Mélange de plusieurs langues méditerranéennes, le pataouète était le langage populaire que parlaient les Français d'Algérie. Leur rapatriement en métropole en 1962 contribua à sa diffusion dans la langue française : les mots toubib, tchatcher ou flouze par exemple en sont directement issus.
Commentaires préférés (3)
Il y avait aussi dans l’Antiquité une langue endémique de la Méditerranée, le « sabir » (mot issu de l’espagnol « saber » qui signifie « savoir ») qui était un mélange de toutes les langues locales (latines, cyrilliques et arabes) et surtout parlé par les commerçants embarqués qui naviguaient entre chaque comptoir méditerranéen.
Le « pidgin » (une version nord-européenne mélange d’anglais, néerlandais et langues scandinaves) existait aussi et s’est exportée dans les Caraïbes, en Asie du Sud-Est et Océanie. D’ailleurs on parle de « créole » si une langue issue d’un mélange devient la base d’une nouvelle langue, et s’enrichit par de nouveaux apports.
Le pataouète (de "patuet", petit patois en catalan) est une variante du français contenant beaucoup de mots arabes, mais aussi espagnols, occitans, maltais, italiens, kabyles, corses, le tout "francisé", déformé par l'usage local.
L'Algérie voyant débarquer des français ainsi que des habitants d'Europe du sud, la communication est plutôt difficile, chacun essayant de baragouiner la langue de l'autre pour se faire comprendre. C'est dans la rue, au marché, dans les champs, qu'a pris naissance ce patchwork de langues.
Les gestes ont une importance primordiale dans le pataouète, probable héritage de l'époque où le geste était quasi indispensable pour arriver à communiquer.
D'après les sources, peut-être qu'avec plus de temps, une nouvelle langue à forte dominance francophone aurait pu naître et s'installer.
Quelques mots de pataouète : shcoumoune, anisette, smala, tchatcher, castagner, balek, maboul, bled, meskin, kézako, macho, kif-kif, moi de toi je ferais ci..., chiche/pas chiche, bezef etc
Pour finir une petite citation de L'Été (qui dépeint l'Algérie et la ville d'Oran) de Camus :
"A Alger, on ne dit pas "prendre un bain", mais "se taper un bain". N'insistons pas. On se baigne dans le port et l'on va se reposer sur des bouées. Quand on passe près d'une bouée ou se trouve une jolie fille, on crie aux camarades : "je te dis que c'est une mouette !""
Dans les sources, il est précisé que justement y'a rien de précis, ce n'est pas un dialecte régional (comme les patois) mais plutôt un mélange d'un peu de toutes les langues des occidentaux avec une forte dominance du français, et un peu d'arabe local aussi qui, si la colonisation avait duré plus de temps, aurait "peut être" fini par avoir un genre de dictionnaire, mais le "pataouète" différait entre les villes de l'Algérie, c'est pour dire si c'était pas très clair. ^^
Tous les commentaires (40)
Mouais, je suis fils de pieds noirs, de père et de mère, et je n'ai jamais entendu parlé de ce langage. Et ce n'est pas parce qu'il y a quelques mois typiques que ça en fait une langue, ou alors le marseillais est également un langage (mino, peguer, degun,...)
Il y avait aussi dans l’Antiquité une langue endémique de la Méditerranée, le « sabir » (mot issu de l’espagnol « saber » qui signifie « savoir ») qui était un mélange de toutes les langues locales (latines, cyrilliques et arabes) et surtout parlé par les commerçants embarqués qui naviguaient entre chaque comptoir méditerranéen.
Le « pidgin » (une version nord-européenne mélange d’anglais, néerlandais et langues scandinaves) existait aussi et s’est exportée dans les Caraïbes, en Asie du Sud-Est et Océanie. D’ailleurs on parle de « créole » si une langue issue d’un mélange devient la base d’une nouvelle langue, et s’enrichit par de nouveaux apports.
Le pataouète (de "patuet", petit patois en catalan) est une variante du français contenant beaucoup de mots arabes, mais aussi espagnols, occitans, maltais, italiens, kabyles, corses, le tout "francisé", déformé par l'usage local.
L'Algérie voyant débarquer des français ainsi que des habitants d'Europe du sud, la communication est plutôt difficile, chacun essayant de baragouiner la langue de l'autre pour se faire comprendre. C'est dans la rue, au marché, dans les champs, qu'a pris naissance ce patchwork de langues.
Les gestes ont une importance primordiale dans le pataouète, probable héritage de l'époque où le geste était quasi indispensable pour arriver à communiquer.
