La femme qui se souvient de tout

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SCMB
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Rebecca Sharrock est une australienne dotée d'hyperthymésie : elle se souvient précisément de chaque jour qu'elle a vécu depuis le plus jeune âge. Son premier souvenir date de ses 2 semaines et elle est en quelque sorte "incapable" d'oublier. Elle a aussi une mémoire prodigieuse : elle connait par exemple par cœur tous les tomes d'Harry Potter. Ces facultés sont cependant accompagnées de problèmes psychologiques, comme des troubles obsessionnels compulsifs.


Commentaires préférés (3)

Ce doit être horrible de ne RIEN oublier. Je vois bien les aspects pratiques mais au quotidien ça doit être si pesant, quel enfer

C’est fascinant de l’entendre parler de tous ses souvenirs de petite enfance, avant qu’elle ait su parler (on se demande toujours ce que pensent les bébés). On en vient aussi à se demander comment physiquement ces informations si précises (elle peut se souvenir de ce qu’il s’est passé à la date du jour toutes les années précédentes) tiennent dans un seul cerveau; on pourrait aisément penser que l’oubli est une obligation du cerveau pour pouvoir tout stocker. Il semble donc que non. Y a-t-il une limite de capacité ?

a écrit : C’est fascinant de l’entendre parler de tous ses souvenirs de petite enfance, avant qu’elle ait su parler (on se demande toujours ce que pensent les bébés). On en vient aussi à se demander comment physiquement ces informations si précises (elle peut se souvenir de ce qu’il s’est passé à la date du jour toutes les années précédentes) tiennent dans un seul cerveau; on pourrait aisément penser que l’oubli est une obligation du cerveau pour pouvoir tout stocker. Il semble donc que non. Y a-t-il une limite de capacité ? Afficher tout Plusieurs expériences de psychologie ont démontré que l'oubli n'est pas la perte sèche d'une donnée mais la perte d'une faculté d'accès. Raison pour laquelle on réapprend beaucoup plus facilement quelque chose qu'on a déjà appris.

D'ailleurs l'amnésique lui-même n'a pas "perdu" la mémoire. En fait, il ne réussit plus à accéder à certains souvenirs stockés. Skinner, un psychologue américain, l'a démontré. Skinner est le père de la psychologie expérimentale, dite scientifique. Skinner est à Freud, si vous voulez, ce que la science physique est à l'astrologie.

Skinner a donc demandé à gens "normaux" d'apprendre des suites de syllabes sans aucun sens (on apprend, et on retient surtout, plus facilement ce qui a du sens !) et a mesuré la vitesse avec laquelle ces gens mémorisaient. Il les fait revenir quelques jours plus tard. Même expériences, même syllabes à apprendre et résultat: ça va beaucoup plus vite.
Il a ensuite refait cette expérience avec des amnésiques antérogrades, qui ne peuvent plus enregistrer de nouveaux souvenirs.
On répète l'expérience à l'identique. Et quand ils reviennent quelques jours plus tard, ils ne se souviennent même pas avoir déjà fait l’expérience ni même avoir rencontré le Pr. Skinner ! Et le résultat, à votre avis ? Eux aussi vont bien plus vite la 2e fois.

Il faut plutôt considérer notre mémoire comme une immense cave remplie d'objets et plongée dans le noir, où notre conscience serait une lampe-torche.
Quand on ne souvient plus, l'objet n'a pas quitté la cave, c'est juste qu'on ne parvient plus à l'éclairer.


Tous les commentaires (24)

Ce doit être horrible de ne RIEN oublier. Je vois bien les aspects pratiques mais au quotidien ça doit être si pesant, quel enfer

C’est fascinant de l’entendre parler de tous ses souvenirs de petite enfance, avant qu’elle ait su parler (on se demande toujours ce que pensent les bébés). On en vient aussi à se demander comment physiquement ces informations si précises (elle peut se souvenir de ce qu’il s’est passé à la date du jour toutes les années précédentes) tiennent dans un seul cerveau; on pourrait aisément penser que l’oubli est une obligation du cerveau pour pouvoir tout stocker. Il semble donc que non. Y a-t-il une limite de capacité ?

a écrit : C’est fascinant de l’entendre parler de tous ses souvenirs de petite enfance, avant qu’elle ait su parler (on se demande toujours ce que pensent les bébés). On en vient aussi à se demander comment physiquement ces informations si précises (elle peut se souvenir de ce qu’il s’est passé à la date du jour toutes les années précédentes) tiennent dans un seul cerveau; on pourrait aisément penser que l’oubli est une obligation du cerveau pour pouvoir tout stocker. Il semble donc que non. Y a-t-il une limite de capacité ? Afficher tout C'est le mot qui me vient aussi : "fascinant".
D'autant plus que je ne peux pas m'empêcher de lier la mémoire et l'identité. Et je me demande jusqu'où ce lien peut aller avec une mémoire aussi exceptionnelle...

