En 2017, la NASA a réalisé une belle prouesse : elle est parvenue à rallumer brièvement les propulseurs de la sonde Voyager 1, située à une distance de 21 milliards de km, alors qu'ils étaient éteints depuis 37 ans. Cette manœuvre a permis de réaligner l'antenne avec la Terre.
Les signaux, voyageant à la vitesse de la lumière, ont mis près de 20 heures pour atteindre la sonde.
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C’est tellement loin et en même temps tellement proche. Neptune, qui est la planète la plus éloignée du soleil, est à 4h lumière du soleil. Ça veut dire qu’en presque 60 ans, les sondes n’ont fait que 5 fois la distance Soleil Neptune. Pour donner une idée, Sedna, qui est l’une des potentielles planètes naines (oui car depuis 2007 on ne s’embête plus à reconnaître les planètes naines) transneptunienne (donc qui gravite autour du soleil au delà de l’orbite de Neptune) varie entre 10h lumière et 130h lumière. En 60 ans, Voyager est encore si proche de nous.
Plutôt presque 50 ans (la sonde Voyager I a été lancée en 1977, à quelques jours de la naissance de ma sœur, laquelle a déjà peur de passer le cap de la cinquantaine, je n'ose imaginer celui des soixante !).
Fun facts appris sur le lien wikipedia :
1- Un panel d'éléments représentatifs de la culture humaine est embarquée à son bord (en cas de trouvaille par une autre espèce)
2 - Depuis 2020, les outils électriques s'éteignent les uns après les autres, du fait de la baisse des sources d'énergies
3 - En 2025, la sonde sera définitivement hors de portée des signaux envoyés depuis la Terre. C'était donc plus ou moins le dernier moment pour lui envoyer un dernier petit "coucou".
4 - Dans 42.000 ans, la sonde atteindra un nouveau système planétaire.
5 - Elle aura bouclé le tour de notre galaxie, la Voie Lactée dans 225 millions d'années
Ca remet encore une fois les notions de distance et de temps en perspective...
Ils sont fort, à la NASA. J'ai lu sur CNN qu'au début de l'année, les ingénieurs ont détecté un problème, le tube de carburant à l'intérieur de l'un des propulseurs de Voyager s'est bouché. Si les propulseurs sont obstrués, ils ne peuvent pas générer autant de force pour maintenir le vaisseau spatial stable, et ce sont les propulseurs de Voyager qui maintiennent le vaisseau orienté de manière à ce qu'il puisse communiquer avec la Terre.
Si Voyager n'est pas positionné de manière à ce que son antenne soit dirigée vers la Terre, le vaisseau spatial ne peut pas « entendre » les commandes du centre de contrôle de la mission ou renvoyer des données, donc autant dire que si les propulseurs qui maintiennent l'antenne pointée vers la Terre sont obstrués, la mission prend fin.
Ce n'est pas la première fois que Voyager 1 doit passer à un autre jeu de propulseurs au cours des dernières décennies. Heureusement, la sonde dispose de trois jeux de propulseurs : deux jeux de propulseurs d'attitude et un jeu consacré aux manœuvres de correction de trajectoire.
Aujourd'hui, vu que la sonde voyage sur une trajectoire qui ne change pas, elle n'a besoin que d'un seul jeu de propulseurs pour l'aider à maintenir son antenne pointée vers la Terre. Pour alimenter les propulseurs, de l'hydrazine liquide est transformée en gaz et libérée en 40 courtes bouffées par jour pour maintenir l'orientation correcte de Voyager.
Et effectivement, au fil du temps les ingénieurs ont découvert qu'un tube de carburant situé à l'intérieur des propulseurs pouvait être obstrué par du dioxyde de silicium, un sous-produit du vieillissement du diaphragme en caoutchouc du réservoir de carburant. Lorsque les propulseurs sont obstrués, ils génèrent moins de force.
