Toutes les clémentines du monde viennent du même arbre

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La clémentine est une variété d'agrumes sans aucun pépin : si des pépins apparaissent, c'est parce que la fleur à été fécondée par le pollen d'un autre agrume. Tous les clémentiniers ont ainsi été obtenus par greffage à partir d'un seul arbre originel, apparu en Algérie dans le jardin dont s'occupait le moine frère Clément qui l'a remarqué et lui a donné son nom.

Il est le résultat de l'hybridation naturelle entre un mandarinier et un oranger (un oranger qui donnait des oranges douces et non des oranges amères comme on l'a longtemps cru avant que des études génétiques identifient formellement ses deux parents) mais ces hybridations (par échange de pollen) donnent des résultats tellement variables qu'on aurait très peu de chances de pouvoir en obtenir un autre, et comme sa particularité est de ne pas avoir de pépins, on ne peut le reproduire que par greffage (ou d'autres techniques similaires) à partir de l'arbre de départ. Si des pépins apparaissent c'est forcément à cause d'une hybridation et on obtiendrait forcément un arbre donnant des fruits différents, en plantant ses pépins. Les grands vergers de clémentiniers qui ne risquent pas d'être polinisés par d autres agrumes donnent forcément des fruits sans pépins. Les différences qu'on peut observer entre des clémentines peuvent être dues à des variétés légèrement différentes dues à des mutations naturelles mais également tout simplement au climat qui a une grande influence sur le fruit !


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a écrit : Je me suis peut-être un peu mal exprimé : il ne faut pas forcément aller chercher une branche directement sur l'arbre de départ à chaque fois, mais on peut quand même dire que les branches qu'on utilise pour la greffe sont issues (indirectement) de l'arbre de départ puisqu'elles on poussé à partir d'une branche prise sur un arbre qui avait lui même poussé à partir d'une branche prise sur un arbre (...) qui avait lui-même poussé à partir d'une branche prise sur le seul et unique clémentinier dont sont issus tous les autres. Il n'y a pas limite à cette méthode car, même si l'arbre dépérit avec le temps, ce n'est pas à cause des cellules car les cellules végétales ne vieillissent pas (contrairement aux nôtres). En revanche les racines ne sont pas de l'arbre d'origine : on peut greffer la branche d'un agrume sur un autre agrume (et ça ne change rien pour les fruits), et, en général, on utilise le dragonnier qui est un agrume dont les fruits ne sont pas bons mais qui a de bonnes racines. Afficher tout Comment est-ce qu’on greffe sur la racine d’un autre arbre ? Et merci pour l’anecdote

a écrit : Comment est-ce qu’on greffe sur la racine d’un autre arbre ? Et merci pour l’anecdote Je ne suis pas un spécialiste mais je peux quand même donner un début de réponse : il n'y a pas que la racine, il y a aussi le bas du tronc qui appartient au porte-greffe. On voit bien la cicatrice de la greffe sur le tronc des arbres greffés, et il faut d'ailleurs couper systématiquement les branches qui apparaitraient sur le porte-greffe, c'est-à-dire plus bas que la cicatrice, car elles porteraient les fruits de l'espèce du porte-greffe et pas ceux que l'on souhaite ! Alors pour obtenir un porte-greffe, j'imagine qu'il y a deux possibilités : soit on plante un pépin de l'espèce souhaitée pour le porte-greffe et on coupe la tête de l'arbre, pour la remplacer par un greffon, quand il commence à pousser, soit on met une branche de l'arbre choisi comme porte-greffe dans l'eau pour qu'elle produise des racines (en ajoutant éventuellement des hormones dans l'eau pour favoriser l'apparition des racines). Peut-être que ces deux méthodes fonctionnement ou que l'une ou l'autre est mieux adaptée à certaines espèces ? Si un spécialiste passe par là il peut préciser un peu mieux comment on obtient le porte-greffe... Et sinon, pour realiser l'opération de greffage, il suffit de couper le porte-greffe d'une part et le greffon d'autre part avec une découpe qui permettra de les assembler (en général on fait une entaille en V pour que ça tienne bien) et on met en contact les deux parties et on attache et on met un peu de mastic autour pour que la blessure ne sèche pas avant d'avoir cicatrisé et l'ensemble cicatrise et poursuit sa croissance...

