Le goutte-à-goutte inventé suite à une fuite d'eau

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Israël, pays majoritairement désertique, a développé son agriculture grâce à une invention locale : l’irrigation goutte à goutte. Cette technologie a été développée dans les années 1960 par Simacha Blass qui remarqua qu’un arbre avait poussé de façon considérable à côté d’une fuite d’eau.


Commentaires préférés (3)

L'observation est la base de la connaissance.
Vous avez 4 heures.

Les maraîchers ont droit à des aides pour modifier leurs systèmes d'irrigation et passer à un système de goutte à goutte plutôt que les systèmes à aspersion. Car ça consomme beaucoup moins d'eau.

Simcha Blass a été le plus important hydrologue qu'ait pu connaître le Yishouv, puis l'État d'Israël.

Dans les années 30 du siècle passé, un homme informe Simcha Blass, que dans sa cour, pousse un vigoureux arbre, sans apport d'eau. Intrigué, Simcha va voir, et constate que le sol est effectivement sec. Mais en creusant le sous-sol, il y découvre un "oignon" d'eau... et le raccord de deux tubes d'adduction d'eau, qui a été mal étanchéifié. Bref, ça goutte... et c'est suffisant pour que les racines de l'arbre s'y abreuvent.
Comprenant bien ce qui se passe, il va imaginer comment reproduire le processus, mais comprend rapidement que les matériaux disponibles en ces années trente, ne permettent pas, financièrement de rentabiliser l'investissement.

Suite à la Seconde Guerre Mondiale, l'usage des plastiques commencent à se démocratiser. Il en comprend tout l'intérêt, afin de faire passer son idée, du théorique à la pratique, même s'il doit encore surmonter quelques impératifs techniques, afin de pouvoir irriguer de forme unie, une grande surface de dounams (10 dounams= 1 hectare).
En 1958-59, le système est opérationnel, et se crée la Société Netafim, à Hatzerim, dans le Désert du Néguev, afin de commencer la production au kilomètre de son système.

Le système de goutte à goutte de Simcha Blass, permet déjà (années 60) d'économiser entre 10 et 90% de l'eau nécessaire pour l'irrigation d'un champ. De moyenne, cette économie est de 30%... mais on peut faire mieux... en privilégiant la culture de plantes sobres en eau, et/ou créant des variétés sélectionnées à cet effet.
Viendra ensuite la mise au point du système d'irrigation en sous-sol, permettant de pousser l'économie d'eau jusqu'à 50% !
Suivront également les mises au point de programmes informatiques tenant compte de la maturité de la plante ou de la récolte, de capteurs mesurant l'hygrométrie, de la météo locale, et même s'il fait jour ou nuit, afin de réduire encore la consommation d'eau/dounam.

Arrivent les années 80... et il faut "revoir la copie" en profondeur. Certes, depuis deux décennies, la consommation d'eau/ Israélien/an à diminué par deux...mais ce n'est pas assez, afin que tout le système hydrologique national puisse rester compétitif. L'industrie est alors mise à contribution, avec l'impératif de réduire drastiquement sa consommation, au risque de voir l'État, interdire les entreprises qui ne feront pas d'efforts. Certaines diviseront par quatre, leur consommation annuelle, et d'autres par.. 60 ! Actuellement, l'industrie Israélienne n'utilise que 6% de la consommation nationale d'eau.
D'un autre côté, toute la population est sensibilisée pour économiser chaque goutte d'eau, dans tous ses usages. Toutes activités confondues (agriculture inclue), actuellement, un Israélien ne consomme que 185 mètres cubes/an... alors qu'un Français en consomme 540, et un Espagnol, près de 600.

En parallèle de tout cela, c'est également à partir des années 80, qu'Israël commence à tenir compte d'un gisement d'eau "secondaire": les eaux usées. Collectées puis dépurées, elle sont de qualité suffisante... pour abreuver des cultures irriguées au goutte à goutte. Actuellement, un bon tiers de la consommation alimentaire des 10 millions d'Israéliens... dépend uniquement et exclusivement de leurs eaux usées (dépurées, je précise), ayant servi à se doucher, aller aux WC, laver la vaisselle et le linge, etc...

