L'origine du surnom de l'armée française, la "Grande muette", remonte à la Troisième République. Adolphe Thiers, alors président de la République, adopta le 27 juillet 1872 une loi refusant aux militaires le droit de vote. Celui-ci ne leur sera finalement reconnu que le 17 août 1945.
Les militaires ont donc eu le droit de vote en France un an après celui des femmes.
Tous les commentaires (39)
Oui ok
Typique de votre philosophie politique.
Le débat a complètement déraillé. Dans une démocratie, tout le monde a le droit de voter, même les cons. C'est ça la démocratie.
A part les enfants (et finalement on se demande pourquoi parce que contrairement aux idées reçues les enfants sont loin d'etre cons) tout le monde a le droit de donner son avis, point final.
Pour l'anecdote: voir ci-dessus.
L'image du flic qui vote à droite est tenace. C'est vrai qu'il y a aucun coco chez eux, y a même pas de syndic socialiste, c'est vous dire... pff
Merci Gaelig.bzh d'amener un peu de bon sens dans le débat ;)
www.lesechos.fr/13/07/2017/lesechos.fr/030446016214_les-militaires-votent-tres-largement-pour-le-front-national.htm
www.nouvelobs.com/politique/election-presidentielle-2017/20170105.OBS3446/la-moitie-des-policiers-et-militaires-prets-a-voter-marine-le-pen.html
www.slate.fr/story/139493/policiers-militaires-vote-fn
Evidemment que c'est une exagération de dire que tous les militaires votent à droite mais, si "on accorde du crédit" aux chiffres de sondage (à prendre avec des pincettes comme toujours), alors ce qu'il dit est potentiellement "vrai". Cela ne veut pas dire que je suis d'accord avec lui.
De nos jours, les partis politique (de gauche comme de droite) proposent encore des lois pour influencer le résultat des élections mais c'est plus subtil que d'interdire à tout un groupe socio-professionnel de voter. Un de ces subtils moyens est le "redécoupage de la carte électorale", par exemple.
Pendant le Moyen-Âge et pendant l'Ancien Régime, le vote ne veut rien dire en France. Pas plus pour les hommes que les femmes.
Les États Généraux votent l'impôt. En gros, il négocie avec le Roi le taux de pression fiscale qui s'abattra sur le peule (le Tiers-État surtout). Mais rappelons que beaucoup d'impôts sont permanents et donc non soumis au vote. Les États Généraux présentent aussi au Roi ses doléances qu'il a tout le loisir d'ignorer.
Rappelons aussi et surtout que ces États ne sont convoqués que sur décision du Roi, en moyenne tous les 12, 13 ans. C'est pas lourd.
Le Roi, le sénéchaux, les baillis, les intendants...les vrais détenteurs du pouvoir étaient nommés, ou avaient eu leur charge en héritage ou l'avaient achetée.
Dans les états généraux, les femmes nobles ne pouvaient voter que si elles possédaient en leur nom un fief dans la circonscription (le baillis). Cela ne concernait donc que les jeunes héritières (orphelines donc) et non encore mariées, et les veuves. Et de toute façon, elles ne pouvaient assister physiquement aux assemblées, elle devaient être représentées par un mandataire (un homme).
Les rares femmes du clergé électrices, elles, n'étaient admises qu'en tant que représentantes d'un ordre féminin. Les curés (représentants des paroisses) étaient de très loin les plus nombreux et étaient tous des hommes.
S'agissant du Tiers-État, les femmes n'étaient pas exclues mais en pratique il fallut attendre 1789 pour qu'elles y participent réellement, et il s'agissait en majorité de veuves. Pourquoi une femme y participerait-elle alors que son mari représente le foyer ?
D'ailleurs n'oublions pas que cette société là est tout sauf individualiste, ce sont des groupes qui sont représentés et pas des individus, ni même des familles.
Ensuite, le cens électoral n'a absolument aucun rapport avec le fait d'être une femme, un homme ou un enfant. Cela désigne un système où seuls ceux qui paient un impôt (le cens) suffisamment élevé ont le droit de vote.
Enfin la Convention Nationale, s'ouvre en septembre 1792 (et pas juillet 1793).
Vous prenez l'Etat dans sa globalité mais la France de l'époque était décentralisée. Difficile à imaginer de nos jours, cependant les votes locaux sont omniprésents et très importants.
Un édit restreint certes ce droit aux "chefs de famille" par la suite, mais il est vraisemblable qu'un certain nombre de veuves y participe toujours.
Le vote ne veut pas "rien dire". En effet, la monarchie n'est plus élective depuis Philippe Auguste, les votes ne concernent donc pas l'élection du monarque, qui serait (et qui est toujours) de nature à diviser le pays plutôt que de l'unifier. Mais les votes concernent la vie au plus près des habitants.
Il est bon de rappeler aux adeptes du "medieval-bashing" que les femmes sont mieux considérées alors qu'à l'époque contemporaine. Elles occupent parfois des postes importants (Mahaut d'Artois), voire très importants (Anne de Beaujeu, Blanche de Castille), et il est également bon de rappeler que c'est du catholicismisme qu'émane l'évolution de la considération des femmes. En effet, il stipule que l'homme est l'égal de la femme.
Concernant le cens électoral, je me suis effectivement mal exprimé. Il fallait lire : elles ne peuvent s'en acquitter car réputées dépendantes d’autrui.
Enfin, la Convention Nationale s'ouvre effectivement en septembre 1792, et le vote dont je parle et qui confirme la suppression des droits civiques aux femmes date bien de juillet 1793, le 24.