Notre vision du monde est-elle influencée par notre langue ?

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L'hypothèse de Sapir-Whorf est une théorie linguistique voulant que le langage d'une civilisation n'est pas seulement un outil servant à décrire la réalité : il conditionnerait également notre vision du monde et notre manière de penser, donc notre façon de nous comporter. Les défenseurs de cette théorie prennent l'exemple de certaines pathologies du langage, qui sont plus ou moins graves selon la langue du locuteur.


Tous les commentaires (63)

"Le plan de sauvegarde de l'emploi, quelques milliards dilapidés sans contrepartie, offert sur un plateau par un gouvernement socialiste qui imposera une politique libérale à ceux qui l'ont élu, a permis ce CREER OU SAUVEGARDER 300.000 emplois..." ==> mais y'a pas comme une petite différence entre le fait de créer de nouveaux emplois et le fait d'aider (temporairement) à éviter des plans sociaux...
Sérieux ?

Les commentaires me font penser à une anecdote de SCMB sur la phrase en anglais : "Buffalo buffalo Buffalo buffalo buffalo buffallo Buffallo buffalo" qui signifie "Des buffles de Buffalo intimidés par des buffles de Buffalo intimident des buffles de Buffalo"

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a écrit : L'Académie Française est l'ennemi juré des linguistes, pour la simple et bonne raison qu'ils ne servent à rien à part nous pondre des règles d'orthographe ou de grammaire inutiles que personne n'applique. Si on suit leur recommandations à la c**, le mot "chronophage" et "candidater" n'existent pas (à quant bien même ils sont courants et compris de presque tous, ce qui sur le plan LINGUISTIQUE en fait donc des mots à part entière...).

Je me rappelle même d'un académicien il y a quelques années, qui avait dit que nos amis québécois parlaient un français "pittoresque"... Inadmissible ! Ces bons vieux immortels ont tendance à oublier que la francophonie, ce n'est pas que la France ! Ils ont beau avoir une œuvre littéraire derrière eux, ça ne fait certainement pas d'eux de bons linguistes (c'est deux choses différentes).

Pour ce qui est de "à priori", soit on considère que l'expression est devenue "française" auquel cas il faut l'accentuer, soit qu'elle est toujours latine et l'accent n'est pas nécessaire (par contre il faut l'écrire en italique).
www.langue-fr.net/A-priori-a-posteriori-accent-ou-pas-accent

Bref, une langue n'appartient certainement pas à un groupe de quelques vieux croûtons oligarques qui dictent leurs règles (beaucoup de langues n'ont même pas d'institut de réglementation).
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Ahah, j'ai failli mentionner le peu des d'égards qu'a une partie des linguistiques pour l'Académie française, puis je me suis dit que ça ne ferait que relancer le débat !

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a écrit : Même des mots à priori simples restent intraduisibles entre certaines langues.

Un exemple que j'aime bien : les deux verbes "savoir" ou "connaître" en français ou dans les autres langues latines (saber et conocer en espagnol, sapere et conoscere en italien...) qui en anglais se tra
duisent dans les deux cas par "to know". Ça a l'air de rien, mais pourtant il y a bien une légère distinction dans les langues romanes entre ces deux termes (notamment en philosophie) alors que l'anglais ne fait aucune distinction.

- I don't know him (Je ne le CONNAIS pas)
- I don't know where he lives (Je ne SAIS pas où il vit)

Essayez de traduire la phrase suivante en anglais : La connaissance est un ensemble de savoirs. Bon courage !

En anglais et en allemand il n'existe également aucun temps grammatical pour le futur, qui passe par l'utilisation d'un modal ou d'un présent. Dans la phrase "I will eat chocolate", le modal will exprime une action future, quand bien même la phrase est grammaticalement... au présent ! Les langues latines ont quant à elles un futur qui restent un temps grammatical à part entière, même s'il tend à être de moins en moins utilisé, en étant notamment remplacé par un présent de l'indicatif (ex: Demain, je pars en vacances.)

