L'exécution d'un condamné à mort peut se révéler laborieuse, même pour un peloton d'exécution. À titre d'exemple, Roger Degueldre, lieutenant français membre de l'OAS, fut atteint par une seule balle sur celles des onze tireurs. Six balles furent ensuite nécessaires pour lui donner le coup de grâce.
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Maitenant que j'ai lu tous les commentaires, je comprends mieux.
@ rené... Lorsque l'on tire à blanc, le recul de l'arme n'est pas le même qu'avec de la munition de guerre...
Ces conceptions étant très répandues, il est possible que certains membres du peloton d'exécution aient fait passer leur sentiment de solidarité avant celui de la discipline. Je n'envie pas l'officier qui s'est retrouvé à devoir porter le coup de grâce avec du matériel inapproprié
Un fourrier prépare les fusils, il les charge d'une balle, il met une balle à blanc dans un de ceux-ci, il les range en faisceau, et ce n'est pas lui qui les distribue chargés aux membres du peloton, mais un officier
Avec la même rhétorique on pourrait presque élever les auteurs des attentats du Bataclan en héros tiens.
Je ne vois donc vraiment pas, mais alors vraiment pas, le rapport avec le Bataclan ?!
Tous les militaires ne sont pas des gros cons, la plupart sont des êtres humains avec une arme, surtout qu'à l'époque le service était obligatoire, y'en avait plein qui détestaient faire ce qu'ils faisaient mais qui n'avaient pas le choix.
Le point de vue!
Exemple, de mon point de vue, le mec qui a balancé les infos sur les exactions en Afghanistan est un héros parce qu'il a délibérément foutu sa vie en l'air pour ça, du point de vue du Pentagone, c'est passible de la peine de mort ce qu'il a fait. Acte de trahison!
Attention je ne cherche pas à justifier quoi que ce soit, tirer sur des gens, c'est pas bien je suis pas débile, à fortiori quand on tire sur des innocents, des civils, mais, le point de vue, quoi, c'est relatif, quand on est convaincu d'avoir raison, beh... on est con-vaincu, et ça peut justifier l'abominable. Les terroristes du Bataclan étaient convaincus de faire quelquechose de juste... La connerie, ça peut aller très loin quand on est sur de soi! :(
P.S je voulais répondre au dernier comm de Rem mais le site a encore planté! ^^
J'ai d'ailleurs trouve le commentaire dr trucbidule assez drole .
Et alors tu reviendras me faire la morale.
Je me suis souvent posé la question de savoir ce que j'aurais fait à l'époque si j'avais eu 20 ans là bas (c'est souvent ma façon à moi d'essayer de prendre des positions dans certains évènements) : et bien si je suis honnête avec moi même je me dis que si j'avais été algérien j'aurais sûrement été FLN ; si j'avais été français de métrople je n'aurais pas voulu partir là bas pour me battre pour une poignée de français dont je n'avais rien à foutre ; et si j'avais été pied noir, dont ma famille vivait là bas depuis quatre générations, et bien j'aurais été OAS, sans l'ombre d'un doute...
La vie, la morale, peuvent prendre plusieurs directions selon le focus par lequel on regarde :)
Bien sûr qu'on peut se fourvoyer un jour après avoir été un héros ; et c'est d'ailleurs ce que je dis de De Gaulle pour l'Algérie, en écrivant "un grand homme par ailleurs".
Je connais peu l'histoire de Bollardière. Ce que j'en sais c'est qu'il était un militaire courageux, résistant de la seconde guerre mondiale et officier en Indochine, puis qu'il est devenu objecteur de conscience lors des évènements d'Algérie et, je crois, leader d'un mouvement pacifiste... Une sorte de "coming out" en fait :)
Je comprends ça ; voire j'approuve, comme toi... Mais ce que je voulais dire c'est que l'Algérie c'est un peu plus compliqué que ce que nos livres d'histoire nous racontent (écrite par les "vainqueurs" elle nomme les traitres :)... et que même si on peut désapprouver l'attitude de certains, on peut au moins essayer de les comprendre et ne plus débiter des poncifs prémâchés bien ancrés dans les têtes, bien "implantés" par les bien pensants.
Et on peut faire le parallèle avec n'importe quel terroriste pour s'apercevoir que c'est un discours limite limite.
Enfin ceci étant tu peux justifier tout le terrorisme que tu veux tant que tu peux te regarder dans la glace après.
"Christchurch c'est juste un mec qui résiste à la trahison des leaders occidentaux, Daesh c'est juste des mecs pas contents que l'occident ait saccagé leurs pays, l'OAS c'est juste des gens pas contents que De Gaulle la leur ait mise, le FLN c'est juste des mecs qui étaient en colère après 132 ans d'oppression" ils ont tous raisons de tirer et de faire exploser des civils qui n'ont rien demandé, tiens.
Enfin c'est pas le sujet, désolé.
Le nombre de victimes du FLN se situe autour de 10000 personnes.
De Gaulle a menti aux français en Algerie, aux militaires et ne s'en cachait pas: lors du conseil des ministres du 4 mai 1962, Alain Peyrefitte relate dans son livre cette affirmation du chef de l’état alors qu’il lui présentait la très grave situation des harkis : « N’essayez pas de m’apitoyer sur les harkis, ce magma dont il faut se débarrasser sans attendre ! »
Je vous livre le commentaire du livre « J’accuse De Gaulle » – édition 2016 – par Manuel Gomez.
