"Le Déserteur" est une chanson pacifiste écrite par Boris Vian en 1954, pendant la guerre d'Indochine, sous la forme d'une lettre au Président de la République, qui fait encore polémique aujourd'hui. Elle fut aussitôt censurée, malgré un ton peu virulent et la publication d'une version édulcorée. La chanson fit encore parler d'elle en 1999, quand une directrice d'école fut suspendue à vie pour l'avoir fait chanter à deux élèves pour commémorer la capitulation allemande du 8 mai 1945.
Commentaires préférés (3)
La version édulcoré change la fin, passant de "Si vous me poursuivez, prévenez vos gendarmes Que je tiendrai une arme et que je sais tirer" à "Si vous me poursuivez, Prévenez vos gendarmes, Que je n'aurai pas d'armes, Et qu'ils pourront tirer".
Renaud à également chanté sa propre version du déserteur.
Pour la suspension de la directrice d'école, je ne connaissais pas cette histoire, mais apparemment la décision fut jugée disproportionnée par la ministre déléguée à l’enseignement scolaire et la directrice fut finalement réintégrée par sa hiérarchie.
J'ai également connu cette chanson à l'école, en cours de Français, en même temps que l'affiche rouge et les strophes pour se souvenir de Louis Aragon, à l'époque je voyais ça comme un sujet certes engagé, mais je ne le voyais pas du tout comme un sujet encore brûlant
"Parachutiste" de Maxime Le Forestier a subit le même sort. C'est la seule chanson de l'album dont on ne retrouve pas les paroles sur l'album "Mon Frère" de 1972.
Elle fut aussi interdite d'antenne sur les radios à la sortie de l'album.
Alors j'ai fait ma petite recherche.
Il faut d'abord remettre cette histoire en contexte. On commémore une victoire militaire qui a libéré la France (et d'autres pays d'Europe) de l'occupation et de l'oppression d'un régime dictatorial. Une directrice d'école décide, pour l'occasion, de faire chanter par ses élèves une chanson certes pacifiste, mais surtout antimilitariste, devant le maire de sa commune (pour rappel, hormis le salaire des profs, c'est la mairie qui finance tout dans une école primaire). Et le maire avait invité plusieurs personnalités locales DONT des officiers de gendarmerie (des militaires donc), le sous-préfet ET des anciens combattants.
Petit rappel des paroles:
"Je ne suis pas sur terre
pour tuer des pauvres gens (...)
Si vous me poursuivez
Prévenez vos gendarmes
Que je n'aurai pas d'armes
Et qu'ils pourront tirer".
Le pire c'est que la directrice trouvait la chanson jolie (la guerre c'est pas bien, la paix c'est mieux), et que c'est une maladresse en vérité, plutôt qu'une provocation: OH LA BOU-LETTE DE MA-LADE !
Résultat: son inspecteur la suspend à vie de toute fonction de direction (elle n'est pas virée du tout). Et c'est vrai, avouons le, que c'est un poil excessif pour une (méga) gaffe.
Elle fait un recours, la presse en parle, sa ministre de tutelle (S. Royal) annule la sanction quelques mois plus tard.
Fin de l'histoire.
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La version édulcoré change la fin, passant de "Si vous me poursuivez, prévenez vos gendarmes Que je tiendrai une arme et que je sais tirer" à "Si vous me poursuivez, Prévenez vos gendarmes, Que je n'aurai pas d'armes, Et qu'ils pourront tirer".
Renaud à également chanté sa propre version du déserteur.
Pour la suspension de la directrice d'école, je ne connaissais pas cette histoire, mais apparemment la décision fut jugée disproportionnée par la ministre déléguée à l’enseignement scolaire et la directrice fut finalement réintégrée par sa hiérarchie.
J'ai également connu cette chanson à l'école, en cours de Français, en même temps que l'affiche rouge et les strophes pour se souvenir de Louis Aragon, à l'époque je voyais ça comme un sujet certes engagé, mais je ne le voyais pas du tout comme un sujet encore brûlant
"Parachutiste" de Maxime Le Forestier a subit le même sort. C'est la seule chanson de l'album dont on ne retrouve pas les paroles sur l'album "Mon Frère" de 1972.
Elle fut aussi interdite d'antenne sur les radios à la sortie de l'album.
Alors j'ai fait ma petite recherche.
