La Gaule est un concept romain

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La Gaule telle que nous l'appelons aujourd'hui est une invention purement romaine. Il s'agissait en fait de différentes tribus dénommées ainsi par César, soucieux de rendre son invasion populaire, en faisant croire aux Romains que cette province était d'une unique culture, et donc facilement "romanisable". La réalité était toute autre, avec des tribus, pour la plupart Celtes, mais de langues et de coutumes parfois très différentes.

On nommera par exemple les Namnetes (Nantes), les Parisiis (Paris), les Ambiens (Amiens) puis bien sûr les Arvernes (Auvergne) dont le chef, un certain Vercingetorix, organisa la résistance face à l'envahisseur Romain, non sans mal d'ailleurs, car ces nombreux peuples étaient souvent très belliqueux entre eux.


Tous les commentaires (61)

Merci à hugotise de la passionnante vidéo, qui mérite vraiment l'heure et demie qu'elle dure; il faut regarder au moins les 10 dernières minutes de conclusion.
Je regrette néanmoins l'omission d'inventions gauloises: cervoise, tonneau, moissonneuse (oui!), pantalon, cotte de mailles... Et aussi des échanges nécessaires pour se procurer de l'étain, indispensable pour faire du bronze.

Le documentaire est daté de 2013, et je suis surpris de l'archaïsme des méthodes de fouille utilisées en Europe. Le LIDAR (sorte de radar à fréquences plus élevées) est pourtant un outil miraculeux: en une heure d'avion et de traitement informatique, on fait le travail d'une décennie sur place. Le site d'Angkor a été ainsi exploré, la jungle étant virtuellement ôtée, en un temps record.

a écrit : Il y avait quand même des frontières naturelles : principalement Alpes et Rhin.
Ce n'est pas le cas, par exemple, de la Pologne actuelle, et explique bien des vicissitudes historiques.
Bravo pour les sources, qui rétablissent la vérité: les Gaulois n'étaient pas des barbares au sens actuel, dont l
e XVIIIème siècle est responsable (le mot n'est devenu péjoratif que depuis Bossuet et Voltaire). Afficher tout
@quamquam
L’existence de frontières naturelles ne signifie pas forcément qu'il s'agissait des frontières d'époque sur lesquels les Romains, Celtes et Germains s'étaient mis d'accord. Les Alpes, par exemple, ne marquaient pas les limites de la Gaule, qui, pour les Romains, continuait de s'étendre à tout le nord de l'Italie (car diverses tribus gauloises ont longtemps occupé la région). Les Romains parlaient notamment de Gaule "cisalpine" et "transalpine".

a écrit : Le titre de l'anecdote et le contenu me gênent; César a écrit "Commentaires sur la Guerre DES Gaules", non? @quamquam
Cet argument ne tient pas lorsqu'on regarde le nom de l'oeuvre en latin : "De Bello Gallico" ou "Commentarii de Bello Gallico". Grammaticalement, il s'agit d'un singulier. La traduction française de "guerre des Gaules" au pluriel tient surtout de la licence artistique.

Pareil pour le contenu de l’œuvre : dès les premiers mots César parle de la Gaule au singulier, mais en considérant qu'elle est divisée en trois parties.

a écrit : @quamquam
L’existence de frontières naturelles ne signifie pas forcément qu'il s'agissait des frontières d'époque sur lesquels les Romains, Celtes et Germains s'étaient mis d'accord. Les Alpes, par exemple, ne marquaient pas les limites de la Gaule, qui, pour les Romains, continuait de s
'étendre à tout le nord de l'Italie (car diverses tribus gauloises ont longtemps occupé la région). Les Romains parlaient notamment de Gaule "cisalpine" et "transalpine". Afficher tout
Il ne s'agit pas d'accord politique ni de dénomination, mais de frontières naturelles.
Les Alpes sont un obstacle sérieux, comme l'ont vu Hannibal, François 1er et Napoléon. Napoléon III tenait à Nice et à la Savoie pour que les Italiens n'aient pas pied des deux côtés.
Le Rhin en est un autre; malgré leur habileté à construire des ponts, les Romains ont eu plus de peine à se maintenir en Germanie qu'en Angleterre actuelle.
La frontière naturelle au nord de la France est bien le Rhin (sans entrer dans des "points de détail", Belgique, Pays-Bas, Luxembourg); une fois la Rhénanie occupée par qui vous savez (j'échappe à la loi de Godwin), c'était fini.
Pour comprendre l'histoire, il faut avoir un atlas sous la main.

a écrit : @quamquam
Cet argument ne tient pas lorsqu'on regarde le nom de l'oeuvre en latin : "De Bello Gallico" ou "Commentarii de Bello Gallico". Grammaticalement, il s'agit d'un singulier. La traduction française de "guerre des Gaules" au pluriel tient surtout de la lic
ence artistique.

