Les oubliés de l'île Saint-Paul sont un groupe de 7 personnes qui en 1930 furent abandonnés par leur employeur «La Langouste Française» sur une île déserte de l'océan Indien, qu'ils devaient garder 2 ou 3 mois. Le scorbut et la sous-nutrition emportèrent 5 d'entre eux avant qu'ils soient secourus dix mois plus tard.
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Un groupe qui fut
Faut les voir les familles de victime quand les principaux parents (enfants, femme/mari, veuve/veuf...) se sont désintéressés de l'affaire (faute de moyen ou de motivation) ou ont simplement passé l'arme à gauche. Ces familles n'ont plus aucun poids et en général ressortent en pleurant avec des clopinettes...
Pis pour le juge, oui c'est lui qui tranche de toutes façons, mais il est tenu par la loi de répondre aux demandes des deux parties. Il n'a pas de véto pour empêcher quiconque de faire trainer les procédures.
Et l'impact des médias est très fort, et à tout niveau, même ton boulanger du coin, si il crache dans sa pâte à pain et passe au tribunal pour ça, tu verras qu'il prendra bieeeen plus si c'est diffusé dans la gazette du village ou les réseaux sociaux que si ça se fait vite fait entre deux audiences sans journalistes dans la salle ;)
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J'ai vu l'erreur, mais c'était trop tard pour corriger.
Effectivement ce procès a duré longtemps, beaucoup trop longtemps pour les victimes et les familles... Entre temps, les actionnaires ont eut largement le temps de retirer "leurs billes" et les pauvres "oubliés" se sont retrouvés devant une entreprise en faillite au moment de récupérer ce que la justice leur avait attribué! Il faut réussir à se reporter en 1930, les pauvres Bretons étaient obligés de monter sur Paris pour assister aux audiences, ce qui avait forcément un coût également. Il y a eu les oubliés sur l'île, mais les suites de tout cela ont été dramatiques pour ceux qui sont resté... Je pense particulièrement à la famille Puloc'h de Pont-Aven, mais je pense que la meilleure façon de faire connaître cela est de faire tout simplement de le faire à travers les mots de Hervé, petit-Fils de celui qui fut le premier a être emporté par le scorbut sur l'île:
"Mon père Roger ne m'a jamais parlé de cette histoire et je dois avouer que les rares fois où ma mère a abordé le sujet, juste pour me dire que mon grand-père était mort aux Iles Kerguelen, sans entrer dans les détails, je n'y ai pas porté une oreille très attentive. Je n'avais aucune idée d'où se trouvaient ces Iles et comme je ne l'avais pas connu, qu'il soit mort là où ailleurs ne faisait pas une grande différence.
C'est dans le livre de Daniel FLOCH que, page après page, j'ai découvert l'atrocité de ce qu'ils avaient dû endurer. Je l'ai lu une fois. Je n'ai jamais pu le relire.
Je voulais juste préciser que quand mon grand-père est parti, il était journalier dans la ferme de Keremperchec à PONT-AVEN. Il y était donc logé, nourri et payé une fois par an comme il était d'usage à l'époque. Ma grand-mère Marie Louise y était employée comme bonne à tout faire.
Comme mon grand-père n'est pas revenu et qu'il n'y avait plus ses bras pour travailler à la ferme, elle a tout simplement été virée et s'est retrouvée à la rue avec ses enfants, dans la misère la plus totale.
Elle non plus n'a jamais été indemnisée et quand elle est morte le 19 janvier 1942 à l'âge de 35 ans, mon père n'avait que seize ans. Sa sœur Simone et son frère Maurice étaient encore plus jeunes. Cela n'a fait que rajouter du malheur à une famille déjà bien éprouvée.
Il y a été accueilli par la famille GOUIN qui tenait les manèges des Casse-Gueules et de la Chenille.
En participant au montage et au démontage des manèges, il y trouvera le gite et le couvert ainsi qu'un peu d'argent de poche.
Je ne sais pas pourquoi, il y était connu sous le nom de Roger FILOCHE.
Il y est resté plusieurs années chez ceux qui étaient devenu sa seconde Famille.
C'est çà aussi la Petite Histoire des Oubliés de l'Ile Saint Paul.
Je remercie tous ceux qui œuvrent pour que se perpétue leur mémoire".
Mais ils ont mis dix mois pour remarquer leur absence ???
Je spécule à mort, mais il y a fort à parier qu'ils ont dû trouver ça trop couteux d'affréter un navire pour aller simplement chercher 7 personnes, alors qu'un débarquement était re-prévu pour reprendre la saison de la pêche à la langouste quelques mois plus tard...
D'ailleurs, j'aurais dû joué au loto, dans un de mes précédents commentaires où j'expliquais l'intérêt pour une grosse société / entreprise de faire trainer les procès, dans l'actualité d'aujourd'hui, il y a le procès autour du scandale du Mediator.
Un procès suite à des problèmes qui durent depuis 1999, et une plainte de 2010. Incriminant plusieurs sociétés dont les laboratoires Servier, un établisssement public (l'ANSM) et même une sénatrice.
Procès qui, malgré la culpabilité évidente des différents prévenus, dure depuis des années, avec, cerise sur le gateau, la plupart des prévenus (Genre Jacques Servier) qui décède tour à tour de leurs belles morts, laissant les poursuites s'enterrer avec eux...