Prokofiev n'est pas mort le bon jour

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Il n'était pas bon d'être compositeur dans la Russie soviétique, même si Prokofiev a "eu la chance" de ne pas réellement être considéré comme ennemi du peuple de son vivant.
Ce qui ne fût pas le cas de son ami Shostakovitch par exemple, qui lui dormait à même le sol devant l'ascenseur de son appartement, valises bouclées et prêtes à partir.

Ce ne fût pas facile pour autant pour Prokofiev, traumatisé comme ses compères par la guerre (en témoigne sa musique souvent torturée, néanmoins moins que celle de Shostakovitch), il fut tiraillé pendant des années entre son devoir et la liberté de son art. Afin d'assurer sa soumission, sa femme et ses deux fils furent envoyés et détenus en otages en Sibérie. Il composa assez "lâchement" une ode à Staline pour son soixantième anniversaire, ce qui lui colla dans le monde entier une image de propagandiste qu'il n'était pas.

Inutile cependant de préciser qu'il n'y eut pas une seule couronne à son enterrement, la moindre fleur ayant été réservée pour celui de Staline. Malgré sa renommée, on ne compta qu'une petite quarantaine de personnes présentes, toute l'attention étant tournée vers la perte de la nation. On dit que les musiciens du quatuor jouant pour les obsèques de Staline, étaient en larmes. Il fallut cependant plusieurs jours, presque une semaine, pour que le pays entier soit mis au courant de son décès.

Malheureusement, une grande partie de sa musique (en dehors de Pierre et le Loup, ou de Roméo et Juliette, en particulier la Danse des chevaliers que vous connaissez probablement : youtu.be/uLJ8sxon9g8) est un peu passée aux oubliettes, ensevelie en quelque sorte avec Staline, en raison des simples associations quelle évoque...

Si vous ne connaissez pas Sergueï Prokofiev, vous le connaissez probablement pour cette musique...
youtu.be/9-RZh1aAa2k
..... qui vous rappelle probablement votre enfance.
Ce conte musical, composée en 1936, fut écrit pour faire découvrir la musique classique et les orquestres symphoniques aux enfants.
Selon la biographie de sa femme, Lina Codina, - une Espagnole née à Madrid - c'est elle qui insistera auprès de Prokofiev, pour l'écriture de cette pièce.

Prokofiev, à la brillante intelligence, composera son premier opéra à l'âge de neuf ans: le géant. La particularité de cette pièce musicale est qu'elle s'interprète uniquement en faisant usage des touches blanches du piano.
Prokofiev fut d'ailleurs surnommé "Le poète des touches blanches".

Deux grands artistes Français, nous ont également quitté le même jour: Edith Piaf et Jean Cocteau, le 10 octobre 1963. Ce fut une intense journée pour les imprimeries de journaux, sortant des éditions spéciales annonçant leurs respectifs décès.

Voici un article retraçant les décès au même jour, de célébrités diverses. L'une peut parfois éclipser la disparition de l'autre.
www.slate.fr/story/113001/coincidences-morts-celebrites?amp

Plus récemment c'est arrivé surtout à Jean d'Ormesson dont les hommages ont été éclipsés par ceux à l'immense Johnny Hallyday. Il (Jean d'Ormesson) avait d'ailleurs dit que c'était "très mauvais pour un écrivain de mourir, par exemple, en même temps que Piaf." en faisant référence à Jean Cocteau dont la mort était passée presqu'inapercue, éclipsée par les hommages à l'immense chanteuse de l'époque Edith Piaf.


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Soviétique Russie : Non. Tu n'as pas le droit de mourir aujourd'hui, silence.

Aussi la soviétique Russie : ... Mais on t'aime bien quand même

Il n'était pas bon d'être compositeur dans la Russie soviétique, même si Prokofiev a "eu la chance" de ne pas réellement être considéré comme ennemi du peuple de son vivant.
Ce qui ne fût pas le cas de son ami Shostakovitch par exemple, qui lui dormait à même le sol devant l'ascenseur de son appartement, valises bouclées et prêtes à partir.

Ce ne fût pas facile pour autant pour Prokofiev, traumatisé comme ses compères par la guerre (en témoigne sa musique souvent torturée, néanmoins moins que celle de Shostakovitch), il fut tiraillé pendant des années entre son devoir et la liberté de son art. Afin d'assurer sa soumission, sa femme et ses deux fils furent envoyés et détenus en otages en Sibérie. Il composa assez "lâchement" une ode à Staline pour son soixantième anniversaire, ce qui lui colla dans le monde entier une image de propagandiste qu'il n'était pas.

