Si Joseph Schleifstein a survécu à l’Holocauste, c’est grâce au courage et à la détermination de son père. Né en 1941 au sein d’une famille juive polonaise, son père le cacha durant des années, y compris dans un sac à leur arrivée au camp de Buchenwald début 1945 pour lui éviter l’extermination. Il fut caché avec l'aide d'autres prisonniers, puis finalement découvert, mais ne fut pas assassiné : il devint une sorte de “mascotte“ jusqu'à la libération du camp en avril 1945.
Commentaires préférés (3)
De sa véritable identité Polonaise, il s'appelle Janek Szlajfaztajn, né dans l'un des 298 Ghettos que les Nazis vont constituer en Pologne, les Pays Baltes et l'URSS Occupée.
À la mi-42, ses parents sont déplacés au Ghetto de Czestochowa, où sa mère arrive immédiatement à le cacher dans une cave.
Fort heureusement pour lui.
Les autres enfants sont raflés, considérés comme des "bouches inutiles" et envoyés au Camp d'extermination d'Auschwitz.
Commence pour Janek, un apprentissage de 15 mois dans une casi perpétuelle obscurité, où il faut parler à voie basse, ne pas crier, ne pas pleurer.
Il sera accompagné dans cette infortune par un chat, que ses parents ont trouvé.
Le chat... c'était pour chasser les souris ou les rats, si d'aventure ils voulaient mordre l'enfant.
En septembre 1943, les Juifs de la fabrique d'armes de Czestochowa où ses parents sont esclavisés, sont de nouveau déportés, cette fois-ci à Buchenwald.
Son père va le convaincre de se cacher dans le grand sac contenant ses outils de sellier, contre la promesse de 3 morceaux de sucre ce soir, s'il garde le silence.
Le stratagème fonctionnera, car Janek arrive jusqu'à l'atelier où son père va maintenant officier comme travailleur du cuir, au bénéfice de ses tortionnaires.
Aidé par deux prisonniers Communistes Allemands, Janek reçoit quotidiennement de la nourriture prélevé sur les rations et de l'eau de pluie collectée, pour boire.
Un des prisonniers du camp, va fabriquer un petit jouet en bois (un cheval), et le lui offrir... Mal lui a pris, car le jouet sera découvert par un SS, lors d'une inspection de l'atelier. Une fouille poussée révélera la cache de Janek, où il est découvert.
Le SS, père d'un petit garçon du même âge, mettra sa fibre paternelle au devant, décidant de rendre Janek "mascotte" du camp, afin de ne pas devoir donner d'explications et encore moins le tuer.
À chaque fois que les hauts dignitaires SS visitaient la Section de l'atelier où son père travaillait le cuir, Janek retournait dans sa cachette.
Néanmoins, en février 1945, dans un moment de mégarde, Janek sortit jouer dans la cour, où il fut repéré par le sous-directeur de Buckenwald.
Voulant appliquer la règle "pas d'enfants à Bckenwald", Janek fut conduit dans la Section des personnes destinées à la chambre à gaz.
Son père le suppliera pendant deux jours, de lui laisser dire adieu à son fils, tout en promettant au sous-directeur de lui fabriquer une très belle selle à cheval, s'il accède à la demande.
Janek échappera finalement à la mort.
Maintenant caché dans l'hôpital de Buckenwald, il y restera jusqu'au 11 avril 1945, jour où les prisonniers se rebelleront de leurs geôliers et les maitriseront, quelques heures avant l'arrivée des Troupes Aéroportées Américaines.
Janek et son père, maintenant libres, vont être confiés à un Sanatorium en Suisse. Une fois remis, ils retourneront tous deux en Allemagne, afin de tenter rechercher cette qui était épouse et mère.
C'est dans la ville de Dachau, que tous trois se réuniront et vivront, avant de pouvoir émigrer aux États-Unis, en 1948.
Benjamin, son petit frère naîtra en 1950.
Bravo pour ton commentaire précédent qui est saisissant à la lecture.
Petite précision seulement, pour que Janek et son père se retrouvent de Buchenwald à un sanatorium en Suisse (600km de transport + frais de logement et de soins), ils ont bénéficié de l'aide du JDC, un organisme juif d'entraide financière, logistique et humaine. La présence d'un enfant aura certainement décidé le JDC, qui ne pouvait aider tout le monde, à intervenir.
On le sait assez peu mais beaucoup de Juifs internés dans les camps ont été plus ou moins livrés à eux-mêmes à la Libération (même si des convois de trains, sillonnant alors l'Europe d'Est en Ouest, étaient affrétés par l'Armée rouge) et ont dû rentrer chez eux par leurs moyens, à plusieurs centaines de kilomètres de chez eux, sans un sou en poche. Ce fut finalement une nouvelle épreuve à affronter après le soulagement de la Libération
C'est ce retour compliqué que raconte par exemple Primo Lévi dans La Trêve. Il lui fallu 9 mois pour rentrer chez lui à Turin, en Italie, au départ du camp d'Auschwitz, en Pologne.
