Les baleines voient en noir et blanc

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La plupart des mammifères marins, comme les baleines ou les phoques, ont une vision monochromatique, qui ne comprend pas le bleu. Ils ne possèdent qu'un type de cône photorécepteur correspondant à des longueurs d'onde comprises entre le vert et le rouge, qui sert très peu dans l'eau. Ceci s'explique par le fait qu'ils descendent tous de mammifères terrestres, chez qui la perception du rouge était bien plus utile que le bleu.


Commentaires préférés (3)

a écrit : Que voient-ils à la place du bleu du coup ? Rien.
À titre de comparaison, c'est comme si un extra-terrestre (ou une crevette-mante) se demandait ce que voient les humains à la place des ultra-violets.
Et ils ne "voient" pas vraiment le vert comme du vert ni le rouge comme du rouge, ils voient plutôt le mélange des 2 dont le résultat est un niveau de gris. Sur un logiciel d'imagerie, ça consisterait à supprimer le canal bleu de l'image, puis à convertir le résultat en noir et blanc.

50 millions d'années. C'est le temps qu'il a fallu, pour passer d'un mammifère terrestre ongulé (comme les vaches et les cochons actuels) à ce qu'est la baleine actuelle.

De l'ancêtre commun aux baleines, se trouve également le chevrotain aquatique, vivant actuellement en Afrique Centrale de l'Ouest. Petit de taille, de moeurs nocturnes, il a les pattes palmées, lui permettant de nager efficacement. Il fait usage de cette faculté pour trouver refuge dans l'eau en cas de danger, ainsi que pour trouver sa nourriture, car il est partiellement piscivore.
fr.m.wikipedia.org/wiki/Chevrotain_aquatique

Il y a 47 millions d'années, l'ancêtre de la baleine et du chevrotain aquatique, devient un animal aquatique à quatre pattes, pouvant tout autant vivre sur terre comme dans l'eau, douce et salée.

Il y a 34 millions d'années, il s'agit déjà d'une petite baleine à dents, adaptée au milieu marin, et qui n'a pas encore la faculté d'écholocalisation. Ses pattes se transforment pour devenir la queue et les nageoires.
Par ailleurs, l'augmentation des espèces de proies marines (mollusques, crustacés) conduit également à une spécification de certaines baleines, allant vers la diversité d'espèces actuelles de cétacés.

Il y a tout juste 4,5 millions d'années, certaines espèces de baleines commencent à prendre du poids. Les conditions climatiques conduisent à l'explosion saisonnière du krill. Les baleines doivent devenir migrantes entre les deux hémisphères. L'augmentation de poids leurs permettent d'accumuler plus de graisse, afin de fournir l'énergie nécessaire à ces longs voyages biannuels.

Dans tout ce long processus, les baleines ont perdu certains gènes. Ils n'ont évidemment plus besoin de celui qui produit de la salive, ou encore de l'absorption de Sodium par les reins. Idem, elles ne produisent plus de mélatonine, cette hormone régulant le cycle du sommeil. Entrer dans un cycle profond du sommeil, pourrait être facteur de noyade...
Ont également disparu les gènes relatifs à la coagulation sanguine.

a écrit : Pourquoi y’a pas d’évolution depuis des siècles hors que d’autre mammifères arrive à s’adapter Parce que cette évolution n’est pas nécessaire à leur survie.
Une espèce n’a pas besoin d’être parfaitement adaptée à un environnement, juste suffisamment pour survivre.
C’est le biais classique de l’évolution : la survie dans un milieu n’entraîne pas l’évolution, c’est plutôt l’évolution qui permet la survie dans un milieu. Tant qu’il y a survie, alors l’évolution est moins rapide (mais pas inexistante) car beaucoup de traits, y compris ceux qui ne sont pas nécessaires, carrément inutiles, ou légèrement négatifs (mais pas suffisamment pour entraîner la mort) sont aussi conservés, développés, et transmis à chaque génération


Tous les commentaires (29)

a écrit : Que voient-ils à la place du bleu du coup ? Rien.
À titre de comparaison, c'est comme si un extra-terrestre (ou une crevette-mante) se demandait ce que voient les humains à la place des ultra-violets.
Et ils ne "voient" pas vraiment le vert comme du vert ni le rouge comme du rouge, ils voient plutôt le mélange des 2 dont le résultat est un niveau de gris. Sur un logiciel d'imagerie, ça consisterait à supprimer le canal bleu de l'image, puis à convertir le résultat en noir et blanc.

Pourquoi n'ont-ils pas disparu si ils ne sont pas adaptés à leur milieu?

