Francis Galton est un scientifique peu connu, mais c'est le fondateur de l'eugénisme moderne ainsi que de la psychologie différentielle. Cousin de Charles Darwin, il a également systématisé l'identification d'individus par empreintes digitales.
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Francis Galton est un scientifique peu connu, mais c'est le fondateur de l'eugénisme moderne ainsi que de la psychologie différentielle. Cousin de Charles Darwin, il a également systématisé l'identification d'individus par empreintes digitales.
Tous les commentaires (32)
Il y a une grosse différence avec un avortement pour des raisons médicale : l'eugénisme se faisait pour des raisons de pureté et, surtout, avait pour vocation d'être institutionnalisé sans laissé le choix au gens. Il y a quand même une grosse différence entre se faire stérilisé volontairement parce qu'on a telle ou telle maladie génétique qu'on ne veut pas transmettre et se faire stérilisé de force ! D'ailleurs ça n'est pas l'apanage des nazis puisque les USA en ont aussi fait beaucoup (la page wiki est... édifiante).
Galton n'a pas émis qu'une idée. D'ailleurs personne n’émet jamais d'idée neutre, elles sont toutes agencées dans un faisceau de croyance (en tout cas, c'est les bases d'épistémo que j'ai et qui viennent de la thèse de Quine). Vu la condition sociale de Galton, je ne pense pas qu'il soit légitime de considéré que ses idées sur l'eugénisme soit arrivée par hasard. Mais même si c'était le cas, son idéologie avait des conséquence politique importante, il est donc légitime d'en parler comme tel.
Nobel à d'autres problèmes, mais la différence avec Marie Curie est bien que ses travaux ont juste contribué à quelque chose qui aura lieu bien après, quand les théorie de Galton avaient pour vocation un impact direct. Il y a quand même une grosse différence entre les deux.
Il m'apparait difficile de juger uniquement Galton sur ces idées sur l'eugénisme alors qu'il est tout à fait possible de l'encenser pour le reste de son travail scientifique. Je pense qu'on peut faire les deux finalement.
Ce sont les actes qui font ce qu'on est, pas ce qu'on pense où ce qu'on croit.
Celui qui pense que l'eugénisme (social dans notre cas) est une bonne chose, on peut le contredire, en discuter, lui montrer que c'est une mauvaise chose, dangereuse même, mais celui qui se sert de ça pour s'enrichir, prendre le pouvoir... lui il est dans l'action, c'est un degré largement au dessus. La différence est là.
Et le pire dans tout ça, c'est que je pense que l'eugénisme, dans un monde où il y a de moins en moins de sélection naturelle via la médecine, risque de devenir une nécessité, à moins que la médecine devienne si performante qu'on pourra tout guérir.
Donc voila, ce n'est qu'une idée et là nous sommes d'accord, ce sont les dérives des idées qui sont dangereuses de mon point de vue. D'ailleurs, on peut prendre n'importe quelle idée, si on la pousse à l'extrême, ca finit toujours par dérailler.
Merci à tous pour la discussion philosophique à laquelle cette anecdote a donné lieu. C'est important comme question.
Mon anecdote préférée sur Galton est quand-même qu'il est parti à la recherche de la licorne en Afrique australe!
Je l’ai dit dans un autre commentaire, mais il y a une différence entre un eugénisme autoritaire, institutionnalisé et imposé, et un « eugénisme libérale » qui est choisi par les personnes concerné au cas par cas. Il y a une excellente double vidéo de Dirty Biology et Monsieur Phi sur le sujet (m.youtube.com/watch?v=GsUsgx2oPYA)
@Tybs je ne dis pas le contraire : les apports scientifiques de Galton ne doivent pas être dénigrés, et surtout pas oubliés. Ça n’empêche de considérer l’individu qui les as apporté comme étant plutôt un connard sur ses pensées personnelles.
@Nico un peu le même commentaire que pour raean, il y a plusieurs type d’eugénisme, celui que Gaston voulait était clairement plus violent.
Maintenant, on quitte un peu le point de la discussion qui était, je crois, « est ce légitime de considérer comme un connard quelqu’un qui est « le produit de son époque » quand l’époque a changé et que des actions similaires seraient moralement condamnables aujourd’hui ? ». Juger de si oui ou non de tels actions seraient effectivement moralement condamnables est utile pour voir s’il est légitime de l’appliquer au cas de Galton, mais pas pour juger la prémisse elle-même.
La notion de sélection naturelle arrêter est aussi une question intéressante (la sélection naturelle n’est pas un mécanisme externe mais plutôt une conséquence structurelle, elle ne peut donc pas s’arrêter, on peut en revanche se demander où sont les pressions de sélections, en particulier d’un point de vu culturel), mais je pense que l’on partirai dans un autre gros débat assez éloigné du premier :)
@Yutz alors je n’aime pas trop le terme de théorie, parce que mon but ici n’est pas tant d’expliquer le monde que d’avoir un prisme utile pour me le représenter. Donc non, mon prisme ça n’est pas ça. Il est légitime et pertinent de replacer les choses dans leur contexte quand on veut 1) étudier la personne ou 2) étudier la naissance et le développement d’une idée/concept/idéologie ou 3) faire une étude sociologique de l’époque. Une fois cela terminer, ou si ça n’est pas le but, je ne vois cependant pas l’utilité de poursuivre. Voici mon raisonnement :
- Je juge (oui, c’est bien un jugement, donc personnel et discutable) que l’eugénisme de Galton est une idéologie nauséabonde.
- Je lie l’idéologie nauséabonde à la personne qui l’a créé, et d’autres indices (sa classe sociale plus élevée qui entraîne son mépris des pauvres et des gens commun, son échec à montrer leur stupidité avec la sagesse des foules) le font dire que ca n’est pas tout à fait par hasard qu’il l’a inventé. Je juge (oui, à nouveau) qu’une telle personne serait moralement répréhensible aujourd’hui.
- Je conclue qu’avec notre vision actuelle, cette personne est moralement répréhensible. Je conclue ça parce que je suis, en premier lieu, en désaccord fort avec son idéologie (Pas l’eugénisme en général mais spécifiquement sa vision), et que je veux éviter que des gens se disent que « bah il est pas trop condamné, c’est peut-être que c’est pas si grave ». Bien entendu, je ne pense pas que ça soit le cas de quiconque ici, mais c’est un risque que je préfère ne pas prendre. Je trouve plus pertinent de le traiter de connard quand on parle juste de son idéologie ou qu’on ne rentre pas dans les détails, puis de recontextualiser quand ça s’avère utile. Comme l’a souligné raean, je n’ai pas encore « vu » d’argument montrant l’utilité de contextualiser par défaut ;)
La morale, ce ne sont pas des lois qu'on m'impose mais bien des règles que je m'impose. C'est pour cela, d'ailleurs, que la morale n'aborde pas la question du châtiment.