L'odeur d'herbe coupée est un mécanisme de défense

Proposé par
le
dans

Lorsqu'une parcelle d'herbe est tondue, une odeur printanière souvent appréciée en émane. Pourtant, la réaction chimique à l'origine de l'odeur est un mécanisme de défense visant à repousser les organismes qui pourraient nuire à la plante ainsi qu'à attirer certains insectes à son aide. L'herbe dégage en effet des substances volatiles qui vont alerter certains insectes friands d'insectes herbivores afin de protéger les brins d'herbe qui n'ont pas encore été attaqués.

On note alors une relation tripartie où la plante préviendra l'agresseur de son agresseur afin de protéger les autres brindilles encore intactes. Ce phénomène porte un nom : l'écologie chimique.
Par ailleurs, les brins d'herbe prévenus se prépareront à l'éventualité d'être également attaqués et transporteront leurs ressources vers leurs racines afin de maximiser les chances de repousse.


Commentaires préférés (3)

Je trouve que la notion de "défense" est surinterprétée : l'herbe coupée attirant les insectes herbivore et libérant des composés volatils, les insectes "insectivores" ont associés les 2 événements et sont maintenant attirés par ces composés volatils. La démonstration que les plantes les libèrent dans ce but n'est pas dans les sources...
Comme souvent, corrélation n'est pas (forcément) causalité.

a écrit : Je trouve que la notion de "défense" est surinterprétée : l'herbe coupée attirant les insectes herbivore et libérant des composés volatils, les insectes "insectivores" ont associés les 2 événements et sont maintenant attirés par ces composés volatils. La démonstration que les plantes les libèrent dans ce but n'est pas dans les sources...
Comme souvent, corrélation n'est pas (forcément) causalité.
Afficher tout
C'est tout l'intérêt de l'évolution. Les choses s'emboîtent de manière à fonctionner avec des causalité souvent difficile à identifier. Souvent la causalité sera d'ailleurs partagée (l'herbe émet ce qui commence à attirer les insecte donc l'herbe émet d'avantage donc les insecte sont d'autant plus attirés...... Jusqu'a ce qu'un autre element casse la chaine).
C'est l'homme qui je pense à un raisonnement un peu primitif en cherchant des relations de causalité là où on a affaire à quelque chose que je decrirais plus comme une symbiose.

L'odeur d'herbe fraîche coupée, porte un nom barbare qu'il ne vaut pas la peine de retenir.
Ce qui est le plus important à savoir, est qu'il s'agit d'un d'un (COV) Composé Organique Volatil... Parmi les près de 2000 actuellement répertoriés, et qui jouent des rôles très importants dans l'Environnement et l'Evolution elle même.

Je ne vous apprend rien, si je vous dis que les végétaux n'ont pas la faculté de se déplacer physiquement dans la géographie et qu'ils ne possèdent pas de facultés visuelles. Donc, tant pour communiquer entre eux (eh oui ! ) comme pour se faire aider par les insectes et autres animaux tant pour leur défense comme pour leur reproduction, l'usage de signaux olfactifs tient une place prépondérante.
Dans le cas présent, l'herbe broutée (l'Evolution n'a pas prévue la tondeuse à gazon dans l'exemple... ) avertit ses voisines qu'elle est attaquée. Elle libère ce COV.
Mais en parallèle, d'autres insectes (appelés "parasitoïdes) ont également compris la relation entre "odeur d'herbe fraîche coupée" et "présence de ses potentielles victimes".
.....et les oiseaux insectivores, ont également évolué, associant cette odeur, au fait que leur repas est servi.
Un très bel exemple démonstratif de mécanisme, en matière de lutte biologique.

De là à penser que ce modèle -et d'autres !- puissent être copiés par l'humain, afin de lutter contre les insectes ravageurs de nos cultures ?
On s'y attèle. C'est d'ailleurs une des voies étudiées.

Mais à quoi servent également ces fameux COV ?
À faire pleuvoir, par exemple !
- ????
Il a récemment été démontré que des Composés Organiques Volatils ont cette faculté.
Quand une forêt est en manque d'eau, de par la chaleur ambiante, elle émet des Composés Organiques Volatils, qui vont créer une couche de ceux-cis dans l'atmosphère située au-dessus d'elle.
Ces molécules vont servir de "germe" qui vont commencer à agglomérer l'humidité contenue dans l'air... dont une partie provient d'ailleurs de l'évapotranspiration de la végétation située en dessous.
Quand ces gouttelettes atteignent la taille suffisante...il pleut.
Dit d'un autre manière, non seulement la forêt "recycle" son eau, mais provoque et incite activement ce recyclage.


