La brutale conquête de l'Amérique du Sud au XVe et XVIe siècle eut une conséquence étonnante : le refroidissement de la Terre, de 0,15 degrés Celsius. En effet, la mort de 90 % de la population précolombienne libéra 56 millions d'hectares de terres agricoles, recolonisées par la végétation tropicale, qui capta du CO2.
Commentaires préférés (3)
On sait ce qu'il nous reste à faire...
Il ne faut pas être aussi catégorique que l'anecdote. Les sources nous le disent, l'origine du "petit âge glaciaire" (PAG) que la planète a connu entre 1350 et 1850 n'est pas dû à cette seule disparition de populations amérindiennes. Entre toutes les probalités, il y a sûrement un "mélange" de tout... Diminution de l'activité solaire, période particulièrement éruptive, baisse du gulf stream, et peut-être encore d'autres phénomènes.
Ce qui m'a interpellé à la lecture de l'anecdote c'est le pourcentage : 90% de toutes les populations amérindiennes décimées... Chiffre incroyable, choquant même.
Cette diminution énorme de la population est due à l'impact terrible de ce que Pierre Chaunu appelle le choc microbien. Les conquistadors européens, lorsqu'ils arrivent en Amérique à la fin du XVe siècle, amènent avec eux de nombreux types de microbes, développés du fait des brassages immenses de population entre les trois continents de l'Ancien Monde (ce qui favorise la mutation et donc l'apparition de nombreuses maladies). Ces conquérants étant tout à fait résistants à ces microbes, ils n'avaient pratiquement pas à en souffrir.
En revanche, les populations amérindiennes descendaient des chasseurs-cueilleurs sibériens ayant migré en Amérique il y a au moins 15.000 ans (la datation exacte fait largement débat, certains donnent des estimations bien plus anciennes) : leurs anticorps étaient donc adaptées à des maladies soit issues du Vieux monde mais il y a plus de 15.000 ans, soit aux maladies nouvelles propres au continent américain.
De plus, le manque d'animaux d'élevage (le lama, surtout, là où les Européens étaient constamment en contact avec bovidés, chevaux...) a limité la création de nouvelles maladies : on que les mutations des maladies sont favorisées par le "saut" des microbes et virus de l'homme à l'animal et réciproquement.
Lorsque les Européens sont arrivés en Amérique, ils ont donc amené avec eux microbes, bacilles et bactéries face auxquelles l'organisme des Amérindiens était totalement naïf : pour la variole ou la rougeole, on parle de plus de 90% de mortalité chez certaines populations...
Couplez cela aux mauvais traitements infligés aux populations amérindiennes par les colonisateurs espagnols, portugais, puis anglais, français et hollandais (malnutrition, manque d'hygiène, travail forcé dans les mines ou les plantations), et vous obtenez cette chute brutale de population. On parle de dizaines de millions de morts. C'est d'ailleurs en partie cette diminution brutale de la main d'oeuvre peu coûteuse disponible sur place qui a poussé les Européens à mettre en place les traites négrières.
Mettons-nous également du point de vue des Amérindiens, au moment de la conquête : vous voyez des milliers (millions, même, chez les Aztèques ou les Incas) de vos compatriotes mourir de maladies terriblement contagieuses et jusque là absolument inconnues, il n'y a que 10% de chances de survie, et là dessus vous êtes attaqués par des conquérants ayant une technologie nettement supérieure et qui, pis que tout, semble parfaitement insensible à l'épidémie qui ravage votre peuple...
Pour illustrer ce choc microbien, une gravure extraite du Codex florentin, un ouvrage réalisé par les franciscains espagnols (en nahuatl, la langue aztèque, avec une traduction en espagnol) et illustré par des artistes aztèques entre 1575 et 1577 :
s3-eu-west-1.amazonaws.com/s3.housseniawriting.com/wp-content/uploads/2019/02/19153429/variole-azteque-4.jpg
Tous les commentaires (77)
On sait ce qu'il nous reste à faire...
Après lecture de la première source je ne voudrais pas que les gens pensent qu'il faille réitérer l'action
Comme quoi les genocides sont en faites écologique ! Humour
Comment a t on pu mesurer ça ?
