L'amnésie écologique nous trompe sur la nature

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L'amnésie écologique est une notion décrivant le regard biaisé que l'on porte sur ce que devrait être la nature sans intervention de l'Homme, car on a tendance à prendre comme point de référence le système que l'on a connu dans l'enfance. Par exemple, il devrait naturellement y avoir des lions en Europe.

Le lion européen a disparu vers l'an 100 suite à la destruction de son habitat naturel, la chasse et son utilisation dans les jeux du cirque romain. On a également tendance à oublier que les paysages européens devraient dans leur immense majorité être recouverts de forêts.


Tous les commentaires (51)

a écrit : Moi ce qui me "dérange" c'est qu'on ne parle jamais du regard biaisé de l'homme par son égocentrisme exacerbé.

Il est indéniable qu'on a modifié notre écosystèmes.. tout comme les autres animaux lorsqu'ils en ont l'occasion. Mais tout n'est pas a jeter, on a pa
s si mal amélioré certaines choses. Et puis faut pas oublier que rien ne dure, avec ou sans nous la terre ne serait pas restée ce qu'elle était.

On est très porté sur l'autoflagelation et notre égocentrisme nous laisse souvent penser qu'on est important, qu'on est au commande. Franchement j'en suis pas persuadé. Il y a très certainement des mécanismes bien plus grands à l'oeuvre.

Alors certes à force de se multiplier et de surexploiter notre milieu on va se tuer. Mais si on n'avait pas fait ce qu'on a fait on n'aurait pas prospéré autant en temps qu'espèce. Faudrait juste se poser les bonnes questions, voir ce qu'on veut devenir. Mais je ne crois pas qu'on soit assez mature pour répondre à ces questions et prendre les mesures qui s'imposent sinon on aurait déjà uni les peuples, quitté le système capitaliste, redistribué les richesses, limité les naissances, etc.
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l'anecdote n'a rien à voir avec l'autoflagellation, elle explique juste que, selon la date qu'on prend, ca fout complètement en l'air les statistiques, que c'est biaisé quoi.

a écrit : Oui elle n'est pas évidente à saisir. D'une part car ce "biais" est évident et n'en est pas un. Et qu'après on te colle une phrase où on te dis que les lions existaient en Europe il y a deux milles ans ce qui est assez décalé avec la première partie de l'anecdote. Une petite liaison entre les deux seraient de dire "qu'on a tendance à ne pas prendre en compte l'état de la nature avant notre naissance, et que par exemple l'Europe du XXeme siècle est bien différente de celle du XIXeme siècle." Afficher tout En soi, beaucoup de biais son évident une fois explicité ou juste décrits sur le papier. Le problème est que l'on s'en rend rarement compte en situation ou que la réalité est souvent plus subtile que les exemples donnés à but expliquatif.

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a écrit : l'anecdote n'a rien à voir avec l'autoflagellation, elle explique juste que, selon la date qu'on prend, ca fout complètement en l'air les statistiques, que c'est biaisé quoi. Elle parle d'amnésie écologique. Elle sous entend qu'on se trompe de référentiel. Comme s'il y avait un point 0 de l'écologie. Un point de référence pour analyser les dégâts de l'homme. La notion même est débile.

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a écrit : Elle parle d'amnésie écologique. Elle sous entend qu'on se trompe de référentiel. Comme s'il y avait un point 0 de l'écologie. Un point de référence pour analyser les dégâts de l'homme. La notion même est débile. Débile, t'y va un peut fort.

Biaisée? ;)

a écrit : Oui elle n'est pas évidente à saisir. D'une part car ce "biais" est évident et n'en est pas un. Et qu'après on te colle une phrase où on te dis que les lions existaient en Europe il y a deux milles ans ce qui est assez décalé avec la première partie de l'anecdote. Une petite liaison entre les deux seraient de dire "qu'on a tendance à ne pas prendre en compte l'état de la nature avant notre naissance, et que par exemple l'Europe du XXeme siècle est bien différente de celle du XIXeme siècle." Afficher tout Les gros animaux qui font le plus de morts en Afrique (là où il reste des lions) ne sont pas des carnivores, mais les hippopotames, suivis de très près par les éléphants
Il y a aussi l'homme, et le crocodile, qui battent ces records, mais ils agissent partout...

