On doit le fromage à une mouche

Proposé par
le

Des chercheurs ont découvert que les ferments lactiques composant le fromage et les yaourts seraient dus à une mouche tombée dans un seau de lait il y a 5500 ans. Selon eux, la mouche est morte, mais la levure qu’elle portait (K. lactis) a survécu dans le lait et s’est reproduite avec son cousin, Kluyveromyces marxianus, qui proliférait déjà dans le lait, décomposant le lactose en sucre simple.


Tous les commentaires (36)

Merci à vous 2 pour ces compléments et pour vos liens très intéressants !

En effet le sujet semble passionnant, je ne connaissais pas du tout les usages des bactéries dans l'agroalimentaire. JMCVMB

a écrit : Escherichia coli c'est pas la bactérie qui cause les infections rénales ? Oo

Ça veut dire qu'à faible dose c'est toléré par le corps ou bien elle est "transformée" quand elle se transforme en fromage ?

En tous cas JMCMB (et je n'avais aucune idée de la façon dont on fait le fromage finalement !)
E.Coli est une bacterie que l on trouve naturellement dans l intestin et n est pas pathogene.
Cependant il existe des sous especes pathogenes mais aussi d autres qui ont des effets benefiqies (probiotiques) tel que E.Coli Nissle.

a écrit : La rédaction de la première ligne donne quand même l'impression que, sans cette mouche, les ferments lactiques n'auraient jamais pu exister :/ C’est juste une mouche qui a transporté des ferments lactiques, y’a pas de quoi en faire un fromage.

a écrit : C’est juste une mouche qui a transporté des ferments lactiques, y’a pas de quoi en faire un fromage. Mais que c'est lait ! ^^

a écrit : Il y a beaucoup de digression entre l article publie dans current biology et les interpretations finales.
En gros, les ancetres de notre ferment lactique proviendrait de deux levures: K.lactis ( variant associe a la drosopgile) et de K.marxianus.

www.cell.com/current-biology/fulltext/S0960-9822(19)31384-3
Merci @Kiryo, d'avoir pris le temps de consulter les sources de current biology.

En effet: la date de "5 500 ans", ne se base que sur une étude effectuée sur la plaque dentaire de populations Britanniques du Néolithique.
Or, depuis, il se sait, grâce à deux découvertes Archéologiques effectuées en Pologne et en Croatie, que le processus de fabrication du fromage (mou) et du yaourt, est plus ancien: 7 200 ans....au moins.

Ceci ne détermine cependant pas géographiquement où, la découverte fortuite s'est produite, bien qu'il se pense qu'elle ait pu avoir lieu dans le Bassin Méditerranéen ou au Proche et Moyen-Orient, de par le type de mouche cité (mouche du fruit).

K.lactis est une levure présente naturellement chez la mouche du fruit. Il est logique de penser que c'est la chute (mortelle ou pas, on s'en fout !!!), dans du lait (emmagasiné dans un seau en bois, un récipient de terre cuite ou de céramique, on s'en fout tout autant !!!) qui a permis à K.lactis de fusionner avec k.marxianus.
De cette rencontre fortuite, par échange de gènes, est née une nouvelle levure, qui va permettre de réduire la quantité de lactose, afin de rendre le produit laitier obtenu, plus digestible.
L'énorme bénéfice obtenu est que, à partir de ce moment, le lait peut devenir consommable en plus grande quantité aux populations adolescentes et adultes.
Il peut même être façonné pour être conservé, une fois salé, puis être consommé en période de disette.
------------+--------------
Il est actuellement estimé que le gène chez l'humain, permettant de digérer le lait, devient majoritaire bien plus tard. Plus ou moins 4000 ans.
Minoritaire dans les populations n'ayant que peu ou pas du tout de tradition d'élevage d'animaux produisant du lait, il est par contre présent à hauteur de 80 à 90%, chez celle issues de l'Europe du Nord, du Proche et Moyen-Orient, où encore dans les régions Africaines ou l'élevage est présent de longue date.

a écrit : Merci @Kiryo, d'avoir pris le temps de consulter les sources de current biology.

En effet: la date de "5 500 ans", ne se base que sur une étude effectuée sur la plaque dentaire de populations Britanniques du Néolithique.
Or, depuis, il se sait, grâce à deux découvertes Archéolog
iques effectuées en Pologne et en Croatie, que le processus de fabrication du fromage (mou) et du yaourt, est plus ancien: 7 200 ans....au moins.

Ceci ne détermine cependant pas géographiquement où, la découverte fortuite s'est produite, bien qu'il se pense qu'elle ait pu avoir lieu dans le Bassin Méditerranéen ou au Proche et Moyen-Orient, de par le type de mouche cité (mouche du fruit).