Autre exemple spécifique au Français que j'adore et qui n'est absoluement pas fréquent dans les autres langues indo-européennes, sur les mots ayant les mêmes sons, et notamment les prénoms. Mes amis étrangers se marrent souvent quand je leur dis que mon prénom en français (Emmanuel) se prononce exactement de la même façon pour les garçons que pour les filles. Du coup ils ont tendance à me dire que j'ai le même nom qu'une fille, je leur répond que pourtant l'orthographe est différente et que dans la têtes des francophones le mot est donc différent (pour nos cousins italiens qui prononcent exactement ce qu'ils écrivent, c'est souvent dur à avaler ahahah).

En français on doit donc plus souvent avoir une représentation mentale des mots et de l'orthographe du fait des nombreux homonymes, en particulier lorsque l'on écoute quelqu'un. Sur le plan "cognitif" il y a donc une grande différence entre le français et certaines langues, où les sons sont suffisants à la compréhension. Exemples en français :

- Ils nagent dans des (zoos/os/eaux) profondes.
- Avec l'age, elle a mal aux (zoos/os/eaux).
- Greenpeace est contre les (zoos/os/eaux).

Et que dire du chinois qui n'écrit pas des sons mais des représentations des mots !

Je parle français, anglais, italien et espagnol et suis en train d'apprendre l'allemand. Je pourrais vous écrire pendant des heures toutes les différences qui existent entre ces langues pourtant relativement proches (y compris les langues latines et germaniques entre elles).

Ces petites différences n'ont l'air de rien, mais toutes accumulées entre elles, n'importe quel polyglotte amoureux des langues vous dira que lorsqu'il s'exprime dans une autre langue étrangère, il a l'impression d'être "différent".

Pour ceux qui n'ont pas vu le film Premier Contact (Arrival en anglais) je vous le conseille vivement, c'est un chef-d'œuvre.
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Très intéressant, deux petits remarques :
- un ail, des aulx (zoos, os, eaux)
- nos cousins italiens disent "traduttore traditore", littéralement " traducteur, traître", j'aime bcp ce petit jeu de mots (laid pour gens bêtes) qui signifie qu'on ne peut pas traduire même un mot simple sans risquer de perdre un peu de son sens.

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a écrit : Même des mots à priori simples restent intraduisibles entre certaines langues.

Un exemple que j'aime bien : les deux verbes "savoir" ou "connaître" en français ou dans les autres langues latines (saber et conocer en espagnol, sapere et conoscere en italien...) qui en anglais se tra
duisent dans les deux cas par "to know". Ça a l'air de rien, mais pourtant il y a bien une légère distinction dans les langues romanes entre ces deux termes (notamment en philosophie) alors que l'anglais ne fait aucune distinction.

- I don't know him (Je ne le CONNAIS pas)
- I don't know where he lives (Je ne SAIS pas où il vit)

Essayez de traduire la phrase suivante en anglais : La connaissance est un ensemble de savoirs. Bon courage !

En anglais et en allemand il n'existe également aucun temps grammatical pour le futur, qui passe par l'utilisation d'un modal ou d'un présent. Dans la phrase "I will eat chocolate", le modal will exprime une action future, quand bien même la phrase est grammaticalement... au présent ! Les langues latines ont quant à elles un futur qui restent un temps grammatical à part entière, même s'il tend à être de moins en moins utilisé, en étant notamment remplacé par un présent de l'indicatif (ex: Demain, je pars en vacances.)

Autre exemple spécifique au Français que j'adore et qui n'est absoluement pas fréquent dans les autres langues indo-européennes, sur les mots ayant les mêmes sons, et notamment les prénoms. Mes amis étrangers se marrent souvent quand je leur dis que mon prénom en français (Emmanuel) se prononce exactement de la même façon pour les garçons que pour les filles. Du coup ils ont tendance à me dire que j'ai le même nom qu'une fille, je leur répond que pourtant l'orthographe est différente et que dans la têtes des francophones le mot est donc différent (pour nos cousins italiens qui prononcent exactement ce qu'ils écrivent, c'est souvent dur à avaler ahahah).