Pareil pour le contenu de l’œuvre : dès les premiers mots César parle de la Gaule au singulier, mais en considérant qu'elle est divisée en trois parties.
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Voyons, on ne peut pas dire en français "de la guerre gallique", l'à-peu-près indispensable en français, qui n'a pas d'ablatif à sens global, est depuis toujours "des Gaules".
Voici le texte de César:
"Gallia est omnis divisa in partes tres, quarum unam incolunt Belgae, aliam Aquitani, tertiam qui ipsorum lingua Celtae, nostra Galli appellantur. Hi omnes lingua, institutis, legibus inter se differunt. Gallos ab Aquitanis Garumna flumen, a Belgis Matrona et Sequana dividit."
Il y a une traduction juxta-linéaire dans Wikipedia italien, mais je suppose que c'est très compréhensible.
"divisa", "partes tres", "nostra Galli appellantur", "differunt", "dividit" en quelques lignes: César déclare on ne peut plus clairement qu'il y a des Gaules, et que désigner en bloc les Gaulois par Galli est une façon de parler.
Ou alors c'est à en perdre son latin! ;)
Au fait, si ça vous amuse, "quamquam" signifie "toutefois".

a écrit : Merci à hugotise de la passionnante vidéo, qui mérite vraiment l'heure et demie qu'elle dure; il faut regarder au moins les 10 dernières minutes de conclusion.
Je regrette néanmoins l'omission d'inventions gauloises: cervoise, tonneau, moissonneuse (oui!), pantalon, cotte de mailles... Et auss
i des échanges nécessaires pour se procurer de l'étain, indispensable pour faire du bronze.

Le documentaire est daté de 2013, et je suis surpris de l'archaïsme des méthodes de fouille utilisées en Europe. Le LIDAR (sorte de radar à fréquences plus élevées) est pourtant un outil miraculeux: en une heure d'avion et de traitement informatique, on fait le travail d'une décennie sur place. Le site d'Angkor a été ainsi exploré, la jungle étant virtuellement ôtée, en un temps record.
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LIDAR signifie LIght Detection and Ranging (contre RAdio Detection and Ranging pour le fameux RADAR). L'un utilise la lumière, l'autre les ondes radio. On ne s'en sert donc pas de la même manière. Je pense que si l'on peut éliminer virtuellement une forêt à l'aide d'un LIDAR c'est parce qu'elle n'est pas entièrement opaque. En revanche, je suppose que l'on ne peut pas s'en servir pour "sonder" le sol, si c'est ce que tu entendais.

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a écrit : Il ne s'agit pas d'accord politique ni de dénomination, mais de frontières naturelles.
Les Alpes sont un obstacle sérieux, comme l'ont vu Hannibal, François 1er et Napoléon. Napoléon III tenait à Nice et à la Savoie pour que les Italiens n'aient pas pied des deux côtés.
Le Rhin en est un
autre; malgré leur habileté à construire des ponts, les Romains ont eu plus de peine à se maintenir en Germanie qu'en Angleterre actuelle.
La frontière naturelle au nord de la France est bien le Rhin (sans entrer dans des "points de détail", Belgique, Pays-Bas, Luxembourg); une fois la Rhénanie occupée par qui vous savez (j'échappe à la loi de Godwin), c'était fini.
Pour comprendre l'histoire, il faut avoir un atlas sous la main.
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Je suis pas tout à fait d'accord. De un, avant les romains le Rhin n'est pas une frontière en soi, il y a des celtes des deux côtés (les "germains" sont de la même culture archéologique que les "gaulois"). Idem pour les Alpes, si elles sont difficiles à traverser à pieds, il est hypertexte facile de les contourner par la mer, les romains ayant une flotte bien suffisante pour se passer des routes terrestres si besoin est. Donc non, durant l'antiquité, ce ne sont déjà plus des frontières naturelles, mais bien des frontières politiques.

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a écrit : "Dis, Papa, avec toutes ces tribus, c'est quoi, un Français de souche?" Nos ancêtres sont les Gaulois.