Donc en 2002, l'équipe a ordonné à Voyager 1 de passer à son deuxième jeu de propulseurs d'attitude lorsque le premier a montré des signes d'obstruction. En 2018, les ingénieurs ont de nouveau basculé sur le jeu de propulseurs de correction de trajectoire (le 3eme et dernier) lorsque le deuxième jeu a également semblé obstrué.
Mais lorsque l'équipe a récemment vérifié l'état des propulseurs de correction de trajectoire de Voyager, elle a constaté qu'ils étaient encore plus encrassés que les deux jeux de propulseurs précédents.
Pour donner une idées, il y a six ans, lorsqu'on a commencé à utiliser les propulseurs de correction de trajectoire de Voyager, l'ouverture du tube mesurait 0,25 millimètre de diamètre. Aujourd'hui, le colmatage l'a réduite à juste 0,035 millimètre.
Les ingénieurs de la Nasa devaient donc re-switcher sur un ancien jeu de propulseur, déjà utilisé, mais ce n'est pas si simple que presser 3 boutons.
Au fur et à mesure que Voyager 1 a vieilli, La Nasa a lentement éteint les systèmes non essentiels afin d'économiser de l'énergie, notamment les radiateurs. En conséquence, les composants de Voyager 1 sont plus froids, et la Nasa savait qu'elle ne pouvait pas simplement envoyer une commande à Voyager 1 pour passer immédiatement à l'un des propulseurs d'attitude sans faire quelque chose pour les réchauffer avant.
Mais la sonde n'a pas assez d'énergie pour rallumer les radiateurs sans éteindre autre chose, et ses instruments scientifiques sont trop précieux pour être éteints au cas où ils ne se rallumeraient pas.
Après être retournée à la planche à dessin, l'équipe d'ingénieur a réalisé qu'elle pouvait éteindre l'un des principaux radiateur de la sonde pendant environ une heure, ce qui permettrait aux ingénieurs d'allumer les radiateurs des propulseurs et d'effectuer l'échange en toute sécurité.
Ce plan a fonctionné et, dès le 27 août dernier, Voyager 1 s'est remis à utiliser l'un de ses propulseurs d'origine pour rester en contact avec la Terre.
L'équipe a pris des mesures pour réduire l'utilisation des propulseurs et espère tirer encore deux à trois ans du jeu de propulseurs d'origine.
Une fois que la sonde aura épuisé ce jeu de propulseurs, il ne restera plus à Voyager 1 que l'autre jeu de propulseurs d'attitude, déjà obstrué. Ca sent un peu le sapin, mais bon, on le savait...
Tous les commentaires (13)
C’est tellement loin et en même temps tellement proche. Neptune, qui est la planète la plus éloignée du soleil, est à 4h lumière du soleil. Ça veut dire qu’en presque 60 ans, les sondes n’ont fait que 5 fois la distance Soleil Neptune. Pour donner une idée, Sedna, qui est l’une des potentielles planètes naines (oui car depuis 2007 on ne s’embête plus à reconnaître les planètes naines) transneptunienne (donc qui gravite autour du soleil au delà de l’orbite de Neptune) varie entre 10h lumière et 130h lumière. En 60 ans, Voyager est encore si proche de nous.
On peut même dire qu’elle a à peine passé le pas de la porte en quittant l’héliosphère il n’y a pas si longtemps… si loin mais finalement juste à coté
L'aphélie et la périhélie
L'aphélie étant le point où l'objet qui orbite est le plus loin du centre de masse (le soleil dans notre cas )
Plutôt presque 50 ans (la sonde Voyager I a été lancée en 1977, à quelques jours de la naissance de ma sœur, laquelle a déjà peur de passer le cap de la cinquantaine, je n'ose imaginer celui des soixante !).
