Les politiques d’austérité instaurées en Europe après la crise de 2008 pourraient être liées à une erreur Excel. Un article de Reinhart et Rogof présageait qu’à partir d’une dette égale à 90% du PIB, la croissance devenait nulle. Or ces résultats se sont révélés faux à cause d’une erreur de formule.
Trois ans après la parution de l’article, un étudiant a voulu tenter la reproductibilité de l’étude de Reinhart et Rogof. Après plusieurs tentatives, il s’aperçut que certaines formules Excel utilisées étaient fausses et ne menaient pas à une croissance nulle, mais simplement plus faible. Aucun effet de seuil n’était donc observable.
Commentaires préférés (3)
Dans la vidéo que David Louapre (ScienceEtonnante) a faite, il nuance bien son propos à la fin en disant que associer directement la politique d’austérité européenne à cette étude était un raccourcis dangereux (bien que quelques politiciens l’aient évoquée directement) et que ce n’était peut-être pas la seule cause...
Sur le principe considérer qu'un Etat ne devrait pas dépenser plus que son budget est quand même un truc qui ne me parait si fou, même si ça ne cause pas l'apocalypse.
Surtout que si on utilise la dette pour financer des dépenses structurelles (le fonctionnement de l'Etat) ça veut dire que des organismes et nations extérieurs payent pour assurer notre train de vie, ce qui, je sais pas pour vous, mais moi ça me dérange car on perd en autonomie, en crédibilité et que le jour où ça pète, ce qui arrivera, on l'aura bien dans l'os.
Par contre la dette pour financer l'investissement je trouve ça très bien car c'est une dépense ponctuelle, qui ne dure pas et ne pose pas de problèmes à long terme. D'autant plus que nos rivaux, genre les Chinois, ont tellement de liquidités qu'on ne peut pas rivaliser sinon.
L’utilisation du PIB pour mesurer le taux d’endettement d’un État peut paraitre surprenante. Le PIB (produit intérieur brut), c’est la richesse d’un pays créé sur un an. La dette publique est un stock, remboursable sur plusieurs années. De surcroît le PIB ne correspond pas au revenus d’un État.
Ce procéder reviendrait à calculer le taux d’endettement d’un foyer en juxtaposant ses revenus avec son prêt immobilier. Par exemple 3000€ mensuel et 150000€ sur 25 ans. Ce foyer serait endetter à 5000%, cela ne nous indique pourtant absolument rien sur ses capacités de paiement.
En 2011, le revenu de la France est de 1015Mds€, il consacre 55Mds€ au remboursement de sa dette.
Quand les dépenses d’un État dépassent ses revenus, il doit emprunter. Certaines de ses nouvelles créances serviront à payer le remboursement et les intérêts des crédits contractés par le passé.
Bien qu’infini, puisqu’un État est une entité, il ne meurs pas, ce mécanisme conduit à l’augmentation inéluctable de la dette publique. Les dépenses liés au remboursements de la dette augmentant, le besoin de financement augmente.
La plus part des états ne font pas marcher « la planche à billets », ils sont donc dépendants des marchés pour ce financer.
La pertinence de la comparaison PIB/dette est d’autant plus douteuse quand on comprend que le phénomène d’augmentation de la dette est naturel.
Faire une corrélation entre ces deux chiffres, peut servir à faussement justifier des choix politiques, par exemple coupe budgétaire..
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Dans la vidéo que David Louapre (ScienceEtonnante) a faite, il nuance bien son propos à la fin en disant que associer directement la politique d’austérité européenne à cette étude était un raccourcis dangereux (bien que quelques politiciens l’aient évoquée directement) et que ce n’était peut-être pas la seule cause...
Sur le principe considérer qu'un Etat ne devrait pas dépenser plus que son budget est quand même un truc qui ne me parait si fou, même si ça ne cause pas l'apocalypse.
Surtout que si on utilise la dette pour financer des dépenses structurelles (le fonctionnement de l'Etat) ça veut dire que des organismes et nations extérieurs payent pour assurer notre train de vie, ce qui, je sais pas pour vous, mais moi ça me dérange car on perd en autonomie, en crédibilité et que le jour où ça pète, ce qui arrivera, on l'aura bien dans l'os.