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a écrit : Le greffage n'apporte pas de "mélange de chromosomes". Il apporte simplement les atouts du porte greffe (résistance au phylloxera dans le cas de la vigne, mais ça peut être meilleure vigueur, meilleure adaptation à un type de sol...) au greffon. Donc tous les greffons ont bien le même bagage génétique... mis à part les éventuelles mutations qu'il a pu y avoir depuis le temps... Afficher tout C'est une sorte de chimère. Le système racinaire de l'un avec la frondaison de l'autre. La greffe fut découverte il y a plusieurs milliers d'années par les chinois. Et elle diffère de la bouture où il y a simplement clonage (organe du donneur comme une branche, plantée directement dans le sol). Cette dernière se base sur la dédifférenciation cellulaire du mérystème (tissu spécialisé dans la croissance) , un mécanisme de reconstruction qu'on retrouve dans certains organes d'animaux.

a écrit : Il me semble que c'est également assez similaire pour la banane.
A ce propos, la banane, telle que nous la connaissons aujourd'hui est en train de s'éteindre progressivement (de type Cavendish), qui a déjà pour sa part, remplacée une autre espèce de banane qui a pratiquement disparu aujourd'hui, la "Gros Michel"
Pour la banane c'est un rejet de la racine mère. Et c'est parfaitement naturel. Alors que la greffe est provoquée par l'homme. Après oui la banane ne fait pas de pépins. Tu soulèves le probleme de la monoculture (toujours la mème espèce). Les espèces sont choisies non pour leurs valeurs nutritives mais pour leurs aspects (valeurs commerciales) et accessoirement leurs goûts. Les pommes, les tomates, le maïs ... en ont fait les frais

a écrit : Dans l'absolu, tous les clémentiniers devraient être des copies conformes de l'arbre originel.
Dans la réalité - tel et comme tu le signales dans ta dernière phrase- des mutations spontanées peuvent se produire sur les greffons, et conférer des nouvelles qualités gustatives ou de culture. Sur ce dern
ier point, l'on peut citer la "clemenrubi", découverte dans un verger de Loriguilla (Valencia), en 1996, et qui est une variété précoce.
D'autres mutations spontanées :
La "clemenules" ( ou "nulesina"), apparue en 1958... Dans la commune de Nules.
La "Marisol", mutation spontanée apparue en 1970, a Betxi ( Castellón de la plana). Cette clémentine est déjà issue d'une autre mutation qui avait donné la variété "oroval"
"Orogrande" apparue a Murcia, en 1970.
Etc...
Il n'y a pas moins de 25 variétés distinctes de clémentiniers inscrites dans le catalogue de clémentines cultivées ici, en Espagne.

Je voulais également dire que, botaniquement, il existe une autre "clémentine" commercialisée, même si elle ne se croise pas souvent sur les étalages, et qui es l'ortanique. Elle peut être commercialisée indistinctement sous le nom de mandarine et de clémentine, selon les magasins. Personnellement, c'est ma préférée.

Une autre précision : la "clemenvilla", même si elle est commercialisée sous le nom de clémentine, ne l'est pas. C'est en réalité un hybride de clémentine et de tangelo... Qui lui même est un hybride de mandarine et de pomelo ou de pamplemousse.

Si les agrumes vous passionnent, et que vous voulez en planter un, je vous recommande vivement de lire un article du Figaro, sur la pépinière RIERA, située à Venelles, près de Aix-en-provence. Cette pépinière propose des variétés d'arbres à agrumes adaptés à tous les climats de France. Eh oui, il existe des cultivars pouvant supporter des températures hivernales descendant jusqu'à -17°C.
Un arbre portant des agrumes, poussant en Alsace ou dans les Vosges, ne passera pas inaperçu dans le voisinage.
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A Menton, chaque année depuis 1875, il y a la fête du citron un carnaval avec des chars, des animaux tout en citron.

a écrit : Je ne suis pas un spécialiste mais je peux quand même donner un début de réponse : il n'y a pas que la racine, il y a aussi le bas du tronc qui appartient au porte-greffe. On voit bien la cicatrice de la greffe sur le tronc des arbres greffés, et il faut d'ailleurs couper systématiquement les branches qui apparaitraient sur le porte-greffe, c'est-à-dire plus bas que la cicatrice, car elles porteraient les fruits de l'espèce du porte-greffe et pas ceux que l'on souhaite ! Alors pour obtenir un porte-greffe, j'imagine qu'il y a deux possibilités : soit on plante un pépin de l'espèce souhaitée pour le porte-greffe et on coupe la tête de l'arbre, pour la remplacer par un greffon, quand il commence à pousser, soit on met une branche de l'arbre choisi comme porte-greffe dans l'eau pour qu'elle produise des racines (en ajoutant éventuellement des hormones dans l'eau pour favoriser l'apparition des racines). Peut-être que ces deux méthodes fonctionnement ou que l'une ou l'autre est mieux adaptée à certaines espèces ? Si un spécialiste passe par là il peut préciser un peu mieux comment on obtient le porte-greffe... Et sinon, pour realiser l'opération de greffage, il suffit de couper le porte-greffe d'une part et le greffon d'autre part avec une découpe qui permettra de les assembler (en général on fait une entaille en V pour que ça tienne bien) et on met en contact les deux parties et on attache et on met un peu de mastic autour pour que la blessure ne sèche pas avant d'avoir cicatrisé et l'ensemble cicatrise et poursuit sa croissance... Afficher tout Merci pour la réponse