Vous avez déjà emprunté une ligne de désir

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On appelle « ligne de désir » un sentier tracé par l’érosion sous l’effet du passage répété d’hommes ou d’animaux, qui préfèrent cet itinéraire à celui proposé par les parcours aménagés. Très souvent, cette ligne représente un « raccourci », et signale un aménagement urbain inapproprié.


Commentaires préférés (3)

Personnellement, j'appelle ça une « sente » (dérivé de sentier) par abus de langage.
Par chez moi le terme « sente » désigne la plupart du temps les sentes d'animaux, et il n'est utilisé que pour parler de ces chemins en milieu rural / naturel (dans les lieux rarement aménagés), à l'inverse de l'anecdote.
Du coup, je ne savais qu'il y avait un autre nom pour désigner la même chose en milieu urbain JMCMB ;)

C'est un concept super intéressant en urbanisme et on le prend de plus en plus en compte dans nos projets. On tente au maximum de tracer les chemins les plus courts entre deux points éloignés (souvent les diagonales dans une surface d'herbe donnée), on rajoute des arrondies aux intersections car on sait que les gens "coupent" par-ci par-là.

Ce qui est le plus difficile à déterminer finalement, c'est la quantité maximale de personnes qui voudront aller du même point A au même point B (exemple : salle de cours -> restaurant scolaire) et qui iront simplement en ligne droite entre les deux points car c'est la quantité qui fera la ligne de désir non prévue. De la même façon, on sait que dès que l'on met un obstacle (barrières, pot de fleur, banc), on risque la création de lignes de désir non voulues.

Petite réflexion : tous les sentiers, tous les chemins, la majorité des routes (construits sur d'anciens chemins) ont un jour été une ligne de désir.

Les lignes de désir me font passer à cette observation que j'ai pu faire:

Près de chez moi, se trouve un container à carton, comme on en trouve partout, avec deux orifices pour y jeter vos déchets.
Le premier orifice se trouve face à vous. Vous arrivez, vous jetez vos cartons, vous repartez. Le deuxième trou se trouve derrière le container: 2,5 m de détour, 1 seconde de perdu.
Et ben c'est toujours pareil ! Le premier orifice est bouché, il vomit des bouts de carton, les gens forcent comme des malades pour enfoncer leurs déchets alors qu'il n'y a plus de place.
Vous allez derrière, au deuxième trou, et ben y'a toujours encore un peu de place !

Quelle que soit la tâche, les êtres humains en tant que groupe, vont toujours au plus court, au plus simple. Même si, au final, cela leur coûte plus.


Tous les commentaires (27)

Personnellement, j'appelle ça une « sente » (dérivé de sentier) par abus de langage.
Par chez moi le terme « sente » désigne la plupart du temps les sentes d'animaux, et il n'est utilisé que pour parler de ces chemins en milieu rural / naturel (dans les lieux rarement aménagés), à l'inverse de l'anecdote.
Du coup, je ne savais qu'il y avait un autre nom pour désigner la même chose en milieu urbain JMCMB ;)

C'est un concept super intéressant en urbanisme et on le prend de plus en plus en compte dans nos projets. On tente au maximum de tracer les chemins les plus courts entre deux points éloignés (souvent les diagonales dans une surface d'herbe donnée), on rajoute des arrondies aux intersections car on sait que les gens "coupent" par-ci par-là.

Ce qui est le plus difficile à déterminer finalement, c'est la quantité maximale de personnes qui voudront aller du même point A au même point B (exemple : salle de cours -> restaurant scolaire) et qui iront simplement en ligne droite entre les deux points car c'est la quantité qui fera la ligne de désir non prévue. De la même façon, on sait que dès que l'on met un obstacle (barrières, pot de fleur, banc), on risque la création de lignes de désir non voulues.

Petite réflexion : tous les sentiers, tous les chemins, la majorité des routes (construits sur d'anciens chemins) ont un jour été une ligne de désir.

Vous aussi, vous êtes comme moi, si l'herbe est nickel, vous faites le tour pour pas vous sentir malhonnête mais que dès qu'il y a un tracé, vous le prenez sans aucun scrupule :D

Comme un con, moi j'appelais ça un "chemin".

a écrit : Comme un con, moi j'appelais ça un "chemin". D’après Wikipedia : « Un sentier est une voie de communication étroite, moins large qu'un chemin, inaccessible aux véhicules (à la différence des chemins).
Une sente est un petit sentier ».

a écrit : C'est un concept super intéressant en urbanisme et on le prend de plus en plus en compte dans nos projets. On tente au maximum de tracer les chemins les plus courts entre deux points éloignés (souvent les diagonales dans une surface d'herbe donnée), on rajoute des arrondies aux intersections car on sait que les gens "coupent" par-ci par-là.

Ce qui est le plus difficile à déterminer finalement, c'est la quantité maximale de personnes qui voudront aller du même point A au même point B (exemple : salle de cours -> restaurant scolaire) et qui iront simplement en ligne droite entre les deux points car c'est la quantité qui fera la ligne de désir non prévue. De la même façon, on sait que dès que l'on met un obstacle (barrières, pot de fleur, banc), on risque la création de lignes de désir non voulues.

Petite réflexion : tous les sentiers, tous les chemins, la majorité des routes (construits sur d'anciens chemins) ont un jour été une ligne de désir.
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Petit complément à ta réflexion : Quelqu'un parlait plus haut de sente dans le sens des sentes d'animaux. J'avais lu il y a longtemps une étude montrant que les routes d'Amérique du Nord suivait les lignes de migration des tribus amérindiennes qui elles même suivait les lignes de migration des animaux. Cette étude postulait également qu'un nombre très significatifs des routes des autres continents avaient la même origine, mais sans pouvoir le prouver car le système routier de l'ancien monde est bien plus ancien.

