En 2005, Mizuho Securities, filiale de la 2ème banque du Japon a perdu 225 millions de dollars à cause d’une faute de frappe. Le 8 décembre 2005, l’entreprise a voulu vendre pour un client une action J-Com à 610 000 yens mais elle s'emmêla les pinceaux et proposa la vente de 610 000 actions à 1 yen chacune, qui furent rapidement acquises.
Commentaires préférés (3)
Petit focus pour comprendre le fonctionnement des bourses et donner de la perspective à l’anecdote.
Les bourses sont constituées d’un carnet d’ordres à l’achat et à la vente.
On retrouve dans ce carnet d’ordres majoritairement des ordres de type « a la limite » (il y a d’autres types d’ordres mais je ne vais pas trop rentrer dans les détails).
Un ordre « à la limite » est un ordre où l’acheteur/vendeur indique un prix plafond/plancher auquel il souhaite traiter. Tant que ce prix n’est pas atteint aucune transaction n’aura lieu.
D’autres acheteurs vont quand à eux envoyer des ordres dits « au marché », qui seront traités immédiatement en ramassant les ordres limites du carnet d’ordre ayant les prix les plus intéressants.
Dans le cas de l’anecdote le courtier (Mizuho) a envoyé un ordre limite à la vente qu’il voulait fixer à 610 000 yen mais fixa à 1€.
Résultat: une grande partie si ce n’est tout le carnet d’ordre à l’achat a été aspiré par son ordre à 1€ et les quelques chanceux ayant passé un ordre d’achat au marché à ce moment ont aussi traité avec Mizuho à ce prix + qu’avantageux. Les autorités du marché financier japponais ont dû lui passer un bon savon et le menacer de l’inculper pour abus de marché (car son erreur a dû aussi faire fortement baisser le cours).
Pour finir, le cours que vous voyez affiché en direct pour les actions est souvent une médiane entre le meilleur prix du carnet d’ordre à l’achat et le meilleur prix à la vente.
L'erreur de saisie boursière qui coûta cher:
secouchermoinsbete.fr/69418-l-erreur-de-saisie-boursiere-qui-couta-cher via @moinsbete
Déjà publiée en 2016
Je dirais que c’est plutôt une faute d’inattention probablement dû à une mauvaise mise en forme de son outil de passage d’ordre.
Il faut resituer, on est en 2005, les systèmes ne sont pas encore hyper développés, c’est souvent des écrans moches tout noir à la bloomberg et pas tres sophistiqués en terme d’expérience utilisateur.
Aujourd’hui on mets des alertes en place, par exemple si un prix saisis dépasse de 10% (au dessus comme au dessous) le cours de la veille alors on lève une alerte avec demande d’une deuxième validation.
D’ailleurs Mizuho s’est rendu compte assez vite du problème et a eu le temps de demander annulation de l’ordre… seul hic le système informatique du Tokyo Stock Exchange (TSE, Bourse de Tokyo) ne valait pas mieux, était en surcharge, et du coup n’a pas pris l’annulation en compte à temps.
Le TSE a pris une belle soufflante du régulateur japonnais aussi.
Tous les commentaires (24)
J'imagine que le fautif a été frappé... 610 000 fois! ^^
En gros il a confondu le champs quantité avec le champs prix dans son système informatique.
Petit focus pour comprendre le fonctionnement des bourses et donner de la perspective à l’anecdote.
Les bourses sont constituées d’un carnet d’ordres à l’achat et à la vente.
On retrouve dans ce carnet d’ordres majoritairement des ordres de type « a la limite » (il y a d’autres types d’ordres mais je ne vais pas trop rentrer dans les détails).
Un ordre « à la limite » est un ordre où l’acheteur/vendeur indique un prix plafond/plancher auquel il souhaite traiter. Tant que ce prix n’est pas atteint aucune transaction n’aura lieu.
D’autres acheteurs vont quand à eux envoyer des ordres dits « au marché », qui seront traités immédiatement en ramassant les ordres limites du carnet d’ordre ayant les prix les plus intéressants.