K.lactis est une levure présente naturellement chez la mouche du fruit. Il est logique de penser que c'est la chute (mortelle ou pas, on s'en fout !!!), dans du lait (emmagasiné dans un seau en bois, un récipient de terre cuite ou de céramique, on s'en fout tout autant !!!) qui a permis à K.lactis de fusionner avec k.marxianus.
De cette rencontre fortuite, par échange de gènes, est née une nouvelle levure, qui va permettre de réduire la quantité de lactose, afin de rendre le produit laitier obtenu, plus digestible.
L'énorme bénéfice obtenu est que, à partir de ce moment, le lait peut devenir consommable en plus grande quantité aux populations adolescentes et adultes.
Il peut même être façonné pour être conservé, une fois salé, puis être consommé en période de disette.
------------+--------------
Il est actuellement estimé que le gène chez l'humain, permettant de digérer le lait, devient majoritaire bien plus tard. Plus ou moins 4000 ans.
Minoritaire dans les populations n'ayant que peu ou pas du tout de tradition d'élevage d'animaux produisant du lait, il est par contre présent à hauteur de 80 à 90%, chez celle issues de l'Europe du Nord, du Proche et Moyen-Orient, où encore dans les régions Africaines ou l'élevage est présent de longue date.
Afficher tout
La présence de ce gène s'explique par la sélection naturelle et je pense qu'en l'occurrence c'est surtout la sélection sexuelle qui a joué.

En effet il existe deux mécanismes pour la sélection naturelle : la sélection de survie (qui sélectionne ceux qui survivent le mieux et peuvent atteindre l'âge de se reproduire) et la sélection sexuelle (qui sélectionne ceux qui sont les plus aptes à se reproduire).

Pour ce qui est de digérer le lait, c'est peut-être un avantage pour la survie en période de disette, mais je crois surtout que ça aide, pour être choisi comme partenaire sexuel, de ne pas avoir la chiasse...

Si seulement elle avait pensé à prendre un selfie

Et les gars auraient automatiquement eu le réflexe de consommer et conserver une partie pour ensemencer le seau suivant...

a écrit : Et les gars auraient automatiquement eu le réflexe de consommer et conserver une partie pour ensemencer le seau suivant... Je pense plutôt que, comme ils n'avaient pas encore inventé les règles d'hygiène, ils n'utilisaient pas un seau en inox désinfecté entre chaque utilisation, et ils ont remarqué que le lait caillait à chaque fois dans ce seau. Et donc même s'ils s'étaient méfiés la première fois et avaient jeté le lait caillé sans le goûter, ils avaient fini par goûter pour ne pas jeter le lait à chaque fois, et ont trouvé ça bon et plus facile à digérer. Puis, comme ils n'étaient pas sots, ils ont fini par comprendre ce qui faisait la particularité de ce seau dans lequel la mouche avait fait un saut, et en transférant une partie de son contenu ils ont pu commencer à utiliser d'autres seaux.

Merci la mouche d'avoir apporté le fromage dans ma vie <3

a écrit : Et les gars auraient automatiquement eu le réflexe de consommer et conserver une partie pour ensemencer le seau suivant... Commentaire à ignorer, cause doublon

a écrit : Je pense plutôt que, comme ils n'avaient pas encore inventé les règles d'hygiène, ils n'utilisaient pas un seau en inox désinfecté entre chaque utilisation, et ils ont remarqué que le lait caillait à chaque fois dans ce seau. Et donc même s'ils s'étaient méfiés la première fois et avaient jeté le lait caillé sans le goûter, ils avaient fini par goûter pour ne pas jeter le lait à chaque fois, et ont trouvé ça bon et plus facile à digérer. Puis, comme ils n'étaient pas sots, ils ont fini par comprendre ce qui faisait la particularité de ce seau dans lequel la mouche avait fait un saut, et en transférant une partie de son contenu ils ont pu commencer à utiliser d'autres seaux. Afficher tout Où alors, Darwin est passé par là, tout ceux qui sont pas morts avant de se reproduire en bouffant ça ont survécu...

Quand on a faim, on bouffe ce qu'on trouve.

-Bweuark! Une mouche VIVANTE dans mon CBO au bacon... (je l'ai jeté... j'déconne pas, chuis pt'êt passé à coté d'une grande découverte...)

Il y a 5500 ans les types ils avaient des seaux ?

On imagine plus cette époque avec des jarres...

Mais c'est du "chipotage"

a écrit : La présure... Pas la "pressure".

La présure, c'est de la chymosine, qui est aujourd'hui produite à partir d'un "cocktail" composé de... k.lactis -celui-là même que celui de l'anecdote-, escherichia coli et aspergillus niger Var awamori.
Comment on fabrique ce cocktail ?

a écrit : Comment on fabrique ce cocktail ? Je ne saurai répondre, mais le moyen le plus simple, d'après un pote chevrier, c'est, bien évidement à condition qu'on la possède, cette bactérie, est de balancer un fromage d'avant hier dans le lait d'aujourd'hui. (c'est illégal, donc je n'ai pas la réponse mais avant ca se faisait ainsi)

Bah quoi, c'est un organisme vivant hein, la bactérie. Tu lui donne à bouffer, elle se multiplie.

a écrit : Je ne saurai répondre, mais le moyen le plus simple, d'après un pote chevrier, c'est, bien évidement à condition qu'on la possède, cette bactérie, est de balancer un fromage d'avant hier dans le lait d'aujourd'hui. (c'est illégal, donc je n'ai pas la réponse mais avant ca se faisait ainsi)

Bah quoi, c'est un organisme vivant hein, la bactérie. Tu lui donne à bouffer, elle se multiplie.
Afficher tout
Un peu comme le levain panaire dont tu gardes une partie pour le lendemain.