Les lignes de désir me font passer à cette observation que j'ai pu faire:

Près de chez moi, se trouve un container à carton, comme on en trouve partout, avec deux orifices pour y jeter vos déchets.
Le premier orifice se trouve face à vous. Vous arrivez, vous jetez vos cartons, vous repartez. Le deuxième trou se trouve derrière le container: 2,5 m de détour, 1 seconde de perdu.
Et ben c'est toujours pareil ! Le premier orifice est bouché, il vomit des bouts de carton, les gens forcent comme des malades pour enfoncer leurs déchets alors qu'il n'y a plus de place.
Vous allez derrière, au deuxième trou, et ben y'a toujours encore un peu de place !

Quelle que soit la tâche, les êtres humains en tant que groupe, vont toujours au plus court, au plus simple. Même si, au final, cela leur coûte plus.

Le même phénomène existe malheureusement aussi en ville où pendant une dizaine d'années les gens "coupaient" à travers notre résidence, pourtant propriété privée, et ce même après la construction d'un muret et la pose de barrières.
Mieux, même google proposait cet "itinéraire"...
Jusqu'à surprendre des gens en train de casser notre clôture pour passer, avec pour seule réponse:
"On veut juste passer..."(?)

Il aura fallu hausser le ton et faire intervenir le voisinage pour faire baisser la fréquentation de cette "ligne de désir", comme cela semble s'appeller.
Mais aujourd'hui encore la pratique perdure.

PS: ici ce n'est pas le terme "Erosion" mais plutôt "dégradation" qui s'applique, mais le résultat est le même...

Pendant longtemps, les etudes préliminaires aux amenagements des carrefours consistaient à jeter du gravier à l'intersection et observer les trajectoires des vehicules qui ecartaient le graviers. Il n'y avait alors plus qu'à suivre la "trace".

a écrit : Petit complément à ta réflexion : Quelqu'un parlait plus haut de sente dans le sens des sentes d'animaux. J'avais lu il y a longtemps une étude montrant que les routes d'Amérique du Nord suivait les lignes de migration des tribus amérindiennes qui elles même suivait les lignes de migration des animaux. Cette étude postulait également qu'un nombre très significatifs des routes des autres continents avaient la même origine, mais sans pouvoir le prouver car le système routier de l'ancien monde est bien plus ancien. Afficher tout Joli complément. Improuvable mais logique ;)

a écrit : images.app.goo.gl/v15ZGVmKCXD6Ccr77

Ohio state University
Ils ont compris et on tout simplement aménagé leur chemin par rapport à ça.
J'en ai entendu parler, très belle adaptation d'un site vert aux piétons je trouve, cela dit, ça a pu être fait que durant un réaménagement complet du parc (à grand frais), ce n'est pas toujours possible.

Le truc, dans les parcs, c'est qu'il est de plus en plus toléré de faire quelques pas pour se poser sur les pelouses, à condition bien sur que les marcheurs respectent les chemins aménagés autant que faire se puisse, sinon les pelouses, elles font pas long feu.

Avant, on construisait les parcs pour qu'ils soient jolis, maintenant on essaie de les faire jolis, et pratique. ;)

Dommage que l'on ne puisse pas charger des photos.
Dans ma gare, il y'a une belle diagonale sur le gazon. Contournement d'un angle droit du chemin bétonné.
Le chemin du désir est en creux de 15 cm.
Bien boueux l'hiver.
La SNCF a refait la gare ce printemps.
L'angle droit persiste.
Ami cheminot lecteur, désolé.^^

a écrit : images.app.goo.gl/v15ZGVmKCXD6Ccr77

Ohio state University
Ils ont compris et on tout simplement aménagé leur chemin par rapport à ça.
Merci pour le lien, j'ai cherché sans succès car j'avais en tête cet exemple. Une ancienne SCMB image peut-être.

A la chasse c’est plutôt le terme "coulée" qui ressort pour un sentier animal, après je sais pas si c’est un terme régional ou autre.

Pour moi la coulée est plutôt du au ruissellement (créant de ci de là des ravins voir même parfois en contrebas des ravines), ceci dit il n'est pas rare de suivre le ruissellement (l'érosion de l'eau à déjà déblayer le passage).
Là les lignes de désirs sont des petits sentiers qui bien souvent les relient, donc je dirait des transversales au dénivelé en forêt.
La définition correspond à ce que l'on nomme à l'armée (et peut-être aussi en course d'orientation civile) un azimut brutal

a écrit : Personnellement, j'appelle ça une « sente » (dérivé de sentier) par abus de langage.
Par chez moi le terme « sente » désigne la plupart du temps les sentes d'animaux, et il n'est utilisé que pour parler de ces chemins en milieu rural / naturel (dans les lieux rarement aménagés), à l'inverse d
e l'anecdote.
Du coup, je ne savais qu'il y avait un autre nom pour désigner la même chose en milieu urbain JMCMB ;)
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Je comprends que les termes sente et ligne de désir désignent souvent la même chose, pour autant la ligne de désir ajoute l'origine du tracé. Par exemple un chien ou un lion enfermé feront le tour de l'enclos, créant une sente, mais qui n'est pas une ligne de désir, si celle ci se définit par un trajet "direct", un raccourci. Idem pour un tracé de chat, avec ses détours prudents et ses obstacles volontaires.
Cela dit je peux me tromper.

Cette étude serait intéressante au bois de Boulogne..

Les voies romaine sont donc des lignes de désir