En français on doit donc plus souvent avoir une représentation mentale des mots et de l'orthographe du fait des nombreux homonymes, en particulier lorsque l'on écoute quelqu'un. Sur le plan "cognitif" il y a donc une grande différence entre le français et certaines langues, où les sons sont suffisants à la compréhension. Exemples en français :

- Ils nagent dans des (zoos/os/eaux) profondes.
- Avec l'age, elle a mal aux (zoos/os/eaux).
- Greenpeace est contre les (zoos/os/eaux).

Et que dire du chinois qui n'écrit pas des sons mais des représentations des mots !

Je parle français, anglais, italien et espagnol et suis en train d'apprendre l'allemand. Je pourrais vous écrire pendant des heures toutes les différences qui existent entre ces langues pourtant relativement proches (y compris les langues latines et germaniques entre elles).

Ces petites différences n'ont l'air de rien, mais toutes accumulées entre elles, n'importe quel polyglotte amoureux des langues vous dira que lorsqu'il s'exprime dans une autre langue étrangère, il a l'impression d'être "différent".

Pour ceux qui n'ont pas vu le film Premier Contact (Arrival en anglais) je vous le conseille vivement, c'est un chef-d'œuvre.
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Merci mille fois pour ce commentaire super intéressant !

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a écrit : Il existe une multitude de mot étrangers qui sont intraduisible en français:

- "tartle" : verbe écossais désignant l'hésitation devant quelqu'un dont on a oublié le nom.
-"Voorpret" : désigne en hollandais le moment juste avant qu'une situation devienne cool, exci
tante..
"Schadenfreude" : en allemand c'est le fait d'être heureux de voir quelqu'un qu'on n'aime pas être malheureux.
"Gattara" : en italien c'est une vieille femme solitaire qui s'occupe des chats.
"Prezvonat" : en langue tchèque et slovaque, désigne le fait d'appeler sans laisser le temps à l'autre de répondre, afin que celui-ci rappelle et que le premier n'ait pas à dépenser de l'argent.
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Prezvonat en français c'est "bipper"

a écrit : Il existe une société humaine (dont j'ai malheureusement oublié le nom) qui n'a pas le pronom JE dans sa langue. (Ils ont un TU un IL, mais pas de JE)

Imaginez un instant ce que ça implique sur la façon de penser, et sur la structure économique et politique de cette société.
Je ne suis pas sûre de ce que j'avance mais je crois que tu parles du Tamoul (langue parlée dans le Tamil Nadu, région au sud est de l'Inde) où ils ont un pronom je mais l'utilise rarement

a écrit : Même des mots à priori simples restent intraduisibles entre certaines langues.

Un exemple que j'aime bien : les deux verbes "savoir" ou "connaître" en français ou dans les autres langues latines (saber et conocer en espagnol, sapere et conoscere en italien...) qui en anglais se tra
duisent dans les deux cas par "to know". Ça a l'air de rien, mais pourtant il y a bien une légère distinction dans les langues romanes entre ces deux termes (notamment en philosophie) alors que l'anglais ne fait aucune distinction.

- I don't know him (Je ne le CONNAIS pas)
- I don't know where he lives (Je ne SAIS pas où il vit)

Essayez de traduire la phrase suivante en anglais : La connaissance est un ensemble de savoirs. Bon courage !

En anglais et en allemand il n'existe également aucun temps grammatical pour le futur, qui passe par l'utilisation d'un modal ou d'un présent. Dans la phrase "I will eat chocolate", le modal will exprime une action future, quand bien même la phrase est grammaticalement... au présent ! Les langues latines ont quant à elles un futur qui restent un temps grammatical à part entière, même s'il tend à être de moins en moins utilisé, en étant notamment remplacé par un présent de l'indicatif (ex: Demain, je pars en vacances.)