Mais encore, faut-il trouver cette eau.
Durant les deux dernières décennies, Israël a fait construire 7 méga-usines de déssalement d'eau de mer. Avant la fin de l'année en cours, 100% des nécessités en eau (hors usages agricoles), ne seront que de l'eau de mer déssalée.

Peut-on aller encore plus loin ? Oui. Le système Tal Ya, permet encore de réduire l'apport en goutte à goutte... de 50%. (Voir sur le Net, avec le mot-clé "Tal Ya")
Et il y a même un système permettant de capter de 90 à 95% de l'humidité ambiante d'une serre horticole. Bref pour 20 fois moins d'eau, vous obtenez encore votre kilo de tomates.

Mais est-il encore rentable d'exporter des tomates... ? Plantez donc des cactus en pot, ou produisez de l'huile de jojoba, ou cultivez de l'agave pour fabriquer de la tequila, ou du raisin pour élaborer du vin rivalisant avec d'autres Grands Crus...

NB: le système de culture au goutte-à-goutte, est utilisé dans plus de 100 pays, actuellement.
120 millions de personnes de par le monde, s'alimentent tous les jours, grâce aux productions issues de ce mode de culture.

"Netafim" est actuellement propriété d'une entreprise Mexicaine.


Tous les commentaires (12)

L'observation est la base de la connaissance.
Vous avez 4 heures.

Les maraîchers ont droit à des aides pour modifier leurs systèmes d'irrigation et passer à un système de goutte à goutte plutôt que les systèmes à aspersion. Car ça consomme beaucoup moins d'eau.

On devrait je pense plutôt parler d'adaption et amélioration d'une technique millénaire grâce à la technologie et aux matériaux actuels que d'une réelle invention.
A noter un peu dans un esprit différend, de l'utilisation aujourd'hui de cette technique sur l'être humain.
www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/la-revue-de-presse-internationale/la-revue-de-presse-internationale-emission-du-vendredi-19-juillet-2024-6623720
Mais là aussi ce n'est pas quelque chose de nouveau et ca a déjà été pratiqué par le passé
bm-lille.fr/bml/doc/ORPHEE/frOr0701083442/le-camp-de-la-goutte-d-eau-daniel-bilalian?_lg=fr-FR

a écrit : On devrait je pense plutôt parler d'adaption et amélioration d'une technique millénaire grâce à la technologie et aux matériaux actuels que d'une réelle invention.
A noter un peu dans un esprit différend, de l'utilisation aujourd'hui de cette technique sur l'être humain.
http
s://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/la-revue-de-presse-internationale/la-revue-de-presse-internationale-emission-du-vendredi-19-juillet-2024-6623720
Mais là aussi ce n'est pas quelque chose de nouveau et ca a déjà été pratiqué par le passé
bm-lille.fr/bml/doc/ORPHEE/frOr0701083442/le-camp-de-la-goutte-d-eau-daniel-bilalian?_lg=fr-FR
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Il a inventé la version moderne du goutte à goutte, déposé un brevet, mis en application la chose et a révolutionné l'agriculture locale d'abord, globale ensuite.

Quand tu vas dans ton magasin de bricolage acheter un goutte à goutte pour ton jardin, c'est grâce à lui. Sans ça tu n'aurais certainement pas vraiment conscience qu'un goutte à goutte est très efficace et tu essayerais de réguler l'humidité et la consommation avec des pots en terre partiellement poreux et des arrosages plus conséquents et espacés dans le temps. Bref, il a inventé et démocratisé le goutte à goutte moderne.

Simcha Blass a été le plus important hydrologue qu'ait pu connaître le Yishouv, puis l'État d'Israël.

