Le coefficient de Gini est une statistique permettant d'évaluer les inégalités au sein d'une population et la répartition des richesses. Un coefficient de “1” équivaut à une société ou une seule personne accapare toute la richesse et “0” indique que tout le monde possède exactement la même chose. En France, le coefficient de Gini était de 0,292 en 2015. Les Etats-unis et Singapour étaient les deux pays développés les plus inégalitaires avec respectivement un coefficient de Gini de 0,380 et 0,458.
Le pays le plus inégalitaire est le Chili avec 0,501 et le pays le plus égalitaire est l'Islande avec 0,244
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Comme n'importe quel indicateur pris séparément, cet indice de Gini a de nombreux défauts.
Par contre, quand on le met en parallèle d'autres indicateurs, on peut évaluer la situation financière de la population d'un pays en détail.
Si je prend le Luxembourg vu qu'il y a de nombreux Luxembourgeois sur ce site (chiffres rapport STATEC 2019).
Population résidente (2019) : 613 900 habitants
Revenu total disponible moyen par ménage (2017): 5 880 €
Revenu total disponible moyen par équivalent-adulte (2017) : 3 464 €
Revenu total disponible médian par ménage (2017) : 4 957 €
Revenu total disponible médian par équivalent-adulte (2017) : 3 006 €
PIB / Hab (2017) : 109 100 $ (5ème pays le plus riche par habitant)
Coefficient de Gini (2017) : 0,31
Rapport intervingtiles S95/S5 : 13,8 (5% de la population gagne 13,8 fois plus que 95% de la population)
Les transferts sociaux (pensions de retraite incluses) font chuter le coefficient de Gini de 0.50 à 0.31 et permettent de réduire fortement les inégalités dans la population.
18.7 % des individus sont en situation de risque de pauvreté, c'est-à-dire que leur niveau de vie est inférieur à 1 804 € par mois
On a donc un pays riche avec des revenus moyens et médians très élevés par rapport à la moyenne européenne. Toutefois, un coefficient de Gini également plus élevé et un rapport intervingtiles des plus élevés d'Europe. Les inégalités sont toutefois fortement compensés par les transferts sociaux. Le risque de pauvreté continue d'augmenter en passant de 14,7% à 18,7% de 2010 à 2019.
Pour essayer d'expliquer, ici, on utilise l'entropie métrique qui est issue de la théorie de l'information que l'on appelle aussi l'entropie d'une distribution de probabilités (également entropie de Kolmogorov dans d'autres cas mathématiques).
L'entropie est maximale et égale à 1 si tous les revenus sont égaux (égalité totale), l'entropie est minimale et égale à 0 si tous les revenus sont nuls sauf un (qui correspond à l'ensemble des richesses donc inégalité totale).
Gini constitue un indicateur historique de la mesure des inégalités, mais il y en a d'autres !
Thomas Piketty conseille par exemple de regarder la part de richesse dont dispose les 10% plus riches, ou les 1%, ou les 30%, ou les 0,1%, etc. Ou dans l'autre sens, ce que possède les 10% plus pauvres ou encore les classes moyennes.
On voit par exemple qu'en Russie, les 1% plus riches ont 20% des revenus du pays, contre 9% en Australie.
Ensuite on peut distinguer inégalités de revenus et de patrimoine (qui sont beaucoup plus fortes).
Ce qui fait un immense corpus de données... Parfaitement accessibles sur le site intuitif et en francais du "World inequality database" :
https://wid.world/fr/accueil/
On voit bien que les plus riches font beaucoup d'effort en effet lorsque l'on compare les différences de dégagement de CO2 par habitant selon le revenu que ce soit au niveau national ou bien mondial, où les différences deviennent monstrueuses.
On imagine très mal Bernard Arnaud se déplacer en vélo ou même en train, cela en dit d'ailleurs long sur notre conception de l'(in)égalité.
Quand aux fait que certains loisirs ont un coup élevé, c'est tout simplement qu'ils consomment énormément de ressources et devrait, en effet, disparaître où devenir une rareté dans une société durable. Inutile de vous rappelez le désastre écologique des stations de ski par exemple (et j'aime bien le ski !).
Les goûts de chacun sont un argument des plus... faiblard. Qu'en est-il des gens dont les passions sont immorales ou illégales ? C'est en réalité qu'elles sont simplement incompatible avec nos sociétés pourtant personne ne milite pour que le tourisme sexuel ou la chasse aux lions (à part Trump) deviennent des loisirs légaux à ce que je sache.
"il se rencontre aussi dans le cœur humain un goût dépravé pour l’égalité, qui porte les faibles à vouloir attirer les forts à leur niveau, et qui réduit les hommes à préférer l’égalité dans la servitude à l’inégalité dans la liberté. »
De la Démocratie en Amérique.
-L'égalité, c'est prendre aux riches pour donner aux pauvr... HE L'AUTRE! il me fait les poches et personne dit rien?
