Le panoptique est un système de surveillance carcérale, né en 1791, dans lequel les gardiens sont cachés dans une tour centrale et où les prisonniers se sentent surveillés en permanence. Cela crée une attitude d'autosurveillance et de bonne conduite permanente.
Le philosophe Michel Foucault dans son ouvrage "surveiller et punir" sorti en 1975 y voyait déjà un modèle de notre société dans les écoles et sur le lieu de travail. On peut l'étendre aujourd'hui à la surveillance par les caméras de rue et les smartphones.
Commentaires préférés (3)
Dans la même mesure, une personne sera beaucoup plus encline à faire une bonne action quand il y a des gens autour d'elle pour voir cette action (même inconsciemment).
On reste très sensible au regard des autres et à l'acceptation de soi en société.
Personnellement je conçois tout à fait qu'on puisse envisager le smartphone comme un panoptique de poche !
Tous les commentaires (35)
Dans la même mesure, une personne sera beaucoup plus encline à faire une bonne action quand il y a des gens autour d'elle pour voir cette action (même inconsciemment).
On reste très sensible au regard des autres et à l'acceptation de soi en société.
Avant on disait "Dieu te surveille".
Aujourd'hui, on rejette Dieu, alors il n'y a plus personne pour nous surveiller. Donc on se surveille les uns les autres.
C'est quoi le rapport avec les smartphones ? Y a-t-il vraiment des gens se sentant observés parce que leurs concitoyens disposent de téléphones avec lesquels ils pourraient éventuellement les filmer ? On est loin de la présence imposante d'une tour dont on sait qu'elle est en permanence remplie de matons aux aguets...
Cela dit, l'idée est utilisée dans le roman La Zone du dehors, d'Alain Damasio : une grande tour, au centre de la ville où se déroule l'action, propose aux citoyens de prendre place dans de petites logettes équipées d'un télescope, d'où ils pourront observer la ville et rendre compte de leurs observations.
C'est une très bon roman d'anticipation, il est juste dommage qu'il ait été écrit quelques années seulement avant l'émergence des réseaux sociaux, qui aurait bien inspirés l'auteur !
Personnellement je conçois tout à fait qu'on puisse envisager le smartphone comme un panoptique de poche !
J'avais plutôt entendu que ça rendait les prisonniers paranos, et que certains spécialistes disaient que ça s'apparente selon eux à une forme de torture psychologique. La méthode est plus controversée que la tournure de l'anecdote ne le suggère.
Je vous recommande chaudement la série "Oz" (diffusée sur HBO au tout début des années 2000), se déroulant entièrement dans la prison de haute sécurité d'Oswald aux USA. La série reprend ce principe de panoptique dans une des unités de la prison.
Au delà de ça, la série aborde de très nombreux sujets sociaux, philosophiques et culturels et reste l'une de mes préférées jusqu'ici (attention cependant, elle reste relativement violente physiquement et verbalement).
Ont dirais que tu parles plus du fait de faire l'action d'une choses qui n'es pas vraiment en rapport.
Et complètement dans le sujet car c'est une des bases du projet de la prison...
J'ai vu le terme Panoptique dans le jeu Control de 2019. Effectivement ça désigne une sorte de prison et l'architecture du lieu est bien représentée par la description de l'anecdote !
Le panoptique de Bentham (le premier à en parler) est d’ailleurs un bon outil de management dans les sociétés en réseau, avec des sous traitants etc.. tout le monde se sentant épié, ils vont tous dans la même direction et personne ne cherche à s’accaparer la rente relationnelle par des comportements opportunistes ! En gros, personne ne tire la couette de son côté de peur d’être rejeté par tous
Si ce sujet vous intéresse il a fait l'objet d'une anecdote SCMB :
secouchermoinsbete.fr/64047-l-effet-du-temoin-plus-de-personnes-assistent-a-une-urgence-et-moins-vont-aider
Ça m'est arrivé plusieurs fois d'entendre parler de femme agressée dans des transports publics alors qu'il y avait des passagers autour qui sont restés passifs.