« Taupes » est le surnom donné aux républicains espagnols qui, de 1939 à 1969, sont restés littéralement emmurés chez eux, cachés par leurs familles dans des cachettes de quelques mètres sans fenêtre, pour éviter la mort que leur réservait Franco. Lors de leur sortie, en 1969, lorsque Franco fit publier le décret officiel d'amnistie, certains étaient même devenus aveugles.
Commentaires préférés (3)
Le film "La trinchera infinita" (sorti en france sous le nom "Une vie secrete"), réalisé par Aitor Arregi, Jon Garaño et Jose Mari Goenaga raconte comment un conseiller municipal et partisan républicain, dut se terrer chez lui pendant 30 ans, pour échapper aux phalangistes. Il s'inspire d'une taupe célèbre, Manuel Cortés Quero, qui était maire de Mijas. Il était également fondateur du PSOE local, qu'il présida jusqu’à sa mort en 1991. Son récit est également narré dans le documentaire "30 años de oscuridad"
Ceci dit je ne comprends pas l'état d'esprit qui animait les taupes, se terrer 6 mois, un an d'accord. Mais quand on voit que cette situation exceptionnelle s'installe dans le temps, n'a-t-on pas intérêt à tenter de s'exfiltrer, quitte à risquer sa vie qui n'a de toute façon plus beaucoup de valeur.
"Venceréis pero no convenceréis", (vous vaincrez mais ne convaincrez pas) est une fameuse phrase attribuée à Miguel de Unamuno, écrivain et philosophe de la Generation du 98.
Elle fut en réponse au Fondateur de la Legión, qui lui avait crié : "À mort les intellectuels. Vive la mort".
Cet épisode historique d'octobre 1936, résume à mon sens, tout ce qu'était la finalité de cette Guerre Civile, puis les 36 années de la Dictature Franquiste: Ne pensez pas, n'ayez pas d'opinion, sinon, c'est la mort qui vous attend.
Des "Topos", il y en a eu des centaines et peut être des milliers.
Certains ont choisi de se cacher temporairement, pour ensuite rejoindre le maquis... ou se rendre aux Autorités Franquistes, avec des fins heureuses... et malheureuses.
S'exiler (ou s'auto-exiler) n'était pas chose facile, à mesure des semaines et des mois suivant la fin officielle de la Guerre Civile (1er avril 1939).
Cinq mois plus tard, la Seconde Guerre Mondiale s'installe, rendant les transports maritimes et le passage des frontières terrestres bien plus difficiles.
De plus, l'Espagne Franquiste se referme sur elle-même et instaure une autarcie à tous les échelons.
D'autres Topos vont garder l'espoir que ce Gouvernement illégitime -il est arrivé au Pouvoir par les armes, et non par les urnes - ne survive pas, suite à la défaite Nazie en Europe...
Certains iront même à penser, en 1955, qu'une amnistie aurait été prononcée, quand l'Espagne entra à l'ONU...
Puis quand le Gouvernement Franquiste devient plus "fréquentable" pour les Démocraties du monde Occidental... (Fin des années 50 et début des 60).
Peine perdue, la répression continue contre toute personne présumée avoir des idées contraires au Régine.
Si les terribles vécus des "Topos" ne sont pas connus des Publics, encore moins le sont ceux des "violetas".
C'est le nom qui était attribué aux Homosexuels/les durant toute la Dictature Franquiste, qui les considéraient comme des "Dangers Sociaux".
Dénoncés et arrêtés, ils étaient jetés en prison où mis en Camps de Concentration.
Les souffrances physiques et morales étaient leur quotidien: battus, torturés, vexés et stigmatisés, dans ces Camps gérés par des Gardia Civils... et des membres du Clergé.
Méfiez vous des Extrêmes.
Ils vous réservent l'Extrême, si vous ne pensez pas comme eux.
Tous les commentaires (20)
Le film "La trinchera infinita" (sorti en france sous le nom "Une vie secrete"), réalisé par Aitor Arregi, Jon Garaño et Jose Mari Goenaga raconte comment un conseiller municipal et partisan républicain, dut se terrer chez lui pendant 30 ans, pour échapper aux phalangistes. Il s'inspire d'une taupe célèbre, Manuel Cortés Quero, qui était maire de Mijas. Il était également fondateur du PSOE local, qu'il présida jusqu’à sa mort en 1991. Son récit est également narré dans le documentaire "30 años de oscuridad"
Bof, c'est une simple expérience pour tester l'allégorie de la grotte en condition réelle...