Il ne faut pas être aussi catégorique que l'anecdote. Les sources nous le disent, l'origine du "petit âge glaciaire" (PAG) que la planète a connu entre 1350 et 1850 n'est pas dû à cette seule disparition de populations amérindiennes. Entre toutes les probalités, il y a sûrement un "mélange" de tout... Diminution de l'activité solaire, période particulièrement éruptive, baisse du gulf stream, et peut-être encore d'autres phénomènes.
Ce qui m'a interpellé à la lecture de l'anecdote c'est le pourcentage : 90% de toutes les populations amérindiennes décimées... Chiffre incroyable, choquant même.
Ou les cons, les racistes et les homophobes. Ça fera plus de monde. Quoi que ce sont souvent les mêmes
Ca serait bien qu’une météorite détruite l’humanité pour permettre à la terre de se reboiser.
Charles C. Mann dans son livre "1491" parle de tous les effets dévastateurs et parfois tristement "salutaires" qu'a eu cette colonisation. Je recommande vivement ce livre pour tous les passionnés d'histoire, désireux de voir l'autre côté de la colonisation des Amériques et la grandeur des civilisations qu'hébergeait ces continents.
MuhUhUhAHaHAa!!! >:]
On peut dire qu'ils les ont ...... refroidit ,
Bad um tss !
Cette diminution énorme de la population est due à l'impact terrible de ce que Pierre Chaunu appelle le choc microbien. Les conquistadors européens, lorsqu'ils arrivent en Amérique à la fin du XVe siècle, amènent avec eux de nombreux types de microbes, développés du fait des brassages immenses de population entre les trois continents de l'Ancien Monde (ce qui favorise la mutation et donc l'apparition de nombreuses maladies). Ces conquérants étant tout à fait résistants à ces microbes, ils n'avaient pratiquement pas à en souffrir.
En revanche, les populations amérindiennes descendaient des chasseurs-cueilleurs sibériens ayant migré en Amérique il y a au moins 15.000 ans (la datation exacte fait largement débat, certains donnent des estimations bien plus anciennes) : leurs anticorps étaient donc adaptées à des maladies soit issues du Vieux monde mais il y a plus de 15.000 ans, soit aux maladies nouvelles propres au continent américain.
De plus, le manque d'animaux d'élevage (le lama, surtout, là où les Européens étaient constamment en contact avec bovidés, chevaux...) a limité la création de nouvelles maladies : on que les mutations des maladies sont favorisées par le "saut" des microbes et virus de l'homme à l'animal et réciproquement.
Lorsque les Européens sont arrivés en Amérique, ils ont donc amené avec eux microbes, bacilles et bactéries face auxquelles l'organisme des Amérindiens était totalement naïf : pour la variole ou la rougeole, on parle de plus de 90% de mortalité chez certaines populations...
Couplez cela aux mauvais traitements infligés aux populations amérindiennes par les colonisateurs espagnols, portugais, puis anglais, français et hollandais (malnutrition, manque d'hygiène, travail forcé dans les mines ou les plantations), et vous obtenez cette chute brutale de population. On parle de dizaines de millions de morts. C'est d'ailleurs en partie cette diminution brutale de la main d'oeuvre peu coûteuse disponible sur place qui a poussé les Européens à mettre en place les traites négrières.
Mettons-nous également du point de vue des Amérindiens, au moment de la conquête : vous voyez des milliers (millions, même, chez les Aztèques ou les Incas) de vos compatriotes mourir de maladies terriblement contagieuses et jusque là absolument inconnues, il n'y a que 10% de chances de survie, et là dessus vous êtes attaqués par des conquérants ayant une technologie nettement supérieure et qui, pis que tout, semble parfaitement insensible à l'épidémie qui ravage votre peuple...
Pour illustrer ce choc microbien, une gravure extraite du Codex florentin, un ouvrage réalisé par les franciscains espagnols (en nahuatl, la langue aztèque, avec une traduction en espagnol) et illustré par des artistes aztèques entre 1575 et 1577 :
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