Autre exemple spécifique au Français que j'adore et qui n'est absoluement pas fréquent dans les autres langues indo-européennes, sur les mots ayant les mêmes sons, et notamment les prénoms. Mes amis étrangers se marrent souvent quand je leur dis que mon prénom en français (Emmanuel) se prononce exactement de la même façon pour les garçons que pour les filles. Du coup ils ont tendance à me dire que j'ai le même nom qu'une fille, je leur répond que pourtant l'orthographe est différente et que dans la têtes des francophones le mot est donc différent (pour nos cousins italiens qui prononcent exactement ce qu'ils écrivent, c'est souvent dur à avaler ahahah).

En français on doit donc plus souvent avoir une représentation mentale des mots et de l'orthographe du fait des nombreux homonymes, en particulier lorsque l'on écoute quelqu'un. Sur le plan "cognitif" il y a donc une grande différence entre le français et certaines langues, où les sons sont suffisants à la compréhension. Exemples en français :

- Ils nagent dans des (zoos/os/eaux) profondes.
- Avec l'age, elle a mal aux (zoos/os/eaux).
- Greenpeace est contre les (zoos/os/eaux).

Et que dire du chinois qui n'écrit pas des sons mais des représentations des mots !

Je parle français, anglais, italien et espagnol et suis en train d'apprendre l'allemand. Je pourrais vous écrire pendant des heures toutes les différences qui existent entre ces langues pourtant relativement proches (y compris les langues latines et germaniques entre elles).

Ces petites différences n'ont l'air de rien, mais toutes accumulées entre elles, n'importe quel polyglotte amoureux des langues vous dira que lorsqu'il s'exprime dans une autre langue étrangère, il a l'impression d'être "différent".

Pour ceux qui n'ont pas vu le film Premier Contact (Arrival en anglais) je vous le conseille vivement, c'est un chef-d'œuvre.
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Tu m'a l'air d'être quelqu'un de bien passionné, si seulement j'avais eu des profs de langues étrangères comme toi qui auraient pu m'expliquer ces petites subtilités, et le plaisir qu'on peut avoir à traduire ce qui est difficile à traduire plutôt que de faire répéter par coeur des verbes et des trucs en boucle via des bouquins/cassettes audio et de nous casser les arpions avec les accents à l'oral, peut être... que je parlerai autre chose que le français ^^

En tout cas, ton commentaire montre vraiment ton intérêt pour les langues, et me ferait presque regretter de n'avoir rien fichu à l'école dans ces matières, c'est déjà une victoire :)

a écrit : Il existe une société humaine (dont j'ai malheureusement oublié le nom) qui n'a pas le pronom JE dans sa langue. (Ils ont un TU un IL, mais pas de JE)

Imaginez un instant ce que ça implique sur la façon de penser, et sur la structure économique et politique de cette société.
Une notion affaiblie du "Je"?
L" "autre" seraient donc, si je ne m'abuse, plus important que "moi"? dans cette société?
Une utopie à l'échelle de notre monde, mais si eux ont réussi, pourquoi pas nous!

Ton commentaire m'a aidé à un peu mieux comprendre l'anecdote et j'ai beaucoup de mal à la comprendre, merci beaucoup :)

a écrit : De mon point de vue c'est différent (mais ça peut très bien compléter l'anecdote) : lors de l'invention des mots pour qualifier ce qui nous entourait les hommes ont été conditionnés par leur environnement. Si un phénomène ou quelque autre chose que l'on peut désigner était largement présent, les hommes ont alors remarqué les détails de ceux-ci, et c'était même nécessaire de faire la distinction entre les détails, ils ont alors qualifié les phénomènes ou les objets selon ces détails et avec différents mots.