Plus sérieusement, impressionnant et dur. Je ne connaissais pas cette histoire, ça donne une claque. Non seulement les conditions de vie pendant 30 ans sont horribles, mais le retour à la vie "normale" n'a pas du être simple non plus......
Vaut-il mieux vivre "libre" avec un risque de condamnation à mort ou enfermé avec un risque de perdre la vue?
Incroyable... En plus de la perte de vue, n'est-ce pas aussi la folie qui les guettait ?
Ceci dit je ne comprends pas l'état d'esprit qui animait les taupes, se terrer 6 mois, un an d'accord. Mais quand on voit que cette situation exceptionnelle s'installe dans le temps, n'a-t-on pas intérêt à tenter de s'exfiltrer, quitte à risquer sa vie qui n'a de toute façon plus beaucoup de valeur.
Pour ta seconde remarque : s'exfiltrer coute cher et il faut un bon réseau. C'est loin d’être facile...
Je repensais également aux personnes enlevés et séquestrées à qui on permet de sortir seule après quelques mois de leur lieu de détention et qui y...retourne de leur propre chef. L'emprise !
Je crois que Franco et son organisation faisait naître une telle terreur que tout alternative, serait-ce une vie de "rat", était préférable à l'éventualité de tomber entre ses mains.
De fait, vivre cloîtré était devenu la seule réalité possible, il n'y avait pas de "dehors", d'autre réalité possible. Franco devait avoir, comme les grands pervers qui enlèvent des femmes (voilà, il est là le lien) une terrible emprise sur les Républicains pour les forcer, d'eux-mêmes, à se cloîtrer ainsi.
Dans pas mal de témoignage, il s'agit en effet au départ d'une situation exceptionnelle, pour échapper a une rafle, mais ils se retrouvent vite pris au piège. La trinchera infinita montre très bien ce processus, ou entre un voisin hostile, et les autorités enlevant les rideaux des fenêtres pour que tout mouvement suspect puisse être vu, sortir de la maison est très difficile. Beaucoup on cédé, soit en tentant de s'enfuir (avec des succès mitigés), soit en se rendant.
Il serait intéressent de faire une carte de toute les taupes, mais en prenant les plus connus, on voit qu'ils habitent entre autre dans la province de Malaga, Valladoid, Madrid, Badajoz, Cuenca ou encore le Léon. Toutes ces régions sont assez éloigne de la frontière française, Badajoz est proche du Portugal, mais pas sur que fuir vers une autre dictature soit une bonne idée. Quand bien même ils arriveraient a fuir leur cachette, il fallait encore fuir le pays.
Les sources ne parlent pas de taupes basques ou catalanes, alors qu'ils s'agissait de deux fronts républicains assez intenses, et qui ont pas mal participé a la retirada, c'est peut-etre juste un hasard/manque de source, mais je suppose que c'est surtout plus facile pour eux de fuir le pays quand en plus d'avoir une distance plus courte, on a un réseau pour pouvoir traverser la frontière et s'installer en France une fois la fuite effectué.
"Venceréis pero no convenceréis", (vous vaincrez mais ne convaincrez pas) est une fameuse phrase attribuée à Miguel de Unamuno, écrivain et philosophe de la Generation du 98.
Elle fut en réponse au Fondateur de la Legión, qui lui avait crié : "À mort les intellectuels. Vive la mort".
Cet épisode historique d'octobre 1936, résume à mon sens, tout ce qu'était la finalité de cette Guerre Civile, puis les 36 années de la Dictature Franquiste: Ne pensez pas, n'ayez pas d'opinion, sinon, c'est la mort qui vous attend.
Des "Topos", il y en a eu des centaines et peut être des milliers.
Certains ont choisi de se cacher temporairement, pour ensuite rejoindre le maquis... ou se rendre aux Autorités Franquistes, avec des fins heureuses... et malheureuses.
S'exiler (ou s'auto-exiler) n'était pas chose facile, à mesure des semaines et des mois suivant la fin officielle de la Guerre Civile (1er avril 1939).
Cinq mois plus tard, la Seconde Guerre Mondiale s'installe, rendant les transports maritimes et le passage des frontières terrestres bien plus difficiles.
De plus, l'Espagne Franquiste se referme sur elle-même et instaure une autarcie à tous les échelons.
D'autres Topos vont garder l'espoir que ce Gouvernement illégitime -il est arrivé au Pouvoir par les armes, et non par les urnes - ne survive pas, suite à la défaite Nazie en Europe...
Certains iront même à penser, en 1955, qu'une amnistie aurait été prononcée, quand l'Espagne entra à l'ONU...
