Un escargot de mer a bien aidé les Phéniciens

Proposé par
le
dans

Dans l'antiquité, les Phéniciens détenaient le monopole de la fabrication de certaines teintures grâce à un escargot de mer présent sur leurs côtes : le murex, qui secrète une bave colorée à partir de laquelle ils ont pu créer la pourpre de Tyr, très prisée à Rome.

A cette époque, la couleur est associée au haut rang de la société qui porte l'habit d'apparat. Dans les cercles politiques, la bourgeoisie, les légions et leur commandement, la part du textile de cette couleur augmente avec le rang ou l'influence jusqu'à la toge entièrement pourpre des imperatore.


Commentaires préférés (3)

Cette tradition fut perpétué par les basileus de l'empire romain d'orient, ou empire byzantin si vous préférez, qui contrôlaient la production et choisissait qui avait le droit de porter de la soie teinté avec de la pourpre, et était parfois utilisé en tant que cadeau diplomatique.

Sous anecdote pouvant parler aux joueurs de crusader kings À Constantinople, la chambre de l'empereur était pourpre (les murs étaient revêtus de porphyre, une pierre pourpre) et le fils d'un empereur né alors que son père régnait, c'est-à-dire dans cette chambre, portait le surnom prestigieux de "Porphyrogénète", ou "Né dans le pourpre".

Pour donner une estimation du prix, il faut presque 10 000 murex pour faire un seul gramme de teinture pourpre. La marque Kremer propose une pourpre de murex qui se vend autour de 3000 € le gramme. Oui, pour un seul gramme (donc clairement insuffisant pour teindre un habit entier), avec nos moyens de productions actuels, on comprends donc pourquoi c'est réservé a la haute noblesse.

D’ailleurs, cela explique aussi pourquoi la pourpre n’était pas utilisé dans les blasons et drapeaux (comptez le nombre de drapeaux l'utilisant, il y en a très peu, et sont tous relativement récents car on a depuis trouvé des alternatives correctes), et qu'on suppose que dans les cas ou une couleur s'en approchait, comme le lion du blason du royaume de Léon, d'autres teintures étaient utilisé, sans pour autant avoir la profondeur de la pourpre de Tyr

Dans le livre "au temps des romains" (éd Flammarion jeunesse) qui m'a initialement servi de base pour cette anecdote, mais dont je ne peux mettre la photo en source, on trouve également quelques infos complémentaires :

Une grande partie de cette transformation se faisait à l'époque en extérieur : dépôt du stock frais, extraction de la glande, séchage des textiles teins et surtout abandon des parties "inutiles" des coquillages ... ce qui avait pour conséquence d'emplir l'air ambiant d'une odeur très puissante et désagréable.

Et comme le précise très justement Keptox, il fallait effectivement prélever une importante quantité de mollusques pour alimenter cette industrie, ce qui conduisit inévitablement à l'épuisement des ressources et leur quasi extinction dans certaines localités. Contribuant au passage à la rareté du produit et son prix toujours plus important.

Enfin, le murex servait également dans une moindre mesure à la fabrication d'une autre teinte de couleur bleue indigo : le Tekhelet.
(comme le précise la seconde source, qui m'a servi à re-rédiger une autre anecdote car celle-ci s'était initialement perdue dans les méandres ses serveurs ... j'invite donc les modérateurs à ne pas publier la seconde au risque d'une redite importante !!)

a écrit : Dans le livre "au temps des romains" (éd Flammarion jeunesse) qui m'a initialement servi de base pour cette anecdote, mais dont je ne peux mettre la photo en source, on trouve également quelques infos complémentaires :

Une grande partie de cette transformation se faisait à l'époque e
n extérieur : dépôt du stock frais, extraction de la glande, séchage des textiles teins et surtout abandon des parties "inutiles" des coquillages ... ce qui avait pour conséquence d'emplir l'air ambiant d'une odeur très puissante et désagréable.

Et comme le précise très justement Keptox, il fallait effectivement prélever une importante quantité de mollusques pour alimenter cette industrie, ce qui conduisit inévitablement à l'épuisement des ressources et leur quasi extinction dans certaines localités. Contribuant au passage à la rareté du produit et son prix toujours plus important.