Normalement en Europe il devrait y avoir des dinosaures... C'est stupide ce raisonnement

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Ce qui me perturbe un peu avec ce biais, c’est qu’il est impossible de savoir avec certitude l’état de notre monde aujourd’hui sans action humaine.
En soi il est obligatoire de prendre des références pour pouvoir évaluer une situation.

La deuxième chose qui me perturbe c’est que ce biais est inévitable à partir du moment où on analyse une situation. C’est exactement comme la définition de pollution. A l’échelle terrestre, la pollution n’existe pas réellement, on ne fait que déplacer des éléments chimiques d’un endroit à un autre. A l’échelle du vivant, on met en danger certains écosystèmes en ajoutant en surplus certains éléments chimiques qui n’étaient pas là au départ et donc pas la selon notre niveau de référence. On se soumet donc obligatoirement à ce biais.

a écrit : Elle parle d'amnésie écologique. Elle sous entend qu'on se trompe de référentiel. Comme s'il y avait un point 0 de l'écologie. Un point de référence pour analyser les dégâts de l'homme. La notion même est débile. Ce n'est pas considérer qu'il y a un point zero à l'écologie. C'est se rendre compte d'un problème écologique specifique à un moment et chercher à rétablir ce qui à été détruit en prenant comme référence ce que l'on connaissait avant

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a écrit : Ce n'est pas considérer qu'il y a un point zero à l'écologie. C'est se rendre compte d'un problème écologique specifique à un moment et chercher à rétablir ce qui à été détruit en prenant comme référence ce que l'on connaissait avant On vie dans un écosystème complexe et en perpétuelle évolution. Regarder derrière et tenter de restaurer un passé idéalisé n'a pas d'intérêt à mon sens. Se poser les bonnes questions pour l'avenir et faire de notre mieux pour limiter la casse, ça c'est intéressant.

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a écrit : Ce n'est pas considérer qu'il y a un point zero à l'écologie. C'est se rendre compte d'un problème écologique specifique à un moment et chercher à rétablir ce qui à été détruit en prenant comme référence ce que l'on connaissait avant Pourquoi faudrait-il absolument rétablir ce qui a été détruit ?
Quand on change un ecosystème où un certain équilibre s'est établi, on risque de briser cette équilibre et de nuire à cet écosystème. Comme avec les lapins en Australie ou les algues vertes, voire le pin dans certaines régions.
En réintroduisant des espèces ou des essences dans un environnement qui n'a rien à voir avec celui où ces dernières étaient présentes il y a bien longtemps, elles vont peut être proliférer beaucoup trop et poser d'autres problèmes.
On ne peut pas rétablir des forêts primaires partout en France, des aurochs ou des lions. Donc tout retour à l'origine est impossible. En réintroduisant des espèces on crée artificiellement (une fois encore) un autre écosystème qui n'est toujours pas celui qui existait avant. Bref, on se fait plaisir, on se donne bonne conscience, mais je ne vois aucun avantage écologique ou pour la planète.
Je ne dis pas que tout est parfait et qu'il ne faut rien faire. Il faut trouver ce qu'il y a de mieux pour notre environnement, pour la biodiversité, mais je ne vois pas pourquoi cela devrait passer par le rétablissement de ce qu'il y avait avant.

