Tous les prix Nobel ne font pas l'unanimité des années plus tard : celui qu'a reçu le neurologue portugais Edgas Moniz en 1949 pour ses travaux sur la lobotomie continue d'être très contesté. Considérée au début comme une véritable avancée scientifique en raison d'effets sur les schizophrènes et psychotiques, l'utilisation de la lobotomie dans les années 50, parfois sur les enfants "turbulents", a été une catastrophe éthique et sanitaire.
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Une petite question: elle s'est fait lobotomisée quand?
Hitler avait été nominé pour le prix, c'est à dire qu'on invitait le comité à prendre son nom en considération. Mais c'était un acte anti-fasciste de la part d'un député suédois, qui ne souhaitait en aucun cas voir Hitler récompensé. Sa nomination fut rapidement retiré.
Pour les enfants turbulents une bonne dose d'NRJ12 vers 17h a quasiment le même effet.
Loin de moi l'idée de me faire de l'auto promo, mais j'avais publié cette anecdote en lien avec ce sujet :
secouchermoinsbete.fr/13591-le-destin-tragique-de-rosemary-kennedy
Mais je vois que j'ai été devancé... ;)
La 4e source, le site officiel des prix Nobel justifie le choix de l'époque et le fait de ne pas dénobéliser, les arguments sont valables. La lobotomie semblait une avancée majeure car on n'avait jamais trouvé aucun traitement pour la schizophrénie ou d'autre maladies psychiatriques qui rendaient les malades dangereux. Et on ne pouvait pas laisser les malades sans rien faire car les institutions spécialisées étaient pleines, on ne pouvait pas les laisser en liberté non plus compte tenu de leur dangerosité et de toutes façons, dans les institutions, les "soins" consistaient en des bains glacés pour essayer de les calmer, et l'enfermement dans des pièces capitonnées ou dans des camisoles de force, et ils étaient victimes d'épidémies notamment de tuberculose, favorisées par la promiscuité et qui étaient mortelles (on ne connaissait pas les antibiotiques à l'époque). Comme on n'entrevoyait aucune possibilité d'améliorer leur état, la lobotomie, même si elle laissait les malades apathiques, permettait de laisser sortir les malades et semblait un réel progrès par rapport à l'horreur de l'enfermement dans ces institutions... Avec le recul on se dira aussi que les pesticides et les centrales nucléaires étaient des aberrations et on se demandera comment on a pu en arriver à y avoir recours, mais actuellement on les subit car on n'a pas le choix pour alimenter la population mondiale en nourriture et en énergie, et lors de leur invention ça a paru des avancées révolutionnaires et prometteuses (on pourrait citer aussi le moteur à explosion, les poêles en téflon, j'ai déjà cité le DDT, etc. ce ne sont pas les exemples qui manquent pour les fausses bonnes idées et les progrès technologiques remis en question). Et bien sûr il y a eu le problème des abus...