Les avions Wild Weasel prennent de gros risques

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Une des missions les plus dangereuses pour un pilote de chasse est celle de détruire les défenses antiaériennes de l'ennemi. Les avions de l'US Air Force surnommés "Wild Weasel" sont conçus à cet effet, et leur blason reflète avec humour cette prise de risque : il contient les lettres YGBSM pour "You gotta be shitting me" ("vous vous fichez de moi"), réaction attendue des pilotes quand on leur présente leur mission.

Ces missions sont particulièrement dangereuses car l'avion Wild Weasel doit d'abord se faire repérer par les défenses ennemies afin de pouvoir les localiser.


Tous les commentaires (24)

a écrit : C'est grâce aux gens comme toi que je descends toujours dans les commentaires, vraiment merci à vous tous pour vos anecdotes complémentaires et vos éclaircissements.
Une très belle communauté qu'on a la, bravo !
Au plaisir ;)

a écrit : Les missiles anti-radar, eux, servent par contre à détruire la station radar en remontant les émissions. C'est une forme de guidage "passif', comme on dit, car le missile n'émet rien mais ne fait que remonter une source, en l'occurence radar. Il ne fait que recevoir des informations exétieures, et se dirige vers la source radio sur laquelle il a été verrouillé. C'est donc comme si je dressais mon chien pour attaquer une lumière précise. Le chien va simplement foncer vers la source lumineuse, pareil pour le missile qui va suivre la source radio. Mais au lieu d'avoir un chien qui te fonce dessus pour te rogner les rognons, t'as un missile qui t'arrive dessus à 2'000km/h avec 30kg d'explosif brisant à l'intérieur.
D'autres types de guidage passif consistent notamment à suivre une source de chaleur, dans le cadre des missiles air-air ou sol-air, là le missile ne suit pas les ondes lumineuses ou radar mais les ondes infrarouge.

A l'inverse, on dit d'un guidage "actif" qu'il nécessite une émission de la part du missile en question pour suivre sa cible. En clair, le missile a son propre radar qui lui permet à la fois d'illuminer sa cible, et de se guider dessus en traitant le retour de ses propres émissions (le missile a alors à la fois sa lampe et des yeux, au lieu de simplement les yeux pour les missiles passifs).

Pour finir, quand dans tous ces paragraphes je parlais de "station radar", il faut bien comprendre par là que ce n'est pas de la station radar des contrôleurs de Paris-Orly dont on parle, mais bien du radar de toutes les défenses anti-aériennes ennemies guidées radar (il y a d'autres types de guidage, notamment infrarouge, mais contre lesquels on lutte d'une autre façon), que ce soit une station missile style MIM-104 Patriot, S-400 Triumph, ou un petit véhicule style SA-6 Gainful.

Voili-voilou pour le petit résumé de la notion de radar en aéronautique militaire, et des différentes opérations intervenant autour de ce système complexe.
N'hésitez pas si vous avez la moindre question, notamment en ce qui concerne le combat aérien à proprement parler, les AWACS, etc.
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Question : alors que la portée es missiles s'accroît constamment, les plateformes lance-missiles du type SA-6 Gainful, puisque vous le citez, ne seront-elles pas inefficaces dans quelques années ? Les missiles AA ont déjà une portée excédant les 100km alors pourquoi pas les missiles AS ?

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android

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a écrit : Il n'y a en effet rien de suicidaire dans ce genre de mission, c'est une mission comme une autre pour un pilote de chasse, mais l'anecdote devait bien être un peu romancée pour passer la modération... ;)

Tout ce qu'il faut savoir, c'est que dans l'armée on aime bien l'au
todérision...
Les pilotes allemands de F-104 Starfighter surnommaient leur avion le "faiseur de veuves" ou le "Fall-fighter" (du verbe "Fall" -> tomber, chuter pour les non-anglophones), devant un des plus grands scandales de corruption de l'histoire qui a amené l'armée de l'air allemande à acheter 900 de ces avions inadaptés pour elle, dont 300 seront détruits par accident en vol sur ses 27 ans de service, faisant mourrir 120 pilotes.
Un pilote de chasseur-bombardier est surnommé "mud" (pour l'anglais "boue"), car ils sont réputés voler le nez dans la boue (en basse altitude) contrairement aux pilotes de Défense Aérienne, soit-disant nobles descendants des premiers chevaliers du ciel.
Dans la même veine, un pilote de transport est appelé "légumier", en référence aux éventuelles missions de logistique/ravitaillement, et un pilote de reconnaissance s'appelle un "chasseur intelligent", car son rôle est d'amener du renseignement.
Un acronyme parmi les plus connus en anglais (SNAFU) vient des soldats américains de la WWII. Cela signifie "Situation Normal : All Fucked-Up", soit : "situation normale : c'est le bordel". Manière de dire que c'est toujours la merde, mais que faut continuer le boulot.

Bref, des exemples comme ca, on pourrait en donner à la pelle. Que ca transparaisse dans l'argot militaire, les écussons, plus globalement les traditions, le cynisme et l'autodérision sont les bases de n'importe quelle armée.

Du coup, le coup de s'estampiller YGBSM pour dire "vous vous fichez de moi" en réponse à un boulot somme toute "normal" pour un pilote de chasse n'est que le fruit de cette longue tradition :)
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On parle aussi de "pilote de chasse d'eau" pour les pilotes de l'aéronavale, l'humour n'a pas de limites ahaha.

a écrit : Pour les pilotes de chasses, le prix des avions est secondaire par rapport au pilote, l'investissement à la fois en ressource financières, matérielles et humaines et largement supérieur au coût de l'avion. De moins en moins, les avions de chasse coûtent de plus en plus cher, la course à la performance quoi.
Un Rafale coûte 100 millions d'€ pièce... le prix d'un A380 est de 250 millions... ca donne une idée.
Le problème, c'est surtout le temps de formation d'un pilote de chasse (qui ne se fabrique pas sur des chaines de montage comme les avions mais via de l'entrainement et donc du temps, et on ne peut accélérer l'apprentissage d'un pilote sans perdre de son efficacité à piloter), en temps de guerre, l'argent ne compte pas, c'est le temps qui compte.
Combien peut on produire d'avions par mois? Combien peut on former de pilotes par mois? Le reste n'a aucune importance.