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a écrit : LIDAR signifie LIght Detection and Ranging (contre RAdio Detection and Ranging pour le fameux RADAR). L'un utilise la lumière, l'autre les ondes radio. On ne s'en sert donc pas de la même manière. Je pense que si l'on peut éliminer virtuellement une forêt à l'aide d'un LIDAR c'est parce qu'elle n'est pas entièrement opaque. En revanche, je suppose que l'on ne peut pas s'en servir pour "sonder" le sol, si c'est ce que tu entendais. Afficher tout Je m'étais bien gardé de dire "lumière", pour ne pas me perdre en explications, car le LIDAR travaille à la fois dans le spectre visible, l'IR, et l'UV.
Si, il faut avoir vu ce qu'ont fait des équipes américano-britanniques à Angkor: après traitement d'images, la jungle est comme rasée (pas opaque? eh bien, la machette y est plus utile que la crème solaire!), et l'on voit, après traitement d'images, des fondations à quelques mètres de profondeur.

a écrit : Je suis pas tout à fait d'accord. De un, avant les romains le Rhin n'est pas une frontière en soi, il y a des celtes des deux côtés (les "germains" sont de la même culture archéologique que les "gaulois"). Idem pour les Alpes, si elles sont difficiles à traverser à pieds, il est hypertexte facile de les contourner par la mer, les romains ayant une flotte bien suffisante pour se passer des routes terrestres si besoin est. Donc non, durant l'antiquité, ce ne sont déjà plus des frontières naturelles, mais bien des frontières politiques. Afficher tout Les Romains étaient habitués à une mer sans marée et généralement calme, aux îles bien connues. Faire le tour par la mer du Nord inconnue, il ne fallait pas y penser, ce n'est pas hypertexte (bon, je plaisante) facile.
Il n'y a qu'à lire les textes, c'est on ne peut plus clair: ils construisaient des ponts provoires, même sur le Rhin, pour faire passer des légions.

a écrit : Je m'étais bien gardé de dire "lumière", pour ne pas me perdre en explications, car le LIDAR travaille à la fois dans le spectre visible, l'IR, et l'UV.
Si, il faut avoir vu ce qu'ont fait des équipes américano-britanniques à Angkor: après traitement d'images, la jungle est comm
e rasée (pas opaque? eh bien, la machette y est plus utile que la crème solaire!), et l'on voit, après traitement d'images, des fondations à quelques mètres de profondeur. Afficher tout
Mea Culpa alors, je vais jeter un œil là dessus.

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a écrit : Mea Culpa alors, je vais jeter un œil là dessus. Ne va pas être facile, cela ne semble pas encore sur Wikipedia (après très brève recherche), et trop récent (2-3 ans). Les équipes ne cherchaient pas à en savoir plus sur les temples, mais se demandaient quelles villes il y avait eu autour, et là, elles ont été comblées grâce au LIDAR. À la même époque (vers XIIème CE), les villes occidentales étaient des bourgades en comparaison.

a écrit : Ne va pas être facile, cela ne semble pas encore sur Wikipedia (après très brève recherche), et trop récent (2-3 ans). Les équipes ne cherchaient pas à en savoir plus sur les temples, mais se demandaient quelles villes il y avait eu autour, et là, elles ont été comblées grâce au LIDAR. À la même époque (vers XIIème CE), les villes occidentales étaient des bourgades en comparaison. Afficher tout En tapant "LIDAR angkor" j'ai trouvé de nombreux articles sur les découvertes archéologiques que tu évoquais.
Pas d'explication précise du fonctionnement néanmoins...

Mais en effet cette technologie semble vraiment efficace pour de l'archéologie à grande échelle, malgré son coût pour l'instant exorbitant (pour l'opération à Angkor, les chiffres donnés tournent autour de 250000$ pour 20 heures de vol...). On peut en tout cas espérer de nouvelles découvertes du genre dans les années à venir !

Merci d'avoir partagé cette information.

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a écrit : Non, pas vraiment. Les Bretons étaient certes imprégnés de culture celte, mais il s'agissait de réfugiés de la province romaine de l'actuelle Angleterre, venu s'installer en Bretagne lorsque l'Empire romain a abandonné l'Angleterre à son sort. Ce sont des "celto-romains" en quelque sorte. Pas Angleterre, mais Pays de Galles. Bretons et Gallois peuvent se comprendre à peu près entre eux, m'a-t-on dit, mais Irlandais et Écossais parlent une langue trop différente.

a écrit : En tapant "LIDAR angkor" j'ai trouvé de nombreux articles sur les découvertes archéologiques que tu évoquais.
Pas d'explication précise du fonctionnement néanmoins...

