Certains arbres aiment la foudre

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Tout comme les séquoias géants profitent des feux de forêt, certains arbres profitent de la foudre. C'est notamment le cas de Dipteryx oleifera, un arbre d'Amérique du Sud, qui non seulement résiste aux impacts de foudre, mais en plus, en profite : les parasites et arbres concurrents sont éliminés.

Cette particularité rare s'expliquerait par une très faible résistivité électrique : quand il est traversé par un courant, l'arbre s'échauffe très peu.


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Et maintenant on peut savoir pourquoi les séquoias profitent des feux de forêt ?

Cette anecdote comme souvent me laisse plus de questions qu'autre chose. Je ne pensais pas que la foudre représentait une menace suffisamment importante pour qu'une évolution se fasse spécifiquement par rapport à ça.

Et bien si, la première source est très complète :
-le Dipteryx se fait foudroyer une fois tous les 56 ans en moyenne. Donc souvent à l'echelle de sa vie, sûrement suffisamment fréquemment pour exercer une pression évolutive
-64% des autres arbres touchés par la foudre meurent
-quand ils ne meurent pas ils perdrent 5,7 fois plus de feuilles que le Dipteryx
-quand le Dipteryx se fait foudroyer 9,2 arbres voisins meurent (moins de concurrence pour l'espace vital et la lumière et 14 fois plus de chance que ses graines germent)
-78% des lianes qui l'infestent meurent

Sans oublier que la foudre se propagent à travers les frondaisons et touchent plusieurs arbres.
De plus si la faible résistivité n'a aucune incidence directe sur le fait d'attirer la foudre, le Dipteryx pousse plus haut que ces voisins grâce à son adaptation. Donc plus il se fait foudroyer, plus il peut pousser haut, plus il a de chance de se faire foudroyer. On a donc une boucle de rétroaction positive.

a écrit : Et maintenant on peut savoir pourquoi les séquoias profitent des feux de forêt ? La chaleur des incendies fait ouvrir/germer leur « fruit » ce qui permet au graines de tomber au sol ou d’être manger par des oiseaux et être transporté plus loin via déjection


Tous les commentaires (11)

Et maintenant on peut savoir pourquoi les séquoias profitent des feux de forêt ?

Cette anecdote comme souvent me laisse plus de questions qu'autre chose. Je ne pensais pas que la foudre représentait une menace suffisamment importante pour qu'une évolution se fasse spécifiquement par rapport à ça.

Et bien si, la première source est très complète :
-le Dipteryx se fait foudroyer une fois tous les 56 ans en moyenne. Donc souvent à l'echelle de sa vie, sûrement suffisamment fréquemment pour exercer une pression évolutive
-64% des autres arbres touchés par la foudre meurent
-quand ils ne meurent pas ils perdrent 5,7 fois plus de feuilles que le Dipteryx
-quand le Dipteryx se fait foudroyer 9,2 arbres voisins meurent (moins de concurrence pour l'espace vital et la lumière et 14 fois plus de chance que ses graines germent)
-78% des lianes qui l'infestent meurent

Sans oublier que la foudre se propagent à travers les frondaisons et touchent plusieurs arbres.
De plus si la faible résistivité n'a aucune incidence directe sur le fait d'attirer la foudre, le Dipteryx pousse plus haut que ces voisins grâce à son adaptation. Donc plus il se fait foudroyer, plus il peut pousser haut, plus il a de chance de se faire foudroyer. On a donc une boucle de rétroaction positive.

a écrit : Et maintenant on peut savoir pourquoi les séquoias profitent des feux de forêt ? La chaleur des incendies fait ouvrir/germer leur « fruit » ce qui permet au graines de tomber au sol ou d’être manger par des oiseaux et être transporté plus loin via déjection

En réalité, le Choibá (son nom en langue Espagnole), n'est pas unique (en tant qu'espèce) dans l'usage de cette stratégie.
Un "cousin" de Dipteryx oleifera (le Choibá), le Dipteryx odorata (c'est lui qui produit la fève Tonka) présente également des caractéristiques similaires de paratonnerre.

Les études effectuées au Panama -dont celles sur Diptéryx oleifera- montrent en fait, des caractéristiques communes aux espèces d'arbres résistants le mieux aux éclairs: leur bois est dense, ils ont des vaisseaux transportant l'eau, qui sont plus larges, et leurs feuilles sont plus riches en azote (Nitrogène).

Le dernier point (l'azote), pourrait paraître anodin... mais pas du tout!
L'azote, contenu dans l'air, n'est pas assimilable par les plantes... mais le devient, quand l'énergie des éclairs est capable de rompre les molécules de diazote atmosphérique, qui vont alors s'assembler avec l'oxygène et se reconstituer en oxyde d'azote. Celles-ci, "lavées" par la pluie orageuse, devient alors assimilables... dont par les plantes et arbres de la grande famille des Légumineuses, ...dont les Fabacées, auquel appartiennent les Dyptéryx.
En résumé: les dypteryx "attirent" les éclairs, qui les aident dans leur croissance, par apport d'azote.

Dame Nature est Fascinante.

En plus, ces arbres poussent à l'exacte verticale, d'une manière tellement proche de la perfection, que les scientifiques n'ont trouvé qu'une seule explication : l'éclair, ça foudroie ^^

merci à Buzz

a écrit : Cette anecdote comme souvent me laisse plus de questions qu'autre chose. Je ne pensais pas que la foudre représentait une menace suffisamment importante pour qu'une évolution se fasse spécifiquement par rapport à ça.