Mais l'un n'empêche pas l'autre, les mots que nous utilisons nous "façonnent" mais au départ si on les as inventé c'était dû à une nécessité.
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Disons qu'on a inventé des mots pour définir l'environnement qui nous entoure par nécessité avec des mots facilement traduisibles (Un arbre est un arbre pour tout le monde, par exemple) mais que pour se définir entre nous et surtout expliquer à l'autre comment on perçoit sa propre réalité (la taille de l'arbre, sa couleur, la forme de ses feuilles, les fruits qu'il donne), là on en arrive à cette théorie qui, il me semble, est plus que pertinente.

a écrit : L'Académie Française est l'ennemi juré des linguistes, pour la simple et bonne raison qu'ils ne servent à rien à part nous pondre des règles d'orthographe ou de grammaire inutiles que personne n'applique. Si on suit leur recommandations à la c**, le mot "chronophage" et "candidater" n'existent pas (à quant bien même ils sont courants et compris de presque tous, ce qui sur le plan LINGUISTIQUE en fait donc des mots à part entière...).

Je me rappelle même d'un académicien il y a quelques années, qui avait dit que nos amis québécois parlaient un français "pittoresque"... Inadmissible ! Ces bons vieux immortels ont tendance à oublier que la francophonie, ce n'est pas que la France ! Ils ont beau avoir une œuvre littéraire derrière eux, ça ne fait certainement pas d'eux de bons linguistes (c'est deux choses différentes).

Pour ce qui est de "à priori", soit on considère que l'expression est devenue "française" auquel cas il faut l'accentuer, soit qu'elle est toujours latine et l'accent n'est pas nécessaire (par contre il faut l'écrire en italique).
www.langue-fr.net/A-priori-a-posteriori-accent-ou-pas-accent

Bref, une langue n'appartient certainement pas à un groupe de quelques vieux croûtons oligarques qui dictent leurs règles (beaucoup de langues n'ont même pas d'institut de réglementation).
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Boarf (mot qui n'existe pas), les académiciens essaient de faire rentrer la langue française (et les autres... sans dec^^) dans des cases précises, autant essayer de faire rentrer les 50 000 façons de faire une carbonara dans des livres de cuisine (ils essaient aussi d'ailleurs), ils sont pas sortis du sable mais ils sont persuadés de faire avancer le schimilblik... le chemilblique... le shimileblics... MAAAARDE! Comment ca s'écrit déjà? ;)

a écrit : Je connaissais mais je pense que c'est faux personnellement. Si cette théorie a émergé à mon avis c'est parce que de prime abord le commun des mortels se laisse influencer par sa langue et ne pense pas de manière pure. Penser de manière pure, c'est quoi? Explique moi, ça m'intéresse.
Bon je réponds:
Tu sais écrire ici donc tu ne pense pas de manière pure vu que tu utilise une machine et que tu écrit en français! ^^

a écrit : Penser de manière pure, c'est quoi? Explique moi, ça m'intéresse.
Bon je réponds:
Tu sais écrire ici donc tu ne pense pas de manière pure vu que tu utilise une machine et que tu écrit en français! ^^
Oui mais on peut penser tout en sachant que les mots ne retranscrivent pas totalement ce qu'on a pensé. Ça suppose de penser des choses qui ne sont pas forcément exprimables dans notre langue, et d'en avoir conscience. Dans ce cas notre interlocuteur doit le savoir et comprendre la pensée sans s'attarder sur la définition de tel ou tel mot. Je sais que je n'ai pas développé le mot "pur" justement (outre que je suis sur téléphone) je voulais voir si quelqu'un avait l'intuition de ce que je pouvais bien être en train d'exprimer partiellement. Je reste persuadé que cette théorie bien qu'assez maline, est une erreur. Une erreur compréhensible cependant, qui a été de prendre la question dans le mauvais sens.

