n'est pas une révolution des Lumières : on ne recherche pas le simple renversement de la monarchie car on la considère illégitime. Les conditions qui ont menées à la révolution sont purement pratiques : le peuple ne mange pas à sa faim et a l'impression que le Roi ne remplit pas son devoir de protection envers ses sujets. On ajoute à cela un sentiment d'injustice de la classe bourgeoise qui s'estime lésée de ne pas avoir les privilèges de la noblesse. Je fais très rapide.

2) Le siècle des Lumières est très fertile dans tous les domaines, notamment celui de la philosophie politique. Depuis Machiavel, on s'efforce de penser les rapports entre politique et morale. Et souvent, on arrive à la conclusion que rien ne justifie qu'un seul homme possède la pouvoir sur tous les autres.

3) On a donc une justification rationnelle de renversement de la monarchie absolue. Les révolutionnaires trouvent leurs idéaux, leurs grands principes dans la philosophie des Lumières. Les valeurs des démocraties modernes dont la démocratie française trouvent leur source ici.

4) Ainsi, la DDHC est un condensé de grands principes moraux énoncés par divers philosophes, principalement Rousseau. En effet, une grande partie des articles sont directement inspirés du Contrat Social de Rousseau. C'est un livre qui a d'ailleurs inspiré beaucoup d'idéologies, parfois très opposées mais c'est une autre histoire.

Dans ce livre, le dernier chapitre concerne la nécessité de mettre en place une religion civile, afin que le citoyen ait foi en ses devoirs envers aitrui et la Loi.

Je cite:
"Les sujets ne doivent donc compte au Souverain de leurs opinions quʼautant que ces opinions importent à la communauté. Or, il importe bien à lʼEtat que chaque citoyen ait une religion qui lui fasse aimer ses devoirs; mais les dogmes de cette
religion nʼintéressent ni lʼEtat ni ses membres quʼautant que ces dogmes se rapportent à la
morale & aux devoirs que celui qui la professe est tenu de remplir envers autrui." (CS, L IV, CH 8)

Parmi les principes de cette religion civile, nous avons celui de trouver une puissance divine. Je cite encore :
"Les dogmes de la religion civile doivent être simples, en petit nombre, énoncés avec précision, sans explications ni commentaires. Lʼexistence de la Divinité puissante, intelligente, bienfaisante, prévoyante & pourvoyante, la vie à venir, le bonheur des justes, le châtiment des méchans, la sainteté du contrat social & des lois; voilà les dogmes positifs. Quant aux dogmes négatifs, je les borne à un seul; cʼest lʼintolérance: elle rentre dans les cultes que nous avons exclus." (Ibid.)

D'où l'origine de ce que les révolutionnaires ont nommé l'être suprême. Et cela répond aussi à vos commentaires sur le paradoxe entre l'imposition d'une religion et la tolérance envers les autres.

Voilà, c'était long mais j'espère que je serai utile aux quelques-uns qui me liront :)
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Il est tout de même intéressant de constater que Rousseau, et la plupart des autres philosophes des Lumières, ne conçoit pas qu'un citoyen puisse avoir une morale expurgée du fait religieux. Liberté de confession, oui. Mais pas de confession du tout, (quelle qu'elle soit) c'est non.

a écrit : En Alsace-Moselle, l'État finance encore les lieux de cultes et salarie (avec l'argent des contribuables donc) les Ministres du culte catholiques, réformés et israélites (prêtres, pasteurs et rabbins).

L'enseignement religieux y est aussi obligatoire à l'école primaire et au collège (ma
is une dispense peut être demandée). Afficher tout
Exactement ! Parce que l'Alsace et la Moselle ne sont pas concernées par la loi de 1905, et donc font à leur sauce. À noter qu'une conséquence, c'est qu'il n'y a qu'en Alsace Moselle qu'on peut étudier la théologie dans une université publique. Ce qui est dommage, on devrait pouvoir étudier facilement cette matière très recommandable partout en France.

a écrit : Bonjour à tous !

Je viens apporter mon grain de philosophe afin de vous donner de plus amples précisions historiques concernant les valeurs portées par la révolution et notamment ce point concernant l'être suprême. Je vais essayer d'être concis.