a écrit : C’est fascinant de l’entendre parler de tous ses souvenirs de petite enfance, avant qu’elle ait su parler (on se demande toujours ce que pensent les bébés). On en vient aussi à se demander comment physiquement ces informations si précises (elle peut se souvenir de ce qu’il s’est passé à la date du jour toutes les années précédentes) tiennent dans un seul cerveau; on pourrait aisément penser que l’oubli est une obligation du cerveau pour pouvoir tout stocker. Il semble donc que non. Y a-t-il une limite de capacité ? Afficher tout Ce n'est que mon avis mais je ne pense pas que notre cerveau ait la capacité de se souvenir de tout comme on enregistre une vidéo avec le son sur un DVD au long d'une vie entière, je m'avance peut être, mais on enregistre plutôt des scènes, le cerveau fait le tri dans ce qu'il faudrait garder où pas, ce qui a un minimum d'importance, mais visiblement cette femme a cette capacité ultra développée, mais finalement on l'a tous. (p... qu'es ce que j'ai bouffé hier au ptit dej déjà? ^^)

Effectivement ca doit être l'enfer!

Il y a plein de mémoires différentes, comme ce type autiste qui, après avoir survolé une grande ville une dizaine de minutes, était capable de la dessiner quasi parfaitement mais pas comme une photo aérienne prise à la verticale, mais comme s'il avait pris une photo de l'avion, en perspective quoi...

ça doit être très utile d'avoir enfin le témoignage d'un bébé, de pouvoir mettre des mots sur des émotions vécues avant d'avoir le verbe. est-ce que ce talent est exploité par des spécialistes de la petite enfance.
Le fait qu'elle est des troubles est-il une conséquence de cette mêmoire, par exemple parce que le cerveau n'arrive pas à évacuer les traumas ou à prendre du recul ?
une des sources précise quelle travaille avec des universitaires pour mieux comprendre le fonctionnement de la mémoire et Azheimer. Je ne sais pas ce que cela lui coûte, mais bravo à elle pour tenter d'utiliser son super pouvoir pour améliorer la vie des autres, alors qu'elle est elle même en difficulté. une super héroïne en quelque sorte !

Moi je suis parfois doté d’hypothymésie le Dimanche matin, lorsque le samedi soir était un peu trop arrosé

Pour en revenir à l’anecdote après ce trait d’humour extrêmement fin, il semble évident que notre cerveau fait un tri de nos souvenirs pour privilégier les positifs, ceux qui nous aident à nous construire et nous sentir bien, au détriment des « négatifs » qui sont atténués voir interdits de séjour car trop lourds et impactant.
Pour ma part je suis bien content d’avoir oublié certains moments pas très glorieux…

a écrit : Moi je suis parfois doté d’hypothymésie le Dimanche matin, lorsque le samedi soir était un peu trop arrosé

Pour en revenir à l’anecdote après ce trait d’humour extrêmement fin, il semble évident que notre cerveau fait un tri de nos souvenirs pour privilégier les positifs, ceux qui nous aident à nous cons
truire et nous sentir bien, au détriment des « négatifs » qui sont atténués voir interdits de séjour car trop lourds et impactant.
Pour ma part je suis bien content d’avoir oublié certains moments pas très glorieux…
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Je suis d'accord avec le début de ta phrase "il semble évident que notre cerveau fait un tri de nos souvenirs" mais pas avec la fin, je pense au contraire que le cerveau enregistre les souvenir en rapport avec leur charge émotionnelle (consciemment ou non) qu'ils soient positifs ou négatifs. Une autre manière de mémoriser étant la répétition (apprentissage).

Par contre on peut discuter longtemps sur la fidélité de nos souvenirs et à quel point ils sont bruts ou réinterprétés / extrapolés. Il y aurait des tests intéressant à faire avec cette personne.

a écrit : Moi je suis parfois doté d’hypothymésie le Dimanche matin, lorsque le samedi soir était un peu trop arrosé

