La vision aveugle permet à des aveugles d'éviter des objets

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Certaines personnes aveugles suite à une lésion sont capables d’éviter les objets qui les entourent. Elles sont aveugles de manière consciente, c'est-à-dire qu'elles ne peuvent décrire leur environnement, mais une partie de leur cerveau continue de voir en partie, et elles peuvent ainsi se frayer un chemin de manière inconsciente dans un couloir rempli d'objets.


Commentaires préférés (3)

C’est l’ultra instinct ?!!

Alors, pour ceux qui comme moi n'avaient rien compris : ce sont des personnes dont la cécité ne vient pas des yeux, mais de la partie du cerveau qui crée la vision. Autrement dit, les yeux fonctionnent, les nerfs oculaires aussi, mais pas la zone du cerveau responsable de la vision.
Or, une partie des informations qui viennent des yeux ne va pas à la zone vision, mais va dans la zone réflexe. Cette zone ne crée pas de vision, mais permet d'éviter des objets.
Le résultat, c'est que les patients atteints n'ont pas de vision, donc sont techniquement aveugles, mais sont capables du point de vue réflexe d'éviter des obstacles, sans les voir.

Ces personnes sont capables, pour certaines, de reconnaître des formes, des couleurs, l'émotion d'un visage... Mais sans en être convaincues ! Elles "ressentent" mais ne voient pas.
Si vous leur demandez s'il y a, ou non, la présence d'un gros cube dans leur champ de vision, elles vont penser répondre un peu au hasard, en étant persuadées que vous perdez votre temps avec des expériences ridicules. Pourtant, elles auront en moyenne un taux de réussite de 80% !

Une image est interprétée par plusieurs zones du cerveau. Ces personnes ont perdu le lien vers le cortex visuel primaire et ne sont donc pas conscientes de ce qu'elles voient, elles ne peuvent pas l’interpréter. Il leur reste néanmoins le colliculus supérieur qui permet de détecter la présence d'un objet ou d'un mouvement.
Les personnes qui peuvent identifier les couleurs restent un mystère... On ne sait pas comment elles font. Elles ne disent pas "je suis sûr que ce gilet est rouge-orange" mais "ce gilet me fait penser à un coucher de soleil".
Les chercheurs responsables des expériences de la 3e source émettent l'hypothèse de la plasticité cérébrale : le cerveau a créé un nouveau chemin de connexion pour acheminer l'information et se permettre d'identifier à nouveau les couleurs.


Tous les commentaires (28)

C’est l’ultra instinct ?!!

La seconde source contient un témoignage très intéressant d'un avocat nommé Matthew Murdock. ^^

Alors, pour ceux qui comme moi n'avaient rien compris : ce sont des personnes dont la cécité ne vient pas des yeux, mais de la partie du cerveau qui crée la vision. Autrement dit, les yeux fonctionnent, les nerfs oculaires aussi, mais pas la zone du cerveau responsable de la vision.
Or, une partie des informations qui viennent des yeux ne va pas à la zone vision, mais va dans la zone réflexe. Cette zone ne crée pas de vision, mais permet d'éviter des objets.
Le résultat, c'est que les patients atteints n'ont pas de vision, donc sont techniquement aveugles, mais sont capables du point de vue réflexe d'éviter des obstacles, sans les voir.

Ces personnes sont capables, pour certaines, de reconnaître des formes, des couleurs, l'émotion d'un visage... Mais sans en être convaincues ! Elles "ressentent" mais ne voient pas.
Si vous leur demandez s'il y a, ou non, la présence d'un gros cube dans leur champ de vision, elles vont penser répondre un peu au hasard, en étant persuadées que vous perdez votre temps avec des expériences ridicules. Pourtant, elles auront en moyenne un taux de réussite de 80% !