1) La révolution française s'ins
crit dans le contexte historique du siècle des Lumières. Mais ce n'est pas une révolution des Lumières : on ne recherche pas le simple renversement de la monarchie car on la considère illégitime. Les conditions qui ont menées à la révolution sont purement pratiques : le peuple ne mange pas à sa faim et a l'impression que le Roi ne remplit pas son devoir de protection envers ses sujets. On ajoute à cela un sentiment d'injustice de la classe bourgeoise qui s'estime lésée de ne pas avoir les privilèges de la noblesse. Je fais très rapide.

2) Le siècle des Lumières est très fertile dans tous les domaines, notamment celui de la philosophie politique. Depuis Machiavel, on s'efforce de penser les rapports entre politique et morale. Et souvent, on arrive à la conclusion que rien ne justifie qu'un seul homme possède la pouvoir sur tous les autres.

3) On a donc une justification rationnelle de renversement de la monarchie absolue. Les révolutionnaires trouvent leurs idéaux, leurs grands principes dans la philosophie des Lumières. Les valeurs des démocraties modernes dont la démocratie française trouvent leur source ici.

4) Ainsi, la DDHC est un condensé de grands principes moraux énoncés par divers philosophes, principalement Rousseau. En effet, une grande partie des articles sont directement inspirés du Contrat Social de Rousseau. C'est un livre qui a d'ailleurs inspiré beaucoup d'idéologies, parfois très opposées mais c'est une autre histoire.

Dans ce livre, le dernier chapitre concerne la nécessité de mettre en place une religion civile, afin que le citoyen ait foi en ses devoirs envers aitrui et la Loi.

Je cite:
"Les sujets ne doivent donc compte au Souverain de leurs opinions quʼautant que ces opinions importent à la communauté. Or, il importe bien à lʼEtat que chaque citoyen ait une religion qui lui fasse aimer ses devoirs; mais les dogmes de cette
religion nʼintéressent ni lʼEtat ni ses membres quʼautant que ces dogmes se rapportent à la
morale & aux devoirs que celui qui la professe est tenu de remplir envers autrui." (CS, L IV, CH 8)

Parmi les principes de cette religion civile, nous avons celui de trouver une puissance divine. Je cite encore :
"Les dogmes de la religion civile doivent être simples, en petit nombre, énoncés avec précision, sans explications ni commentaires. Lʼexistence de la Divinité puissante, intelligente, bienfaisante, prévoyante & pourvoyante, la vie à venir, le bonheur des justes, le châtiment des méchans, la sainteté du contrat social & des lois; voilà les dogmes positifs. Quant aux dogmes négatifs, je les borne à un seul; cʼest lʼintolérance: elle rentre dans les cultes que nous avons exclus." (Ibid.)

D'où l'origine de ce que les révolutionnaires ont nommé l'être suprême. Et cela répond aussi à vos commentaires sur le paradoxe entre l'imposition d'une religion et la tolérance envers les autres.

Voilà, c'était long mais j'espère que je serai utile aux quelques-uns qui me liront :)
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C'était long, mais facile à lire :) bravo !

Attention au contresens !
L’être suprême n’est pas forcément dieu.
C’est bien pour ça qu’ils n’ont pas parlé de Dieu dans un pays exclusivement chrétien. Mais qu’ils ont employés un autre terme.

Pour Robespierre l’être suprême était une sorte d’esprit universel, une « raison » qui dépasse la raison individuelle. (Donc d’un seul individu, soit-il roi)
Plus tard on pourrait l’appeler « l’intérêt général » ou « l’état »

a écrit : Ouais bon, le grand architecte... Dieu... c'est du kif kif bourricot.

En fait c'est le patron quoi! On peut l’appeler comme on veut, personne ne l'a jamais vu donc ça craint pas, on peut continuer à boire des pétards et fumer du whisky! ^^

Pour l’anecdote... en fait je m'en
fous, je voulais juste remuer la m... les bondieuseries ne m'intéressent pas, mais bon, ça met toujours l'ambiance. ;) Afficher tout
Malgré ton anti-cléricalisme tu as tout de même été convertit.
La propagande chrétienne a martelé pendant longtemps que les polythéisme étaient des religions sous évoluées par rapport au monothéisme. Mais ça n’est pas forcément le cas.

