L'usage du béton armé (du béton renforcé par des armatures en acier) est rendu possible par une caractéristique notable : les deux matériaux ont quasiment le même coefficient de dilatation thermique, ce qui signifie que la structure se dilate (ou se contracte) de façon homogène, sans se fragiliser.
Commentaires préférés (3)
Béton : 10 x 10-6 °C-1
Acier : 12 x 10-6 °C-1
en Français, ça signifie que sur un km d'un seul tenant, la différence de dilatation entre les deux matériaux est de deux millimètres par 1°C de variation de température
Je ne sais pas (et je ne crois pas) qu'une telle structure existe, on met dans les faits un joint (de 8 à 40 mm selon les conditions climatiques) tout les 25 m...
Pour reprendre l'exemple de la pile de pont de 245 m de hauteur, avec une dilatation due à une augmentation de température de 30° C, l'acier aura tendance à vouloir s'allonger de 88.2 mm, alors que le béton aura tendance à vouloir s'allonger de 73.5 mm. Dans la pratique, la pile de pont va peut-être s'allonger de 75 mm (tout dépend de la proportion acier/béton).
L'acier va donc s'allonger de 13.2 mm de moins que ce qu'il ferait s'il n'était pas intégré à du béton armé. En fait, le béton va exercer une force de compression sur l'acier ... et l'acier va exercer une force de traction sur le béton (action = réaction).
Mais 13.2 mm sur une longueur de 245 m ne représente qu'un allongement de 0.005 %. Etant donné la loi de Hooke et le module l'élasticité de l'acier de 210'000 N/mm², cet allongement de l'acier de 0.005 % correspond à un effort supplémentaire de 11.3 N/mm². La résistance limite de l'acier dépend fortement du type d'acier utilisé, mais, si on se base sur un acier ayant une résistance de 500 N/mm², on se rend compte que les efforts induits par l'élévation de température est très faible par rapport à sa résistance. On ne perd donc pas grand chose.
Si la différence de dilation entre l'acier et le béton était beaucoup plus importante, cela fonctionnerait malgré tout, mais les changements de température entraineraient des efforts plus importants.
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Il y a-t-il quand même des techniques ou équipements de compensation de différence de dilatation pour les grands ouvrages ?
Béton : 10 x 10-6 °C-1
Acier : 12 x 10-6 °C-1
en Français, ça signifie que sur un km d'un seul tenant, la différence de dilatation entre les deux matériaux est de deux millimètres par 1°C de variation de température
Je ne sais pas (et je ne crois pas) qu'une telle structure existe, on met dans les faits un joint (de 8 à 40 mm selon les conditions climatiques) tout les 25 m...
J'en avais deja entendu parler et j'avais demandé si c'etait bel et bien le cas au patron de ma boite lorsque j'etais apprenti(on fabriquait des coffrages pour les maçon). On m'a regardé comme si j'étais un ovni.
certains d'entre eux font 1200 mm (1,20 m) d'épaisseur et pèsent pas loin de 80 tonnes (et on les change régulièrement)
en tout état de cause, la différence de dilatation entre l'acier et le béton d'une pile de 245 m serait de l'ordre du 1/2 mm par °C
les conditions climatiques locales, avec un différentiel record de près de 56°C amèneraient les composants de cette pile à bouger relativement de moins de 28 mm, en admettant qu'elle soit d'un seule tenant, et qu'il n'y ait pas eu de contraintes lors des moulages
Les "problèmes" les plus lourds a gérer sont plutôt ceux des tabliers
Les joints de dilatation sont utilisés à la jonction entre différents éléments structurels (poutres, poteaux, appuis, ...)
Pour reprendre l'exemple de la pile de pont de 245 m de hauteur, avec une dilatation due à une augmentation de température de 30° C, l'acier aura tendance à vouloir s'allonger de 88.2 mm, alors que le béton aura tendance à vouloir s'allonger de 73.5 mm. Dans la pratique, la pile de pont va peut-être s'allonger de 75 mm (tout dépend de la proportion acier/béton).
L'acier va donc s'allonger de 13.2 mm de moins que ce qu'il ferait s'il n'était pas intégré à du béton armé. En fait, le béton va exercer une force de compression sur l'acier ... et l'acier va exercer une force de traction sur le béton (action = réaction).
Mais 13.2 mm sur une longueur de 245 m ne représente qu'un allongement de 0.005 %. Etant donné la loi de Hooke et le module l'élasticité de l'acier de 210'000 N/mm², cet allongement de l'acier de 0.005 % correspond à un effort supplémentaire de 11.3 N/mm². La résistance limite de l'acier dépend fortement du type d'acier utilisé, mais, si on se base sur un acier ayant une résistance de 500 N/mm², on se rend compte que les efforts induits par l'élévation de température est très faible par rapport à sa résistance. On ne perd donc pas grand chose.
Si la différence de dilation entre l'acier et le béton était beaucoup plus importante, cela fonctionnerait malgré tout, mais les changements de température entraineraient des efforts plus importants.
En tout cas merci pour vos explications, mais d'après ce que je viens de lire, le béton et l'acier n'ont pas les mêmes coefficients de dilatation, donc, c'est pas parfait, c'est... calculé.
Merci pour vos explications ! Très claires. JMC vraiment MB ce soir !!
On sait gérer la dilatation par la température, mais comment fait on quand l'acier rouille ?
Le béton est perméable à l'eau, donc ca doit bien arriver que l'acier rouille, bien qu'il soit enfermé.
Quand l'acier rouille dans le béton, il prend du volume et fait éclater le béton, c'est:
www.psi.ch/fr/media/actualites-recherche/structure-de-la-maladie-du-beton-decryptee#:~:text=La%20RAG%20est%20une%20r%C3%A9action,b%C3%A9ton%20dans%20le%20monde%20entier.
C'est la maladie du béton, l'acier rouille, et enfle et fait éclater le béton. et c'est ce qui a fait qu'un pont en italie s'est effondré.
Mais bref c'était une belle experience mais malgré tout très ingrate. Ça a bien plus roulé pour moi quand je me suis mis a mon compte et que je me suis rabattu sur l'agencement lorsque c'etait necessaire.
Merci pour ce complément quand même
Si un ingénieur Lafarge passe dans le coin : arrêtez les recherches, nous on a trouvé !
A noter que le béton et l'acier sont aussi complémentaires en termes de solidité, le béton résiste très bien à la compression et l'acier très bien à la traction!
Et le ciment a une particularité, c'est qu'il "mange" la rouille, car lorsque l'on met en place l'acier, il est souvent (et c'est même préconisé pour que l'accroche se fasse encore mieux) rouillé