Enfin, le murex servait également dans une moindre mesure à la fabrication d'une autre teinte de couleur bleue indigo : le Tekhelet.
(comme le précise la seconde source, qui m'a servi à re-rédiger une autre anecdote car celle-ci s'était initialement perdue dans les méandres ses serveurs ... j'invite donc les modérateurs à ne pas publier la seconde au risque d'une redite importante !!)
Afficher tout
Au sujet de l’odeur désagréable, il semble que tu soit doux dans le choix de tes mots: je viens de lire que le Talmud autorisait une femme a divorcer si son mari devenait extracteur de pourpre après le mariage.


Tous les commentaires (11)

Cette tradition fut perpétué par les basileus de l'empire romain d'orient, ou empire byzantin si vous préférez, qui contrôlaient la production et choisissait qui avait le droit de porter de la soie teinté avec de la pourpre, et était parfois utilisé en tant que cadeau diplomatique.

Sous anecdote pouvant parler aux joueurs de crusader kings À Constantinople, la chambre de l'empereur était pourpre (les murs étaient revêtus de porphyre, une pierre pourpre) et le fils d'un empereur né alors que son père régnait, c'est-à-dire dans cette chambre, portait le surnom prestigieux de "Porphyrogénète", ou "Né dans le pourpre".

Pour donner une estimation du prix, il faut presque 10 000 murex pour faire un seul gramme de teinture pourpre. La marque Kremer propose une pourpre de murex qui se vend autour de 3000 € le gramme. Oui, pour un seul gramme (donc clairement insuffisant pour teindre un habit entier), avec nos moyens de productions actuels, on comprends donc pourquoi c'est réservé a la haute noblesse.

D’ailleurs, cela explique aussi pourquoi la pourpre n’était pas utilisé dans les blasons et drapeaux (comptez le nombre de drapeaux l'utilisant, il y en a très peu, et sont tous relativement récents car on a depuis trouvé des alternatives correctes), et qu'on suppose que dans les cas ou une couleur s'en approchait, comme le lion du blason du royaume de Léon, d'autres teintures étaient utilisé, sans pour autant avoir la profondeur de la pourpre de Tyr

Les esclaves chargés de la fabrication de la pourpre étaient marqués à vie par la couleur, indélébile. Du coup, leur identification était très simple en cas d’évasion par exemple.

Dans le livre "au temps des romains" (éd Flammarion jeunesse) qui m'a initialement servi de base pour cette anecdote, mais dont je ne peux mettre la photo en source, on trouve également quelques infos complémentaires :

Une grande partie de cette transformation se faisait à l'époque en extérieur : dépôt du stock frais, extraction de la glande, séchage des textiles teins et surtout abandon des parties "inutiles" des coquillages ... ce qui avait pour conséquence d'emplir l'air ambiant d'une odeur très puissante et désagréable.

Et comme le précise très justement Keptox, il fallait effectivement prélever une importante quantité de mollusques pour alimenter cette industrie, ce qui conduisit inévitablement à l'épuisement des ressources et leur quasi extinction dans certaines localités. Contribuant au passage à la rareté du produit et son prix toujours plus important.

Enfin, le murex servait également dans une moindre mesure à la fabrication d'une autre teinte de couleur bleue indigo : le Tekhelet.
(comme le précise la seconde source, qui m'a servi à re-rédiger une autre anecdote car celle-ci s'était initialement perdue dans les méandres ses serveurs ... j'invite donc les modérateurs à ne pas publier la seconde au risque d'une redite importante !!)

a écrit : Dans le livre "au temps des romains" (éd Flammarion jeunesse) qui m'a initialement servi de base pour cette anecdote, mais dont je ne peux mettre la photo en source, on trouve également quelques infos complémentaires :

Une grande partie de cette transformation se faisait à l'époque e
n extérieur : dépôt du stock frais, extraction de la glande, séchage des textiles teins et surtout abandon des parties "inutiles" des coquillages ... ce qui avait pour conséquence d'emplir l'air ambiant d'une odeur très puissante et désagréable.

Et comme le précise très justement Keptox, il fallait effectivement prélever une importante quantité de mollusques pour alimenter cette industrie, ce qui conduisit inévitablement à l'épuisement des ressources et leur quasi extinction dans certaines localités. Contribuant au passage à la rareté du produit et son prix toujours plus important.