Puis quand le Gouvernement Franquiste devient plus "fréquentable" pour les Démocraties du monde Occidental... (Fin des années 50 et début des 60).
Peine perdue, la répression continue contre toute personne présumée avoir des idées contraires au Régine.
Si les terribles vécus des "Topos" ne sont pas connus des Publics, encore moins le sont ceux des "violetas".
C'est le nom qui était attribué aux Homosexuels/les durant toute la Dictature Franquiste, qui les considéraient comme des "Dangers Sociaux".
Dénoncés et arrêtés, ils étaient jetés en prison où mis en Camps de Concentration.
Les souffrances physiques et morales étaient leur quotidien: battus, torturés, vexés et stigmatisés, dans ces Camps gérés par des Gardia Civils... et des membres du Clergé.
Méfiez vous des Extrêmes.
Ils vous réservent l'Extrême, si vous ne pensez pas comme eux.
Bon je vais raconter une petite expérience indirectement vécue, vous me direz ce que vous en pensez.
Première colloc, cuisine, salon, chambre et un cagibi sans fenêtre de 6m² 'avec la lumière quand meme
Moi jme cale dans la chambre (avec fenêtre donc), mon pote, un sauvage qui veut la paix, veut le cagibi.
Je lui dis, tu va péter un câble la dedans! On dors dans la chambre tous les deux, quoi! Chacun son plumard!
-Non non je veux ma solitude.
Trois semaines après...
-je peux aller dormir dans le salon? (Il avait une console de jeu, la lumière artificielle et pouvait sortir quand il voulait...)
Jlui ai répondu: tu peux même y vivre! C'est inhumain de rester dans un placard!!! Par contre, tu fous pas le bordel dans le salon!!! ^^
Le titre de son livre: « dites moi a quoi ressemble un arbre »
Républicain, il fut emprisonné, comme 270 000 (!) autres, après la Guerre Civile. 50 000 d'entre-eux, furent... fusillés.
Voici comment les Franquistes voyaient la "reconstruction nationale"...
Je vous passe un lien (poignant) vers plusieurs témoignages de personnes ayant vécu à la première personne, ces années de captivité. L'un de ces témoignages est de Marcos Ana.
C'est en Espagnol, mais n'hésitez pas à faire usage d'un traducteur en ligne.
elpais-com.cdn.ampproject.org/v/s/elpais.com/diario/2006/07/23/domingo/1153626753_850215.html?amp_js_v=a6&_gsa=1&outputType=amp&usqp=mq331AQKKAFQArABIIACAw%3D%3D#aoh=16504923801824&referrer=https%3A%2F%2Fwww.google.com&_tf=De%20%251%24s&share=https%3A%2F%2Felpais.com%2Fdiario%2F2006%2F07%2F23%2Fdomingo%2F1153626753_850215.html
PS: un million de pesetas, correspondent à 6000 €uros.
Ca me rappelle ce qui s'est passé en Chine à la même époque:
-Circulez, y'a rien a voir! ...
Il faut surtout ce méfier de ce genre d'analyse partisane.
Il me semble pas que le système républicain soit très tolérant avec les gens qui ne pensent pas comme lui.
La commune de Paris et ses morts en 1871 en France le démontre bien.
Les républicains en Espagne n'étaient pas non plus des enfants de coeurs, il me semble dans cette guerre.
Ce qui est sûr la guerre amène que des perdants dans les combattants Et si par chance ou malchance pour l'Espagne, la République avait gagné cette guerre , ça n'aurait pas été non plus par les urnes.
Des élections auraient surement eux lieu mais empêchant tout partisan de Franco de l'emporter
Toujours cette vision très partiale et scolaire des choses.
A l'image d'un Star wars avec l'empire très très méchant tuant sans scrupule contre les rebelles, la République la démocratie les très gentils faisant des attaques très ciblés et épargnant les civils .
Si seulement le monde était si simple...
On est tous d’accord.
Sauf que l’extrême a changé de visage : ce n’est plus une coloration politique mais un ultra-libéralisme qui fait et défait les gouvernements.
La démocratie n’est plus qu’une façade et on traite sans vergogne les citoyens comme des cobayes.
On n’a pas rouvert les camps mais la prochaine pandémie y pourvoira.
J’ai connu personnellement sa belle sœur quand je vivais à Valencia.
Elle était elle même une belle page d’histoire.
Voici son nom si cela vous intéresse: Rosalia Sander Begue.
Elle a également écrit deux livres sur le sujet.