La guerre de Sécession a tué plus d'Américains que toutes les autres guerres

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a écrit : Coté équipement et moyen, en effet, c'est l'une des premières guerre "industrielles". Mais ce qui l'a rendu encore plus mortelle, c'est la stratégie, qui n’était pas prête pour ce genre de guerre. Trop de batailles ont des manœuvres se rapprochant des guerres napoléoniennes. Malheureusement, l'élan est bien plus facilement brisé, la cadence de tir et la létalité du feu rendant la charge bien plus suicidaire. L'artillerie avait également fait de grand progrès, ce qui était dévastateur face a des formations compactes. Afficher tout C'est la première guerre où l'infanterie a disposé d'armes automatiques. Auparavant, les manœuvres d'infanterie sur le terrain étaient assez simplistes : la troupe avance par lignes successives, quand l'une avance et défouraille, l'autre s'arrête et recharge, et ce jusqu'au contact physique avec l'ennemi, où on se trucide à l'arme blanche. L'opération est complexe et chronophage, elle ne peut se faire en marchant. Il faut s'arrêter, placer l'amorce, verser la poudre dans le canon, mettre la bourre et le projectile, avant de pouvoir à son tour avancer et tirer. Même l'apparition des munitions préparée à l'avance contenant les différents éléments et emportées dans les cartouchières, bien qu'accélérant la manœuvre, ne change rien fondamentalement au problème. C'est l'équipement de la troupe en armes automatiques pour la première fois dans ce conflit qui va changer la donne.
Au début, plusieurs officiers, dans les deux camps, sont sceptiques. Pour eux, la simplification du chargement des armes ne va qu'entraîner un gaspillage de munitions et une perte de précision des fantassins : quand on doit prendre son temps pour charger son arme, on ajuste sa cible avec plus de soin avant de tirer que si on peut balancer six pruneaux dans la foulée.
Ils ne tarderont pas à voir les avantages de la nouvelle technologie. En premier lieu, elle permet d'utiliser la puissance de feu de tous les fantassins en même temps, et pas successivement. Elle améliore la guerre de mouvement en focalisant l'action du soldat sur son objectif (buter l'ennemi) sans qu'il soit obligé de penser à autre chose (protéger la ligne arrière qui recharge) et en offrant davantage de possibilités de manoeuvre (on est plus obligé de marcher en ligne, mais on peut aussi courrir, sprinter, s'arrêter tout en défouraillant). Et surtout, elle préfigure une tactique qui sera largement utilisée dans la WWI : la guerre de position. L'arme à chargement manuel implique un mouvement successif, puisque lorsque l'ennemi recharge, on en profite pour se repositionner, gagner du terrain ou se replier en ordre. Avec l'arme automatique, il suffit de placer un gars au bon endroit avec un seau de cartouche en lui demandant d'arroser tout ce qui bouge, et il peut tenir des heures. Si on y ajoute un appui d'artillerie, une bonne logistique garantissant un approvisionnent continu en munitions et en bouffe, ça peut durer des semaines, des mois,...

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Une autre nouveauté de ce conflit : la création des premiers camps de prisonniers de guerre. Auparavant, on n'avait pas pour habitude de conserver une grosse quantité d'ennemis capturés lors d'une bataille. Les soldats qui n'avaient pas été trucidés ou blessés pendant les combats étaient désarmés et renvoyés chez eux. Les chefs et leurs officiers étaient échangés ou rendus contre paiement d'une rançon. Au contraire, pendant la guerre de sécession, on construisit au Nord comme au Sud de gigantesques camps où les combattants capturés étaient entassés par milliers, dans des conditions rudimentaires. Les approvisionnements en eau et en nourriture étaient sommaires et insuffisantes, l'hygiène déplorable. De nombreux détenus y sont morts de faim, de soif, de gangrène, de typhus, de dysenterie, etc. Toutes les personnes qui ont eu l'occasion de visiter ces camps ont témoigné pour affirmer que les conditions de détentions étaient abjectes, inhumaines et dégradantes. L'un des pires fut le camp CS d'Andersonville, qui a été dénoncé à l'époque dans la presse et dans la littérature, mais les camps US n'étaient pas en reste...
Le sort réservé aux détenus dans ces établissements a largement contribué à l'élaboration de la législation internationale sur les prisonniers de guerre. Cela n'a pas empêché les Britanniques, un demi-siècle plus tard, de s'en inspirer pour créer les premiers camps de concentration de civils pendant la Guerre des Boers, qui seront les ancêtres directs de ceux du IIIème Reich...

