Il existe beaucoup de types de bananes

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La production de la gros Michel s'est effondrée dans les années 60 mais n'a pas disparue. Il existe encore aujourd'hui de petites exploitations qui cultivent cette variété isolées de la contamination, comme sur l'île de Ste Lucie ou au centre de la république du Congo. Et cette banane est toujours grandement cultivée en Thaïlande qui n'a jamais été atteinte par cette maladie.

a écrit : La banane Cavendish est la variété la plus vendue internationalement, et de loin.
Les bananiers (plus proches de l’herbe que de l’arbre) peuvent se reproduire par pollinisation ou par clone (une pousse redémarre au pied du bananier existant, qui meurt après chaque saison). Mais chez la variété Cavendish, seul le
clonage fonctionne, ce qui donne une diversité génétique très faible. En ajoutant le fait que les bananiers sont souvent plantés en monoculture très dense, cela rends la variété très susceptible aux contaminations (maladies, etc.) et pourrait même la faire disparaître quasi-complètement très rapidement en cas d’épidémie. Jusque là on croise les doigts. Afficher tout
C'est un problème assez général de l'agro-industrie !
Pour une raison plutôt louable (nourrir plus de monde) on sélectionne et croise les espèces pour gagner en rendement. Ajoutez y une raison plus discutable (maximiser le profit) et vous vous retrouver avec des monocultures optimisé au maximum, mais du coup très peu robuste : pauvreté génétique et nutritionnelle, résistance très diminuée aux maladies (car moins de variété genetique) donc augmentation des intrants (pesticides et engrais) donc appauvrissement des sols et extermination du Vivant, donc augmentation des intrants...
Un système très vulnérable aux aléas et donc peu robuste !
Je vous recommande les articles, cours, conférences ou podcast d'Olivier Hamant qui en parle bien mieux que moi !!

Le remplacement de la Gros Michel par la Cavendish a été l'occasion d'une importante crise pour la United Fruit Company, principale société productrice et exportatrice de bananes. Celle-ci avait en effet investi d'importantes sommes d'argent afin d'éduquer les consommateurs américains à la consommation de bananes, ventant les mérites du fruit et expliquant comment identifier les bananes mûres. Lors de l'éradication rapide de la variété Gros Michel, victime d'un champignon dont la propagation est grandement facilitée par la monoculture de ces bananes, qui avait pour but de permettre de meilleurs rendement, la United Fruit Company les remplace rapidement par les Cavandish mais se retrouve face à un problème de taille : les deux variété n'ont pas du tout le même aspect lorsqu'arrivées à maturité optimale pour être consommée. Là où l'une présente d'importantes tâches brunes lorsqu'elle est prête à être mangée de la meilleure façon, l'autre doit être consommée bien plus tôt, avant l'apparition de ces fameuses tâches. Les consommateurs, à qui on a martelé pendant des années la bonne façon d'identifier leur bananes ne s'y retrouvent plus, et la compagnie perd énormément d'argent.
Et quand je dis énormément d'argent, il faut se figurer que la United Fruit Company était si puissante que c'est elle qu'on doit l'expression "république bananière". Implantée en Amérique latine à la fin du XIXème siècle, elle ne recule devant rien pour acquérir le monopole de la production de bananes : coups d'états, massacres de grévistes, invasions militaires, déforestation, tous les moyens sont bons pour s'assurer du contrôle de la production et du commerce de la bananes, souvent avec le soutient du gouvernement américain, à cet époque là très intéressé par le contrôle de l'Amérique du Sud. Suite à la perte d'intérêt des gouvernements américains, de la crise de la Gros Michel et de diverses révolutions, la United Fruit Company perdra peu à peu de son pouvoir. Elle existe cependant encore aujourd'hui, renommée "Chiquita Brands International, et vous avez peut-être déjà vu son logo au rayon fruits et légumes de nos supermarchés. En juin 2024, un tribunal de Floride a condamné la Chiquita Brand Company à verser plus de 38 millions de dollars à des familles de personnes assassinées par des milices colombiennes financées par la société de bananes. Le nom a changé, mais certaines habitudes ont la vie dure.