Pour en revenir à l’anecdote après ce trait d’humour extrêmement fin, il semble évident que notre cerveau fait un tri de nos souvenirs pour privilégier les positifs, ceux qui nous aident à nous cons
truire et nous sentir bien, au détriment des « négatifs » qui sont atténués voir interdits de séjour car trop lourds et impactant.
Pour ma part je suis bien content d’avoir oublié certains moments pas très glorieux…
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Tu n'oublies pas. Tu as surtout rien enregistré ^^.
secouchermoinsbete.fr/77217-lors-d-un-trou-noir-du-a-l-alcool-le-cerveau-n-enregistre-rien

a écrit : C’est fascinant de l’entendre parler de tous ses souvenirs de petite enfance, avant qu’elle ait su parler (on se demande toujours ce que pensent les bébés). On en vient aussi à se demander comment physiquement ces informations si précises (elle peut se souvenir de ce qu’il s’est passé à la date du jour toutes les années précédentes) tiennent dans un seul cerveau; on pourrait aisément penser que l’oubli est une obligation du cerveau pour pouvoir tout stocker. Il semble donc que non. Y a-t-il une limite de capacité ? Afficher tout Plusieurs expériences de psychologie ont démontré que l'oubli n'est pas la perte sèche d'une donnée mais la perte d'une faculté d'accès. Raison pour laquelle on réapprend beaucoup plus facilement quelque chose qu'on a déjà appris.

D'ailleurs l'amnésique lui-même n'a pas "perdu" la mémoire. En fait, il ne réussit plus à accéder à certains souvenirs stockés. Skinner, un psychologue américain, l'a démontré. Skinner est le père de la psychologie expérimentale, dite scientifique. Skinner est à Freud, si vous voulez, ce que la science physique est à l'astrologie.

Skinner a donc demandé à gens "normaux" d'apprendre des suites de syllabes sans aucun sens (on apprend, et on retient surtout, plus facilement ce qui a du sens !) et a mesuré la vitesse avec laquelle ces gens mémorisaient. Il les fait revenir quelques jours plus tard. Même expériences, même syllabes à apprendre et résultat: ça va beaucoup plus vite.
Il a ensuite refait cette expérience avec des amnésiques antérogrades, qui ne peuvent plus enregistrer de nouveaux souvenirs.
On répète l'expérience à l'identique. Et quand ils reviennent quelques jours plus tard, ils ne se souviennent même pas avoir déjà fait l’expérience ni même avoir rencontré le Pr. Skinner ! Et le résultat, à votre avis ? Eux aussi vont bien plus vite la 2e fois.

Il faut plutôt considérer notre mémoire comme une immense cave remplie d'objets et plongée dans le noir, où notre conscience serait une lampe-torche.
Quand on ne souvient plus, l'objet n'a pas quitté la cave, c'est juste qu'on ne parvient plus à l'éclairer.

a écrit : Plusieurs expériences de psychologie ont démontré que l'oubli n'est pas la perte sèche d'une donnée mais la perte d'une faculté d'accès. Raison pour laquelle on réapprend beaucoup plus facilement quelque chose qu'on a déjà appris.

D'ailleurs l'amnésique lui-même n&#
039;a pas "perdu" la mémoire. En fait, il ne réussit plus à accéder à certains souvenirs stockés. Skinner, un psychologue américain, l'a démontré. Skinner est le père de la psychologie expérimentale, dite scientifique. Skinner est à Freud, si vous voulez, ce que la science physique est à l'astrologie.

Skinner a donc demandé à gens "normaux" d'apprendre des suites de syllabes sans aucun sens (on apprend, et on retient surtout, plus facilement ce qui a du sens !) et a mesuré la vitesse avec laquelle ces gens mémorisaient. Il les fait revenir quelques jours plus tard. Même expériences, même syllabes à apprendre et résultat: ça va beaucoup plus vite.
Il a ensuite refait cette expérience avec des amnésiques antérogrades, qui ne peuvent plus enregistrer de nouveaux souvenirs.
On répète l'expérience à l'identique. Et quand ils reviennent quelques jours plus tard, ils ne se souviennent même pas avoir déjà fait l’expérience ni même avoir rencontré le Pr. Skinner ! Et le résultat, à votre avis ? Eux aussi vont bien plus vite la 2e fois.

Il faut plutôt considérer notre mémoire comme une immense cave remplie d'objets et plongée dans le noir, où notre conscience serait une lampe-torche.
Quand on ne souvient plus, l'objet n'a pas quitté la cave, c'est juste qu'on ne parvient plus à l'éclairer.
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Exactement comme en informatique où la suppression ne fait que supprimer la clé d'accès. Le seul moyen d'effacer un fichier, c'est de réécrire par dessus.

Un grand merci pour cet info ! Je suis dans le même cas (avec moins de faculté de mémoire, je précise). C'est très handicapant. On se souvient de tout et donc d'éléments paralysants.

a écrit : Ce n'est que mon avis mais je ne pense pas que notre cerveau ait la capacité de se souvenir de tout comme on enregistre une vidéo avec le son sur un DVD au long d'une vie entière, je m'avance peut être, mais on enregistre plutôt des scènes, le cerveau fait le tri dans ce qu'il faudrait garder où pas, ce qui a un minimum d'importance, mais visiblement cette femme a cette capacité ultra développée, mais finalement on l'a tous. (p... qu'es ce que j'ai bouffé hier au ptit dej déjà? ^^)

Effectivement ca doit être l'enfer!