Fun facts appris sur le lien wikipedia :
1- Un panel d'éléments représentatifs de la culture humaine est embarquée à son bord (en cas de trouvaille par une autre espèce)
2 - Depuis 2020, les outils électriques s'éteignent les uns après les autres, du fait de la baisse des sources d'énergies
3 - En 2025, la sonde sera définitivement hors de portée des signaux envoyés depuis la Terre. C'était donc plus ou moins le dernier moment pour lui envoyer un dernier petit "coucou".
4 - Dans 42.000 ans, la sonde atteindra un nouveau système planétaire.
5 - Elle aura bouclé le tour de notre galaxie, la Voie Lactée dans 225 millions d'années
Ca remet encore une fois les notions de distance et de temps en perspective...
Elle aura bouclé le tour de notre galaxie dans 225 millions d’années , nous aussi sachant que nous sommes condamnés à tourner encore un bon moment autour du centre de la galaxie mais peut être que la sonde a pris la direction à contre courant et nous nous croiserons dans 112 millions d’années
Bien vu, je ne sais pas pourquoi j’ai écrit 60 ans, erreur de ma part.
Je ne sais pas comment tu lis Wikipedia, mais je ne vois nulle part que la sonde sera en 2025 hors de portée des signaux émis depuis la Terre.
Au pire elle pourrait avoir du mal à s’orienter en direction de la Terre, ou ne pas avoir assez de puissance électrique pour émettre, mais sauf imprévu ca devrait se produire plus tard, et de la Terre on a des émetteurs assez balus.
LA prouesse de la NASA, c'est plutôt début 2024 où il ont réussi à debugger et contourner un problème de mémoire qui faisait que la sonde envoyait n'importe quoi.
en.m.wikipedia.org/wiki/Voyager_1#Communication_issues
www.cite-espace.com/actualites-spatiales/on-comprend-enfin-ce-que-transmet-voyager-1/
Ils sont fort, à la NASA. J'ai lu sur CNN qu'au début de l'année, les ingénieurs ont détecté un problème, le tube de carburant à l'intérieur de l'un des propulseurs de Voyager s'est bouché. Si les propulseurs sont obstrués, ils ne peuvent pas générer autant de force pour maintenir le vaisseau spatial stable, et ce sont les propulseurs de Voyager qui maintiennent le vaisseau orienté de manière à ce qu'il puisse communiquer avec la Terre.
Si Voyager n'est pas positionné de manière à ce que son antenne soit dirigée vers la Terre, le vaisseau spatial ne peut pas « entendre » les commandes du centre de contrôle de la mission ou renvoyer des données, donc autant dire que si les propulseurs qui maintiennent l'antenne pointée vers la Terre sont obstrués, la mission prend fin.
Ce n'est pas la première fois que Voyager 1 doit passer à un autre jeu de propulseurs au cours des dernières décennies. Heureusement, la sonde dispose de trois jeux de propulseurs : deux jeux de propulseurs d'attitude et un jeu consacré aux manœuvres de correction de trajectoire.
Aujourd'hui, vu que la sonde voyage sur une trajectoire qui ne change pas, elle n'a besoin que d'un seul jeu de propulseurs pour l'aider à maintenir son antenne pointée vers la Terre. Pour alimenter les propulseurs, de l'hydrazine liquide est transformée en gaz et libérée en 40 courtes bouffées par jour pour maintenir l'orientation correcte de Voyager.
Et effectivement, au fil du temps les ingénieurs ont découvert qu'un tube de carburant situé à l'intérieur des propulseurs pouvait être obstrué par du dioxyde de silicium, un sous-produit du vieillissement du diaphragme en caoutchouc du réservoir de carburant. Lorsque les propulseurs sont obstrués, ils génèrent moins de force.
Donc en 2002, l'équipe a ordonné à Voyager 1 de passer à son deuxième jeu de propulseurs d'attitude lorsque le premier a montré des signes d'obstruction. En 2018, les ingénieurs ont de nouveau basculé sur le jeu de propulseurs de correction de trajectoire (le 3eme et dernier) lorsque le deuxième jeu a également semblé obstrué.
