Les Radium Girls furent des travailleuses américaines du début du XXe siècle, qui se peignaient les dents, les ongles et les tenues de soirée avec de la peinture radioactive qu'elles utilisaient à leur travail. Trop exposées, elles déclenchèrent des maladies mortelles avec d'atroces souffrances.
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Logique fin tragique
La formulation de l’anecdote fait passer les radium girls pour des écervelées fan de maquillage, qui de plus auraient « declenché » des maladies.
Si certaines radium girls utilisaient parfois la peinture au radium comme cosmétique, elles ont surtout été soumis à des conditions de travail désastreuses, encouragées par leur employeur à humecter avec leur langue les pinceaux utilisés pour peindre les cadrans des montres.
Elles ont été victimes de nombreuses maladies (notamment divers cancers) provoqués par ces conditions de travail. Le combat de certaines survivantes a été la première étape vers un encadrement sanitaire des conditions de travail aux USA... on est loin des pouffes fan de maquillage décrites dans l’anecdote.
En suisse la même technique ( à peu de choses près) a été utilisée sur les montres, mais par manque de données médicales le lien entre les maladies et le travail des employées n’a pas été formellement établi. On appelait d’ailleurs ces travailleuses les radiumineuses. C’est la contamination des bâtiments qui a mis en lumière ce problème. La radioactivité est apparemment encore présente aujourd’hui.
Un article intéressant sur ce sujet:
www.letemps.ch/suisse/radiumineuses-petites-mains-oubliees-radioactives-lhorlogerie-suisse
Elles ont en effet été abusées car les hommes qui les employaient savaient exactement ce qu'ils faisaient. Ça peut sembler étrange et on pourrait se demander : "ils vont se faire griller à faire ça non ?"
Bah non... Il faut regarder l'époque. C'était une société hyper patriarcale, ou les grosses entreprises pouvaient faire ce qu'elles voulaient. Par exemple à l'époque les entreprises alimentaires pouvaient mettre ce qu'elles voulaient dans leurs préparations car il n'y avait pas d'obligation de mettre la liste des ingrédients (c'est l'objet d'une publication sur scmb d'ailleurs).
Dans le cas du radium, la plupart des femmes n'ont jamais touchée 1 dollars et n'auront pas vu la fin des procès. Une des premières femmes a même été traînée dans la boue et licenciée sans indemnités (on l'a fait passer pour une femme volage qui avait topé la syphilis).
J'ai une pensée pour ces pauvres femmes. J'avais lu une publi sur scmb image, et j'en ai encore des visions d'horreur.
www.dissident-media.org/infonucleaire/radieux.html
(Lien http pas HTTPS mais scmb aime pas les liens http)
Rien à voir avec le patriarcat. C'est simplement que la sécurité au travail est un poste de dépense important et certaines entreprises s'en passent sans trop de scrupules que ce soit hier ou aujourd'hui.
Pour le fond du problème, il reste en effet financier avant tout. Mais dans le cas de ces femmes, on remarque quand même que justement qu'il n'y avait que des femmes qui faisaient ce boulot, et que les hommes qui leur apportaient la peinture ou travaillaient à côté étaient protégés eux. Ce qui veut bien dire qu'ils savaient les risques encourues et se sentaient protégés par leurs privilèges masculins.
Les contremaitres ne descendaient pas dans les mines car ils connaissaient tout aussi bien les dangers.
Si les femmes étaient employées dans les usines de montres, c'est qu'elles possédaient des mains fines et une certaine dextérité pour dessiner sur les cadrans de montres de petite taille pendant que les hommes étaient dans l'armée ou les mines d'uranium...
Des phénomènes similaires ont eu lieu dans les fabriques d’allumettes : au début du siècle furent utilisé des allumettes au phosophre blanc (une version instable et inflammable du phosphore).
Ce phosphore provoquait des atteintes principalement aux os et les personnes dévellopaient des déformations du squelette, principalement au visage.
Ce n’est qu’après nombre de scandales que ce composé fut remplacé par du phosphore rouge (pas toxique). Le phosphore rouge se transforme brièvement en phosphore blanc lorsque l’on craque l’allumette, ce qui permet l’ignition.
Un autre exemple serait le plomb tétraéthyle. C’était une additif pour les carburants automobiles qui empêchaient le carburant d’exploser trop tôt dans les pistons. Sauf que le plomb est un composé toxique. Les ouvriers exposés à ce composés devenait littéralement fou et certains se tuaient dans leur folie.
Les carburants au plomb furent interdits presque partout dans le monde, par sécurité pour la population. Depuis, on utilise du carburant dit « sans plomb » (c’est de là que ça vient).
Y'en a un qui est en train d'émerger, les ouvriers de la route qui manipulent du goudron, les soudeurs aussi, les peintres, les agriculteurs que l'on voit de plus en plus en combinaisons blanches et masques à cartouches de charbon actif sur leurs tracteurs...
Dans mon esprit, quand on me dit que c'est dangereux, bon ben, c'est dangereux, faut prendre ses précautions, mais quand ça sent pas bon et que c'est nouveau et qu'il n'y a aucun problème, je pense qu'il serait judicieux de se méfier...
Pendant combien de temps on nous a dit qu'il n'y avait aucun problème avec le diesel si on a un pot catalytique, jusqu'à ce que... enfin bref, la liste est si longue!
Je vais encore raconter ma vie mais ca me rappelle un chef cuisinier connu à la télé qui faisait pocher des œufs dans du cellophane alimentaire, j'ai passé UNE FOIS un truc emballé là dedans au micro ondes, juste pour décongeler, ben ca sentait le plastique... ca sentait bizarre. Donc sa technique sauce "t'inquiète, ca marche nickel"... ben, non! ^^
Méfiance avec le "t'inquiète" quoi!!! :)
Anecdote très mal formulée...
Aussi il y en a eu une identique, l’année dernière je crois.
Autant copier/coller le premier paragraphe de Wikipedia la prochaine fois, plus correcte je pense
Il y a un film pas mal sur le sujet
en.m.wikipedia.org/wiki/Radium_Girls_(film)
Et aussi une bd
www.glenat.com/karma/radium-girls-9782344033449
Il faut bien comprendre qu'on leur répétait que c'était inoffensif. Elles devaient peindre sur des cadrans de montres pour que les indications de celles ci soient visibles dans la nuit mais elle n'avaient aucun équipement de sécurité et on les encourageait, lorsque les pinceaux s'effilochaient, de les humecter avec leur salive pour qu'ils restent fins. Au bout d'un moment, certaines ont commencé à se plaindre de douleurs, des maux de tête....il y a le témoignage d'un médecin qui en consultait une qui a senti la mâchoire inférieure de la patiente s'effriter sous sa main, tellement elle était contaminée. Une action en justice sera bien tentée contre l'entreprise responsable de cette histoire mais à force de compensations financières, toutes seront abandonnées.