Par contre la dette pour financer l'investissement je trouve ça très bien car c'est une dépense ponctuelle, qui ne dure pas et ne pose pas de problèmes à long terme. D'autant plus que nos rivaux, genre les Chinois, ont tellement de liquidités qu'on ne peut pas rivaliser sinon.
L’utilisation du PIB pour mesurer le taux d’endettement d’un État peut paraitre surprenante. Le PIB (produit intérieur brut), c’est la richesse d’un pays créé sur un an. La dette publique est un stock, remboursable sur plusieurs années. De surcroît le PIB ne correspond pas au revenus d’un État.
Ce procéder reviendrait à calculer le taux d’endettement d’un foyer en juxtaposant ses revenus avec son prêt immobilier. Par exemple 3000€ mensuel et 150000€ sur 25 ans. Ce foyer serait endetter à 5000%, cela ne nous indique pourtant absolument rien sur ses capacités de paiement.
En 2011, le revenu de la France est de 1015Mds€, il consacre 55Mds€ au remboursement de sa dette.
Quand les dépenses d’un État dépassent ses revenus, il doit emprunter. Certaines de ses nouvelles créances serviront à payer le remboursement et les intérêts des crédits contractés par le passé.
Bien qu’infini, puisqu’un État est une entité, il ne meurs pas, ce mécanisme conduit à l’augmentation inéluctable de la dette publique. Les dépenses liés au remboursements de la dette augmentant, le besoin de financement augmente.
La plus part des états ne font pas marcher « la planche à billets », ils sont donc dépendants des marchés pour ce financer.
La pertinence de la comparaison PIB/dette est d’autant plus douteuse quand on comprend que le phénomène d’augmentation de la dette est naturel.
Faire une corrélation entre ces deux chiffres, peut servir à faussement justifier des choix politiques, par exemple coupe budgétaire..
Une politique d’austérité, comme son nom l’indique, vise à faire des économies, dans notre cas sur la dépense publique.
Or, cela fait maintenant bien longtemps que la dépense publique en France ne cesse de croître.
L’année 2008 ayant connu une des plus fortes augmentations de la dépense en volume.
Depuis 40 ans (approximativement) la dépense publique n’a jamais diminué, bien au contraire.
Le problème c'est que ces règles sont largement "oubliées" par l'Etat lui même qui les édicte :)
Ensuite, comme souvent, les gens essayent de justifié un choix, ici avec des articles, mais c'est vraisemblablement une justification a posteriori (et une justification qui, du coup, n'est pas aussi bonne que ce qu'elle paraissait être). Ça ne remet pas vraiment en cause la politique d'austérité pour autant.
youtu.be/yeX_Zs7zztY
Je doute que l'ensemble des politiques d'austérité qui ont été instaurées l'aient été sur la seule base d'un article et de calculs plus ou moins faussés. Il est toujours facile en économie de "regarder dans le rétroviseur" pour en tirer des conclusions a posteriori aux quelles il était impossible d'arriver. On oublie en effet très souvent d'intégrer des contraintes qui ne se sont pas manifestées mais qu'il était légitime de considérer !
Je pense ensuite que oui, certains choix sont carrément mauvais. L'objectif de l'Etat, c'est la survie et l'épanouissement des citoyens.
A partir de là, un choix qui entraînerait une dégradation des conditions de la population (à court ou à long terme) serait objectivement mauvais.
"Pourraient" donc c'est bon.
Même si à mon sens il est évident que leurs travaux a servi au moins de caution...
Il faut juste être doué pour réussir à s'en sortir, en France c'est pas facile car tout le monde veut des résultats tout de suite maintenant sinon c'est les émeutes. Donc ça fait des dizaines d'années qu'on a des politiques à court terme.
Cette recherche maximale d'efficacité (de profits en réalité) qu'on retrouve dans le privé ne me parait pas "absolument" transposable dans le public.
Je vous invite a regarder la chaîne youtube heu?reka qui vous parlera de la dette et tout ça extrêmement instructif (il vient de sortir un livre au passage)
CQFD