L’enfumoir utilisé par les apiculteurs n’a pas une fonction apaisante pour les abeilles. L’idée est de faire croire aux abeilles qu’il y a le feu, et ainsi les pousser à se regrouper autour de la reine, pour préparer un éventuel départ précipité.
Un peu comme pour nous, si notre maison était menacée par le feu, on se précipite pour prendre les choses importantes: les enfants, les papiers etc.. Les abeilles se mettent à collecter du miel, qui est véritablement le seul élément dont elles auront besoin en cas de départ. Pendant ce temps, elles ne s’occupent pas de l’apiculteur qui peut faire son travail plus tranquillement.
Même certains vendeurs d’enfumoirs disent faux en promettant de « calmer » les abeilles.
Tous les commentaires (55)
Y a pas une erreur dans les explications ? Les enfants c est pas trop trop important.
Pour le reste, pour moi c'est du détail. Chacun se raconte l'histoire comme il veut. On n'a pas de certitude sur ces points. Faut juste accepter qu'on est loin avoir compris tous les mécanismes à l'œuvre dans la nature. (Et franchement celui là si on ne comprend jamais c'est pas bien grave)
Fils d'apiculteur, ancien salarié d'un collectif d'apiculteurs et apiculteur moi-même, je me dois de réagir à ce texte erroné et de rétablir la vérité.
1. Les abeilles communiquent par phéromones (= odeur). Une abeille agressée va produire une phéromone d'agressivité qui par contagion va interpeller ses voisines et ainsi de suite jusqu'à la colonie en entier. Avec la fumée, on masque les communications. Avec un bon dosage de la fumée, on parvient à maîtriser la colonie.
2. Lorsqu'il y a menace, les abeilles ne se regroupent pas autour de la reine. Les caractères des reines sont très très différents d'une race à une autre. Cela va du calme absolu pour des Buckfast bien typées à la fuite de la reine à l'extérieure de la ruche pour certaines noires de Pays au calfeutrement dans les coins de la ruche, là il fait le plus sombre.
3.Si l'intervention dure plus de cinq de minutes, les abeilles plonge la tête dans le nectar et se gorge le jabot (=estomac social) de miel, ce qui les engourdi, les alourdi et les rend moins agressives. Malgré ce comportement, aucune colonie ne fuit la ruche à cause d'un enfumage.
4. Les abeilles agressives sont les âgées butineuses. Un temps chaud et ensoleillé en pleine miellée permet de travailler tranquillement car elles bossent à l'extérieure.
5. Trop de fumée n'est pas bon car les abeilles repoussées dégueulent de la ruche, ne s'occupent pas du couvain (œufs, larves), il peut s'échauffer, la colonie est affolée, la reine peut être accidentellement blessée et dans ce cas, la colonie est perdue pour la production le temps que la reine soit changée soit par l'apiculteur, soit pas la colonie elle-même.
6. L'enfumage n'est pas magique : une colonie au caractère agressif, une période de disette, de froid, une miellée qui les rend agressives comme le châtaignier. Ce sont des conditions délicates toujours difficiles à maintenir au calme.
Voilà, en espérant que je serais lu et compris.
Je lis et relis ton commentaire, je pense qu'on peut TOUS aller se coucher moins bêtes sauf toi sur ce sujet. Merci :) J'ai même pas une question à te poser...
Belle application de la règle de Cunningham.
Sérieux, il y en a qui aime brasser de l'air. Après j'ai envi de dire "avec les températures actuelles au moins ça rafraîchit ".
Il y a chez l'abeille des programmes de sélection assez élaborés, notamment pour le caractère VSH (varroa sensitive hygiene) qui cherche à obtenir des abeilles qui se débarrassent naturellement d'un parasite, nommé Varroa destructor, qui est la cause de beaucoup de pertes hivernales (les colonies affaiblies ne passant pas l'hiver).
Cela passe par des observations du comportement des colonies, et par des inséminations de reines avec des mâles sélectionnés - les mâles ou 'faux-bourdons' étant haploïdes, ils héritent tout leurs gènes de leur mère et permettent une bonne transmission des caractères d'intérêt.
Mais à une échelle plus simple, la plupart des apiculteurs sont amenés à multiplier leurs colonies pour compenser les pertes hivernales (cela varie beaucoup, mais cela peut dépasser 30% de pertes certaines années). Et dans ce cas, ils prélèvent des larves pour produire de nouvelles cellules royales à partir de leurs colonies les plus douces (et fortes), car il est toujours plus agréable pour un apiculteur de visiter ses ruches sans se faire agresser ;-)
L'élevage de reines (qui permet soit de remplacer des reines trop âgées, soit de créer de nouvelles colonies) est une partie de l'apiculture, certes technique, mais passionnante.