Tous les commentaires (26)

Je trouve que la notion de "défense" est surinterprétée : l'herbe coupée attirant les insectes herbivore et libérant des composés volatils, les insectes "insectivores" ont associés les 2 événements et sont maintenant attirés par ces composés volatils. La démonstration que les plantes les libèrent dans ce but n'est pas dans les sources...
Comme souvent, corrélation n'est pas (forcément) causalité.

a écrit : Je trouve que la notion de "défense" est surinterprétée : l'herbe coupée attirant les insectes herbivore et libérant des composés volatils, les insectes "insectivores" ont associés les 2 événements et sont maintenant attirés par ces composés volatils. La démonstration que les plantes les libèrent dans ce but n'est pas dans les sources...
Comme souvent, corrélation n'est pas (forcément) causalité.
Afficher tout
C'est tout l'intérêt de l'évolution. Les choses s'emboîtent de manière à fonctionner avec des causalité souvent difficile à identifier. Souvent la causalité sera d'ailleurs partagée (l'herbe émet ce qui commence à attirer les insecte donc l'herbe émet d'avantage donc les insecte sont d'autant plus attirés...... Jusqu'a ce qu'un autre element casse la chaine).
C'est l'homme qui je pense à un raisonnement un peu primitif en cherchant des relations de causalité là où on a affaire à quelque chose que je decrirais plus comme une symbiose.

a écrit : Je trouve que la notion de "défense" est surinterprétée : l'herbe coupée attirant les insectes herbivore et libérant des composés volatils, les insectes "insectivores" ont associés les 2 événements et sont maintenant attirés par ces composés volatils. La démonstration que les plantes les libèrent dans ce but n'est pas dans les sources...
Comme souvent, corrélation n'est pas (forcément) causalité.
Afficher tout
Tout comme nous avons associé cette odeur au retour des beaux jours, du bon temps passé dehors, des piques niques…

Excellente, cette anecdote. Merci pour ces explications !!! JMCMB :)

Et pour certain.e.s, la tonte provoque des éternuements et crises d'asthme... :(

Intéressant ! Peut on dire du coup que c'est pareil pour certaines plantes, genre la menthe ou le basilic, qui sentent peu quand on n'y touche pas mais dégagent des odeurs dès qu'on frotte la feuille ou qu'on la coupe ?

L'odeur d'herbe fraîche coupée, porte un nom barbare qu'il ne vaut pas la peine de retenir.
Ce qui est le plus important à savoir, est qu'il s'agit d'un d'un (COV) Composé Organique Volatil... Parmi les près de 2000 actuellement répertoriés, et qui jouent des rôles très importants dans l'Environnement et l'Evolution elle même.

Je ne vous apprend rien, si je vous dis que les végétaux n'ont pas la faculté de se déplacer physiquement dans la géographie et qu'ils ne possèdent pas de facultés visuelles. Donc, tant pour communiquer entre eux (eh oui ! ) comme pour se faire aider par les insectes et autres animaux tant pour leur défense comme pour leur reproduction, l'usage de signaux olfactifs tient une place prépondérante.
Dans le cas présent, l'herbe broutée (l'Evolution n'a pas prévue la tondeuse à gazon dans l'exemple... ) avertit ses voisines qu'elle est attaquée. Elle libère ce COV.
Mais en parallèle, d'autres insectes (appelés "parasitoïdes) ont également compris la relation entre "odeur d'herbe fraîche coupée" et "présence de ses potentielles victimes".
.....et les oiseaux insectivores, ont également évolué, associant cette odeur, au fait que leur repas est servi.
Un très bel exemple démonstratif de mécanisme, en matière de lutte biologique.

De là à penser que ce modèle -et d'autres !- puissent être copiés par l'humain, afin de lutter contre les insectes ravageurs de nos cultures ?
On s'y attèle. C'est d'ailleurs une des voies étudiées.

Mais à quoi servent également ces fameux COV ?
À faire pleuvoir, par exemple !
- ????
Il a récemment été démontré que des Composés Organiques Volatils ont cette faculté.
Quand une forêt est en manque d'eau, de par la chaleur ambiante, elle émet des Composés Organiques Volatils, qui vont créer une couche de ceux-cis dans l'atmosphère située au-dessus d'elle.
Ces molécules vont servir de "germe" qui vont commencer à agglomérer l'humidité contenue dans l'air... dont une partie provient d'ailleurs de l'évapotranspiration de la végétation située en dessous.
Quand ces gouttelettes atteignent la taille suffisante...il pleut.
Dit d'un autre manière, non seulement la forêt "recycle" son eau, mais provoque et incite activement ce recyclage.

Donc "techniquement" si je veux que l'herbe repousse moins dans un coin de mon jardin je dois commencer par là ? Histoire que ces brins d'herbes n'aient pas le loisirs d'emmener leurs ressources dans leurs racines?