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a écrit : Ahah, j'ai failli mentionner le peu des d'égards qu'a une partie des linguistiques pour l'Académie française, puis je me suis dit que ça ne ferait que relancer le débat ! L'académie Française pond un dico tous les 50 ans, c'est pas eux qui vont faire évoluer le langage. Tout ce qu'ils font, c'est d'essayer de le comprendre... sans foutre un orteil dans la rue ^^

a écrit : Oui mais on peut penser tout en sachant que les mots ne retranscrivent pas totalement ce qu'on a pensé. Ça suppose de penser des choses qui ne sont pas forcément exprimables dans notre langue, et d'en avoir conscience. Dans ce cas notre interlocuteur doit le savoir et comprendre la pensée sans s'attarder sur la définition de tel ou tel mot. Je sais que je n'ai pas développé le mot "pur" justement (outre que je suis sur téléphone) je voulais voir si quelqu'un avait l'intuition de ce que je pouvais bien être en train d'exprimer partiellement. Je reste persuadé que cette théorie bien qu'assez maline, est une erreur. Une erreur compréhensible cependant, qui a été de prendre la question dans le mauvais sens. Afficher tout Pourtant il nous faut bien des mots pour transmettre notre pensée à un semblable, comment pourrions nous faire autrement?
C'est évident que les mots ne représenteront jamais fidèlement une pensée et c'est bien le sujet de l'anecdote, si nous regardons tous les deux la même pierre, l'un la trouvera grosse et l'autre petite, l'un la trouvera lourde et l'autre légère, cela dépend de comment chacun interprète la réalité, et les mots finalement ne sont que des dictionnaires entre deux individus qui essaient de se comprendre, d'où l'anecdote.

a écrit : Même des mots à priori simples restent intraduisibles entre certaines langues.

Un exemple que j'aime bien : les deux verbes "savoir" ou "connaître" en français ou dans les autres langues latines (saber et conocer en espagnol, sapere et conoscere en italien...) qui en anglais se tra
duisent dans les deux cas par "to know". Ça a l'air de rien, mais pourtant il y a bien une légère distinction dans les langues romanes entre ces deux termes (notamment en philosophie) alors que l'anglais ne fait aucune distinction.

- I don't know him (Je ne le CONNAIS pas)
- I don't know where he lives (Je ne SAIS pas où il vit)

Essayez de traduire la phrase suivante en anglais : La connaissance est un ensemble de savoirs. Bon courage !

En anglais et en allemand il n'existe également aucun temps grammatical pour le futur, qui passe par l'utilisation d'un modal ou d'un présent. Dans la phrase "I will eat chocolate", le modal will exprime une action future, quand bien même la phrase est grammaticalement... au présent ! Les langues latines ont quant à elles un futur qui restent un temps grammatical à part entière, même s'il tend à être de moins en moins utilisé, en étant notamment remplacé par un présent de l'indicatif (ex: Demain, je pars en vacances.)

Autre exemple spécifique au Français que j'adore et qui n'est absoluement pas fréquent dans les autres langues indo-européennes, sur les mots ayant les mêmes sons, et notamment les prénoms. Mes amis étrangers se marrent souvent quand je leur dis que mon prénom en français (Emmanuel) se prononce exactement de la même façon pour les garçons que pour les filles. Du coup ils ont tendance à me dire que j'ai le même nom qu'une fille, je leur répond que pourtant l'orthographe est différente et que dans la têtes des francophones le mot est donc différent (pour nos cousins italiens qui prononcent exactement ce qu'ils écrivent, c'est souvent dur à avaler ahahah).

En français on doit donc plus souvent avoir une représentation mentale des mots et de l'orthographe du fait des nombreux homonymes, en particulier lorsque l'on écoute quelqu'un. Sur le plan "cognitif" il y a donc une grande différence entre le français et certaines langues, où les sons sont suffisants à la compréhension. Exemples en français :

- Ils nagent dans des (zoos/os/eaux) profondes.
- Avec l'age, elle a mal aux (zoos/os/eaux).
- Greenpeace est contre les (zoos/os/eaux).