-Ben quoi, vous gagnez plus que moi, je ne fais rien de mal, j'applique votre théorie! ;)
Bon, je déconne hein, je reconnais qu'il y a un problème d'"égalité dans notre monde, il y a eu une expérience intéressante durant une partie de Monopoly officiellement truquée, où un joueur gagnait 20000 en passant sur la case départ et l'autre 40000, le jeu était biaisé, et évidement celui qui touchait plus dès le départ a gagné, mais ce qui est intéressant, c'est que celui qui touchait plus et qui a gagné trouvait ça normal à chaque fois, et ça, ça se retrouvait sur chaque partie quels que soient les joueurs; enfants, adultes, hommes, femmes, riches où pauvres, intelligents où simplets...
Notre monde est pareil, les dés sont truqués dès le départ, et c'est ça qui fout la rage à plein de monde.
Dans un système tribal, tout le monde était logé à la même enseigne au départ, si l'un était le plus fort, ben, c'était le plus fort. Aujourd'hui, rien que le mot; "élite" me donne de l'urticaire! ^^
On est bien avancés.
Pour en revenir à ton commentaire, il existe des riches vertueux et des salauds de pauvre. Je pense notamment à plusieurs grands patrons qui reverse parfois la grande majorité de leur salaire à leurs employés ou à des charités. Et à des pauvres qui arnaquent/exploitent des gens encore plus dans le besoin.
On en revient d'ailleurs à ce commentaire qui parle de balayeurs et de médecins. Ce genre de poste (grand patron ou médecin) s'accompagne certes de grandes responsabilités mais également de prestige, d'une position sociale et participe à l'épanouissement personnel. Le salaire n'est pas tout.
On peut tout de même penser à un système d'échelon plafonnés par exemple, gagner 6x (au pif) plus que ton voisin balayeur est, je pense, suffisamment incitatif.
C'est clair que la responsabilité doit être récompensée. Il y a des boulots plus faciles que d'autres, un grand patron, un médecin, un flic, un contrôleur aérien, un pompier qui fait une erreur, c'est quand même plus angoissant que de faire une erreur dans une préparation de commande chez Amazon!^^
En plus, ces métiers là étaient prestigieux et respectés avant (même si un peu déjà payés au lance-pierre) mais ça se perd, c'est triste! :( Ca n’empêche pas de respecter aussi le balayeur mais... enfin, on se comprends)
Honnêtement, je préfère être moins payé et être moins angoissé. A la base, j'ai fait une formation de conducteur routier, et 20 ans après, ben... la responsabilité de "piloter" 44 tonnes... franchement j'ai laissé tomber, je n'ai pas les nerfs pour ça (en plus c'est pas si bien payé que ça, conducteur routier ^^)
Merci pour vos précisions
Ça laisse songeur quand même... L'effort et le mérite dont on parle me semblent très surfaits : pour parler du balayeur et du toubib, qui a la vie la plus rude ? Et, pour pousser un peu le bouchon, qui, globalement, fait le plus pour la santé de tous ? N'est-il pas que bon sens de se dire que la prophilactie est plus bénéfique que beaucoup de remèdes ? Capillotracté, un peu... mais on le sait : c'est le coût des études qui est la principale barrière à l'accès à bien des professions - il n"est qu'à voire certains ânes à "belle" fonction ! Ce barrage favorise la transmission des charges dans l'entre-soit d'une petite noblesse de robe, c'est un fait.
Parler de l'éducation pour l'appréciation de la richesse matériel est une grosse blague ! Dire encore que les besoins à sarisfaire diffèrent en coûts est un discours de nantis : quelle que soit la passion ça peut être un gouffre à pognon ! Et si les prolos ne semblent pas s'intéresser au yachting ce n'est pas par non sensibilité au doux bonheur de la brise marine ou non education à je ne sais quel autre raffinement, mais bien à cause de l'epaisseur de leur portefeuille !
La menace d'un égalitarisme totalitaire pour s'offusquer de la remise en cause d'inégalités illégitimes est le signe de la pauvreté de reflexion sur le sujet de ceux qui la brandissent : il existe bien des façons d'envisager la méritocratie autrement que celle de théâtre qu'on nous présente.
Je ne vous parlais pas de mode de vie. Je vous parlait de capacité de mise en mouvement d'une société. Une petite partie des richesses concentrées entre les mains d'une petite partie de la population permet de réagir plus rapidement et efficacement aux urgences et problématiques de société. C'est selon le même principe que l'on vit en démocratie représentative, pour que les représentants qui concentrent une grande partie du pouvoir puissent agir efficacement. (On peut débattre de l'efficacité de nos chers politiciens, mais il est certain qu'une assemblée votante est plus efficace que des millions de votants. Et qu'élire un président est plus efficace que de débattre chaque décision avec 64 millions de citoyens.)