Il faut d'abord remettre cette histoire en contexte. On commémore une victoire militaire qui a libéré la France (et d'autres pays d'Europe) de l'occupation et de l'oppression d'un régime dictatorial. Une directrice d'école décide, pour l'occasion, de faire chanter par ses élèves une chanson certes pacifiste, mais surtout antimilitariste, devant le maire de sa commune (pour rappel, hormis le salaire des profs, c'est la mairie qui finance tout dans une école primaire). Et le maire avait invité plusieurs personnalités locales DONT des officiers de gendarmerie (des militaires donc), le sous-préfet ET des anciens combattants.
Petit rappel des paroles:
"Je ne suis pas sur terre
pour tuer des pauvres gens (...)
Si vous me poursuivez
Prévenez vos gendarmes
Que je n'aurai pas d'armes
Et qu'ils pourront tirer".
Le pire c'est que la directrice trouvait la chanson jolie (la guerre c'est pas bien, la paix c'est mieux), et que c'est une maladresse en vérité, plutôt qu'une provocation: OH LA BOU-LETTE DE MA-LADE !
Résultat: son inspecteur la suspend à vie de toute fonction de direction (elle n'est pas virée du tout). Et c'est vrai, avouons le, que c'est un poil excessif pour une (méga) gaffe.
Elle fait un recours, la presse en parle, sa ministre de tutelle (S. Royal) annule la sanction quelques mois plus tard.
Fin de l'histoire.
J'en connais des profs qui ont fait n'importe quoi. Et je n'en ai jamais vu un seul viré. Parfois mutés, parfois on les fait passer inspecteurs ou parfois on les change de ministère.
Serge Reggiani a chanté aussi cette chanson ; remarquablement... Il disait en introduction le poème de Rimbaud, "le dormeur du val".
C'est un moment d'émotion dans l'album dans lequel il la chante ; dans sa version "édulcorée" : "... que je n'aurai pas d'arme et qu'ils pourront tirer".
Mais sinon, je te suis. On m'a raconté (par des profs hein, pas par des médias ou de simples pequins qui aiment juste taper sur les fonctionnaires ) trop d'exemples pour ne pas t'appuyer.
Je ne connaissais ni la chanson de Vian, ni celle de Le Forestier, merci pour la découverte ! Bon, ça manque juste un peu d'auto-tune mais rien n'est parfait ^^
Ça fait une trentaine d'années que je suis fonctionnaire dans un CHU et je peux t'assurer que certains se font virer. Et le nombre de renvoi a explosé chez les antivax avec la COVID.
Les mœurs évoluent et on renvoi plus facilement qu'avant chez les fonctionnaires... ;)
Les militaires ne peuvent pas être anti guerre? Oups... Mais que fais-je dans l'armée moi.
Le parachutiste de le forestier est si belle que je me demande même si ça n'a pas jouer( je l'écoutais en boucle à l'époque) dans mon engagement il y a une dizaine d'années.
N'allez pas croire que tous les militaires sont des radicaux extrémistes, ce serait là encore un amalgame. Sujet trop complexe à traité par la grande muette sans trop de risques collatéraux.(liberté d'opinion au sein des armées)
PS: la boulette de malade pour moi c'est une prof qui est venue faire lire une lettre de poilus un jour de commémoration à tous les enfants de sa classe et qui visiblement n'avait pas fait d'explication de texte... Un enfant est partis en fou rire pendant qu'il lisait la lettre d'un poilu mort dans d'atroces souffrances, devant les militaires et mieux encore devant "les anciens" et leurs familles... Ça c'était un GRAND MOMENT.... Évidemment en bon photographe je n'ai pas filmé ce lourd moment de silence
Avec l'éducation nationales c'est plus compliqué, il y a beaucoup de jeunes à éduquer mais pas assez d'enseignants (le peu qui reste, on ne va quand même pas les virer, allons voyons). Les jeunes c'est tous le contraire des vieux et des fragiles, on (l'état) va les avoir sur le dos très longtemps ces assistés...
Il y aurait peut-être un moyen... on (nous, les électeurs) devrait mieux choisir nos représentants politiques. C'est juste une question de bonne volonté ;-)
Il faut arrêter avec cette idéologie sur les fonctionnaires, et cette croyance sur l’immortalité de leur contrat.
Je suis moi même dans une collectivité territoriale où nombreux sont les fonctionnaires, il est tout aussi compliqué de licencier quelqu’un en cdi, qu’un fonctionnaire.
Parfois je me demande pourquoi tout ceci n'est pas dénoncé, pourquoi personne ne dit rien. Parfois j'ai envie de tout balancer..mais en fait je me dis que ça décridibiliserait encore davantage les profs, alors je me tais.
Mais parfois je dis la vérité. Comme ici. Mais elle ne plaît pas. Tant pis.