Kurt Gerstein était l'un des officiers SS chargés de commander le gaz Zyklon B auprès de l'entreprise allemande Degesch. Ayant compris à quoi servaient réellement ces énormes quantités de gaz, il alerta des résistants ainsi que l'église catholique, et demanda à Degesch de retirer un composant irritant qui démultipliait la souffrance des victimes.
Tous les commentaires (65)
Pour la dernière, le contexte de la libération et de la suite ayant été ce qu'il a été, le "nettoyage" n'a pas été d'un meilleur niveau que la guerre... Mais je préfère ceux qui ont fait peu, mais pas assez, que ceux qui n'ont rien fait du tout. Prendre conscience du mal qui est fait et tenter de le combattre de l'intérieur car on sait qu' en partant on se ferait remplacer par quelqu'un de sans doute pire, est un acte des plus courageux qui soit.
Histoire reprise dans le très bon film "Amen." Avec Kassowitz
Bercé d'humiliation, de haine et d'ignorance / Nourri de rêves de revanche / Aurais-je été de ces improbables consciences / Larmes au milieu d'un torrent
(...)
On saura jamais c'qu'on a vraiment dans nos ventres / Caché derrière nos apparences / L'âme d'un brave ou d'un complice ou d'un bourreau ? / Ou le pire ou le plus beau ? / Serions-nous de ceux qui résistent ou bien les moutons d'un troupeau / S'il fallait plus que des mots ?
=> "Né en 17 à Leidenstadt", écrit par Jean-Jacques Goldman, juif né de mère allemande
Ohhhh il est si gentil cet allemand... il aurait bienm meriter la legion d honneur !
Non, je voulais simplement mettre en garde sur une certaine façon de voir les choses, et de les accepter par conséquence... "il a participé au génocide, OK, mais il a amélioré la situation" ; ou encore "s'il ne l'avait pas fait, un autre aurait pris sa place"... Bien sûr, mais ça ne serait pas lui. Ou encore "il était obligé"... Là encore, "non" pour moi,
Alors bien sûr, on peut aussi me rétorquer sur ce site que "tu ne sais pas ce que tu aurais fait dans la même situation"... Certes, j'aurais peut-être été pire que lui ; mais là encore ça démontrerait simplement que j'aurais été un pire salopard que lui.
Et sinon, oui Fritz Haber était juif, converti assez tôt au protestantisme (ce qui ne lui a pas servi à grand chose, ayant été pourchassé à l'arrivée d'Hitler).
C'est d'ailleurs probablement l'une des seules personnes de l'histoire à avoir indirectement sauvé autant de gens (prix Nobel invention du pesticide qui a permis de sauver des millions de personne de la famine) qu'il n'en a tué (père de l'arme chimique, ziklon b, effet nocif des pesticides sur le long terme...)
Essayons de trouver un parallèle : un mec tue une gamine - je dis que c'est un salopard - et tu me dis que j'aurais pu faire pire, en la violant avant par exemple... Est-ce que ça excuse ce qu'a fait le mec ?
Costa Gavras en a fait un film (qui est pas mal) avec Mathieu Kassovitz entre autres: Amen.
J'ai été dérangé sur ce point par ton premier message, mais n'ai pas répondu pour ne pas en rajouter ; cependant vu que tu sembles pleinement assumer, c'est un point qui mérite selon moi d'être évoqué. Ta vision binaire est celle d'un enfant.
Difficile de savoir ce qui a motivé le bonhomme. La sécurité de l'emploi ? Le sentiment d'un devoir à accomplir ? Une enfant en bas âge nécessitant d'importants frais médicaux ? La peur du peloton ? La cruauté ?
On a des éléments de réponse dans l'anecdote : le mot "réellement", peut indiquer qu'il aurait été berné par exemple. Mais aussi, le simple fait de supprimer la phase de torture de l'exécution est "plus humain" que ce que beaucoup ont fait. Oui, il "aurait pu" arrêter, ça aurait peut-être reculé d'une demi-heure la commande suivante ; il a choisi de continuer, avec toute la complexité de ce choix. Et d'assumer en pleine connaissance de cause les morts pendant ce temps, au passage. S'il était là pour lutter contre le massacre, vivre avec ça ça a dû être facile aussi, hein.
Ce qu'il a fait de "positif" est déjà quelque chose. J'ai du mal à parler de "héros", mais ça n'en reste pas moins quelqu'un qui a freiné un peu l'immondice. Après, c'est facile et surtout très peu constructif de discuter après coup les choix, de façon binaire : "faire ça ou ne pas faire ça".
Tiens, tu savais, par exemple, que le "cassage" (si l'on peut dire... là aussi c'est plus compliqué) d'Enigma était resté secret jusque très très tard ? Notamment parce que pour s'en assurer, les Alliés laissaient des attaques se faire. (Source : "Imitation Game", mais aussi les Mémoires de Churchill)
Enfin, attention à une chose : ayant passé l'âge de croire aux monstres, je te rappelle que ce qui s'est passé, absolument tout ce qui s'est passé, a été fait par des êtres humains. Plutôt binaires dans leur vision du monde, d'ailleurs... Et c'est précisément là que ton propos est absolument écoeurant : si ce qui s'est passé est le fruit du travail de "monstres inhumains", alors pas besoin d'en tirer de leçons. Pas de responsabilité à assumer, pour empêcher à tout prix que ça se reproduise.
Problème : en fait, c'étaient des êtres humains, qui ont connu une crise économique, cherché des responsables, trouvé une personnalité "guidante", pour cristalliser leur ressentiment sociétal et en faire une politique.
Spoilers : ça peut arriver n'importe quand.
Donc, dans ce hall d'entrée de temple de la connaissance, il me semblerait pertinent de nuancer un peu.
Je disais justement que beaucoup d'autres commentaires étaient très utopiques, pour se dire "moi j'aurais fait ci"," moi j'aurais fait cà"
Alors qu'en fait, à sa place, à part péter dans son froc en s'arrachant les cheveux sans savoir quoi faire jusqu'à ce que nos couilles reviennent pour prendre une décision (bonne ou mauvaise), ben on en n'a aucune idée...
J'espere ne jamais être confronté à ces choix et remercie ceux qui les ont fait pour moi...