Il y a plein de mémoires différentes, comme ce type autiste qui, après avoir survolé une grande ville une dizaine de minutes, était capable de la dessiner quasi parfaitement mais pas comme une photo aérienne prise à la verticale, mais comme s'il avait pris une photo de l'avion, en perspective quoi...
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Mais ne serait-ce pas la fait de pouvoir oublier certaines choses et en garder d'autres qui est une capacité du cerveau, peut être qu'elle n'a justement pas cette capacité. Elle est handicapé de ce point de vue.

Ce que je veux dire c'est que ça serait un peu comme une personne qui pourrait manger tout sans avoir de sentiments de satiété, c'est extraordinaire mais la capacité d'avoir un signal qui nous dit qu'on ne doit plus manger est bien plus intéressant d'un point de vue évolutif et vital.

a écrit : Mais ne serait-ce pas la fait de pouvoir oublier certaines choses et en garder d'autres qui est une capacité du cerveau, peut être qu'elle n'a justement pas cette capacité. Elle est handicapé de ce point de vue.

Ce que je veux dire c'est que ça serait un peu comme une personne qui pourr
ait manger tout sans avoir de sentiments de satiété, c'est extraordinaire mais la capacité d'avoir un signal qui nous dit qu'on ne doit plus manger est bien plus intéressant d'un point de vue évolutif et vital. Afficher tout
Il y a aussi ceux qui ne ressentent JAMAIS la douleur. Au début, sur le papier, on a l'impression que c'est trop chouette, mais en fait pas du tout !

a écrit : Il y a aussi ceux qui ne ressentent JAMAIS la douleur. Au début, sur le papier, on a l'impression que c'est trop chouette, mais en fait pas du tout ! Exactement, pour preuve lorsque je donne cours à des enfants pour parler des effets de la lèpres (dans le cadre d'actions de solidarité), au moment où j'en viens à l'insensibilité, ils sont tous waouh trop cool, on a jamais mal!
La réalité est clairement moins envieuse.

Cette anecdote me fait penser à l'épisode 12 de la saison 7 de Dr. House, tant sur le plan de l'hyperthymésie que sur celui des TOC.
Résumé : Lorsqu’une serveuse à la mémoire infaillible souffre de paralysie temporaire, sa soeur ainée lui rend visite à l’hôpital. Cette visite engendre un état de stress important et encore plus de complications médicales. La mémoire performante de la patiente se révèle être au centre de l'intrigue par la suite.

house.hypnoweb.net/dr-house/episode.97.2/S07E12-apprendre-a-oublier-25334.html

a écrit : Je suis d'accord avec le début de ta phrase "il semble évident que notre cerveau fait un tri de nos souvenirs" mais pas avec la fin, je pense au contraire que le cerveau enregistre les souvenir en rapport avec leur charge émotionnelle (consciemment ou non) qu'ils soient positifs ou négatifs. Une autre manière de mémoriser étant la répétition (apprentissage).

Par contre on peut discuter longtemps sur la fidélité de nos souvenirs et à quel point ils sont bruts ou réinterprétés / extrapolés. Il y aurait des tests intéressant à faire avec cette personne.
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je suis plutôt d'accord avec le premier commentaire, les souvenirs traumatisants sont largement masqués par les bons. on se souvient avoir vécu un drame, de l'image (qui perd en fidélité, comme pour les bons souvenirs) mais pas bien des émotions ou des autres sens qui l'accompagnent (contrairement aux bons souvenirs, pour lesquels on se souvient très bien de l'émerveillement, de la bonne surprise), comme si on devenait un spectateur, passif, plutôt qu'actif

a écrit : je suis plutôt d'accord avec le premier commentaire, les souvenirs traumatisants sont largement masqués par les bons. on se souvient avoir vécu un drame, de l'image (qui perd en fidélité, comme pour les bons souvenirs) mais pas bien des émotions ou des autres sens qui l'accompagnent (contrairement aux bons souvenirs, pour lesquels on se souvient très bien de l'émerveillement, de la bonne surprise), comme si on devenait un spectateur, passif, plutôt qu'actif Afficher tout On se rappelle mieux des bons souvenirs effectivement, les autres sont refoulés dans l'inconscient mais n'ont pas disparus, Voir tous les cas clinique où le mal être d'un patient est lié à un traumatisme passé qui ressurgit soudain.