Je me trompe peut être, mais est ce que cette vision monochromatique ne donnerait pas un certain avantage dans l'eau du fait que les contrastes soient plus forts ?

50 millions d'années. C'est le temps qu'il a fallu, pour passer d'un mammifère terrestre ongulé (comme les vaches et les cochons actuels) à ce qu'est la baleine actuelle.

De l'ancêtre commun aux baleines, se trouve également le chevrotain aquatique, vivant actuellement en Afrique Centrale de l'Ouest. Petit de taille, de moeurs nocturnes, il a les pattes palmées, lui permettant de nager efficacement. Il fait usage de cette faculté pour trouver refuge dans l'eau en cas de danger, ainsi que pour trouver sa nourriture, car il est partiellement piscivore.
fr.m.wikipedia.org/wiki/Chevrotain_aquatique

Il y a 47 millions d'années, l'ancêtre de la baleine et du chevrotain aquatique, devient un animal aquatique à quatre pattes, pouvant tout autant vivre sur terre comme dans l'eau, douce et salée.

Il y a 34 millions d'années, il s'agit déjà d'une petite baleine à dents, adaptée au milieu marin, et qui n'a pas encore la faculté d'écholocalisation. Ses pattes se transforment pour devenir la queue et les nageoires.
Par ailleurs, l'augmentation des espèces de proies marines (mollusques, crustacés) conduit également à une spécification de certaines baleines, allant vers la diversité d'espèces actuelles de cétacés.

Il y a tout juste 4,5 millions d'années, certaines espèces de baleines commencent à prendre du poids. Les conditions climatiques conduisent à l'explosion saisonnière du krill. Les baleines doivent devenir migrantes entre les deux hémisphères. L'augmentation de poids leurs permettent d'accumuler plus de graisse, afin de fournir l'énergie nécessaire à ces longs voyages biannuels.

Dans tout ce long processus, les baleines ont perdu certains gènes. Ils n'ont évidemment plus besoin de celui qui produit de la salive, ou encore de l'absorption de Sodium par les reins. Idem, elles ne produisent plus de mélatonine, cette hormone régulant le cycle du sommeil. Entrer dans un cycle profond du sommeil, pourrait être facteur de noyade...
Ont également disparu les gènes relatifs à la coagulation sanguine.

a écrit : Pourquoi n'ont-ils pas disparu si ils ne sont pas adaptés à leur milieu? Parce qu'ils ne sont pas inadapté. Un trait devenu inutile qui ne présente pas de désavantage ne disparaît pas forcément.

L'eau filtre la lumière, d'abord les rouges qui disparaissent progressivement entre 5 et 15m de profondeur puis les verts jusqu'à environ 50m, ne reste après que le bleu.

On peut donc s'attendre à ce que les mamifaires marins possèdent d'avantage des cônes photo-recepteurs pour capter le bleu.
Sauf que ces cônes sont apparus chez leurs ancêtres terrestres pour qui capter le rouge et le vert était plus intéressant. (Les cônes bleus sont apparus beaucoup plus tard et sont plus rares chez les mamifaires).

La vision monochromatique des mamifaires marins est donc essentiellement achromate en profondeur.

Pourquoi y’a pas d’évolution depuis des siècles hors que d’autre mammifères arrive à s’adapter

a écrit : Pourquoi y’a pas d’évolution depuis des siècles hors que d’autre mammifères arrive à s’adapter Parce que cette évolution n’est pas nécessaire à leur survie.
Une espèce n’a pas besoin d’être parfaitement adaptée à un environnement, juste suffisamment pour survivre.
C’est le biais classique de l’évolution : la survie dans un milieu n’entraîne pas l’évolution, c’est plutôt l’évolution qui permet la survie dans un milieu. Tant qu’il y a survie, alors l’évolution est moins rapide (mais pas inexistante) car beaucoup de traits, y compris ceux qui ne sont pas nécessaires, carrément inutiles, ou légèrement négatifs (mais pas suffisamment pour entraîner la mort) sont aussi conservés, développés, et transmis à chaque génération

Mais alors comment font les baleines bleues pour retrouver leur congénères ? ...

a écrit : Mais alors comment font les baleines bleues pour retrouver leur congénères ? ... Il lui chante une sérénade, accompagné d'un orquestre de Mariachis...

:)

a écrit : Mais alors comment font les baleines bleues pour retrouver leur congénères ? ... Pour retrouver mon chat dans cette ville de merde, je fais des petits sifflements, il les reconnais et sait que c'est moi. Sinon il sort pas de sa planque. Et quand il miaule, je le reconnais même à travers du double vitrage.