Dans le cas de l’anecdote le courtier (Mizuho) a envoyé un ordre limite à la vente qu’il voulait fixer à 610 000 yen mais fixa à 1€.
Résultat: une grande partie si ce n’est tout le carnet d’ordre à l’achat a été aspiré par son ordre à 1€ et les quelques chanceux ayant passé un ordre d’achat au marché à ce moment ont aussi traité avec Mizuho à ce prix + qu’avantageux. Les autorités du marché financier japponais ont dû lui passer un bon savon et le menacer de l’inculper pour abus de marché (car son erreur a dû aussi faire fortement baisser le cours).
Pour finir, le cours que vous voyez affiché en direct pour les actions est souvent une médiane entre le meilleur prix du carnet d’ordre à l’achat et le meilleur prix à la vente.
Ça veut dire qu'il y en a qui ont acheté les actions à 1/610 000ème de leur valeur
Errare humanum est...
L'erreur de saisie boursière qui coûta cher:
secouchermoinsbete.fr/69418-l-erreur-de-saisie-boursiere-qui-couta-cher via @moinsbete
Déjà publiée en 2016
Une erreur de saisie d'ordre, est communément appelée "fat finger" dans le jargon boursier. “Gros doigt” - l’expression parle d’elle même ;)
L'effet boule de neige peut être observé sur un titre ou même un indice, car les fluctuations des cours peuvent déclencher des ordres automatiques de vente ou d'achat. Les algorithmes de trading automatique ont tendance à amplifier ces mouvements. Jusqu’à des mini krachs.
Je dirais que c’est plutôt une faute d’inattention probablement dû à une mauvaise mise en forme de son outil de passage d’ordre.
Il faut resituer, on est en 2005, les systèmes ne sont pas encore hyper développés, c’est souvent des écrans moches tout noir à la bloomberg et pas tres sophistiqués en terme d’expérience utilisateur.
Aujourd’hui on mets des alertes en place, par exemple si un prix saisis dépasse de 10% (au dessus comme au dessous) le cours de la veille alors on lève une alerte avec demande d’une deuxième validation.
D’ailleurs Mizuho s’est rendu compte assez vite du problème et a eu le temps de demander annulation de l’ordre… seul hic le système informatique du Tokyo Stock Exchange (TSE, Bourse de Tokyo) ne valait pas mieux, était en surcharge, et du coup n’a pas pris l’annulation en compte à temps.
Le TSE a pris une belle soufflante du régulateur japonnais aussi.
Cela sous entend que le client possédait quand même 610000 actions ?
Plutôt répandue dans le langage courant.
À moins que l'erreur tienne dans un idéogramme japonais.
Et dans le cas de l’anecdote c’est impossible de livrer 610 000 actions car il me semble avoir lu qu’il n’y en a que 20x moins en circulation.
Tu travailles chez Euronext, Euroclear ou à l'AMF ?
Signé : un RCSI ; )
Je suis chez Amundi mais je suis consultant je change régulièrement. Je travaille sur les systèmes de passage d’ordre des gestionnaires d’actifs, ca aide à connaître tout le cycle de vie des ordres et transactions.
Ah je connais quelques RCSI hehe, j’ai pas mal travaillé sur MIFID II et EMIR, tu dois bien connaître ;)
Et oui, depuis 2017, je souffre encore de ces paquets réglementaires ubuesques et quasi inapplicables dans un noyau informatique datant des années 80.
Et avant qu'on se fasse bannir, je te signale que le SFDR c'est bien pourri aussi.
Tu vas avoir plein de missions crois-moi.
Le règlementaire et la donnée en général c’est parti pour un bon moment !
Je ne comprends pas que lors de tels écarts il n’y ai pas eu de “stop trading” de la part du régulateur du marché. Aussi, il me semble qu’il est impossible de mettre un prix en dessous de 10% du prix market l’ordre est rejeter par le régulateur/plateforme même dans ce cas l’ordre s’exécute market au minimum. Il n’y a aucun intérêt pour le vendeur de vendre plus bas que le prix marché à part manipuler le cours ce qui est interdit. Bref c’est trop gros #kerviel