Une image est interprétée par plusieurs zones du cerveau. Ces personnes ont perdu le lien vers le cortex visuel primaire et ne sont donc pas conscientes de ce qu'elles voient, elles ne peuvent pas l’interpréter. Il leur reste néanmoins le colliculus supérieur qui permet de détecter la présence d'un objet ou d'un mouvement.
Les personnes qui peuvent identifier les couleurs restent un mystère... On ne sait pas comment elles font. Elles ne disent pas "je suis sûr que ce gilet est rouge-orange" mais "ce gilet me fait penser à un coucher de soleil".
Les chercheurs responsables des expériences de la 3e source émettent l'hypothèse de la plasticité cérébrale : le cerveau a créé un nouveau chemin de connexion pour acheminer l'information et se permettre d'identifier à nouveau les couleurs.

Donc techniquement ça nous fait un sens de plus

a écrit : Donc techniquement ça nous fait un sens de plus Notre cerveau a développé au cours de (et grâce à) l'évolution toutes sortes de circuits pour percevoir notre environnement et notamment les dangers. C'est pourquoi ces gens dont la zone du cerveau qui permet la vision à été endommagée ne voient plus consciemment, mais d'autres zones de leur cerveau continuent à analyser ce qui vient du nerf optique et leur permettent des fonctions basiques d'évitement du danger (obstacles, expression d'agressivité sur un visage, etc.). Sans avoir de lésion au cerveau on peut mettre en oeuvre ces mécanismes quand on "perçoit une présence" derrière nous ou dans le noir : on a peut être entendu un bruit presque imperceptible ou vu une ombre fugace ou perçu sur notre peau la chaleur qu'elle rayonne, toutes ces sensations n'ont pas été perçues consciemment mais n'ont pas échappé aux fonctions d'analyse des dangers qui travaillent en permanence ! C'est pourquoi il faut éviter d'avoir un visage dans son champ de vision pour pouvoir travailler efficacement dans un bureau partagé sinon une partie de notre cerveau va être occupée en permanence à décoder les expressions de ce visage pour déterminer si la personne à des intentions belliqueuses et il nous maintiendra en permanence sur le qui-vive, ce qui ne favorise pas vraiment la concentration sur un dossier compliqué et nous fatigue inutilement. NB : Pour que l'anecdote soit bien compréhensible il aurait fallu ajouter : lésion *du cerveau*.

a écrit : Alors, pour ceux qui comme moi n'avaient rien compris : ce sont des personnes dont la cécité ne vient pas des yeux, mais de la partie du cerveau qui crée la vision. Autrement dit, les yeux fonctionnent, les nerfs oculaires aussi, mais pas la zone du cerveau responsable de la vision.
Or, une partie des inform
ations qui viennent des yeux ne va pas à la zone vision, mais va dans la zone réflexe. Cette zone ne crée pas de vision, mais permet d'éviter des objets.
Le résultat, c'est que les patients atteints n'ont pas de vision, donc sont techniquement aveugles, mais sont capables du point de vue réflexe d'éviter des obstacles, sans les voir.
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Merci pour les details javais rien compris aussi

Jlsd! Merci à Bruce Benamran et sa chaîne e-penser. Je mets la vidéo en lien, elle dure une demi heure et le sujet en question apparaît à 16.30 pour ceux qui ne veulent voir que ça. Sinon, le reste est super intéressant. youtu.be/7GiQuG2S26Q