D'après les sources, peut-être qu'avec plus de temps, une nouvelle langue à forte dominance francophone aurait pu naître et s'installer.
Quelques mots de pataouète : shcoumoune, anisette, smala, tchatcher, castagner, balek, maboul, bled, meskin, kézako, macho, kif-kif, moi de toi je ferais ci..., chiche/pas chiche, bezef etc
Pour finir une petite citation de L'Été (qui dépeint l'Algérie et la ville d'Oran) de Camus :
"A Alger, on ne dit pas "prendre un bain", mais "se taper un bain". N'insistons pas. On se baigne dans le port et l'on va se reposer sur des bouées. Quand on passe près d'une bouée ou se trouve une jolie fille, on crie aux camarades : "je te dis que c'est une mouette !""
Dans les sources, il est précisé que justement y'a rien de précis, ce n'est pas un dialecte régional (comme les patois) mais plutôt un mélange d'un peu de toutes les langues des occidentaux avec une forte dominance du français, et un peu d'arabe local aussi qui, si la colonisation avait duré plus de temps, aurait "peut être" fini par avoir un genre de dictionnaire, mais le "pataouète" différait entre les villes de l'Algérie, c'est pour dire si c'était pas très clair. ^^
C'est sur que si un pied noir veut sciemment faire une phrase incompréhensible, il y arrivera, mais ce ne sera pas naturel, ce sera une phrase qui inclut volontairement plein de mots typiques. C'est un peu comme si on disait que le québécois était un langage (à l'oral c'est dur, mais à l'écrit ça ne pose aucun problème).
Bref, à lire l'anecdote, on a l'impression que les pieds-noirs avaient un espèce de dialecte à eux, comme un créole, et qu'ils pouvaient passer du pataouète entre eux au français avec un métropolitain, ce qui est complètement faux.
Ils ne parlaient que le français (plus l'espagnol, l'arabe ou une autre "vraie" langue"), avec des expressions et des mots typiques, comme des marseillais pas exemple. Fan de Chichoune.
Tour comme "chouïa", " bézef", "glaoui"...
Le "patauet" emploie tout autant des mots d'origine purement Espagnole (Castillan), comme issus du Valencien ( variante du Catalan).
Ceci est principalement du à une émigration Espagnole forte vers l'Algérie et le Maroc, durant le 19eme, puis à la disparition de l'Empire Espagnol (1898), ou encore durant et postérieurement à la Guerre civile Espagnole (1936-39).
Il s'agissait principalement de populations pauvres d'Andalousie, Murcie et du Levant Espagnol, qui travaillaient dans l'Agriculture, la minerie ou le travail domestique.
Les Autorités recherchaient de la population Européenne, afin d'asseoir le Pouvoir dans ces colonies d'Afrique du Nord.
Toubib et flouze sont peut-être pas les meilleurs exemples puisque ces deux mots sont empruntés à L'arabe directement.
Par contre thatcher oui est un mot pied-noir.
Et je te garantis que le langage des blancs entre eux en Afrique du nord est spécial, et je peux même expliquer pourquoi mais je vais passer pour un raciste. Faut me le demander ouvertement, sinon, je dis rien. Mo-mo-motus! ^^
Il me semblait que tchatcher venait de l’anglais tchat...
Bru et épouse de Pieds-Noirs d'Algérie, j'ai assimilé une solide quantité de Patawet.
Une gifle/baffe/claque? Que nenni! Une bonne calbote plutôt!
Kif kif bourricot (du pareil au même)
Le potager (la surface où on pose la vaisselle sur un évier de cuisine)
Les montecaos (petits gâteaux parfaitement indigestes à base de farine, d'eau et de poudre de cacao)
Le pronom personnel tu? Ti! (Ti es maboul ou quoi? Ti a compris walou!)
Un chouïa (un peu)
Patin couffin (etc, etc)
La kemia (l'apéro)
Un falso (quelqu'un de fourbe, pas honnête)
Fissa (vite)
Un patos (un Français qui vient de France métropolitaine)
Le mélique (comme dans "Elle compte se faire épouser de mon fils? Elle peut se toucher le mélique..." En gros, c'est pas gagné quoi)
Une mouquère (une femme)
Sans compter des expressions qui me restent hermétiques encore aujourd'hui...
Adama canne et mon chapeau, par exemple - je vous la livre en phonétique pas garantie. (si quelqu'un sait, je serai ravie de l'apprendre)
L'arbre généalogique de mon mari se compose essentiellement d'Espagnols et d'Italiens et agrémenté ça et là de Juifs d'Algérie et saupoudré de quelques "Patos" du Sud de la France.
