Un melon comme cadeau de prestige

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Les Japonais ayant pour habitude d'offrir des fruits (très chers, au Japon, même les pommes) en cadeaux, ceux-ci sont rarement consommés par les premiers récipiendaires (la boite au couvercle transparent "tourne"), et arrivent souvent à avoir trois ou quatre bénéficiaires consécutifs. Je connais des gens (des Français expat.) qui n'étaient pas au courant des us et coutumes locaux, et qui ont ouvert la belle boite contenant des fraises blanches : elles étaient toutes moisies par le dessous...

J’ai toujours été fasciné par la culture japonaise.
À première vue, ce n’est “qu’un melon”. Pour nous occidentaux peut être. Mais au Japon, il est cultivé avec un soin obsessionnel : un seul fruit par pied, régulièrement retourné, exposé au soleil de façon symétrique, poli à la main tous les jours, et cultivé en serre chauffée avec contrôle du taux d’humidité. Son réseau de veinures (la “broderie”) doit être parfaitement uniforme : un critère de beauté… et de prix.

Ces melons, souvent de la variété Crown (on le voit sur l’emballage) sont cultivés principalement à Shizuoka, vendus dans des boutiques de luxe ou lors de enchères. Rarement consommés par celui qui les achète : on les offre, pour marquer un évènement important, une promotion, un mariage, une visite protocolaire ou pour exprimer une gratitude. Et effectivement, ces fruits sont tellement chers qu’on se les offre sans jamais les ouvrir soi-même (voir le commentaire précédent).

Les melons brodés incarnent à la perfection la philosophie japonaise de l’excellence artisanale (“shokunin”). À travers un simple fruit, c’est toute une vision du respect, de l’effort et du rituel qui s’exprime.

a écrit : Les Japonais ayant pour habitude d'offrir des fruits (très chers, au Japon, même les pommes) en cadeaux, ceux-ci sont rarement consommés par les premiers récipiendaires (la boite au couvercle transparent "tourne"), et arrivent souvent à avoir trois ou quatre bénéficiaires consécutifs. Je connais des gens (des Français expat.) qui n'étaient pas au courant des us et coutumes locaux, et qui ont ouvert la belle boite contenant des fraises blanches : elles étaient toutes moisies par le dessous... Afficher tout Donc on se donne un mal fou pour faire pousser des produits rares, succulents et admirables mais personne ne les déguste ! J'avoue que ça ressemble à du gâchis non ?


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Les Japonais ayant pour habitude d'offrir des fruits (très chers, au Japon, même les pommes) en cadeaux, ceux-ci sont rarement consommés par les premiers récipiendaires (la boite au couvercle transparent "tourne"), et arrivent souvent à avoir trois ou quatre bénéficiaires consécutifs. Je connais des gens (des Français expat.) qui n'étaient pas au courant des us et coutumes locaux, et qui ont ouvert la belle boite contenant des fraises blanches : elles étaient toutes moisies par le dessous...

J’ai toujours été fasciné par la culture japonaise.
À première vue, ce n’est “qu’un melon”. Pour nous occidentaux peut être. Mais au Japon, il est cultivé avec un soin obsessionnel : un seul fruit par pied, régulièrement retourné, exposé au soleil de façon symétrique, poli à la main tous les jours, et cultivé en serre chauffée avec contrôle du taux d’humidité. Son réseau de veinures (la “broderie”) doit être parfaitement uniforme : un critère de beauté… et de prix.

Ces melons, souvent de la variété Crown (on le voit sur l’emballage) sont cultivés principalement à Shizuoka, vendus dans des boutiques de luxe ou lors de enchères. Rarement consommés par celui qui les achète : on les offre, pour marquer un évènement important, une promotion, un mariage, une visite protocolaire ou pour exprimer une gratitude. Et effectivement, ces fruits sont tellement chers qu’on se les offre sans jamais les ouvrir soi-même (voir le commentaire précédent).