Je me demande si c'est la même réaction pour le petrichor (l'odeur de la terre mouillée après la pluie)

Est ce généralisé ?
Si oui cela signifie qu'il y a donc une forme de souffrance lorsque l'on coupe une plante...
...je me demande ce que les vegan vont manger après ça...(je fais un peu d'humour hein)

a écrit : Je me demande si c'est la même réaction pour le petrichor (l'odeur de la terre mouillée après la pluie) Absolument.
Le petrichor est un mélange de COV (composés Organiques Volatils) dont la géosmine, elle même produite par les bactéries du sol.
On y retrouve également, bien évidemment des huiles volatiles issues de l'ensemble des plantes composant le paysage alentour.

Cette odeur varie aussi en fonction de la composition du sol, ainsi que de la force des précipitations.
À ce titre, si vous avez effectué de la poterie, il ne vous a pas échappé l'odeur de l'argile humide.

a écrit : Je trouve que la notion de "défense" est surinterprétée : l'herbe coupée attirant les insectes herbivore et libérant des composés volatils, les insectes "insectivores" ont associés les 2 événements et sont maintenant attirés par ces composés volatils. La démonstration que les plantes les libèrent dans ce but n'est pas dans les sources...
Comme souvent, corrélation n'est pas (forcément) causalité.
Afficher tout
Et pas que la défense, avec ça le principe de "prévenir" un agresseur et celui de "protéger"... De la vie à la conscience, la ligne est épaisse

a écrit : Est ce généralisé ?
Si oui cela signifie qu'il y a donc une forme de souffrance lorsque l'on coupe une plante...
...je me demande ce que les vegan vont manger après ça...(je fais un peu d'humour hein)
Mis à part le brin d'humour, on peut néanmoins se poser la question de savoir si les plantes peuvent souffrir.
Vu qu'elles ne possèdent ni système nerveau ni cerveau, on peut en déduire que la réponse est/serait que non.

Néanmoins, je t'invite à lire cet article, où entre autres sujets - non directement relié à ton commentaire - il se parle des COVs émis par les choux, afin "d'appeler à la rescousse", les guêpes parasitoïdes qui s'attaquent aux chenilles voulant dévorer les feuilles de ce légume.

www.echosciences-grenoble.fr/articles/les-plantes-souffrent-aussi

Et cette herbe coupée est toxique pour les lapins

a écrit : Je trouve que la notion de "défense" est surinterprétée : l'herbe coupée attirant les insectes herbivore et libérant des composés volatils, les insectes "insectivores" ont associés les 2 événements et sont maintenant attirés par ces composés volatils. La démonstration que les plantes les libèrent dans ce but n'est pas dans les sources...
Comme souvent, corrélation n'est pas (forcément) causalité.
Afficher tout
j'allais rebondir en faisant un speech dans ce sens, mais tu as tout dit et sûrement mieux que moi.

a écrit : Est ce généralisé ?
Si oui cela signifie qu'il y a donc une forme de souffrance lorsque l'on coupe une plante...
...je me demande ce que les vegan vont manger après ça...(je fais un peu d'humour hein)
Tu n'crois pas si bien dire !
youtu.be/xQKWiKCy4Ys

(William Thecker dans Coup de Foudre à Notting Hill rencontre une frutarienne. Sisi, ça existe !)

Et si l'on prenait la chose à l'envers...quand on coupe l'herbe il y a une odeur, qu il y ait des insectes ou pas... L'odeur est détectée par des insectes qui reconnaissent l'odeur de l'herbe coupé et d'autres qui savent qu'ils pourront manger les insectes qui mangent l'herbe car ils ont l'expérience de la situation... du coup cela me semble plus basique et naturel que de spéculer sur des relations qui sont difficilement interpretables...l'herbe coupée dégage une odeur avec ou sans insectes...

Donc l’herbe peut transférer ses fonctions vitales de sa tête vers son corps ?
Je croyais que seuls les titans en étaient capables

a écrit : Et si l'on prenait la chose à l'envers...quand on coupe l'herbe il y a une odeur, qu il y ait des insectes ou pas... L'odeur est détectée par des insectes qui reconnaissent l'odeur de l'herbe coupé et d'autres qui savent qu'ils pourront manger les insectes qui mangent l'herbe car ils ont l'expérience de la situation... du coup cela me semble plus basique et naturel que de spéculer sur des relations qui sont difficilement interpretables...l'herbe coupée dégage une odeur avec ou sans insectes... Afficher tout Je ne peux qu'applaudir devant ce raisonnement tout à fait logique, qui de plus correspond à tous les modèles COV-insectes étudiés.
Ce ne sont pourtant pas les liens sur le sujet, qui manquent sur le Net.... expliquant que les plantes ont évolué conjointement aux insectes, et ont donc inventé des modèles de défense, envers eux.

Les COV (je rappelle que l'on en a déjà dénombré près de 2000 différents) servent tout autant à attirer ( conjointement à d'autres stratagèmes), les insectes pollinisateurs, qu'à les éloigner au possible, tant que le fruit n'est pas mûr, par exemple.