Tous les commentaires (16)
Cette histoire a inspiré le film « la vie est belle » de Roberto Benigni.
De sa véritable identité Polonaise, il s'appelle Janek Szlajfaztajn, né dans l'un des 298 Ghettos que les Nazis vont constituer en Pologne, les Pays Baltes et l'URSS Occupée.
À la mi-42, ses parents sont déplacés au Ghetto de Czestochowa, où sa mère arrive immédiatement à le cacher dans une cave.
Fort heureusement pour lui.
Les autres enfants sont raflés, considérés comme des "bouches inutiles" et envoyés au Camp d'extermination d'Auschwitz.
Commence pour Janek, un apprentissage de 15 mois dans une casi perpétuelle obscurité, où il faut parler à voie basse, ne pas crier, ne pas pleurer.
Il sera accompagné dans cette infortune par un chat, que ses parents ont trouvé.
Le chat... c'était pour chasser les souris ou les rats, si d'aventure ils voulaient mordre l'enfant.
En septembre 1943, les Juifs de la fabrique d'armes de Czestochowa où ses parents sont esclavisés, sont de nouveau déportés, cette fois-ci à Buchenwald.
Son père va le convaincre de se cacher dans le grand sac contenant ses outils de sellier, contre la promesse de 3 morceaux de sucre ce soir, s'il garde le silence.
Le stratagème fonctionnera, car Janek arrive jusqu'à l'atelier où son père va maintenant officier comme travailleur du cuir, au bénéfice de ses tortionnaires.
Aidé par deux prisonniers Communistes Allemands, Janek reçoit quotidiennement de la nourriture prélevé sur les rations et de l'eau de pluie collectée, pour boire.
Un des prisonniers du camp, va fabriquer un petit jouet en bois (un cheval), et le lui offrir... Mal lui a pris, car le jouet sera découvert par un SS, lors d'une inspection de l'atelier. Une fouille poussée révélera la cache de Janek, où il est découvert.
Le SS, père d'un petit garçon du même âge, mettra sa fibre paternelle au devant, décidant de rendre Janek "mascotte" du camp, afin de ne pas devoir donner d'explications et encore moins le tuer.
À chaque fois que les hauts dignitaires SS visitaient la Section de l'atelier où son père travaillait le cuir, Janek retournait dans sa cachette.
Néanmoins, en février 1945, dans un moment de mégarde, Janek sortit jouer dans la cour, où il fut repéré par le sous-directeur de Buckenwald.
Voulant appliquer la règle "pas d'enfants à Bckenwald", Janek fut conduit dans la Section des personnes destinées à la chambre à gaz.
Son père le suppliera pendant deux jours, de lui laisser dire adieu à son fils, tout en promettant au sous-directeur de lui fabriquer une très belle selle à cheval, s'il accède à la demande.
Janek échappera finalement à la mort.
Maintenant caché dans l'hôpital de Buckenwald, il y restera jusqu'au 11 avril 1945, jour où les prisonniers se rebelleront de leurs geôliers et les maitriseront, quelques heures avant l'arrivée des Troupes Aéroportées Américaines.
Janek et son père, maintenant libres, vont être confiés à un Sanatorium en Suisse. Une fois remis, ils retourneront tous deux en Allemagne, afin de tenter rechercher cette qui était épouse et mère.
C'est dans la ville de Dachau, que tous trois se réuniront et vivront, avant de pouvoir émigrer aux États-Unis, en 1948.
Benjamin, son petit frère naîtra en 1950.
Ceci est cité ici, par exemple:
aurora-israel.co.il/janek-schleifstein-el-nino-de-tres-anos-que-se-escondio-de-las-ss-en-buchenwald-durante-dos-anos/
Je n'ai absolument rien contre le film de Roberto Benigni, mais selon moi, cette comédie n'est pas représentative de l'Holocauste.
Bravo pour ton commentaire précédent qui est saisissant à la lecture.
Petite précision seulement, pour que Janek et son père se retrouvent de Buchenwald à un sanatorium en Suisse (600km de transport + frais de logement et de soins), ils ont bénéficié de l'aide du JDC, un organisme juif d'entraide financière, logistique et humaine. La présence d'un enfant aura certainement décidé le JDC, qui ne pouvait aider tout le monde, à intervenir.