Dans les années 30 du siècle passé, un homme informe Simcha Blass, que dans sa cour, pousse un vigoureux arbre, sans apport d'eau. Intrigué, Simcha va voir, et constate que le sol est effectivement sec. Mais en creusant le sous-sol, il y découvre un "oignon" d'eau... et le raccord de deux tubes d'adduction d'eau, qui a été mal étanchéifié. Bref, ça goutte... et c'est suffisant pour que les racines de l'arbre s'y abreuvent.
Comprenant bien ce qui se passe, il va imaginer comment reproduire le processus, mais comprend rapidement que les matériaux disponibles en ces années trente, ne permettent pas, financièrement de rentabiliser l'investissement.

Suite à la Seconde Guerre Mondiale, l'usage des plastiques commencent à se démocratiser. Il en comprend tout l'intérêt, afin de faire passer son idée, du théorique à la pratique, même s'il doit encore surmonter quelques impératifs techniques, afin de pouvoir irriguer de forme unie, une grande surface de dounams (10 dounams= 1 hectare).
En 1958-59, le système est opérationnel, et se crée la Société Netafim, à Hatzerim, dans le Désert du Néguev, afin de commencer la production au kilomètre de son système.

Le système de goutte à goutte de Simcha Blass, permet déjà (années 60) d'économiser entre 10 et 90% de l'eau nécessaire pour l'irrigation d'un champ. De moyenne, cette économie est de 30%... mais on peut faire mieux... en privilégiant la culture de plantes sobres en eau, et/ou créant des variétés sélectionnées à cet effet.
Viendra ensuite la mise au point du système d'irrigation en sous-sol, permettant de pousser l'économie d'eau jusqu'à 50% !
Suivront également les mises au point de programmes informatiques tenant compte de la maturité de la plante ou de la récolte, de capteurs mesurant l'hygrométrie, de la météo locale, et même s'il fait jour ou nuit, afin de réduire encore la consommation d'eau/dounam.

Arrivent les années 80... et il faut "revoir la copie" en profondeur. Certes, depuis deux décennies, la consommation d'eau/ Israélien/an à diminué par deux...mais ce n'est pas assez, afin que tout le système hydrologique national puisse rester compétitif. L'industrie est alors mise à contribution, avec l'impératif de réduire drastiquement sa consommation, au risque de voir l'État, interdire les entreprises qui ne feront pas d'efforts. Certaines diviseront par quatre, leur consommation annuelle, et d'autres par.. 60 ! Actuellement, l'industrie Israélienne n'utilise que 6% de la consommation nationale d'eau.
D'un autre côté, toute la population est sensibilisée pour économiser chaque goutte d'eau, dans tous ses usages. Toutes activités confondues (agriculture inclue), actuellement, un Israélien ne consomme que 185 mètres cubes/an... alors qu'un Français en consomme 540, et un Espagnol, près de 600.

En parallèle de tout cela, c'est également à partir des années 80, qu'Israël commence à tenir compte d'un gisement d'eau "secondaire": les eaux usées. Collectées puis dépurées, elle sont de qualité suffisante... pour abreuver des cultures irriguées au goutte à goutte. Actuellement, un bon tiers de la consommation alimentaire des 10 millions d'Israéliens... dépend uniquement et exclusivement de leurs eaux usées (dépurées, je précise), ayant servi à se doucher, aller aux WC, laver la vaisselle et le linge, etc...

Mais encore, faut-il trouver cette eau.
Durant les deux dernières décennies, Israël a fait construire 7 méga-usines de déssalement d'eau de mer. Avant la fin de l'année en cours, 100% des nécessités en eau (hors usages agricoles), ne seront que de l'eau de mer déssalée.

Peut-on aller encore plus loin ? Oui. Le système Tal Ya, permet encore de réduire l'apport en goutte à goutte... de 50%. (Voir sur le Net, avec le mot-clé "Tal Ya")
Et il y a même un système permettant de capter de 90 à 95% de l'humidité ambiante d'une serre horticole. Bref pour 20 fois moins d'eau, vous obtenez encore votre kilo de tomates.