a écrit : Notre cerveau a développé au cours de (et grâce à) l'évolution toutes sortes de circuits pour percevoir notre environnement et notamment les dangers. C'est pourquoi ces gens dont la zone du cerveau qui permet la vision à été endommagée ne voient plus consciemment, mais d'autres zones de leur cerveau continuent à analyser ce qui vient du nerf optique et leur permettent des fonctions basiques d'évitement du danger (obstacles, expression d'agressivité sur un visage, etc.). Sans avoir de lésion au cerveau on peut mettre en oeuvre ces mécanismes quand on "perçoit une présence" derrière nous ou dans le noir : on a peut être entendu un bruit presque imperceptible ou vu une ombre fugace ou perçu sur notre peau la chaleur qu'elle rayonne, toutes ces sensations n'ont pas été perçues consciemment mais n'ont pas échappé aux fonctions d'analyse des dangers qui travaillent en permanence ! C'est pourquoi il faut éviter d'avoir un visage dans son champ de vision pour pouvoir travailler efficacement dans un bureau partagé sinon une partie de notre cerveau va être occupée en permanence à décoder les expressions de ce visage pour déterminer si la personne à des intentions belliqueuses et il nous maintiendra en permanence sur le qui-vive, ce qui ne favorise pas vraiment la concentration sur un dossier compliqué et nous fatigue inutilement. NB : Pour que l'anecdote soit bien compréhensible il aurait fallu ajouter : lésion *du cerveau*. Afficher tout Ça aurait beaucoup simplifié effectivement (pour le NB). Pour la question de la concentration, c'est une réflexion intéressante !

a écrit : Notre cerveau a développé au cours de (et grâce à) l'évolution toutes sortes de circuits pour percevoir notre environnement et notamment les dangers. C'est pourquoi ces gens dont la zone du cerveau qui permet la vision à été endommagée ne voient plus consciemment, mais d'autres zones de leur cerveau continuent à analyser ce qui vient du nerf optique et leur permettent des fonctions basiques d'évitement du danger (obstacles, expression d'agressivité sur un visage, etc.). Sans avoir de lésion au cerveau on peut mettre en oeuvre ces mécanismes quand on "perçoit une présence" derrière nous ou dans le noir : on a peut être entendu un bruit presque imperceptible ou vu une ombre fugace ou perçu sur notre peau la chaleur qu'elle rayonne, toutes ces sensations n'ont pas été perçues consciemment mais n'ont pas échappé aux fonctions d'analyse des dangers qui travaillent en permanence ! C'est pourquoi il faut éviter d'avoir un visage dans son champ de vision pour pouvoir travailler efficacement dans un bureau partagé sinon une partie de notre cerveau va être occupée en permanence à décoder les expressions de ce visage pour déterminer si la personne à des intentions belliqueuses et il nous maintiendra en permanence sur le qui-vive, ce qui ne favorise pas vraiment la concentration sur un dossier compliqué et nous fatigue inutilement. NB : Pour que l'anecdote soit bien compréhensible il aurait fallu ajouter : lésion *du cerveau*. Afficher tout Fascinant, et dire qu' on met souvent les gens quasiment face à face dans les open space

a écrit : Alors, pour ceux qui comme moi n'avaient rien compris : ce sont des personnes dont la cécité ne vient pas des yeux, mais de la partie du cerveau qui crée la vision. Autrement dit, les yeux fonctionnent, les nerfs oculaires aussi, mais pas la zone du cerveau responsable de la vision.
Or, une partie des inform
ations qui viennent des yeux ne va pas à la zone vision, mais va dans la zone réflexe. Cette zone ne crée pas de vision, mais permet d'éviter des objets.
Le résultat, c'est que les patients atteints n'ont pas de vision, donc sont techniquement aveugles, mais sont capables du point de vue réflexe d'éviter des obstacles, sans les voir.
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Très bien expliquer merci !

Et quid d’un objet en mouvement ??
Il serait interessant de savoir si ces personnes seraient en mesure de detecter un objet en approche ou qui leur est lancé?...
fascinant en tout cas. Le cerveau humain est vraiment incroyable!

Malgré toutes les excellentes explications en commentaire, une question me reste.