a écrit : Pourquoi faudrait-il absolument rétablir ce qui a été détruit ?
Quand on change un ecosystème où un certain équilibre s'est établi, on risque de briser cette équilibre et de nuire à cet écosystème. Comme avec les lapins en Australie ou les algues vertes, voire le pin dans certaines régions.
En réintrod
uisant des espèces ou des essences dans un environnement qui n'a rien à voir avec celui où ces dernières étaient présentes il y a bien longtemps, elles vont peut être proliférer beaucoup trop et poser d'autres problèmes.
On ne peut pas rétablir des forêts primaires partout en France, des aurochs ou des lions. Donc tout retour à l'origine est impossible. En réintroduisant des espèces on crée artificiellement (une fois encore) un autre écosystème qui n'est toujours pas celui qui existait avant. Bref, on se fait plaisir, on se donne bonne conscience, mais je ne vois aucun avantage écologique ou pour la planète.
Je ne dis pas que tout est parfait et qu'il ne faut rien faire. Il faut trouver ce qu'il y a de mieux pour notre environnement, pour la biodiversité, mais je ne vois pas pourquoi cela devrait passer par le rétablissement de ce qu'il y avait avant.
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Tu extrapoles énormément à partir d'un commentaire plutôt basique. Je me suis contenté de clarifier un concept de recherche assez jeune. Je n'ai pas dit qu'il faille faire tel ou tel chose (l'annectote non plus d'ailleurs).

Je ne comprends pas vraiment l'exemple des lapins et des algues puisque ca n'a rien a voir avec le sujet, il n'a jamais été question de réintroduction d'espèces endémique dans les deux cas.

Enfin le concept n'a jamais eu pour but de prôner un retour aux origines quel qu'il soit. Le but des chercheurs est avant tout une crainte de la perte d'information sur les environnements passés et ont parfaitement conscience de ce que tu viens d'expliquer. Donc attention à la sur-interpretation et au commentaire réactionnaire.

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a écrit : au contraire, dommage! J'aurai bien aimé goûter à un steak de lion... Ou le lion à une cuisse de nicontrarié :-)

a écrit : Ou le lion à une cuisse de nicontrarié :-) Je suis immangeable, mais si tu veux essayer... ;)

a écrit : Pourquoi faudrait-il absolument rétablir ce qui a été détruit ?
Quand on change un ecosystème où un certain équilibre s'est établi, on risque de briser cette équilibre et de nuire à cet écosystème. Comme avec les lapins en Australie ou les algues vertes, voire le pin dans certaines régions.
En réintrod
uisant des espèces ou des essences dans un environnement qui n'a rien à voir avec celui où ces dernières étaient présentes il y a bien longtemps, elles vont peut être proliférer beaucoup trop et poser d'autres problèmes.
On ne peut pas rétablir des forêts primaires partout en France, des aurochs ou des lions. Donc tout retour à l'origine est impossible. En réintroduisant des espèces on crée artificiellement (une fois encore) un autre écosystème qui n'est toujours pas celui qui existait avant. Bref, on se fait plaisir, on se donne bonne conscience, mais je ne vois aucun avantage écologique ou pour la planète.
Je ne dis pas que tout est parfait et qu'il ne faut rien faire. Il faut trouver ce qu'il y a de mieux pour notre environnement, pour la biodiversité, mais je ne vois pas pourquoi cela devrait passer par le rétablissement de ce qu'il y avait avant.
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On pourrait peut être réintroduire des prédateurs pour réguler la population de sangliers et d'autres herbivores au lieu d'autoriser des connards à se balader dans la nature avec des flingues chargés.
Ah mais non je suis bête, les éleveurs vont couiner et ils ont raison! Bon ben on garde les flingues. Tant pis pour les blaireaux qui persistent à se promener dans la forêt déguisés en sangliers.

a écrit : Normalement en Europe il devrait y avoir des dinosaures... C'est stupide ce raisonnement J ai pas souvenir que l homme ait grandement influencé la disparition des dinosaures...

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a écrit : On pourrait peut être réintroduire des prédateurs pour réguler la population de sangliers et d'autres herbivores au lieu d'autoriser des connards à se balader dans la nature avec des flingues chargés.
Ah mais non je suis bête, les éleveurs vont couiner et ils ont raison! Bon ben on garde les flingues. T
ant pis pour les blaireaux qui persistent à se promener dans la forêt déguisés en sangliers. Afficher tout
Quelle différence fais tu entre tuer un animal d’élevage et tuer un animal sauvage ?

a écrit : Quelle différence fais tu entre tuer un animal d’élevage et tuer un animal sauvage ? L'animal sauvage, tant qu'il est en vie, n'appartient à personne et à tout le monde à la fois. Le mouton, il appartient à quelqu'un qui a travaillé pour l'élever. Mon commentaire un peu cru n'avait pour but que de soulever un problème insoluble.