Le Patawet est un langage que j'ai fini par assimiler avec les années et je me surprend à l'utiliser avec des "non-initiés" qui me regardent souvent avec des yeux ronds et attendent la traduction.
Hélas, il se perd désormais puisque les derniers Pieds-Noirs qui l'utilisent encore se font maintenant rares.
J'ajoute rapidement :
Une galiote (orthographe pas garantie non plus) : un paresseux, un fainéant ^^
Patin couffin, d'après une rapide recherche, vient du sud de la France (langue d'oc ou provençal selon les sources).
Le ti à la place du tu vient de l'accent (ti es beau mon fils).
Je viens d'une famille de pieds noirs. Je n'ai jamais eu besoin de traducteur lors des réunions de famille, mes copains ne m'ont jamais demandé quel étrange langage parlait mes parents.
En effet il m'est arrivé d'utiliser des mots ou des expressions pas très connues, mais de là à parler d'un langage...
.
Fonction d'expression de la pensée et de communication entre les humains, mise en œuvre par la parole ou par l'écriture.
Je vais même enfoncer le clou: le langage "machine", oui oui, les machines utilisent le langage BASIC et c'est NOUS qui devons l'apprendre pour communiquer avec elles , pas l'inverse.
Toi aussi tu confonds langue et langage.
Ich bin ein eisel! ^^
Y'a le langage "feu" qui est sympa je trouve, un exemple:
Je Nefe comprefeu rien à cefeque voufeu diftesfeu, mais jefeu voufeu diraife que vousfe n'afevais pas la nofetion de ce que le lanfegafege refeprésentefe en fevrai.
C'est plus rifegolo à la prononciafetion. ;)
La population française ne se limite pas au sud de la France, vous savez...
Native du nord de la France et plutôt acclimatée aux parler(s?) (ce terme vous convient-il mieux que "langage"? Sinon "patois" fonctionne bien aussi) de cette région et plus versée dans les sonorités, racines et vernaculaires anglais, wallon, néerlandais et allemands, en outre plutôt "Ch'timi" LV1 de base; je me suis retrouvée catapultée dans une famille pied-noir aux origines espagnoles et italiennes. Je vous assure que, du moins pour les premières années de mon mariage, sinon un traducteur, un manuel d'utilisation m'eut été fort utile.
Loin de moi l'idée de détrôner qui que ce soit en la maîtrise du patawet.
Je partageais juste mon approche personnelle de ce langage pour le moins fleuri et bardé de diversité!
Merci pour votre précision au sujet du terme langage, ce devrait être maintenant plus clair pour certains.
J'aurais volontiers tenté un petit louchébem pour finir d'enfoncer votre clou mais je vais m'abstenir pour cette fois. Il ne s'agirait pas d'enfoncer le clou au point de briser le bois! ^^
Oui, je préfère utiliser le mot "parler" que langage pour le pataouète. C'est d'ailleurs ce mot qui est utilisé pour sa définition dans les dictionnaires. Et ce n'est pas pour rien.
Ensuite je ne dis pas qu'il n'y a que le sud. Mais entre la Provence et l'Algérie il y a une différence. Simplement "patin couffin" n'est pas un exemple du parler typiquement pied noir. Un peu comme si on citait une expression alsacienne pour montrer que les chti avait un langage bien à eux.
Mon propos est juste de dire que si vous mettiez un patos (pour la bonne bouche) au milieu des pieds noirs, il aurait tout compris sans effort,ce qui n'est pas forcément ce que laisse entendre l'anecdote.
Je laisse à votre bonne volonté, messieurs et dames plus habitués que moi, d'expliquer à ce jeune homme la finalité de mon commentaire qui ne méritait pas une telle volonté de me contredire sur un sujet dont, à la base, je ne contestais aucunement la validité ^^
Lesieumic Enzo semble être un bon lienclès. Faut lui spliquer longtemps mais il lomprenquès vite.
Un pidgin est une langue simplifiée (et pas une mélange) construite à partir d'une langue de base, généralement une langue de colons (FR, EN ou même NL). Il a donc, en réalité, existé plusieurs pidgins, aussi bien dans les Antilles que dans le Pacifique, ou en Amérique du Sud. Et ils sont très différents les uns les autres, aucune "exportation" donc.
Quant au "ch'ti mi" (mot qui nous vient des années 1940), ce n'est pas un patois mais une véritable langue, reconnue par l'OCDE, dont le nom réel est "picard". Alors forcément quand on insère 2 ou 3 mots de picard au français, au lieu de la parler correctement, ça ressemble à du "patois".