Inutile cependant de préciser qu'il n'y eut pas une seule couronne à son enterrement, la moindre fleur ayant été réservée pour celui de Staline. Malgré sa renommée, on ne compta qu'une petite quarantaine de personnes présentes, toute l'attention étant tournée vers la perte de la nation. On dit que les musiciens du quatuor jouant pour les obsèques de Staline, étaient en larmes. Il fallut cependant plusieurs jours, presque une semaine, pour que le pays entier soit mis au courant de son décès.

Malheureusement, une grande partie de sa musique (en dehors de Pierre et le Loup, ou de Roméo et Juliette, en particulier la Danse des chevaliers que vous connaissez probablement : youtu.be/uLJ8sxon9g8) est un peu passée aux oubliettes, ensevelie en quelque sorte avec Staline, en raison des simples associations quelle évoque...

Prokofiev est un compositeur majeur du 20e siècle. Il a écrit 5 concertos de piano, 9 sonates de piano et 7 symphonies.

Il est proclamé en 1947 « Artiste du Peuple » de la République socialiste fédérative soviétique de Russie et recevra même le prix Lénine à titre posthume.

Pour ceux qui se demandent à quoi ressemble sa musique :
www.youtube.com/watch?v=jIQEvI9bqEE

Si vous ne connaissez pas Sergueï Prokofiev, vous le connaissez probablement pour cette musique...
youtu.be/9-RZh1aAa2k
..... qui vous rappelle probablement votre enfance.
Ce conte musical, composée en 1936, fut écrit pour faire découvrir la musique classique et les orquestres symphoniques aux enfants.
Selon la biographie de sa femme, Lina Codina, - une Espagnole née à Madrid - c'est elle qui insistera auprès de Prokofiev, pour l'écriture de cette pièce.

Prokofiev, à la brillante intelligence, composera son premier opéra à l'âge de neuf ans: le géant. La particularité de cette pièce musicale est qu'elle s'interprète uniquement en faisant usage des touches blanches du piano.
Prokofiev fut d'ailleurs surnommé "Le poète des touches blanches".

Deux grands artistes Français, nous ont également quitté le même jour: Edith Piaf et Jean Cocteau, le 10 octobre 1963. Ce fut une intense journée pour les imprimeries de journaux, sortant des éditions spéciales annonçant leurs respectifs décès.

Voici un article retraçant les décès au même jour, de célébrités diverses. L'une peut parfois éclipser la disparition de l'autre.
www.slate.fr/story/113001/coincidences-morts-celebrites?amp

Plus récemment c'est arrivé surtout à Jean d'Ormesson dont les hommages ont été éclipsés par ceux à l'immense Johnny Hallyday. Il (Jean d'Ormesson) avait d'ailleurs dit que c'était "très mauvais pour un écrivain de mourir, par exemple, en même temps que Piaf." en faisant référence à Jean Cocteau dont la mort était passée presqu'inapercue, éclipsée par les hommages à l'immense chanteuse de l'époque Edith Piaf.

a écrit : Si vous ne connaissez pas Sergueï Prokofiev, vous le connaissez probablement pour cette musique...
youtu.be/9-RZh1aAa2k
..... qui vous rappelle probablement votre enfance.
Ce conte musical, composée en 1936, fut écrit pour faire découvrir la musique classique et les orquestres symphoniques
aux enfants.
Selon la biographie de sa femme, Lina Codina, - une Espagnole née à Madrid - c'est elle qui insistera auprès de Prokofiev, pour l'écriture de cette pièce.

Prokofiev, à la brillante intelligence, composera son premier opéra à l'âge de neuf ans: le géant. La particularité de cette pièce musicale est qu'elle s'interprète uniquement en faisant usage des touches blanches du piano.
Prokofiev fut d'ailleurs surnommé "Le poète des touches blanches".

Deux grands artistes Français, nous ont également quitté le même jour: Edith Piaf et Jean Cocteau, le 10 octobre 1963. Ce fut une intense journée pour les imprimeries de journaux, sortant des éditions spéciales annonçant leurs respectifs décès.