Qui est Roger Degueldre ? Né dans le nord de la France il entre en résistance en 1942, à moins de 20 ans, auprès des partisans communistes FTP (Francs-Tireurs et Partisans) (Cela est important contre ceux qui veulent démontrer que l’OAS n’était composée que de d’extrémistes fascistes). Degueldre s’engage dans la Légion étrangère, se bat en Indochine où il obtient la médaille militaire pour acte de courage, puis c’est l’Algérie.
Refusant de se renier devant le serment fait sur la tombe du colonel Jeanpierre : « Plutôt mourir, mon colonel, que de laisser l’Algérie aux mains du FLN. Je vous le jure ! » – Il entre en clandestinité le 11 décembre 1960 et prend le commandement opérationnel des commandos « Delta ».
Degueldre est arrêté le sept avril 1962 et condamné à mort le 28 juin de cette même année, malgré l’engagement de son avocat, Me Tixier-Vignancourt qui estime que le général Salan (chef du lieutenant Degueldre) épargné il est impensable que celui-ci soit exécuté.
Degueldre décroche ses nombreuses décorations et les remet à sa femme.
Nous sommes au fort d’Ivry le six juillet 1962. C’est l’aurore. Il fait une belle journée d’été, presqu’aussi chaude que celles que Degueldre a connu en Algérie. On le réveille. Il revêt sa tenue léopard, enroule autour de son cou le foulard de la Légion et pose sur sa tête le béret vert du 1erRégiment de Parachutistes, dont il porte l’insigne sur sa poitrine.
Degueldre éprouve le besoin de s’exprimer une dernière fois : «Je suis fier de mourir pour tenir le serment qu’a fait tout officier ayant servi en Algérie. J’ai donné ma parole, je la tiens. Dîtes aux Algériens que, si je ne suis pas de leur race, n’étant pas né sur leur sol, je les ai beaucoup aimés et je les aime toujours».
Se tournant ensuite vers l’avocat général Gerthoffer : « Je ne vous garde pas rancune, mais je vous plains ».
Puis vers son défenseur, Me Tixier-Vignancour, : « Dîtes que je suis mort pour la France ».
Attaché au poteau, Degueldre refuse qu’on lui bande les yeux. La mort ne lui fait pas peur, il l’a tellement côtoyé depuis ses vingt ans. Serrant le drapeau tricolore contre sa poitrine et posant sa main sur la poche de sa vareuse où se trouve la photo de son petit garçon, Philippe, qu’il n’a jamais vu, il crie « Vive la France » et entonne d’une voix claire et puissante La Marseillaise.
Devant tant de courage et de patriotisme le peloton d’exécution hésite à tirer puis la salve part et le peloton se retire.
L’adjudant-chef chargé de donner le coup de grâce s’approche mais constate que Degueldre est toujours vivant. Une seule balle, sur les douze, l’a atteint au ventre.
Il ne s’agit plus alors d’achever un moribond mais de tuer de sang-froid un être vivant. Sa main tremble, il tire mais à côté.
Ceux qui assistent à cette scène surréaliste sont stupéfaits.
Devant une telle situation, unique dans les annales, les juristes s’accordent à dire que la sentence ayant été exécutée et que le condamné étant toujours en vie, il faut lui porter les soins nécessaires et c’est à cet instant que cette exécution devient un « assassinat ».
L’avocat général très irrité fait signe au sous-officier de recommencer, cependant que Degueldre, recroquevillé sur lui-même, souffre le martyr.
L’adjudant-chef, dont la main tremble encore davantage, pointe une nouvelle fois son arme vers la tête du supplicié et, fermant les yeux, appuie sur la détente. Pas un bruit, l’arme s’est enrayée. Le lieutenant Degueldre tourne son regard vers le sous-officier ne comprenant pas la situation dramatique dans laquelle il se trouve. Une rumeur monte de l’assistance.
L’avocat général ordonne qu’une autre arme soit apportée et comme personne parmi les militaires présents n’en possède une il faut se dépêcher d’aller en chercher.
Degueldre est toujours vivant et c’est là que Me Tixier-Vignancour, pourtant si prompt à saisir la moindre occasion devant un prétoire, reste pétrifié, hypnotisé par la scène à laquelle il assiste, et il s’en souviendra jusqu’à sa mort. Il aurait dû se précipiter, se jeter sur le corps de Degueldre, exiger que l’on arrête ce massacre, mais il ne bouge pas.
Un pistolet est remis à l’adjudant-chef, aussi pâle que le lieutenant, écoeuré par cette boucherie, mais obéissant aux ordres sans avoir le courage de se révolter. Il tire une nouvelle fois mais pas au-dessus de l’oreille, comme le stipule le règlement, mais près de l’omoplate et, enfin, c’est la dernière détonation. Le lieutenant Degueldre a rejoint les siens au paradis des héros.
Le 06 juillet 1962 un officier français a été assassiné sur ordre du général de Gaulle et aujourd’hui, près de 60 ans plus tard, tous ceux qui font référence au gaullisme, tous les héritiers de De Gaulle, ont le sang du lieutenant Degueldre sur leurs mains