En 1968 et 1969, l'entrepreneur Donald Crowhurst participa à un tour du monde solitaire sans escale. Piètre navigateur, il ne quitta pas l'Atlantique et prévoyait d'attendre des mois les autres concurrents pour les rejoindre dans les dernières positions pour ne pas être démasqué, peu avant l'arrivée en Angleterre. Suite à un concours de circonstances, il se trouva sur le point de gagner le prix du tour le plus rapide et il décida de ne pas finir la course. Son bateau fut retrouvé échoué, sans lui. À bord, plusieurs journaux de bord retracent la supercherie et son basculement vers la folie.
Commentaires préférés (3)
Beaucoup de choses se sont passées durant ce Golden Globe, l'abandon surprise de Bernard Moitessier (allez voir sa fiche Wiki et l'anecdote du 06/05/2012).
Ainsi que les multiples morts et abandons (l'un des abandons suite à une casse pour rattraper Crowhurst justement !)
Le vainqueur, Robin Knox-Johnston, a fait don de ses prix à la veuve de Crowhurst.
Il y a au moins deux bons films dessus : "The Mercy" (qui a pas l'air mal) et "les 40eme rugissants".
Comme quand en sport on devait faire des tours de stade et qu’on se planquait derrière la haie le temps que passe quelques tours ;-)
Une histoire incroyable pour ma première anecdote. Je vous invite à lire/écouter les sources, cela en vaut la peine.
Imaginez le dilemme de Donald Crowhurst : dès le départ, il se rend compte qu'il sera incapable de mener cette course à bien (il a pris un faux départ en montant la grande voile à l'envers). Avec ce trimaran inadapté et son manque d'expérience il réalise (et écrit dans son "vrai" journal de bord) qu'il a peu de chance de survivre aux passages de Cap et aux mers déchainées de l'Antarctique. Le problème est qu'il est criblé de dette, et qu'en cas d'abandon son sponsor récupérera son investissement, laissant Crowhurst, père de 4 enfants, ruiné.
Entre la mort et la ruine, il prend alors la seule décision qui lui semble acceptable : mentir sur sa position et rester dans l'Atlantique, loin des routes maritimes, puis rejoindre les autres concurrents lors de leur retour en terminant si possible dans les derniers. Il écrit un journal de bord bidon en y relevant des mesures de position fictives, et ment également à ses correspondants radio jusqu'à assurer un silence radio pendant plusieurs mois.
Le vrai problème survient lorsque les 3 navigateurs toujours en lice passent le Cap Horn pour remonter l'Atnlantique, et que Crowhurst leur emboîte le pas : Moitessier décide finalement de ne pas rejoindre l'Europe et abandonne la course, pour repartir pour un second tour du monde ; Knox-Johnston est déjà arrivé, est le premier à avoir fait le tour du monde en solitaire mais il est parti beaucoup plus tôt que ses concurrents (il y a un prix pour le premier à effectuer le tour, et un autre prix pour celui qui sera le plus rapide). Il reste donc Tetley et Crowhurst comme marins pouvant obtenir le prix du plus rapide. Cela n'intéresse évidemment pas Crowhurst, qui veut faire profil bas et rester discret, mais Tetley l'ignore et il prend des risques pour être le plus rapide, jusqu'à... couler son navire.
Reste Crowhurst, qui est conscient que lauréat du titre de marin le plus rapide, il n'échappera pas à l'attention de tous, et qu'il aura beaucoup de difficultés faire croire à son tour du monde. Pendant plusieurs jours, il dirige son bateau vers le Nord, conscient de l'infamie qui l'attend. Il finit par laisser son bateau dériver dans l'Atlantique et très probablement met fin à ses jours. On retrouvera dans son bateau les différents journaux de bord ainsi que des enregistrements vidéos.
Malgré ce commentaire très long, une fois encore, n'hésitez pas à jeter un œil dans les sources !
Tous les commentaires (15)
Et c'est ainsi que commence la vraie histoire de Seul au Monde. On a retrouvé une boîte qui a certainement dû contenir une balle de la marque Wilson ainsi que des boîtes FedEx.
Le film "The Mercy" qui sortira bientôt, relatera les événements.
Mais au moins tu fournis de vraies informations!
Beaucoup de choses se sont passées durant ce Golden Globe, l'abandon surprise de Bernard Moitessier (allez voir sa fiche Wiki et l'anecdote du 06/05/2012).
Ainsi que les multiples morts et abandons (l'un des abandons suite à une casse pour rattraper Crowhurst justement !)
Le vainqueur, Robin Knox-Johnston, a fait don de ses prix à la veuve de Crowhurst.
Il y a au moins deux bons films dessus : "The Mercy" (qui a pas l'air mal) et "les 40eme rugissants".