Merci Abalg et Plasmocyto
En apiculture professionnelle, on passe 1 à 2 journées par semaine à faire de l'élevage et à sélectionner la génétique et les reines. Chaque année, on fait de l'insémination artificielle pour pouvoir créer des reines de pointe qui serviront à renouveler le cheptel. J'ai visité beaucoup d'apiculteurs, les modes de production (bio, conventionnel, traditionnel) et les parcours de miellées (sauvage, culture, de printemps uniquement, sur lavande uniquement, sans transhumance, transhumance avec semi-remorque ...) sont toujours très différents d'une région à une autre et d'une personne à une autre. Ce qui fait la réussite de la production, c'est uniquement la capacité d'élevage et le renouvellement régulier des reines. Pour ça, certains apiculteurs saturent leur coin de ruches à mâles voire louent des îles afin d'être sûr que ce sont bien leurs propres mâles qui feconderont leurs reines vierges vouées à la production.
Les abeilles vivent moins longtemps qu'avant pour des raisons environnementales comme la pollution, les maladies émergentes et les nouveaux prédateurs. Face à ça, la réponse à été de sélectionner la capacité de ponte des reines et à avoir des reines jeunes. Le cheptel est ainsi renouvelé tous les 2 ou 3 ans.
En apiculture professionnelle, on passe 1 à 2 journées par semaine à faire de l'élevage et à sélectionner la génétique et les reines. Chaque année, on fait de l'insémination artificielle pour pouvoir créer des reines de pointe qui serviront à renouveler le cheptel. J'ai visité beaucoup d'apiculteurs, les modes de production (bio, conventionnel, traditionnel) et les parcours de miellées (sauvage, culture, de printemps uniquement, sur lavande uniquement, sans transhumance, transhumance avec semi-remorque ...) sont toujours très différents d'une région à une autre et d'une personne à une autre. Ce qui fait la réussite de la production, c'est uniquement la capacité d'élevage et le renouvellement régulier des reines. Pour ça, certains apiculteurs saturent leur coin de ruches à mâles voire louent des îles afin d'être sûr que ce sont bien leurs propres mâles qui feconderont leurs reines vierges vouées à la production.
Les abeilles vivent moins longtemps qu'avant pour des raisons environnementales comme la pollution, les maladies émergentes et les nouveaux prédateurs. Face à ça, la réponse à été de sélectionner la capacité de ponte des reines et à avoir des reines jeunes. Le cheptel est ainsi renouvelé tous les 2 ou 3 ans.
Je profite de t'avoir sous la main pour poser une question qui me taraude toujours : je suis interpelé quand j'entends qu'on enlève le miel aux abeilles pour les nourrir avec du sirop de sucre. Pourquoi ne pas les nourrir uniquement de miel puisqu'on sait que le miel est plus bénéfique (vitamines, minéraux...) et donc potentiellement, + fortifiant pour les abeilles?
Je suis bien conscient que ma question est celle d'un mec qui n'y connait rien et a une vision simpliste du truc. Mais justement, j'aimerai bien avoir un vrai éclairage la-dessus : est-ce que ça dépend des méthode d'élevage (pro/amateur ? intensif/bio? ) est-ce qu'il y a des "bons" et des "mauvais" sirop de sucre? On utilise le sirop tout le temps ou que pendant le froid hivernal (comme pour le foin des vaches pour reprendre le comparatif ^^) ?
Comme tu dis que tu as eu l'occasion de visiter pas mal d'élevage, je serai content d'avoir ton explication et ton avis la dessus.
Abalg nous explique que la renouvèlement des populations devient un problème prépondérant, chercher des solutions pour rallonger leur durée de vie peut être une piste... Après, je ne suis bien sûr pas le premier à me poser cette question, tout apiculteur a déjà dû se la poser. C'est pourquoi j'aimerai un éclairage "de l'intérieur" de ce qui se pratique et pourquoi.
La sélection de race d'abeille et l'implantation parfois abondante de ces races exotiques ne risque t elle pas d'être au détriment des autres pollinisateurs ?
Loin d'être un reproche ce n'est qu'une simple question.
L'impact est il étudié ?