Mais est-il encore rentable d'exporter des tomates... ? Plantez donc des cactus en pot, ou produisez de l'huile de jojoba, ou cultivez de l'agave pour fabriquer de la tequila, ou du raisin pour élaborer du vin rivalisant avec d'autres Grands Crus...

NB: le système de culture au goutte-à-goutte, est utilisé dans plus de 100 pays, actuellement.
120 millions de personnes de par le monde, s'alimentent tous les jours, grâce aux productions issues de ce mode de culture.

"Netafim" est actuellement propriété d'une entreprise Mexicaine.

Le goutte a goutte est très majoritairement utilisé sur les petites surfaces. Il permet en effet d’économiser de l'eau, mais n'est pas parfait pour autant : cela nécessite un temps de mise en place plus long (coût humain), cela se bouche plus souvent (et en plus, ça se voit moins qu'un asperseur qui est en l'air) et cela génère plus de déchets plastiques car ils ont une durée de vie plus courte que des asperseurs.

Concernant les grandes parcelles, cela dépend des cultures mais c'est plus souvent l'aspersion qui est utilisée car le goutte a goutte ne permet pas de travailler le sol avec un engin. Cela est possible lorsqu'on paille les rangs de culture, le plus souvent avec des films plastiques, pour limiter l'enherbement.

Le goutte a goutte est plus économe puisque la grande majorité de l'eau est consommée directement par la plante.
On peut avoir l'impression qu'avec l'aspersion, on gaspille beaucoup d'eau. C'est vrai si on se positionne au niveau de la culture, mais pas forcément au niveau de la Nature. En effet, cela remet de gros volumes d'eau dans le cycle naturel de l'eau (petite partie en évaporation, grande partie en infiltration) dans des périodes globalement sèches.

Sachant qu'avec le dérèglement climatique, on constate de plus en plus de fragmentations entre des périodes très pluvieuses (pluies très fortes telles que les sols se saturent, l'infiltration ne se fait pas bien et la grande majorité de l'eau est rejetée en mer via ruissèlement) et de périodes sèches.

Stocker une partie de l'eau en période excédentaire et la relarguer en période sèche (une partie pour la culture et une partie pour la Nature) pourrait contribuer à maintenir un flux hydrique en période sèche et notamment éviter l'assèchement de ruisseaux au printemps ou en été.

Ce ne serait bien sûr pas aussi simple, ça ne résoudrait pas tout, ça créerait d'autres problèmes, mais je partage juste ces réflexions très actuelles dans le milieu agricole qui serait une pierre à l'édifice à l'effort collectif qu'on va tous devoir mener...

Désolé du pavé, au début, je voulais simplement parler des limites du goutte-à-goutte...

NDLR : En relisant mon commentaire, je peux donner l'impression de critiquer le goutte à goutte et encenser l'aspersion. Il n'en est rien, je voulais juste signifier que chaque système a ses vertus et ses limites.

a écrit : Il a inventé la version moderne du goutte à goutte, déposé un brevet, mis en application la chose et a révolutionné l'agriculture locale d'abord, globale ensuite.

Quand tu vas dans ton magasin de bricolage acheter un goutte à goutte pour ton jardin, c'est grâce à lui. Sans ça tu n'aurai
s certainement pas vraiment conscience qu'un goutte à goutte est très efficace et tu essayerais de réguler l'humidité et la consommation avec des pots en terre partiellement poreux et des arrosages plus conséquents et espacés dans le temps. Bref, il a inventé et démocratisé le goutte à goutte moderne. Afficher tout
Je suis tout a fait d'accord, mais c'est la formulation de l'anecdote qui me pose soucis (en plus du timing). "Invention locale: irrigation par goutte à goutte". Il serait logique à la lecture d'en déduire que le principe même a été inventé par cet homme et non pas "juste" sa version moderne comme tu dis.
Et à en croire la source il semblerait qu'une version concurrente relativement similaire se soit développé parallèlement aux Etats Unis.
Mais ça n'enlève rien au "génie" de cet homme et à la façon dont il a pu influencer la vie locale. Ce n'est pas pour rien que l'entreprise israélienne est leader du marché mondial et on ne peut qu'imaginer que le marché va exploser.

a écrit : Le goutte a goutte est très majoritairement utilisé sur les petites surfaces. Il permet en effet d’économiser de l'eau, mais n'est pas parfait pour autant : cela nécessite un temps de mise en place plus long (coût humain), cela se bouche plus souvent (et en plus, ça se voit moins qu'un asperseur qui est en l'air) et cela génère plus de déchets plastiques car ils ont une durée de vie plus courte que des asperseurs.