Voici un article retraçant les décès au même jour, de célébrités diverses. L'une peut parfois éclipser la disparition de l'autre.
www.slate.fr/story/113001/coincidences-morts-celebrites?amp
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Ah merci bien pour ton complément d'anecdote Epoxy !

Il écrivit en effet son premier opéra à 9 ans (à titre de comparaison, Mozart en avait 11). Et tout comme Mozart, il composa sa toute première pièce à l'âge de... 4 ans, avant même de savoir lire et écrire ! On se sent bien petit, ça remet les choses en place.

Allez, une petite der' : le 4ème concerto pour piano de Prokofiev est connu pour être un concerto pour main gauche uniquement, commandé par un célèbre pianiste de l'époque dont le nom m'échappe, et qui avait été amputé du bras droit pendant la première guerre mondiale. Trop difficile d'exécution, il l'avait finalement refusé. Ravel avait quelques années auparavant, eu la même commande du même pianiste. Son concerto pour main gauche est, quant à lui, bien plus connu.

Edit : le pianiste s'appelait Paul Wittgenstein

a écrit : Ah merci bien pour ton complément d'anecdote Epoxy !

Il écrivit en effet son premier opéra à 9 ans (à titre de comparaison, Mozart en avait 11). Et tout comme Mozart, il composa sa toute première pièce à l'âge de... 4 ans, avant même de savoir lire et écrire ! On se sent bien petit, ça remet les
choses en place.

Allez, une petite der' : le 4ème concerto pour piano de Prokofiev est connu pour être un concerto pour main gauche uniquement, commandé par un célèbre pianiste de l'époque dont le nom m'échappe, et qui avait été amputé du bras droit pendant la première guerre mondiale. Trop difficile d'exécution, il l'avait finalement refusé. Ravel avait quelques années auparavant, eu la même commande du même pianiste. Son concerto pour main gauche est, quant à lui, bien plus connu.

Edit : le pianiste s'appelait Paul Wittgenstein
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Merci Moe0150 !!!

C'est toujours un plaisir de lire tes très riches commentaires !
Parfois, je me demande même si tu ne prépares pas des brouillons, suite à la lecture des anecdotes qui passent à modération, tellement ils sont riches et très bien rédigés.

À bientôt !!!

Normal d'éviter de gâcher la joie de tout un peuple ;)

Prokofiev a mal choisi son jour pour mourir. Quand à Staline, jusqu'au jour de sa mort, le dictateur aura eclipsé son peuple.

a écrit : Prokofiev a mal choisi son jour pour mourir. Quand à Staline, jusqu'au jour de sa mort, le dictateur aura eclipsé son peuple. Bien au contraire, il a passé tout son précieux temps au pouvoir à penser à la place de son peuple, si ca c'est pas de l'abnégation... ;)

a écrit : Il n'était pas bon d'être compositeur dans la Russie soviétique, même si Prokofiev a "eu la chance" de ne pas réellement être considéré comme ennemi du peuple de son vivant.
Ce qui ne fût pas le cas de son ami Shostakovitch par exemple, qui lui dormait à même le sol devant l'ascenseur de
son appartement, valises bouclées et prêtes à partir.

Ce ne fût pas facile pour autant pour Prokofiev, traumatisé comme ses compères par la guerre (en témoigne sa musique souvent torturée, néanmoins moins que celle de Shostakovitch), il fut tiraillé pendant des années entre son devoir et la liberté de son art. Afin d'assurer sa soumission, sa femme et ses deux fils furent envoyés et détenus en otages en Sibérie. Il composa assez "lâchement" une ode à Staline pour son soixantième anniversaire, ce qui lui colla dans le monde entier une image de propagandiste qu'il n'était pas.

Inutile cependant de préciser qu'il n'y eut pas une seule couronne à son enterrement, la moindre fleur ayant été réservée pour celui de Staline. Malgré sa renommée, on ne compta qu'une petite quarantaine de personnes présentes, toute l'attention étant tournée vers la perte de la nation. On dit que les musiciens du quatuor jouant pour les obsèques de Staline, étaient en larmes. Il fallut cependant plusieurs jours, presque une semaine, pour que le pays entier soit mis au courant de son décès.