Je vais prendre mon cas en exemple. J'ai une excellente vue, et en même temps j'ai un vertige fou (plus précisément peur du vide). Dans un espace en hauteur, dès lors qu'entre mon point de vision et mon corps se trouve un espace vide, je sens mes jambes complètement défaillantes, j'ai chaud, enfin bref tous les symptômes du vertige.
Ma question est : est-ce que quelqu'un atteint de ce syndrome de lésion au cerveau tout en ayant le vertige ressentirait ces sensations désagréables au bord d'une falaise, bien qu'il soit "aveugle" ?

a écrit : Alors, pour ceux qui comme moi n'avaient rien compris : ce sont des personnes dont la cécité ne vient pas des yeux, mais de la partie du cerveau qui crée la vision. Autrement dit, les yeux fonctionnent, les nerfs oculaires aussi, mais pas la zone du cerveau responsable de la vision.
Or, une partie des inform
ations qui viennent des yeux ne va pas à la zone vision, mais va dans la zone réflexe. Cette zone ne crée pas de vision, mais permet d'éviter des objets.
Le résultat, c'est que les patients atteints n'ont pas de vision, donc sont techniquement aveugles, mais sont capables du point de vue réflexe d'éviter des obstacles, sans les voir.
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Merci, c’est beaucoup plus clair

a écrit : C’est l’ultra instinct ?!! DBS ! Tu m a fait rêver ! :)

a écrit : Alors, pour ceux qui comme moi n'avaient rien compris : ce sont des personnes dont la cécité ne vient pas des yeux, mais de la partie du cerveau qui crée la vision. Autrement dit, les yeux fonctionnent, les nerfs oculaires aussi, mais pas la zone du cerveau responsable de la vision.
Or, une partie des inform
ations qui viennent des yeux ne va pas à la zone vision, mais va dans la zone réflexe. Cette zone ne crée pas de vision, mais permet d'éviter des objets.
Le résultat, c'est que les patients atteints n'ont pas de vision, donc sont techniquement aveugles, mais sont capables du point de vue réflexe d'éviter des obstacles, sans les voir.
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ce qui serait impressionnant, c'est par exemple un boxeur experimente qui saurait toujours combattre inconsciement. ou a titre plus modeste, un joueur de jeu de rythme qui ecouterais la musique et baterais le rythme sur le clavier a l'aveugle, mais jouerais correctement sans le savoir.

a écrit : Ces personnes sont capables, pour certaines, de reconnaître des formes, des couleurs, l'émotion d'un visage... Mais sans en être convaincues ! Elles "ressentent" mais ne voient pas.
Si vous leur demandez s'il y a, ou non, la présence d'un gros cube dans leur champ de vision, elles v
ont penser répondre un peu au hasard, en étant persuadées que vous perdez votre temps avec des expériences ridicules. Pourtant, elles auront en moyenne un taux de réussite de 80% !

Une image est interprétée par plusieurs zones du cerveau. Ces personnes ont perdu le lien vers le cortex visuel primaire et ne sont donc pas conscientes de ce qu'elles voient, elles ne peuvent pas l’interpréter. Il leur reste néanmoins le colliculus supérieur qui permet de détecter la présence d'un objet ou d'un mouvement.
Les personnes qui peuvent identifier les couleurs restent un mystère... On ne sait pas comment elles font. Elles ne disent pas "je suis sûr que ce gilet est rouge-orange" mais "ce gilet me fait penser à un coucher de soleil".
Les chercheurs responsables des expériences de la 3e source émettent l'hypothèse de la plasticité cérébrale : le cerveau a créé un nouveau chemin de connexion pour acheminer l'information et se permettre d'identifier à nouveau les couleurs.
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Et que se passe t-il si, à l'inverse, une personne a bien le lien vers son cortex visuel primaire mais pas à son colliculus supérieur ? Perd-elle la notion de ce qu'elle voit ? Car je suppose que si nous pouvons perdre l'un, nous pouvons perdre l'autre, non ?

Je dis peut être une bêtise mais il me semble qu une personne ayant vu quelque chose de traumatisant ( accident, meurtre violent) peut "refuser " de voir. Quel qu un pour confirmer ?