Concernant les grandes parcelles, cela dépend des cultures mais c'est plus souvent l'aspersion qui est utilisée car le goutte a goutte ne permet pas de travailler le sol avec un engin. Cela est possible lorsqu'on paille les rangs de culture, le plus souvent avec des films plastiques, pour limiter l'enherbement.

Le goutte a goutte est plus économe puisque la grande majorité de l'eau est consommée directement par la plante.
On peut avoir l'impression qu'avec l'aspersion, on gaspille beaucoup d'eau. C'est vrai si on se positionne au niveau de la culture, mais pas forcément au niveau de la Nature. En effet, cela remet de gros volumes d'eau dans le cycle naturel de l'eau (petite partie en évaporation, grande partie en infiltration) dans des périodes globalement sèches.

Sachant qu'avec le dérèglement climatique, on constate de plus en plus de fragmentations entre des périodes très pluvieuses (pluies très fortes telles que les sols se saturent, l'infiltration ne se fait pas bien et la grande majorité de l'eau est rejetée en mer via ruissèlement) et de périodes sèches.

Stocker une partie de l'eau en période excédentaire et la relarguer en période sèche (une partie pour la culture et une partie pour la Nature) pourrait contribuer à maintenir un flux hydrique en période sèche et notamment éviter l'assèchement de ruisseaux au printemps ou en été.

Ce ne serait bien sûr pas aussi simple, ça ne résoudrait pas tout, ça créerait d'autres problèmes, mais je partage juste ces réflexions très actuelles dans le milieu agricole qui serait une pierre à l'édifice à l'effort collectif qu'on va tous devoir mener...

Désolé du pavé, au début, je voulais simplement parler des limites du goutte-à-goutte...

NDLR : En relisant mon commentaire, je peux donner l'impression de critiquer le goutte à goutte et encenser l'aspersion. Il n'en est rien, je voulais juste signifier que chaque système a ses vertus et ses limites.
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Préciser que ce n'est pas "l'un OU l'autre" qui est mieux, mais que l'un est adaptable pour une culture, là où l'autre ne l'est pas. Par exemple, pour irriguer une plantation de céréales ou un pré, le goutte-à-goutte n'est pas du tout conseillé. Par contre, pour un verger, il le sera... et encore plus, grâce au système Tal Ya.

Il est également impératif de tenir compte de la disponibilité en eau, d'un pays donné. En Israël, la pression sur les ressources en eau douce disponible, est de l'ordre de... 83%.
En Espagne, il est de 40%, et en France, ni de 10%.

a écrit : Préciser que ce n'est pas "l'un OU l'autre" qui est mieux, mais que l'un est adaptable pour une culture, là où l'autre ne l'est pas. Par exemple, pour irriguer une plantation de céréales ou un pré, le goutte-à-goutte n'est pas du tout conseillé. Par contre, pour un verger, il le sera... et encore plus, grâce au système Tal Ya.

Il est également impératif de tenir compte de la disponibilité en eau, d'un pays donné. En Israël, la pression sur les ressources en eau douce disponible, est de l'ordre de... 83%.
En Espagne, il est de 40%, et en France, ni de 10%.
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La question de l'eau devient de plus en plus importante à gérer. Le souci, c'est que pour gérer un problème, il faut être ouvert à la discussion et au consensus... et c'est là que le bât blesse. Le différents "camps" (usagers, écolos, agriculteurs, collectivités...) sont campés sur des positions dogmatiques et ne veulent rien lâcher. Les politiques soufflent le chaud et le froid pour essayer de contenter tout le monde (si j'étais mauvaise langue, je dirai pour ne se mettre personne à dos... élection oblige). Et les Agences de l'Eau sont trop politisées pour avoir une action efficace (avis personnel).