Enfin, le murex servait également dans une moindre mesure à la fabrication d'une autre teinte de couleur bleue indigo : le Tekhelet.
(comme le précise la seconde source, qui m'a servi à re-rédiger une autre anecdote car celle-ci s'était initialement perdue dans les méandres ses serveurs ... j'invite donc les modérateurs à ne pas publier la seconde au risque d'une redite importante !!)
Afficher tout
Au sujet de l’odeur désagréable, il semble que tu soit doux dans le choix de tes mots: je viens de lire que le Talmud autorisait une femme a divorcer si son mari devenait extracteur de pourpre après le mariage.

Quelques compléments glanés au gré des lectures.

L’usage du murex pour produire la teinture pourpre remonte à plus de 3 000 ans. Les Phéniciens furent les premiers a l’utiliser, notamment dans les villes de Tyr et Sidon (sud Liban).

Le pigment est obtenu à partir d’une glande du murex. Chaque escargot ne produit qu’une infime quantité de pigment, ce qui rend la teinture extrêmement rare et coûteuse. Ce liquide était exposé à la lumière du soleil et oxydé, ce qui faisait varier les teintes, allant du violet profond au rouge intense.

En 2012, une touriste visitant l'îlot De Los Lobos (Nord de l'île de Fuerventura, Archipel des Canaries, Espagne) repéra une amphore Romaine sortie du sable. Les services Archéologiques furent contactés, et quatre campagnes de fouilles plus tard, il s'avère/s'avèrerait être un lieu de l'archipel, où étaient pêchés les escargots de mer d'où était extrait le murex.

De par l'étude des poteries et céramiques découvertes, il ne fait aucun doute qu'il s'agissent d'articles manufacturés à Cadix, entre le 1er siècle avant JC, et le 1er siècle après JC. Bref, il y a à peu près 2025 ans.

Des coquilles de ce genre de gastéropode marin, ont également été trouvés amoncelés: quelque 70 000... mais ceci ne représente que quelques grammes de cette teinture tant convoitée, et coûtant son pesant d'or ou d'argent.
Par ailleurs, ce lieu aurait également servi pour la pêche et préparation de salaisons, ainsi que de garum.

Mais ce qui est surtout intéressant dans la découverte de ce site, c'est la théorie qui en découle. De par l'intérêt commercial de l'extraction du murex, les Romains auraient organisé une véritable expédition, apportant experts dans l'art de la préparation de la teinture, ainsi que des esclaves pour pêcher les dits mollusques.
Mais encore ! Une récente étude génétique sur des momies Guanches (les premiers habitants des îles Canaries) révèle une origine géographique assez surprenante: Italie, Tunisie et Algérie.

Bien qu'il ne fasse pas trop de doute à ce que les premiers habitants de l'archipel soient plus anciens ( au moins du 6ème siècle avant JC et peut-être du 10ème siècle), il est assez surprenant que ce soient des populations issues de la région centrale Méditerranéenne qui en soient représentées. De là à penser que les Guanches seraient (en partie ?) descendants de cette implantation Romaine....
Mais tout ceci n'est encore qu'une théorie, car somme toute, c'est l'unique lieu clairement attesté étant d'origine Romaine, dans tout l'archipel des Canaries.

Selon la tradition, la teinture pourpre a été découverte par Héraclès (Hercule dans la mythologie romaine) ou un berger phénicien. L'histoire dit qu'un chien appartenant à Héraclès ou au berger mordit un escargot de mer (un mollusque du genre murex) sur une plage, ce qui teinta sa bouche d'une couleur pourpre éclatante. Ce spectacle aurait inspiré l'idée d'extraire cette substance pour la transformer en teinture. ChatGPT.

Jolie légende. Mais, plus sérieusement, comment en est-on arrivé à ouvrir un escargot pour en extraire cette teinte qui ne représente que 1/10000ème de gramme ? Ça ne devait pas beaucoup se voir ? :/

a écrit : Au sujet de l’odeur désagréable, il semble que tu soit doux dans le choix de tes mots: je viens de lire que le Talmud autorisait une femme a divorcer si son mari devenait extracteur de pourpre après le mariage. J’ai pas réussi à retrouver cette info, est ce que tu te souviens de la source ?

a écrit : J’ai pas réussi à retrouver cette info, est ce que tu te souviens de la source ? Wiki EN, avant-dernier paragraphe de la section Background

Famille des bolinus brandaris excellent fruit de mer , j’en trouve pas en France mais une fois passé de l’´autre côté j’en trouve des fois en Espagne.