J'ai eu une discussion avec un pote un peu borné qui trouvais scandaleux qu'on ne foute pas la paix aux loups réintroduits, j'ai essayé de lui expliquer pendant une heure le point de vue de l'éleveur de moutons qui a fait son travail relativement peinard qui voit tout se chambouler, changer de manières de faire, rester planté comme un cèpe pendant toute la nuit, acheter des systèmes de protection pas toujours efficaces(cela dit, quelques patous... mais ils ne sont pas gratuits et pas infaillibles non plus).. C'est juste que son point de vue est totalement incompatible avec celui de mon pote, j'arrive à comprendre les deux points, mais ca m'empêche pas de prendre partie: la chasse n'est pas assez encadré en en France.

a écrit : Les marécages sont souvent aussi des forêts, cela dépend de la hauteur d'eau, les grands marécages sont souvent des zones excessivement plates, où l'eau a du mal à s'écouler, et stagne, mais ce niveau étant étant très faible (quelques dizaines de cm) et variable au fil des saisons, certains arbres peuvent quand même s'y épanouir.
LES bayous en sont un excellent exemple.

Pour l'anecdote, je dirais que c'est inévitable, on est toujours obligés de se baser sur un point de référence, nos lointains ancêtres qui n'étaient pas encore des homo-sapiens avaient pris un peu partout la mauvaise habitude de foutre le feu aux forêts pour rabattre les animaux, ca a forcément du changer l'environnement il y a ... 500 000 ans, et je suis certain qu'on peut remonter encore plus loin.
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C'est encore pire, puisque le défrichage et la modification intense de notre environnement à commencé vers - 5 000 ans, quand Homo sapiens s'est sédentarisé en Europe. Il y a 500 000 ans, Néandertal arrivait à peine en Bourgogne avec ses deux-trois outils taillés et commençait à organiser la chasse au mammouth, dont il charognait les cadavres auparavant, faute de stratégie efficace.

Ce qui veut dire qu'on a complètement façonné notre environnement en un temps records de ~7 000 ans, à tel point qu'on a plus d'arbre assez grand pour refaire la charpente de notre belle cathédrale ou que les coteaux de Champagne servaient à déverser les déchets concassés de la capitale dans les années 50-60.

Une des disciplines de l'archéologie - le paléoenvironnement - consiste à retrouver l'état originel de l'environnement au moment de l'implantation humaine sur un site et d'en constater les modifications. C'est parfois complexe, relativement ténu et extrêmement intéressant.

a écrit : C'est encore pire, puisque le défrichage et la modification intense de notre environnement à commencé vers - 5 000 ans, quand Homo sapiens s'est sédentarisé en Europe. Il y a 500 000 ans, Néandertal arrivait à peine en Bourgogne avec ses deux-trois outils taillés et commençait à organiser la chasse au mammouth, dont il charognait les cadavres auparavant, faute de stratégie efficace.

Ce qui veut dire qu'on a complètement façonné notre environnement en un temps records de ~7 000 ans, à tel point qu'on a plus d'arbre assez grand pour refaire la charpente de notre belle cathédrale ou que les coteaux de Champagne servaient à déverser les déchets concassés de la capitale dans les années 50-60.

Une des disciplines de l'archéologie - le paléoenvironnement - consiste à retrouver l'état originel de l'environnement au moment de l'implantation humaine sur un site et d'en constater les modifications. C'est parfois complexe, relativement ténu et extrêmement intéressant.
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On a largement assez d'arbre pour refaire notre cathédrale. D'ailleurs on en a plus qu'au moyen âge, époque où elle fut bâtie. De plus chaque espèces qui vie modifie son environnement. C'est comme ça.

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