Le plus triste dans tout ça, c'est que le problème n'est globalement pas compliqué à gérer. La France a des réserves supérieures à ses besoins. Il existe des marges de progrès énormes avec des innovations existantes, en cours de developpement pu à venir. La qualité de l'eau n'est pas si mauvaise qu'on veut parfois nous faire croire.

Bref, si on n'arrive pas a solutionner une gestion intelligente de l'eau, je vous raconte même pas la question du +2°...

a écrit : La question de l'eau devient de plus en plus importante à gérer. Le souci, c'est que pour gérer un problème, il faut être ouvert à la discussion et au consensus... et c'est là que le bât blesse. Le différents "camps" (usagers, écolos, agriculteurs, collectivités...) sont campés sur des positions dogmatiques et ne veulent rien lâcher. Les politiques soufflent le chaud et le froid pour essayer de contenter tout le monde (si j'étais mauvaise langue, je dirai pour ne se mettre personne à dos... élection oblige). Et les Agences de l'Eau sont trop politisées pour avoir une action efficace (avis personnel).

Le plus triste dans tout ça, c'est que le problème n'est globalement pas compliqué à gérer. La France a des réserves supérieures à ses besoins. Il existe des marges de progrès énormes avec des innovations existantes, en cours de developpement pu à venir. La qualité de l'eau n'est pas si mauvaise qu'on veut parfois nous faire croire.

Bref, si on n'arrive pas a solutionner une gestion intelligente de l'eau, je vous raconte même pas la question du +2°...
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Je ne vois pas en quoi un consensus est nécessaire. Quelque soit l'effort consenti ou le protagoniste, ça ira dans le bon sens. Bon après j'avoue que je ne sais pas trop de quoi tu parles..

a écrit : Simcha Blass a été le plus important hydrologue qu'ait pu connaître le Yishouv, puis l'État d'Israël.

Dans les années 30 du siècle passé, un homme informe Simcha Blass, que dans sa cour, pousse un vigoureux arbre, sans apport d'eau. Intrigué, Simcha va voir, et constate que le sol est
effectivement sec. Mais en creusant le sous-sol, il y découvre un "oignon" d'eau... et le raccord de deux tubes d'adduction d'eau, qui a été mal étanchéifié. Bref, ça goutte... et c'est suffisant pour que les racines de l'arbre s'y abreuvent.
Comprenant bien ce qui se passe, il va imaginer comment reproduire le processus, mais comprend rapidement que les matériaux disponibles en ces années trente, ne permettent pas, financièrement de rentabiliser l'investissement.

Suite à la Seconde Guerre Mondiale, l'usage des plastiques commencent à se démocratiser. Il en comprend tout l'intérêt, afin de faire passer son idée, du théorique à la pratique, même s'il doit encore surmonter quelques impératifs techniques, afin de pouvoir irriguer de forme unie, une grande surface de dounams (10 dounams= 1 hectare).
En 1958-59, le système est opérationnel, et se crée la Société Netafim, à Hatzerim, dans le Désert du Néguev, afin de commencer la production au kilomètre de son système.

Le système de goutte à goutte de Simcha Blass, permet déjà (années 60) d'économiser entre 10 et 90% de l'eau nécessaire pour l'irrigation d'un champ. De moyenne, cette économie est de 30%... mais on peut faire mieux... en privilégiant la culture de plantes sobres en eau, et/ou créant des variétés sélectionnées à cet effet.
Viendra ensuite la mise au point du système d'irrigation en sous-sol, permettant de pousser l'économie d'eau jusqu'à 50% !
Suivront également les mises au point de programmes informatiques tenant compte de la maturité de la plante ou de la récolte, de capteurs mesurant l'hygrométrie, de la météo locale, et même s'il fait jour ou nuit, afin de réduire encore la consommation d'eau/dounam.