L’idée qu’il n’y a qu’un seul être divin est l’inspiration judaïque. (Le christianisme et l’islam ne sont que des évolutions de la même religion. Ce ne sont pas des religions différentes )
Dans de multiples autres religions ils n’y a pas un « principe » unique. Mais des tas de « vérités » ou de « logiques » différentes, qui ne se classent pas forcément en therme de supériorité ou d’infériorité.
Cette recherche d’un seul grand principe unificateur ou « supérieur » c’est en réalité la recherche du « Dieu » judéo-chrétien-islamique.

Même si c’est un scientifique qui cherche « la théorie du grand tout »
Le seul fait qu’il croit qu’il y ai une seule modélisation suprême qui englobe les autres signifie qu’il est d’inspiration judéo-chrétienne. De la même religion « quel que soit le nom qu’on lui donne » comme tu dirais. ;)

Tain je viens de lire les commentaires, ca me rappelle mes cours de catéchisme...

Bon c'est pas qu'il est tôt, mais je m'emmerde!

Pour l'anecdote, vive la liberté, personne n'a le droit de me dire comment je dois vivre.
Je vous souhaite tout le bonheur du monde, et que quelqu'un vous tende la main...

a écrit : Ouais bon, le grand architecte... Dieu... c'est du kif kif bourricot.

En fait c'est le patron quoi! On peut l’appeler comme on veut, personne ne l'a jamais vu donc ça craint pas, on peut continuer à boire des pétards et fumer du whisky! ^^

Pour l’anecdote... en fait je m'en
fous, je voulais juste remuer la m... les bondieuseries ne m'intéressent pas, mais bon, ça met toujours l'ambiance. ;) Afficher tout
Que nenni! A la différence d'un dieu, le Grand Architecte, ou l'Etre Suprême a créé le mécanisme de l'univers, tel un horloger, et l'a mis en marche. Après, il n'est plus intervenu dans son fonctionnement et a laissé les humains se démerder. Par contre, dans toutes les religions, les dieux interagissent avec les humains et influencent leur existence, ne serait-ce qu'en leur promettant le paradis dans l'au-delà s'ils se tiennent à carreau ici-bas...

Pardonnez-moi si je me trompe, mais il me semble qu'il est question de l'Etre Suprême des Montagnards.
Ce culte était le reflet des idéaux des Lumières (liberté et égalité).
C'est un culte totalement anti-clérical

Et on retrouve ce genre de phrases sur les cathédrales, comme a Nancy où on peut encore distinguer a demi effacé, le pleuple reconnaît l'être suprême ...
Écrit datant de cette époque .
Je vais en faire une anecdote je pense

Pas très au point la transmission ici… (« culte de l’être suprême » sur la page Wikipedia) peut-être un début de réponse ?

J’adore aussi la contradiction entre l’accroche de l’app parlant d’informations vérifiées, certifiées, solides… et l’alinéa 3 sur la fiabilité des informations.
À mourir de rire et parfaitement dans l’air du temps… grandeur et courage.

Bref, retour à l’info.
Dieu transcendant, immanent, culte d’un être « suprême » ou « supérieur » cette dénomination est présente dans la franc-maçonnerie, les lumières,
et désigne autrement un rapport au religieux faussement laïcisé voire une réaction traditionnellement aveugle de son opposition obligatoire à 180°
de devoir détruire l’exemple antérieur… donc plutôt « non-religieux » que réellement défini (à moins d’avoir affaire à un fan de Luc Besson ?)

Pour mémoire et à titre de comparaison la misogynie patente d’un voltaire ou d’un rousseau à de quoi faire baisser très fortement les lumières…

On sait que « le grand architecte » « l’être suprême » font référence à cet aspect d’un dieu-sans-le-dire transcendant, immanent, Dieu uniquement
fondateur vs dieu toujours présent dans les affaires des hommes, selon les besoins de l’époque… mais quoi qu’il en soit, supérieur… dans la compensation
totalement aveugle d’un déni d’infériorité propre à l’humain et qui « se » cherche supérieur.

Les canadiens appellent ça, du « PFH »… (putain de facteur humain) dans la bouche d’un Hubert Reeves de bientôt 90 printemps ça a de la gueule !

Quel être suprêmement supérieur cet Hubert !… à moins que ça soit supérieurement suprême… merde j’sais plus… c’était quoi déjà… supérieur ment…
Haaa, p’tet bien… vindieu.