Et que dire du chinois qui n'écrit pas des sons mais des représentations des mots !

Je parle français, anglais, italien et espagnol et suis en train d'apprendre l'allemand. Je pourrais vous écrire pendant des heures toutes les différences qui existent entre ces langues pourtant relativement proches (y compris les langues latines et germaniques entre elles).

Ces petites différences n'ont l'air de rien, mais toutes accumulées entre elles, n'importe quel polyglotte amoureux des langues vous dira que lorsqu'il s'exprime dans une autre langue étrangère, il a l'impression d'être "différent".

Pour ceux qui n'ont pas vu le film Premier Contact (Arrival en anglais) je vous le conseille vivement, c'est un chef-d'œuvre.
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moi en francais: je suis tout a fait d'accord
moi en anglais: fuck yeah! you're damn right.

a écrit : Même des mots à priori simples restent intraduisibles entre certaines langues.

Un exemple que j'aime bien : les deux verbes "savoir" ou "connaître" en français ou dans les autres langues latines (saber et conocer en espagnol, sapere et conoscere en italien...) qui en anglais se tra
duisent dans les deux cas par "to know". Ça a l'air de rien, mais pourtant il y a bien une légère distinction dans les langues romanes entre ces deux termes (notamment en philosophie) alors que l'anglais ne fait aucune distinction.

- I don't know him (Je ne le CONNAIS pas)
- I don't know where he lives (Je ne SAIS pas où il vit)

Essayez de traduire la phrase suivante en anglais : La connaissance est un ensemble de savoirs. Bon courage !

En anglais et en allemand il n'existe également aucun temps grammatical pour le futur, qui passe par l'utilisation d'un modal ou d'un présent. Dans la phrase "I will eat chocolate", le modal will exprime une action future, quand bien même la phrase est grammaticalement... au présent ! Les langues latines ont quant à elles un futur qui restent un temps grammatical à part entière, même s'il tend à être de moins en moins utilisé, en étant notamment remplacé par un présent de l'indicatif (ex: Demain, je pars en vacances.)

Autre exemple spécifique au Français que j'adore et qui n'est absoluement pas fréquent dans les autres langues indo-européennes, sur les mots ayant les mêmes sons, et notamment les prénoms. Mes amis étrangers se marrent souvent quand je leur dis que mon prénom en français (Emmanuel) se prononce exactement de la même façon pour les garçons que pour les filles. Du coup ils ont tendance à me dire que j'ai le même nom qu'une fille, je leur répond que pourtant l'orthographe est différente et que dans la têtes des francophones le mot est donc différent (pour nos cousins italiens qui prononcent exactement ce qu'ils écrivent, c'est souvent dur à avaler ahahah).

En français on doit donc plus souvent avoir une représentation mentale des mots et de l'orthographe du fait des nombreux homonymes, en particulier lorsque l'on écoute quelqu'un. Sur le plan "cognitif" il y a donc une grande différence entre le français et certaines langues, où les sons sont suffisants à la compréhension. Exemples en français :

- Ils nagent dans des (zoos/os/eaux) profondes.
- Avec l'age, elle a mal aux (zoos/os/eaux).
- Greenpeace est contre les (zoos/os/eaux).

Et que dire du chinois qui n'écrit pas des sons mais des représentations des mots !

Je parle français, anglais, italien et espagnol et suis en train d'apprendre l'allemand. Je pourrais vous écrire pendant des heures toutes les différences qui existent entre ces langues pourtant relativement proches (y compris les langues latines et germaniques entre elles).

Ces petites différences n'ont l'air de rien, mais toutes accumulées entre elles, n'importe quel polyglotte amoureux des langues vous dira que lorsqu'il s'exprime dans une autre langue étrangère, il a l'impression d'être "différent".