Arrivent les années 80... et il faut "revoir la copie" en profondeur. Certes, depuis deux décennies, la consommation d'eau/ Israélien/an à diminué par deux...mais ce n'est pas assez, afin que tout le système hydrologique national puisse rester compétitif. L'industrie est alors mise à contribution, avec l'impératif de réduire drastiquement sa consommation, au risque de voir l'État, interdire les entreprises qui ne feront pas d'efforts. Certaines diviseront par quatre, leur consommation annuelle, et d'autres par.. 60 ! Actuellement, l'industrie Israélienne n'utilise que 6% de la consommation nationale d'eau.
D'un autre côté, toute la population est sensibilisée pour économiser chaque goutte d'eau, dans tous ses usages. Toutes activités confondues (agriculture inclue), actuellement, un Israélien ne consomme que 185 mètres cubes/an... alors qu'un Français en consomme 540, et un Espagnol, près de 600.

En parallèle de tout cela, c'est également à partir des années 80, qu'Israël commence à tenir compte d'un gisement d'eau "secondaire": les eaux usées. Collectées puis dépurées, elle sont de qualité suffisante... pour abreuver des cultures irriguées au goutte à goutte. Actuellement, un bon tiers de la consommation alimentaire des 10 millions d'Israéliens... dépend uniquement et exclusivement de leurs eaux usées (dépurées, je précise), ayant servi à se doucher, aller aux WC, laver la vaisselle et le linge, etc...

Mais encore, faut-il trouver cette eau.
Durant les deux dernières décennies, Israël a fait construire 7 méga-usines de déssalement d'eau de mer. Avant la fin de l'année en cours, 100% des nécessités en eau (hors usages agricoles), ne seront que de l'eau de mer déssalée.

Peut-on aller encore plus loin ? Oui. Le système Tal Ya, permet encore de réduire l'apport en goutte à goutte... de 50%. (Voir sur le Net, avec le mot-clé "Tal Ya")
Et il y a même un système permettant de capter de 90 à 95% de l'humidité ambiante d'une serre horticole. Bref pour 20 fois moins d'eau, vous obtenez encore votre kilo de tomates.

Mais est-il encore rentable d'exporter des tomates... ? Plantez donc des cactus en pot, ou produisez de l'huile de jojoba, ou cultivez de l'agave pour fabriquer de la tequila, ou du raisin pour élaborer du vin rivalisant avec d'autres Grands Crus...

NB: le système de culture au goutte-à-goutte, est utilisé dans plus de 100 pays, actuellement.
120 millions de personnes de par le monde, s'alimentent tous les jours, grâce aux productions issues de ce mode de culture.

"Netafim" est actuellement propriété d'une entreprise Mexicaine.
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Les Israéliens ont aussi pris les armes pour l'accès à l'eau, que ça soit dans les années 60 en envahissant la partie syrienne du plateau de Golan, contrôlant l'eau du lac de tiberiade, et le détournant pour leur usage personnel, aux détriments de la population syrienne qui pourtant en étaient dépendant...

www.sudouest.fr/international/moyen-orient/israel/riche-en-eau-zone-tampon-pourquoi-le-golan-syrien-annexe-par-israel-est-aussi-strategique-pour-l-etat-hebreu-22552646.php

Et plus récemment, profitant de la chute de Bachar pour s'emparer militairement de zone riche en eau près de Deera...

www.rfi.fr/fr/moyen-orient/20250411-syrie-l-arm%C3%A9e-isra%C3%A9lienne-vise-%C3%A0-s-emparer-des-acc%C3%A8s-%C3%A0-l-eau-dans-ses-op%C3%A9rations-pr%C3%A8s-de-deraa

a écrit : Les Israéliens ont aussi pris les armes pour l'accès à l'eau, que ça soit dans les années 60 en envahissant la partie syrienne du plateau de Golan, contrôlant l'eau du lac de tiberiade, et le détournant pour leur usage personnel, aux détriments de la population syrienne qui pourtant en étaient dépendant...