On le sait assez peu mais beaucoup de Juifs internés dans les camps ont été plus ou moins livrés à eux-mêmes à la Libération (même si des convois de trains, sillonnant alors l'Europe d'Est en Ouest, étaient affrétés par l'Armée rouge) et ont dû rentrer chez eux par leurs moyens, à plusieurs centaines de kilomètres de chez eux, sans un sou en poche. Ce fut finalement une nouvelle épreuve à affronter après le soulagement de la Libération
C'est ce retour compliqué que raconte par exemple Primo Lévi dans La Trêve. Il lui fallu 9 mois pour rentrer chez lui à Turin, en Italie, au départ du camp d'Auschwitz, en Pologne.
Ces remerciements vont tout autant pour @Tybs.
Dès la fin de la Seconde Guerre Mondiale en Europe, les Alliés doivent gérer -autant que faire se peut... - Le futur de 1,5 à 2 millions de déplacés, dont à peu près 200 000 Juifs.
L'antisémitisme Historique régnant en Europe Centrale et de l'est, ne facilitent malheureusement pas les retours d'une partie de ces rescapés....
La "double peine", pour des dizaines de milliers, sera non seulement d'avoir tout perdu (dont d'être "orphelins" de famille entière), mais de ne plus pouvoir revenir dans leur demeure et de reprendre leur vie là où ils avaient été contraints de l'abandonner.
Et maintenant où aller ?
Comment gérer un futur et redonner un sens à la Vie ?
C'est dans les zones contrôlées par les Alliés Occidentaux d'Allemagne, d'Autriche et d'Italie, qu'ils seront logés dans des camps d'hébergement, parfois pour plusieurs années.
Certains s'installeront définitivement en Europe de l'ouest, d'autres (peu) pourront s'installer au Royaume-Uni ou aux États-Unis.
Des destinations bien plus lointaines seront également choisies, telles l'Argentine, le Chili, l'Afrique du Sud, l'Australie ou même la Nouvelle-Zélande.
Le choix de ces destinations répond souvent à un désir de préservation: mettre Terres et Mers entre les mauvais souvenirs passés en Europe, et un but de jours meilleurs. Un avenir.
Peut-être avez-vous vu récemment sur France3, le film "les enfants de Windermere", basé sur le cas réel de 300 enfants et adolescents rescapés des Camps de la Mort, reçus en ce lieu du Royaume-Uni.
La scène, anodine au prime abord mais oh combien symbolique, est quand un des jeunes rescapés pisse dans son pantalon...
Alors oui, physiquement ils/elles sont maintenant en sécurité, mais la prison émotionnelle dans laquelle ils/elles doivent vivre, reste présente pour toujours.
Je pense qu'il existe des biographies similaires.
fr.m.wikipedia.org/wiki/Liste_de_récits_de_rescapés_de_la_Shoah
fr.m.wikipedia.org/wiki/Liste_de_témoignages_et_journaux_intimes_écrits_pendant_la_Shoah
J’ai pu lire cette information sur : en.wikipedia.org/wiki/Joseph_Schleifstein?wprov=sfti1
Peut-être ai-je mal compris
Le paragraphe Wikipédia disant que le film est inspiré de la biographie de Jarek/Joseph, ne porte en réalité, aucune référence permettant de consulter une source.
Si je me rends sur la page Wikipédia à propos du film "La vie est belle", il est écrit que Roberto Benigni et Vincenzo Cerami, auteurs communs du scénario, se sont inspirés d'une partie du livre de Rubino Romeo Salmoni, intitulé : À la fin, j'ai battu Hitler.
L'autre partie du film provient des souvenirs du père de Benigni, ayant lui été captif à Bergen-Belsen, durant deux ans.
La page Wikipedia à propos de Salmoni et de son livre "à la fin, j'ai battu Hitler", précise aussi que "la vie est belle" en est inspiré.
en.m.wikipedia.org/wiki/Rubino_Romeo_Salmoni
Il parait d'ailleurs que Valérie Lemercier s'est inspirée de Claude François et Johnny Haliday pour inventer une histoire de jeune chanteuse québecoise qui devient célèbre, et qu'elle a appris seulement après la sortie de son film Aline qu'il y en a une qui a réellement existé !
L'histoire de Janek/Joseph arrivera à la connaissance des Médias en 1999, suite aux recherches d'un archiviste.
Or, le film "La vie est belle" date de 1997.
Mais c'était drôle quand même de faire le parallèle avec le film Aline qui prétend ne pas être un biopic et raconter une histoire fictive !
J'ai dû relire ton commentaire pour le comprendre car j'avais lu "démontrant l'hypohèse", ce qui lui faisait perdre tout son sens ! Comme on s'attend plutôt à lire "démontrer" associé à "hypothèse". Il vaudrait mieux écrire "invalidant l'hypothèse" quand tu démontes une hypothèse !