Les baleines font pareil mais à des centaines de kilomètres de distance, moi ça marche pas au delà de 20 mètres avec cette saleté de greffier...

a écrit : Pour retrouver mon chat dans cette ville de merde, je fais des petits sifflements, il les reconnais et sait que c'est moi. Sinon il sort pas de sa planque. Et quand il miaule, je le reconnais même à travers du double vitrage.

Les baleines font pareil mais à des centaines de kilomètres de distance, moi
ça marche pas au delà de 20 mètres avec cette saleté de greffier... Afficher tout
Pareil avec mon chat. Il entend les sifflements, les comprend, mais il fait semble de pas entendre !

a écrit : Pareil avec mon chat. Il entend les sifflements, les comprend, mais il fait semble de pas entendre ! Bah hé, s'il veut pas venir...

-Connard de chat! VIENDRE ICI!!!
-Moaaoooow...
C'est pas un clébard!
^^

a écrit : Je me trompe peut être, mais est ce que cette vision monochromatique ne donnerait pas un certain avantage dans l'eau du fait que les contrastes soient plus forts ? C'est une des théories avancée. En l'absence de cône fonctionnels elles voient en dégradé de gris et utilisent principalement les bâtonnets qui gèrent la luminosité et les contrastes. Il y a des chances que ça les aide a percevoir leur environnement en eau profonde.

a écrit : Parce que cette évolution n’est pas nécessaire à leur survie.
Une espèce n’a pas besoin d’être parfaitement adaptée à un environnement, juste suffisamment pour survivre.
C’est le biais classique de l’évolution : la survie dans un milieu n’entraîne pas l’évolution, c’est plutôt l’évolution qui permet la su
rvie dans un milieu. Tant qu’il y a survie, alors l’évolution est moins rapide (mais pas inexistante) car beaucoup de traits, y compris ceux qui ne sont pas nécessaires, carrément inutiles, ou légèrement négatifs (mais pas suffisamment pour entraîner la mort) sont aussi conservés, développés, et transmis à chaque génération Afficher tout
Exactement, cela explique par exemple pourquoi il existe plein de maladies génétiques chez l'Homme, qui pourraient pourtant être un frein à la survie et un désavantage dans l'évolution. Sauf que leur impact étant au final juste une gêne (plus ou moins grave) et n'entraîne pas nécessairement une mort certaine, ces maladies persistent dans le Temps. C'est de plus en plus flagrant avec l'apparition de soins compensant ces maladies. Exemple avant un diabétique avec peu de chance de vivre longtemps, maintenant il peut arriver à vivre à peu près normalement grâce à différentes méthodes de traitement.

a écrit : Exactement, cela explique par exemple pourquoi il existe plein de maladies génétiques chez l'Homme, qui pourraient pourtant être un frein à la survie et un désavantage dans l'évolution. Sauf que leur impact étant au final juste une gêne (plus ou moins grave) et n'entraîne pas nécessairement une mort certaine, ces maladies persistent dans le Temps. C'est de plus en plus flagrant avec l'apparition de soins compensant ces maladies. Exemple avant un diabétique avec peu de chance de vivre longtemps, maintenant il peut arriver à vivre à peu près normalement grâce à différentes méthodes de traitement. Afficher tout Ton commentaire m'a fait penser à la différence entre gène et gêne qui est très bien expliquée dans ce billet de l'académie française :

"On se gardera bien de confondre ces deux homonymes, très éloignés par le sens, mais qui ne diffèrent dans l’écriture que par un accent. Le nom masculin Gène, qui désigne un élément constitutif du chromosome, peut facilement s’employer au pluriel. Le nom féminin Gêne, qui désigne un sentiment de malaise, d’embarras, s’utilise presque exclusivement au singulier.

Étymologiquement, Gène vient d’une racine indo-européenne *gen-, *gon-, *gn qui traduit l’idée de naissance, de procréation : il appartient à une très grande famille dans laquelle on trouve, parmi tant d’autres, des mots formés avec les suffixes -gène et -génie, les noms générateur, général et gonade, les verbes dégénérer et engendrer, les adjectifs génial et généreux, les prénoms Eugène, Noël et René (les deux derniers étant dérivés du verbe latin nascor, « naître », dont la forme ancienne était gnascor) et deux ouvrages fondateurs de notre culture, La Genèse et La Théogonie.