www.sudouest.fr/international/moyen-orient/israel/riche-en-eau-zone-tampon-pourquoi-le-golan-syrien-annexe-par-israel-est-aussi-strategique-pour-l-etat-hebreu-22552646.php

Et plus récemment, profitant de la chute de Bachar pour s'emparer militairement de zone riche en eau près de Deera...

www.rfi.fr/fr/moyen-orient/20250411-syrie-l-arm%C3%A9e-isra%C3%A9lienne-vise-%C3%A0-s-emparer-des-acc%C3%A8s-%C3%A0-l-eau-dans-ses-op%C3%A9rations-pr%C3%A8s-de-deraa
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Israel à pris les armes contre la Syrie, en 1967 (Guerre-Des-Six-Jours), afin de faire cesser les tirs d'artillerie contre les populations civiles de la Galilée Orientale, depuis la position stratégique militaire qu'est le Plateau du Golan, et faits qui duraient depuis des années... et non pas pour une question d'eau.
La "question d'eau" est une invention Arabe, afin de ne pas avouer que ces tirs d'artillerie consistaient des Cassus Belli, et qu'en six jours, ils se sont pris une mémorable défaite.

Non seulement Israël n'avait pas une nécessité hydrique de prendre le Plateau du Golan, mais en 1967, le Canal Kineret-Néguev était déjà construit et fonctionnel, dès 1965.
Avec ou sans le Plateau du Golan, ceci ne changeait rien à l'approvisionnement en eau d'Israël, pour la simple et bonne raison que la Syrie n'avait construit aucune infrastructure d'ingénierie civile hydrologique, pour exploiter les eaux du Golan. Que le Plateau du Golan fusse Syrien ou Israélien... la partie de l'eau y coulant jusqu'au Lac de Tibériade, n'aurait donc pas varié.

Ce n'est qu'après 1973 (Guerre de Kippour), que le Régime des Assad, décide de construire un ensemble de 28 barrages à l'Est du Plateau du Golan (dans le Hauran Syrien), sur la rivière Yarmouk, afin d'y développer son Agriculture. (20 d3 ces 28 barrages ont été construits). En parallèle, d'importants puits y sont également creusés, ce qui a tendance à assécher les nappes phréatiques du Sud de la Syrie. De l'eau du Yarmouk est également pompée dans l'extrême Nord Jordanien. Ces effets cumulés (Syrie et Jordanie) ont réduit le flux d'eau du Yarmouk, quand il arrive en Israël, afin de s'y déverser dans le Jourdain (en aval du Lac de Tibériade), de 85% de son volume d'autrefois.
Si les Syriens se plaignent de ne pas "avoir d'eau", qu'ils s'en prennent d'abord à eux-mêmes.

Quand bien même le Lac de Tibériade a abreuvé Israël à hauteur de 30% dans les années 60 à 90, tous les efforts en économie et recyclage d'eau effectués en Israël, ont rendu l'immense volume d'eau douce... caduc. Actuellement, le Lac de Tibériade n'a plus qu'une valeur de "réserve hydrologique d'urgence" ...et il est même alimenté par les excédents d'eau de mer dessalée (plusieurs millions de M3 annuels) provenant de cinq usines de dessalement situées sur la côte nord d'Israël.
Ces apports d'eau douce, ont la finalité de maintenir le niveau du lac, ainsi que de renouveller son eau, afin de ne pas créer un désastre écologique, dû à la sécheresse persistante au Proche Orient, depuis plusieurs années.

A la lecture de votre commentaire, je constate clairement que la partie technique, scientifique et agricole qui est développé par l'auteur de l'anecdote, ne vous intéresse pas du tout. Cette anecdote et mon précédent commentaire, vous à uniquement servi pour venir répandre votre aversion d'Israël... pour des raisons bien autres.
Il est assez dommage que vous ayez abordé un sujet que vous ne semblez pas maîtriser.