Pour ceux qui n'ont pas vu le film Premier Contact (Arrival en anglais) je vous le conseille vivement, c'est un chef-d'œuvre.
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C'était un réel plaisir de vous lire!

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A. E. Van Vogt dit à peu près la même chose dans "Les langues de Pao".

a écrit : Il existe une société humaine (dont j'ai malheureusement oublié le nom) qui n'a pas le pronom JE dans sa langue. (Ils ont un TU un IL, mais pas de JE)

Imaginez un instant ce que ça implique sur la façon de penser, et sur la structure économique et politique de cette société.
Meme si ca existe en japonais, le " je " est souvent éludé, ou on peut aussi parler de soi à la troisieme personne en se nommant par son propre prénom. Et les japonais sont très humble. Est ce une cause ou une consequence?

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a écrit : Même des mots à priori simples restent intraduisibles entre certaines langues.

Un exemple que j'aime bien : les deux verbes "savoir" ou "connaître" en français ou dans les autres langues latines (saber et conocer en espagnol, sapere et conoscere en italien...) qui en anglais se tra
duisent dans les deux cas par "to know". Ça a l'air de rien, mais pourtant il y a bien une légère distinction dans les langues romanes entre ces deux termes (notamment en philosophie) alors que l'anglais ne fait aucune distinction.

- I don't know him (Je ne le CONNAIS pas)
- I don't know where he lives (Je ne SAIS pas où il vit)

Essayez de traduire la phrase suivante en anglais : La connaissance est un ensemble de savoirs. Bon courage !

En anglais et en allemand il n'existe également aucun temps grammatical pour le futur, qui passe par l'utilisation d'un modal ou d'un présent. Dans la phrase "I will eat chocolate", le modal will exprime une action future, quand bien même la phrase est grammaticalement... au présent ! Les langues latines ont quant à elles un futur qui restent un temps grammatical à part entière, même s'il tend à être de moins en moins utilisé, en étant notamment remplacé par un présent de l'indicatif (ex: Demain, je pars en vacances.)

Autre exemple spécifique au Français que j'adore et qui n'est absoluement pas fréquent dans les autres langues indo-européennes, sur les mots ayant les mêmes sons, et notamment les prénoms. Mes amis étrangers se marrent souvent quand je leur dis que mon prénom en français (Emmanuel) se prononce exactement de la même façon pour les garçons que pour les filles. Du coup ils ont tendance à me dire que j'ai le même nom qu'une fille, je leur répond que pourtant l'orthographe est différente et que dans la têtes des francophones le mot est donc différent (pour nos cousins italiens qui prononcent exactement ce qu'ils écrivent, c'est souvent dur à avaler ahahah).

En français on doit donc plus souvent avoir une représentation mentale des mots et de l'orthographe du fait des nombreux homonymes, en particulier lorsque l'on écoute quelqu'un. Sur le plan "cognitif" il y a donc une grande différence entre le français et certaines langues, où les sons sont suffisants à la compréhension. Exemples en français :

- Ils nagent dans des (zoos/os/eaux) profondes.
- Avec l'age, elle a mal aux (zoos/os/eaux).
- Greenpeace est contre les (zoos/os/eaux).

Et que dire du chinois qui n'écrit pas des sons mais des représentations des mots !

Je parle français, anglais, italien et espagnol et suis en train d'apprendre l'allemand. Je pourrais vous écrire pendant des heures toutes les différences qui existent entre ces langues pourtant relativement proches (y compris les langues latines et germaniques entre elles).

Ces petites différences n'ont l'air de rien, mais toutes accumulées entre elles, n'importe quel polyglotte amoureux des langues vous dira que lorsqu'il s'exprime dans une autre langue étrangère, il a l'impression d'être "différent".

Pour ceux qui n'ont pas vu le film Premier Contact (Arrival en anglais) je vous le conseille vivement, c'est un chef-d'œuvre.
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Je me sens débile...

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