Le terme Gêne, qui au xiiie siècle désignait les tortures infligées pour obtenir des aveux, est lui issu du bas francique *jehhjan, « dire, avouer ». La dureté des supplices était telle que, du xive au xvie siècle, on a dit et écrit gehenne, par rapprochement avec le nom géhenne, qui désigne les châtiments de l’enfer (ce dernier est issu de l’hébreu ge-Hinnom, « vallée de Hinom », vallée au sud de Jérusalem, où des enfants étaient offerts en sacrifice au dieu Moloch)."

www.academie-francaise.fr/gene-et-gene
On remarque ici que l'accent circonflexe remplace l'absence de H.

a écrit : Ton commentaire m'a fait penser à la différence entre gène et gêne qui est très bien expliquée dans ce billet de l'académie française :

"On se gardera bien de confondre ces deux homonymes, très éloignés par le sens, mais qui ne diffèrent dans l’écriture que par un accent. Le nom masculin Gè
ne, qui désigne un élément constitutif du chromosome, peut facilement s’employer au pluriel. Le nom féminin Gêne, qui désigne un sentiment de malaise, d’embarras, s’utilise presque exclusivement au singulier.

Étymologiquement, Gène vient d’une racine indo-européenne *gen-, *gon-, *gn qui traduit l’idée de naissance, de procréation : il appartient à une très grande famille dans laquelle on trouve, parmi tant d’autres, des mots formés avec les suffixes -gène et -génie, les noms générateur, général et gonade, les verbes dégénérer et engendrer, les adjectifs génial et généreux, les prénoms Eugène, Noël et René (les deux derniers étant dérivés du verbe latin nascor, « naître », dont la forme ancienne était gnascor) et deux ouvrages fondateurs de notre culture, La Genèse et La Théogonie.

Le terme Gêne, qui au xiiie siècle désignait les tortures infligées pour obtenir des aveux, est lui issu du bas francique *jehhjan, « dire, avouer ». La dureté des supplices était telle que, du xive au xvie siècle, on a dit et écrit gehenne, par rapprochement avec le nom géhenne, qui désigne les châtiments de l’enfer (ce dernier est issu de l’hébreu ge-Hinnom, « vallée de Hinom », vallée au sud de Jérusalem, où des enfants étaient offerts en sacrifice au dieu Moloch)."

www.academie-francaise.fr/gene-et-gene
On remarque ici que l'accent circonflexe remplace l'absence de H.
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J'en connais des gens qui ont une maladie génétique, ceux qui dormissent à coté du radiateur en cours de francé. Parrait que c'est radioactif. ^^

Merci pour ton commentaire, très précis. :)

a écrit : C'est une des théories avancée. En l'absence de cône fonctionnels elles voient en dégradé de gris et utilisent principalement les bâtonnets qui gèrent la luminosité et les contrastes. Il y a des chances que ça les aide a percevoir leur environnement en eau profonde. On peut aussi se dire que sous l'eau, la vue n'est pas un sens prioritaire et ce n'est pas si grave si la baleine est bigleuse. Et même si sa vue était parfaite, c'est comme dans un semi, on ne voit pas grand chose autour de nous ^^.

a écrit : On peut aussi se dire que sous l'eau, la vue n'est pas un sens prioritaire et ce n'est pas si grave si la baleine est bigleuse. Et même si sa vue était parfaite, c'est comme dans un semi, on ne voit pas grand chose autour de nous ^^. Je pense que ca n'est pas le cas. Il n'y a pas de couleur là où elle évolue, par contre il y a un peu de luminosité. Laisser tomber la capacité de distinguer les couleurs pour optimiser la perception des contrastes semble être une bonne évolution.

a écrit : Je pense que ca n'est pas le cas. Il n'y a pas de couleur là où elle évolue, par contre il y a un peu de luminosité. Laisser tomber la capacité de distinguer les couleurs pour optimiser la perception des contrastes semble être une bonne évolution. Je ne dis pas le contraire. Mais chez les cétacés, de tous les sens, les plus développés sont le toucher (sensation des vibrations du liquide qui atteste des mouvements autour de l'animal) et l'ouïe (sensation des ondes acoustiques sur plusieurs kilomètres).

Concernant la luminosité, dans l'eau clair, à 10m on est déjà à seulement 1,5W/m² (maximum atteint pour le violet/bleu), à 100 mètres, c'est 10 fois moins et on ne voit quasiment rien. A 1000 mètres c'est le noir complet. La baleine vit entre la surface et 100 m de profondeur donc son sens de la vue reste limité.

Bref une baleine aveugle survit correctement. Une baleine sourde meurt rapidement.
baleinesendirect.org/les-baleines-peuvent-elles-etre-aveugles-ou-sourdes/