Les melons brodés incarnent à la perfection la philosophie japonaise de l’excellence artisanale (“shokunin”). À travers un simple fruit, c’est toute une vision du respect, de l’effort et du rituel qui s’exprime.

a écrit : Les Japonais ayant pour habitude d'offrir des fruits (très chers, au Japon, même les pommes) en cadeaux, ceux-ci sont rarement consommés par les premiers récipiendaires (la boite au couvercle transparent "tourne"), et arrivent souvent à avoir trois ou quatre bénéficiaires consécutifs. Je connais des gens (des Français expat.) qui n'étaient pas au courant des us et coutumes locaux, et qui ont ouvert la belle boite contenant des fraises blanches : elles étaient toutes moisies par le dessous... Afficher tout Pour info utiliser récipiandaire dans ce sens est incorrect. On parle de destinataire ou de receveur éventuellement. Un récipiandaire est quelqu'un qui est reçu dans un ordre, une société, une académie. Par extension on peut parler de récipiandaire d'une décoration , d'un diplôme ou d'une distinction honorifique, bref de quelque chose de solennelle et officiel, mais pas d'un cadeau ou d'un colis.

a écrit : Les Japonais ayant pour habitude d'offrir des fruits (très chers, au Japon, même les pommes) en cadeaux, ceux-ci sont rarement consommés par les premiers récipiendaires (la boite au couvercle transparent "tourne"), et arrivent souvent à avoir trois ou quatre bénéficiaires consécutifs. Je connais des gens (des Français expat.) qui n'étaient pas au courant des us et coutumes locaux, et qui ont ouvert la belle boite contenant des fraises blanches : elles étaient toutes moisies par le dessous... Afficher tout Donc on se donne un mal fou pour faire pousser des produits rares, succulents et admirables mais personne ne les déguste ! J'avoue que ça ressemble à du gâchis non ?

a écrit : Donc on se donne un mal fou pour faire pousser des produits rares, succulents et admirables mais personne ne les déguste ! J'avoue que ça ressemble à du gâchis non ? Alors anecdote personnel, de passage au Japon j'ai voulu testé un fruit de "luxe" c'était une pomme dont la valeur n'était "que" de 17€. Le fruit était hyper symétrique, brillant et surtout énorme on aurait pu mangé à trois dessus mais gustativement ... pas ouf du tout.

Fascinant en effet cette fascination pour les fruits, effectivement exposés comme des bijoux là-bas. Le problème est que chaque fruit est emballé de plusieurs couches de plastique, comme les biscuits.

a écrit : J’ai toujours été fasciné par la culture japonaise.
À première vue, ce n’est “qu’un melon”. Pour nous occidentaux peut être. Mais au Japon, il est cultivé avec un soin obsessionnel : un seul fruit par pied, régulièrement retourné, exposé au soleil de façon symétrique, poli à la main tous les jours, et cultivé en
serre chauffée avec contrôle du taux d’humidité. Son réseau de veinures (la “broderie”) doit être parfaitement uniforme : un critère de beauté… et de prix.

Ces melons, souvent de la variété Crown (on le voit sur l’emballage) sont cultivés principalement à Shizuoka, vendus dans des boutiques de luxe ou lors de enchères. Rarement consommés par celui qui les achète : on les offre, pour marquer un évènement important, une promotion, un mariage, une visite protocolaire ou pour exprimer une gratitude. Et effectivement, ces fruits sont tellement chers qu’on se les offre sans jamais les ouvrir soi-même (voir le commentaire précédent).

Les melons brodés incarnent à la perfection la philosophie japonaise de l’excellence artisanale (“shokunin”). À travers un simple fruit, c’est toute une vision du respect, de l’effort et du rituel qui s’exprime.
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Pour moi cela n'a rien à voir avec la culture, ce sont juste des "codes".
La cérémonie du thé peut durer jusqu'à 4 heures, et le thé est infecte (en Chine c'est 30min max et cest divin).
D'ailleurs souvent ce qui est admiré comme de la culture japonaise est emprunté à l'étranger, puis complexifié par les japonais pour se l'approprier (riz, thé, bouddhisme, sushi - et oui les sushis c'est 100% chinois)

a écrit : Pour info utiliser récipiandaire dans ce sens est incorrect. On parle de destinataire ou de receveur éventuellement. Un récipiandaire est quelqu'un qui est reçu dans un ordre, une société, une académie. Par extension on peut parler de récipiandaire d'une décoration , d'un diplôme ou d'une distinction honorifique, bref de quelque chose de solennelle et officiel, mais pas d'un cadeau ou d'un colis. Afficher tout Je trouve justement que c’est un terme bien choisi, qui souligne l’importance du cadeau qui pour un français lambda est difficile à imaginer.