Mais lorsque l'équipe a récemment vérifié l'état des propulseurs de correction de trajectoire de Voyager, elle a constaté qu'ils étaient encore plus encrassés que les deux jeux de propulseurs précédents.
Pour donner une idées, il y a six ans, lorsqu'on a commencé à utiliser les propulseurs de correction de trajectoire de Voyager, l'ouverture du tube mesurait 0,25 millimètre de diamètre. Aujourd'hui, le colmatage l'a réduite à juste 0,035 millimètre.
Les ingénieurs de la Nasa devaient donc re-switcher sur un ancien jeu de propulseur, déjà utilisé, mais ce n'est pas si simple que presser 3 boutons.
Au fur et à mesure que Voyager 1 a vieilli, La Nasa a lentement éteint les systèmes non essentiels afin d'économiser de l'énergie, notamment les radiateurs. En conséquence, les composants de Voyager 1 sont plus froids, et la Nasa savait qu'elle ne pouvait pas simplement envoyer une commande à Voyager 1 pour passer immédiatement à l'un des propulseurs d'attitude sans faire quelque chose pour les réchauffer avant.
Mais la sonde n'a pas assez d'énergie pour rallumer les radiateurs sans éteindre autre chose, et ses instruments scientifiques sont trop précieux pour être éteints au cas où ils ne se rallumeraient pas.
Après être retournée à la planche à dessin, l'équipe d'ingénieur a réalisé qu'elle pouvait éteindre l'un des principaux radiateur de la sonde pendant environ une heure, ce qui permettrait aux ingénieurs d'allumer les radiateurs des propulseurs et d'effectuer l'échange en toute sécurité.
Ce plan a fonctionné et, dès le 27 août dernier, Voyager 1 s'est remis à utiliser l'un de ses propulseurs d'origine pour rester en contact avec la Terre.
L'équipe a pris des mesures pour réduire l'utilisation des propulseurs et espère tirer encore deux à trois ans du jeu de propulseurs d'origine.
Une fois que la sonde aura épuisé ce jeu de propulseurs, il ne restera plus à Voyager 1 que l'autre jeu de propulseurs d'attitude, déjà obstrué. Ca sent un peu le sapin, mais bon, on le savait...
Note. Ces deux termes, lorsqu'ils sont utilisés comme nom, tel qu'ici, sont au masculin ;)
Dans 42000 ans elle atteindra un autre système solaire. Sonde autonome, ou devenue inerte. Reflet d'une civilisation passée pour les éventuels habitants de ce système s'ils sont en capacité de la détecter.
Un peu comme Oumuamua a atteint le nôtre, avant de repartir.
Quel dommage qu'on ait pas pu l'intercepter ou se poser dessus pour en savoir plus. Peut être une "simple" comète interstellaire, ou peut être une sonde également
C'est vrai que j'ai lu un peu vite et interprété, tu as raison.
La phrase exacte disait :
"Voyager 1 ne sera plus capable de transmettre de données au-delà de 2025".
La version en anglais de wikipedia est plus précise : "Voyager 1's extended mission is expected to continue to return scientific data until at least 2025, with a maximum lifespan of until 2030.[13] Its radioisotope thermoelectric generators (RTGs) may supply enough electric power to return engineering data until 2036"
Et la source sur laquelle Wikipedia s'appuie dit ceci :
"Even if science data won't likely be collected after 2025, engineering data could continue to be returned for several more years. The two Voyager spacecraft could remain in the range of the Deep Space Network through about 2036, depending on how much power the spacecraft still have to transmit a signal back to Earth."
Donc en gros, on ne recevra plus d'infos scientifiques d'ici 1 à 5 ans et la sonde tombera à court d'énergie d'ici 5 à 10 ans.
Précisons au passage que les ondes radio longue portée et la lumière se propagent toutes deux sous forme d’ondes électromagnétiques dans l’espace. À la même vitesse, soit 299 792 km/s (vitesse de la lumière dans le vide).