Malheureusement, une grande partie de sa musique (en dehors de Pierre et le Loup, ou de Roméo et Juliette, en particulier la Danse des chevaliers que vous connaissez probablement : youtu.be/uLJ8sxon9g8) est un peu passée aux oubliettes, ensevelie en quelque sorte avec Staline, en raison des simples associations quelle évoque...
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Super !!!! Merci pour ces détails !

a écrit : Il n'était pas bon d'être compositeur dans la Russie soviétique, même si Prokofiev a "eu la chance" de ne pas réellement être considéré comme ennemi du peuple de son vivant.
Ce qui ne fût pas le cas de son ami Shostakovitch par exemple, qui lui dormait à même le sol devant l'ascenseur de
son appartement, valises bouclées et prêtes à partir.

Ce ne fût pas facile pour autant pour Prokofiev, traumatisé comme ses compères par la guerre (en témoigne sa musique souvent torturée, néanmoins moins que celle de Shostakovitch), il fut tiraillé pendant des années entre son devoir et la liberté de son art. Afin d'assurer sa soumission, sa femme et ses deux fils furent envoyés et détenus en otages en Sibérie. Il composa assez "lâchement" une ode à Staline pour son soixantième anniversaire, ce qui lui colla dans le monde entier une image de propagandiste qu'il n'était pas.

Inutile cependant de préciser qu'il n'y eut pas une seule couronne à son enterrement, la moindre fleur ayant été réservée pour celui de Staline. Malgré sa renommée, on ne compta qu'une petite quarantaine de personnes présentes, toute l'attention étant tournée vers la perte de la nation. On dit que les musiciens du quatuor jouant pour les obsèques de Staline, étaient en larmes. Il fallut cependant plusieurs jours, presque une semaine, pour que le pays entier soit mis au courant de son décès.

Malheureusement, une grande partie de sa musique (en dehors de Pierre et le Loup, ou de Roméo et Juliette, en particulier la Danse des chevaliers que vous connaissez probablement : youtu.be/uLJ8sxon9g8) est un peu passée aux oubliettes, ensevelie en quelque sorte avec Staline, en raison des simples associations quelle évoque...
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Merci pour ce commentaire !

a écrit : Si vous ne connaissez pas Sergueï Prokofiev, vous le connaissez probablement pour cette musique...
youtu.be/9-RZh1aAa2k
..... qui vous rappelle probablement votre enfance.
Ce conte musical, composée en 1936, fut écrit pour faire découvrir la musique classique et les orquestres symphoniques
aux enfants.
Selon la biographie de sa femme, Lina Codina, - une Espagnole née à Madrid - c'est elle qui insistera auprès de Prokofiev, pour l'écriture de cette pièce.

Prokofiev, à la brillante intelligence, composera son premier opéra à l'âge de neuf ans: le géant. La particularité de cette pièce musicale est qu'elle s'interprète uniquement en faisant usage des touches blanches du piano.
Prokofiev fut d'ailleurs surnommé "Le poète des touches blanches".

Deux grands artistes Français, nous ont également quitté le même jour: Edith Piaf et Jean Cocteau, le 10 octobre 1963. Ce fut une intense journée pour les imprimeries de journaux, sortant des éditions spéciales annonçant leurs respectifs décès.

Voici un article retraçant les décès au même jour, de célébrités diverses. L'une peut parfois éclipser la disparition de l'autre.
www.slate.fr/story/113001/coincidences-morts-celebrites?amp
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Petite rectification : Cocteau et Piaf ont été annoncés morts le 11 octobre 63. En réalité, Piaf est décédée la veille (dans les environs de Cannes il me semble), mais comme il était impensable qu’elle ne meurt pas à Paris (trop emblématique de la ville ) son corps fut « rapatrié » en ambulance, pour être déclarée officiellement décédée le lendemain, une fois arrivée à destination.

a écrit : Petite rectification : Cocteau et Piaf ont été annoncés morts le 11 octobre 63. En réalité, Piaf est décédée la veille (dans les environs de Cannes il me semble), mais comme il était impensable qu’elle ne meurt pas à Paris (trop emblématique de la ville ) son corps fut « rapatrié » en ambulance, pour être déclarée officiellement décédée le lendemain, une fois arrivée à destination. Afficher tout J'ignorais le fait.
Edith Piaf est effectivement décédée dans une ville qui ne m'a jamais laissé indifférent pour ses parfums: Grasse.

Merci.

Bah alors ? Le petit Joseph était susceptible même dans la mort ? Pauvre petit chou...