Comme quand en sport on devait faire des tours de stade et qu’on se planquait derrière la haie le temps que passe quelques tours ;-)
Et une édition 2018 est prévue pour commémorer les 50 ans du Golden Globe Challenge, les marins devront être équipés comme "à l'époque". (Bateaux comme en 1968 et sans assistance satellite toussa toussa.)
Le départ se fera le 1er juillet depuis les Sables-d'Olonne, contrairement à 1968 où les marins pouvaient partir à la date qu'ils voulaient depuis le port de leurs choix (au delà de 40° latitude Nord).
J'espère que ça se passera mieux !
Son bateau n'est pas retrouvé échoué mais à la dérive par le paquebot "Le Picardie" , ce qui n'a rien à voir.
"Une course préliminaire en Angleterre est requise pour la qualification des 10 concurrents de la Sunday Times Golden Globe Race sur un parcours devant être réalisé en 2 jours, Crowhurst l'effectue en 10 jours mais le jury le qualifie quand même. Dans la confusion du départ, la plus grosse partie de son ravitaillement n'est pas embarquée. Enfin, Crowhurst n'a jamais navigué sur un trimaran avant la livraison de Teignmouth electron (son bateau), quelques semaines avant le départ de la course."
"Crowhurst part de Teignmouth (Devon) le 31 octobre 1968, dernier jour prévu par le règlement de la course. N'arrivant pas à lever la grande voile, il doit être remorqué."
"Il rencontre immédiatement des problèmes avec son bateau et son équipement (notamment une fuite d'eau dans un des flotteurs), et ne progresse qu'à la moitié de la vitesse prévue."
Source: Wikipedia
C'est à ce demander comment ils ont pu le laisser partir.
Pour les équipements, les départs sont tellement bordéliques que ce n'est pas vraiment surprenant, pour rappel, Alain Colas avait oublié sa balise de détresse sur le quai au départ, ce qui aurait pû lui sauver la vie, comme quoi ça arrive même aux meilleurs...
Une histoire incroyable pour ma première anecdote. Je vous invite à lire/écouter les sources, cela en vaut la peine.
Imaginez le dilemme de Donald Crowhurst : dès le départ, il se rend compte qu'il sera incapable de mener cette course à bien (il a pris un faux départ en montant la grande voile à l'envers). Avec ce trimaran inadapté et son manque d'expérience il réalise (et écrit dans son "vrai" journal de bord) qu'il a peu de chance de survivre aux passages de Cap et aux mers déchainées de l'Antarctique. Le problème est qu'il est criblé de dette, et qu'en cas d'abandon son sponsor récupérera son investissement, laissant Crowhurst, père de 4 enfants, ruiné.
Entre la mort et la ruine, il prend alors la seule décision qui lui semble acceptable : mentir sur sa position et rester dans l'Atlantique, loin des routes maritimes, puis rejoindre les autres concurrents lors de leur retour en terminant si possible dans les derniers. Il écrit un journal de bord bidon en y relevant des mesures de position fictives, et ment également à ses correspondants radio jusqu'à assurer un silence radio pendant plusieurs mois.
Le vrai problème survient lorsque les 3 navigateurs toujours en lice passent le Cap Horn pour remonter l'Atnlantique, et que Crowhurst leur emboîte le pas : Moitessier décide finalement de ne pas rejoindre l'Europe et abandonne la course, pour repartir pour un second tour du monde ; Knox-Johnston est déjà arrivé, est le premier à avoir fait le tour du monde en solitaire mais il est parti beaucoup plus tôt que ses concurrents (il y a un prix pour le premier à effectuer le tour, et un autre prix pour celui qui sera le plus rapide). Il reste donc Tetley et Crowhurst comme marins pouvant obtenir le prix du plus rapide. Cela n'intéresse évidemment pas Crowhurst, qui veut faire profil bas et rester discret, mais Tetley l'ignore et il prend des risques pour être le plus rapide, jusqu'à... couler son navire.
Reste Crowhurst, qui est conscient que lauréat du titre de marin le plus rapide, il n'échappera pas à l'attention de tous, et qu'il aura beaucoup de difficultés faire croire à son tour du monde. Pendant plusieurs jours, il dirige son bateau vers le Nord, conscient de l'infamie qui l'attend. Il finit par laisser son bateau dériver dans l'Atlantique et très probablement met fin à ses jours. On retrouvera dans son bateau les différents journaux de bord ainsi que des enregistrements vidéos.
Malgré ce commentaire très long, une fois encore, n'hésitez pas à jeter un œil dans les sources !
La vie de cet homme est relaté par Mathieu Amalric dans La vie très privée de Mr. Sim avec Jean-Pierre Bacri que je vous recommande ardemment. Un très beau film, simple et sobre. Tout en douceur.
Requiescat In Pace...
Selon mes informations le gagnant a offert son prix à la veuve