Mais en effet cette technologie semble vraiment efficace pour de l'archéologie à grande échelle, malgré son
coût pour l'instant exorbitant (pour l'opération à Angkor, les chiffres donnés tournent autour de 250000$ pour 20 heures de vol...). On peut en tout cas espérer de nouvelles découvertes du genre dans les années à venir !

Merci d'avoir partagé cette information.
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La moins mauvaise référence sur le fonctionnement technique du LIDAR que j'ai trouvée est:
en.wikipedia.org/wiki/Lidar
Au fait, j'ai oublié en disant "américano-britanniques" les chercheurs de Sydney.

a écrit : En tapant "LIDAR angkor" j'ai trouvé de nombreux articles sur les découvertes archéologiques que tu évoquais.
Pas d'explication précise du fonctionnement néanmoins...

Mais en effet cette technologie semble vraiment efficace pour de l'archéologie à grande échelle, malgré son
coût pour l'instant exorbitant (pour l'opération à Angkor, les chiffres donnés tournent autour de 250000$ pour 20 heures de vol...). On peut en tout cas espérer de nouvelles découvertes du genre dans les années à venir !

Merci d'avoir partagé cette information.
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Le principe du LIDAR est assez simple, c'est le traitement des données pour obtenir une image qui est complexe. Le principe est d'envoyer une impulsion lumineuse à l'aide d'un laser et de mesurer le retour de la lumière (la surface "éclairée" par le laser renvoie un peu de lumière) pour connaître la distance. C'est comme quand on mesure la distance entre deux murs à l'aide d'un télémètre laser qu'on peut trouver en magasin de bricolage : il mesure le retour lumineux et affiche la distance sur son écran. Pour faire une carte, on passe avec un hélicoptère à vitesse et altitude constante en balayant de part et d'autre avec un rayon laser et en enregistrant les signaux en retour. Ça ne marche que si on "voit" le sol au moins par quelques trous dans le feuillage. Si la forêt est très, très dense, ça ne marche pas. L'analyse des données donne la distance de réflexion du laser à chaque point de mesure. Le logiciel de traitement d'images va en déduire qu'il y a plusieurs couches : les plus hautes correspondent aux endroits ou le laser a rencontré des feuilles ou des branches, et les plus basses celles ou il a pu éclairer le sol en passant entre les feuilles. En ne conservant que la couche la plus basse, on obtient l'image d'une surface en 3D représentant le sol entraperçu à travers la végétation. A noter : ce sont également des LIDARs qui guident les voitures autonomes : le logiciel de la voiture n'analyse pas l'image d'une caméra comme le font notre oeil et notre cerveau, pour voir les obstacles et déterminer leur distance, mais il reconstitue une image en 3D de ce qu'il y a devant la voiture à l'aide d'un balayage par laser et en analysant le signal en retour.

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Mince ! Si la tribu d'Astérix n'est pas gauloise... Elle est donc ... ?? :O

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Voir également la très bonne vidéo de Nota Bene sur Youtubr qui traite de ce sujet avec pertinence ! :)

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a écrit : Les Romains étaient habitués à une mer sans marée et généralement calme, aux îles bien connues. Faire le tour par la mer du Nord inconnue, il ne fallait pas y penser, ce n'est pas hypertexte (bon, je plaisante) facile.
Il n'y a qu'à lire les textes, c'est on ne peut plus clair: ils construisai
ent des ponts provoires, même sur le Rhin, pour faire passer des légions. Afficher tout
Non cque je veux dire c'est que passer de la Transalpine à la Cisalpine, et l'inverse, c'est pas compliqué. Déjà y il y a des cols praticables (sauf pt en hivers), ou alors la mer.
Deuxième points, c'est que le Rhin n'est pas une frontière avant la conquête. On a des celtes en Gaule comme en germanie, et des passages. Les romains en font une frontières car c'est facile à défendre avant daller plus loin (ou pas) mais c'est tout. La culture archéologique celtes pré-conquète, c'est le Hallstatt... culture issues d'un site autrichien à la base, donc les "gaulois", on en trouve jusque là bas.

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Milles excuses, c'est pas Hallstatt mais La Téne, en Suisse.... Je fatigue je crois. Mais ça n'en reste pas moins pertinent

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