Et bien si, la première source est très complète :
-le Dipteryx se fait fo
udroyer une fois tous les 56 ans en moyenne. Donc souvent à l'echelle de sa vie, sûrement suffisamment fréquemment pour exercer une pression évolutive
-64% des autres arbres touchés par la foudre meurent
-quand ils ne meurent pas ils perdrent 5,7 fois plus de feuilles que le Dipteryx
-quand le Dipteryx se fait foudroyer 9,2 arbres voisins meurent (moins de concurrence pour l'espace vital et la lumière et 14 fois plus de chance que ses graines germent)
-78% des lianes qui l'infestent meurent

Sans oublier que la foudre se propagent à travers les frondaisons et touchent plusieurs arbres.
De plus si la faible résistivité n'a aucune incidence directe sur le fait d'attirer la foudre, le Dipteryx pousse plus haut que ces voisins grâce à son adaptation. Donc plus il se fait foudroyer, plus il peut pousser haut, plus il a de chance de se faire foudroyer. On a donc une boucle de rétroaction positive.
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Ton complément est très intéressant, et effectivement les chiffres suggèrent que la foudre peut représenter une pression sélective non négligeable pour certaines espèces comme le Dipteryx.

Mais je rebondis sur l’idée d’une « évolution qui se fait spécifiquement par rapport à ça ». C’est important de rappeler que l’évolution n’est pas un processus intentionnel ni dirigé vers un but précis. Les mutations apparaissent au hasard. Ensuite, selon l’environnement, elles peuvent conférer un avantage, un désavantage ou être neutres.

Dans le cas du Dipteryx, si des caractères comme une meilleure résistance aux dégâts de la foudre offrent un avantage de survie ou de reproduction, ces caractères ont plus de chances de se répandre dans la population au fil des générations. Mais ce n’est pas que l’arbre « évolue exprès » pour résister à la foudre. C’est plutôt que la sélection naturelle retient les individus qui, par hasard, possédaient déjà ces caractéristiques bénéfiques.

Donc ton propos sur la boucle de rétroaction positive est cohérent d’un point de vue évolutif, mais sans qu’il y ait une volonté ou un « programme » derrière. L’évolution, c’est de l’adaptation a posteriori, pas de l’anticipation.

a écrit : Ton complément est très intéressant, et effectivement les chiffres suggèrent que la foudre peut représenter une pression sélective non négligeable pour certaines espèces comme le Dipteryx.

Mais je rebondis sur l’idée d’une « évolution qui se fait spécifiquement par rapport à ça ». C’est important de rappel
er que l’évolution n’est pas un processus intentionnel ni dirigé vers un but précis. Les mutations apparaissent au hasard. Ensuite, selon l’environnement, elles peuvent conférer un avantage, un désavantage ou être neutres.

Dans le cas du Dipteryx, si des caractères comme une meilleure résistance aux dégâts de la foudre offrent un avantage de survie ou de reproduction, ces caractères ont plus de chances de se répandre dans la population au fil des générations. Mais ce n’est pas que l’arbre « évolue exprès » pour résister à la foudre. C’est plutôt que la sélection naturelle retient les individus qui, par hasard, possédaient déjà ces caractéristiques bénéfiques.

Donc ton propos sur la boucle de rétroaction positive est cohérent d’un point de vue évolutif, mais sans qu’il y ait une volonté ou un « programme » derrière. L’évolution, c’est de l’adaptation a posteriori, pas de l’anticipation.
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En tout cas c’est ce qu’affirme Darwin. Au départ les mutations seraient un hasard, et si l’environnement y est propice, ces traits perdureraient, honnêtement je n’en suis pas sûre, pourquoi l’évolution dépendrait du hasard ? Dame Nature ferait elle preuve d’un certain lâcher prise? Pourquoi pas mais pourquoi ? Nul ne le sait

a écrit : Ton complément est très intéressant, et effectivement les chiffres suggèrent que la foudre peut représenter une pression sélective non négligeable pour certaines espèces comme le Dipteryx.

Mais je rebondis sur l’idée d’une « évolution qui se fait spécifiquement par rapport à ça ». C’est important de rappel
er que l’évolution n’est pas un processus intentionnel ni dirigé vers un but précis. Les mutations apparaissent au hasard. Ensuite, selon l’environnement, elles peuvent conférer un avantage, un désavantage ou être neutres.

Dans le cas du Dipteryx, si des caractères comme une meilleure résistance aux dégâts de la foudre offrent un avantage de survie ou de reproduction, ces caractères ont plus de chances de se répandre dans la population au fil des générations. Mais ce n’est pas que l’arbre « évolue exprès » pour résister à la foudre. C’est plutôt que la sélection naturelle retient les individus qui, par hasard, possédaient déjà ces caractéristiques bénéfiques.

Donc ton propos sur la boucle de rétroaction positive est cohérent d’un point de vue évolutif, mais sans qu’il y ait une volonté ou un « programme » derrière. L’évolution, c’est de l’adaptation a posteriori, pas de l’anticipation.
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Je n'ai jamais parlé d'intention ni de but.
"Une evolution se fasse specifiquement pour ça"
Si beaucoup foudre alors pression évolutive alors adaptation à beaucoup foudre.
C'est de la causalité pas de l'intention.
Pareil pour la rétroaction positive.

Mais peut être aurais-je dû être plus pointilleux dans mes propos.