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a écrit : C'est la première guerre où l'infanterie a disposé d'armes automatiques. Auparavant, les manœuvres d'infanterie sur le terrain étaient assez simplistes : la troupe avance par lignes successives, quand l'une avance et défouraille, l'autre s'arrête et recharge, et ce jusqu'au contact physique avec l'ennemi, où on se trucide à l'arme blanche. L'opération est complexe et chronophage, elle ne peut se faire en marchant. Il faut s'arrêter, placer l'amorce, verser la poudre dans le canon, mettre la bourre et le projectile, avant de pouvoir à son tour avancer et tirer. Même l'apparition des munitions préparée à l'avance contenant les différents éléments et emportées dans les cartouchières, bien qu'accélérant la manœuvre, ne change rien fondamentalement au problème. C'est l'équipement de la troupe en armes automatiques pour la première fois dans ce conflit qui va changer la donne.
Au début, plusieurs officiers, dans les deux camps, sont sceptiques. Pour eux, la simplification du chargement des armes ne va qu'entraîner un gaspillage de munitions et une perte de précision des fantassins : quand on doit prendre son temps pour charger son arme, on ajuste sa cible avec plus de soin avant de tirer que si on peut balancer six pruneaux dans la foulée.
Ils ne tarderont pas à voir les avantages de la nouvelle technologie. En premier lieu, elle permet d'utiliser la puissance de feu de tous les fantassins en même temps, et pas successivement. Elle améliore la guerre de mouvement en focalisant l'action du soldat sur son objectif (buter l'ennemi) sans qu'il soit obligé de penser à autre chose (protéger la ligne arrière qui recharge) et en offrant davantage de possibilités de manoeuvre (on est plus obligé de marcher en ligne, mais on peut aussi courrir, sprinter, s'arrêter tout en défouraillant). Et surtout, elle préfigure une tactique qui sera largement utilisée dans la WWI : la guerre de position. L'arme à chargement manuel implique un mouvement successif, puisque lorsque l'ennemi recharge, on en profite pour se repositionner, gagner du terrain ou se replier en ordre. Avec l'arme automatique, il suffit de placer un gars au bon endroit avec un seau de cartouche en lui demandant d'arroser tout ce qui bouge, et il peut tenir des heures. Si on y ajoute un appui d'artillerie, une bonne logistique garantissant un approvisionnent continu en munitions et en bouffe, ça peut durer des semaines, des mois,...
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De quelles armes automatiques parlez-vous ? Je me souviens que des mitrailleuses gatling ont été employées dans une certaine mesure mais pas d'équipement individuel.

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a écrit : De quelles armes automatiques parlez-vous ? Je me souviens que des mitrailleuses gatling ont été employées dans une certaine mesure mais pas d'équipement individuel. Non, je ne parle pas bien sûr d'armes automatiques munies d'un chargeur et qui permettent des tirs en rafales mais d'armes à répétition permettant d'éviter les longues opérations de chargement manuel par la gueule, comme le fusil Henry, qui pouvait être préchargé de 16 cartouches, qui étaient insérées dans la chambre par une simple action sur un levier, et les revolvers à double action Colt et Remington, où une pression sur la queue de détente permet de tirer, d'armer le chien et de faire tourner le barillet pour présenter la cartouche suivante devant le percuteur...

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a écrit : Non, je ne parle pas bien sûr d'armes automatiques munies d'un chargeur et qui permettent des tirs en rafales mais d'armes à répétition permettant d'éviter les longues opérations de chargement manuel par la gueule, comme le fusil Henry, qui pouvait être préchargé de 16 cartouches, qui étaient insérées dans la chambre par une simple action sur un levier, et les revolvers à double action Colt et Remington, où une pression sur la queue de détente permet de tirer, d'armer le chien et de faire tourner le barillet pour présenter la cartouche suivante devant le percuteur... Afficher tout Je comprends mieux votre commentaire. Mais on reste sur une faible diffusion à l'échelle des effectifs. Les fusils à poudre resteront beaucoup utilisés. C'est d'ailleurs dans l'armée prussienne que le changement viendra en premier avec le Dreyse. L'armée française utilisera le Chassepot lors de la guerre de 1870.

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80 à 100 millions d'améradiens tués lors de la conquête de l'ouest... c'est le plus important génocide de tous les temps. 700000 colons de moins ce n'est pas grand chose

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a écrit : Je comprends mieux votre commentaire. Mais on reste sur une faible diffusion à l'échelle des effectifs. Les fusils à poudre resteront beaucoup utilisés. C'est d'ailleurs dans l'armée prussienne que le changement viendra en premier avec le Dreyse. L'armée française utilisera le Chassepot lors de la guerre de 1870. Je suis d'accord, le fusil à poudre à chargement manuel par la gueule a été utilisé tout au long du conflit, mais les revolvers 6 coups Colt et Remington ont été utilisés par les cadres des deux armées. Quant aux hommes de troupe, les nordistes ont été équipés du Henry, alors qu'au Sud, il était plutôt utilisé par les éclaireurs et les tireurs embusqués...

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