Ce genre d'arguments sur Bernard Arnault est totalement ridicule. Ça me fait penser à ceux qui critique les dirigeants mondiaux qui se déplacent en avion pour aller à une assemblée sur le climat. Les avions sont moins polluants que les voitures (en co2/km/passager). De plus, ce genre d'individu a un rythme de travail effréné et des responsabilité énorme, le calcul coût/avantage est largement positif. (Je ne dis pas que ce sont des gentils irréprochables messieurs et mesdames, je dis juste que ces arguments sont mauvais. Comme souvent ce n'est pas tout blanc ni tout noir.)
Vous mélangez deux sujets, la répartition des richesses et l'écologisme. Ces deux sujets peuvent se croiser mais un système parfaitement égalitaire ou un peu plus libéral peut être néfaste écologiquement comme positif. Il n'y a rien d'inhérent.
Effectivement la chasse au lion et le tourisme sexuel c'est pas bien on est d'accord et donc ?
Pour résumer, je ne suis pas en train de dire que notre société est parfaite ou que les inégalités c'est bien. Je dis que l'égalité parfaite est un objectif ridicule à atteindre. Tant d'un point de vue philosophique, que pratique.
Mais j'ai quelques problèmes avec ça.
1) Ca me semble vraiment bizarre de diviser un nombre de personne (A) par l'argent que ces personnes ont (E) et d'en prendre le logarithme. Ca ne me semble pas vraiment être la même unité, donc le log me semble compromis (et ça veut dire quoi 0 dans ce cas ? Que chaque personne a 1 d'unité monétaire ? Et c'est quoi de soustraire 4 personnes à 6 euros ?).
2) Ca ne ressemble pas vraiment à une entropie pour moi. Une entropie, c'est une Somme(x*ln(x)), la on a Somme(x*ln(y/x)), c'est quand même différent...
3) J'arrive à trouve que le premier terme correspond au cas uniforme, mais pas que c'est un maximum. De même, je ne voit pas pourquoi on aurait un maximum à 1.
Par contre, ça me faisait quand même penser à quelque chose, et après vérification, on peut transformer la formule en une divergence de Kullback-Leibler : Dkl(E||A), où E et A sont les respectivement les distributions normalisées de la quantité d'argent par groupe et du nombre d'individus par groupe. Je trouve ça assez interessant, d'une part parce que ça rejoint bien la notion de redondance qui est mentionné pour expliquer cet indicateur, et d'autre part parce que, même si elle est d'abord un peu bizarre, j'aime bien la représentation qu'elle donne : on voit à quel point il est aisé de reproduire la distribution des moyens en fonction de celle des individus. Une faible distance indique alors que la distribution des ressources suit celle des individus, et est donc "égalitaire", alors qu'à l'inverse une grande distance signifiera que la distribution des richesses ne suit pas celle de la population, et donc qu'un ou plusieurs groupe a/ont plus d'argent qu'il(s) ne devrai(en)t, et d'autre(s) moins.
Si cette interprétation est correcte, alors on a bien un minimum à 0 quand on est uniforme, mais pas vraiment de limite maximum, donc je ne comprend toujours pas le 1 dont tu parlais.
Je veux bien avoir d'avantage d’éclaircissement sur ces points, si tu as le temps (je suis pointilleux parce que le sujet m’intéresse beaucoup, désolé si j'abuse !)
Dans un autre registre, je n'ai pas trop envie de me mêler à la discussion politique de "faut il avoir une oligarchie pour être efficace" (j'ai l'impression que ca se résume à ça, non ?), mais @fuust "Les avions sont moins polluants que les voitures (en co2/km/passager)" n'est vrai que sous 2 conditions : 1) Si on prend en compte uniquement les émissions directes et pas les différentes retombées et 2) S'il n'y a qu'un seul passager dans la voiture. Parce que oui, la grande majorité des avions sont très souvent bien, bien remplis, donc on peut diviser la quantité de CO2 par l'ensemble des sièges. A l'inverse, les voitures ne le sont pas forcément. 1 conducteur seul va, si tu ignores les retombées annexe, polluer plus que dans un avion. Par contre, des qu'il y a un passager; on pollue déjà un peu moins, et ça augmente bien sûr avec 3 et 4 passagers, une situation bien, bien préférable (source : www.bbc.com/news/science-environment-49349566).
D'ailleurs sinon pourquoi ils seraient pauvre hein. C'est intéressant que ça correspondent exactement à la pensée protestante, majoritaire chez nos grands fournisseurs de modèles de pensée, les US.
Je suis content de voir que les perception changent, notamment certaines personnes ayant réussi qui reconnaissent l'influence de la chance dans leur succès. Même si la chance, ça se provoque un peu et ça se saisie. Dans une certaine mesure.
Là on glisse vraiment dans le débat classique droite/gauche. Enfin personne ne s'est encore égorgé et puis c'est même le sujet de l'anecdote.