En 1833, presque la moitié du budget de l'État britannique passa dans le "Slavery Abolition Act". Cette loi, qui abolissait l'esclavage dans la plus grande partie de l'Empire britannique, prévoyait non pas d'indemniser les victimes, mais les anciens "propriétaires".
Le coût total de 20 millions £ équivalait alors à 40% du budget annuel de l'État. Le Royaume-Uni dut contracter un prêt qu'elle mit des décennies à rembourser.
Commentaires préférés (3)
Les esclaves étant alors juridiquement considérés comme des choses, il était logique dans cette perspective d’indemniser les propriétaires de ce qui fut une expropriation.
C’était une autre époque.
Il est facile de s'indigner devant l'idée d'indemniser les anciens propriétaires d'esclaves tout en négligeant l'impact économique que cela avait à l'époque. Ces propriétaires avaient acquis des biens légalement selon les lois en vigueur, et l'abolition a brusquement mis fin à leur capacité de rentabiliser leurs investissements. Indemniser ces propriétaires était un compromis pragmatique pour garantir que l'abolition se fasse de manière effective, en atténuant les résistances.
De leur côté, les esclaves ont gagné leur liberté, un droit fondamental qui aurait dû leur être reconnu dès le départ. Cependant, pour que cette libération se concrétise, il a fallu que l'État mette en place des mesures financières substantielles, démontrant que l'abolition de l'esclavage n'était pas qu'une simple proclamation morale comme certain semblent se l'imaginer, mais ça a été une transformation sociétale coûteuse et complexe.
Plutôt que de se cantonner au stéréotype facile de "l'esclavage, c'est mal", il est crucial de comprendre que l'esclavage a été une réalité pendant des millénaires, bien avant la période coloniale, et qu'il perdure encore aujourd'hui, sous des formes modernes, dans des pays comme la Chine, l'Inde, le Pakistan, le Bangladesh, l'Ouzbékistan, la Mauritanie, le Mali, le Niger, le Nigeria, le Congo, le Soudan, et la Libye, pour n'en citer que quelques-uns. En fait, même dans les pays développés, y compris en France, des formes d'esclavage moderne persistent.
C'est un fléau qui continuera probablement d'exister tant que des inégalités économiques, sociales, et juridiques perdureront (et elles perdureront toujours). Les pays qui ont réussi à abolir l'esclavage et à faire appliquer cette interdiction sont des modèles rares, et il est essentiel de reconnaître les complexités historiques et économiques qui ont accompagné ces changements. Ignorer ces réalités et jouer aux vierges effarouchées comme on peut le voir dans certains commentaires, ne fait que simplifier à outrance un problème profondément enraciné et mondial. Ces réactions basées principalement sur l'émotionnel desservent la cause et empêchent toute réflexion constructive sur les véritables enjeux de l'abolition et de la lutte contre l'esclavage passé et présent.
Tous les commentaires (13)
Les esclaves étant alors juridiquement considérés comme des choses, il était logique dans cette perspective d’indemniser les propriétaires de ce qui fut une expropriation.
C’était une autre époque.
Exactement comme en France !
Je suis bien content que certaines choses aient évolué et d'autres un peu moins. Dans mon pays, les salles gosses ne peuvent plus être éduquées par les parents car ils peuvent porter plainte pour tout et rien : les parents fabuleux pleurent ces stupides lois car ils ne peuvent plus éduquer leurs enfants et on a des choses étranges qui se passe dans la tête de ces gosses (connaissent parfaitement ces nouvelles lois)...
www.cnrs.fr/fr/presse/les-indemnites-versees-aux-proprietaires-desclaves-recensees-dans-une-base-de-donnees
L'histoire ne dit pas qu'elle a contracté un prêt aux mêmes bénéficiaires de l'esclavage qui on était remboursé pour la perte de leurs "biens".
Il y en a dans l'histoire qui ont été gagnants deux fois.
Devinez qui sont toujours les perdants ...
Rihanna, originaire de la Barbades, aurait d'ailleurs interprété son titre mondialement connu : "Bitch better have my money", en soutien aux mouvements barbadiens qui militent depuis quelques années, pour remettre en cause ces indemnisations.
Dommage qu’il n’y ait pas eu d’indemnités pour les esclaves.
Il est facile de s'indigner devant l'idée d'indemniser les anciens propriétaires d'esclaves tout en négligeant l'impact économique que cela avait à l'époque. Ces propriétaires avaient acquis des biens légalement selon les lois en vigueur, et l'abolition a brusquement mis fin à leur capacité de rentabiliser leurs investissements. Indemniser ces propriétaires était un compromis pragmatique pour garantir que l'abolition se fasse de manière effective, en atténuant les résistances.
De leur côté, les esclaves ont gagné leur liberté, un droit fondamental qui aurait dû leur être reconnu dès le départ. Cependant, pour que cette libération se concrétise, il a fallu que l'État mette en place des mesures financières substantielles, démontrant que l'abolition de l'esclavage n'était pas qu'une simple proclamation morale comme certain semblent se l'imaginer, mais ça a été une transformation sociétale coûteuse et complexe.
Plutôt que de se cantonner au stéréotype facile de "l'esclavage, c'est mal", il est crucial de comprendre que l'esclavage a été une réalité pendant des millénaires, bien avant la période coloniale, et qu'il perdure encore aujourd'hui, sous des formes modernes, dans des pays comme la Chine, l'Inde, le Pakistan, le Bangladesh, l'Ouzbékistan, la Mauritanie, le Mali, le Niger, le Nigeria, le Congo, le Soudan, et la Libye, pour n'en citer que quelques-uns. En fait, même dans les pays développés, y compris en France, des formes d'esclavage moderne persistent.
C'est un fléau qui continuera probablement d'exister tant que des inégalités économiques, sociales, et juridiques perdureront (et elles perdureront toujours). Les pays qui ont réussi à abolir l'esclavage et à faire appliquer cette interdiction sont des modèles rares, et il est essentiel de reconnaître les complexités historiques et économiques qui ont accompagné ces changements. Ignorer ces réalités et jouer aux vierges effarouchées comme on peut le voir dans certains commentaires, ne fait que simplifier à outrance un problème profondément enraciné et mondial. Ces réactions basées principalement sur l'émotionnel desservent la cause et empêchent toute réflexion constructive sur les véritables enjeux de l'abolition et de la lutte contre l'esclavage passé et présent.
Je me demandais qui pouvait bien arriver à prêter 40% d'un budget annuel d'un Empire pas si petit que ça à l'époque. Il s'agit de la Banque Rothschild.
Nos ancêtres, toutes origines confondues, on fait des horreurs à traver l'histoire et l'esclavage est certainement l'une des pires. Il serait intéressant d'avoir une statistique de toutes les nations y ayant eu recours à travers les âges mais tel n'est pas la question, l'homme est capable de tant d'horreur..
Je trouve intéressant de se dire qu'à un moment donné de l'histoire, un pays a décidé de consacrer presque la moitié de son budget annuel pour abolir cette pratique immoral mais répandue et que 147 ans plus tard, la Mauritanie étant le dernier à l'abolir en 1980, il n'existe plus d'état qui autorise légalement l'esclavage et la traite dans le monde.
Dédommager les bourreaux peut sembler immonde avec notre regard d'aujourd'hui mais il s'agissait certainement d'une nécessité pour l'époque et les premiers pays à l'avoir fait et appliqué devraient être respecté pour cela.
Cf : les reformes fiscales par exemple, le RICE (40 Mds donnés en échange de la vague promesse de créer des emplois)