Tous les commentaires (11)

La banane Cavendish est la variété la plus vendue internationalement, et de loin.
Les bananiers (plus proches de l’herbe que de l’arbre) peuvent se reproduire par pollinisation ou par clone (une pousse redémarre au pied du bananier existant, qui meurt après chaque saison). Mais chez la variété Cavendish, seul le clonage fonctionne, ce qui donne une diversité génétique très faible. En ajoutant le fait que les bananiers sont souvent plantés en monoculture très dense, cela rends la variété très susceptible aux contaminations (maladies, etc.) et pourrait même la faire disparaître quasi-complètement très rapidement en cas d’épidémie. Jusque là on croise les doigts.

a écrit : Pourquoi "gros Michel" pour une banane...? Ce sont des colons français qui lui donnèrent cette appellation en raison de sa taille.

a écrit : La banane Cavendish est la variété la plus vendue internationalement, et de loin.
Les bananiers (plus proches de l’herbe que de l’arbre) peuvent se reproduire par pollinisation ou par clone (une pousse redémarre au pied du bananier existant, qui meurt après chaque saison). Mais chez la variété Cavendish, seul le
clonage fonctionne, ce qui donne une diversité génétique très faible. En ajoutant le fait que les bananiers sont souvent plantés en monoculture très dense, cela rends la variété très susceptible aux contaminations (maladies, etc.) et pourrait même la faire disparaître quasi-complètement très rapidement en cas d’épidémie. Jusque là on croise les doigts. Afficher tout
Selon wikipedia, la Cavendish est aujourd'hui elle-même touchée par la maladie de Panama dont on a toujours aucun remède.

La production de la gros Michel s'est effondrée dans les années 60 mais n'a pas disparue. Il existe encore aujourd'hui de petites exploitations qui cultivent cette variété isolées de la contamination, comme sur l'île de Ste Lucie ou au centre de la république du Congo. Et cette banane est toujours grandement cultivée en Thaïlande qui n'a jamais été atteinte par cette maladie.

En tout cas, je trouve la photo trop belle :-)

a écrit : La banane Cavendish est la variété la plus vendue internationalement, et de loin.
Les bananiers (plus proches de l’herbe que de l’arbre) peuvent se reproduire par pollinisation ou par clone (une pousse redémarre au pied du bananier existant, qui meurt après chaque saison). Mais chez la variété Cavendish, seul le
clonage fonctionne, ce qui donne une diversité génétique très faible. En ajoutant le fait que les bananiers sont souvent plantés en monoculture très dense, cela rends la variété très susceptible aux contaminations (maladies, etc.) et pourrait même la faire disparaître quasi-complètement très rapidement en cas d’épidémie. Jusque là on croise les doigts. Afficher tout
C'est un problème assez général de l'agro-industrie !
Pour une raison plutôt louable (nourrir plus de monde) on sélectionne et croise les espèces pour gagner en rendement. Ajoutez y une raison plus discutable (maximiser le profit) et vous vous retrouver avec des monocultures optimisé au maximum, mais du coup très peu robuste : pauvreté génétique et nutritionnelle, résistance très diminuée aux maladies (car moins de variété genetique) donc augmentation des intrants (pesticides et engrais) donc appauvrissement des sols et extermination du Vivant, donc augmentation des intrants...
Un système très vulnérable aux aléas et donc peu robuste !
Je vous recommande les articles, cours, conférences ou podcast d'Olivier Hamant qui en parle bien mieux que moi !!

La Cavendish a été sélectionné parce qu'elle cochait toutes les cases. Petit plan, gros régime (jusqu'à 25kg facilement récoltable), belle forme, belle taille, bon goût, pas de graines. Depuis c'est tout le circuit de distribution/commercialisation qui s'est adapté à son mode de production et aujourd'hui il est difficile de la remplacer. Elle disparaîtra car le champignon qui la menace est présent dans toutes les zones de production. Mais ça fait 10.ans qu'ils cherchent sa remplaçante donc ils devraient être prêt à temps.

Le remplacement de la Gros Michel par la Cavendish a été l'occasion d'une importante crise pour la United Fruit Company, principale société productrice et exportatrice de bananes. Celle-ci avait en effet investi d'importantes sommes d'argent afin d'éduquer les consommateurs américains à la consommation de bananes, ventant les mérites du fruit et expliquant comment identifier les bananes mûres. Lors de l'éradication rapide de la variété Gros Michel, victime d'un champignon dont la propagation est grandement facilitée par la monoculture de ces bananes, qui avait pour but de permettre de meilleurs rendement, la United Fruit Company les remplace rapidement par les Cavandish mais se retrouve face à un problème de taille : les deux variété n'ont pas du tout le même aspect lorsqu'arrivées à maturité optimale pour être consommée. Là où l'une présente d'importantes tâches brunes lorsqu'elle est prête à être mangée de la meilleure façon, l'autre doit être consommée bien plus tôt, avant l'apparition de ces fameuses tâches. Les consommateurs, à qui on a martelé pendant des années la bonne façon d'identifier leur bananes ne s'y retrouvent plus, et la compagnie perd énormément d'argent.
Et quand je dis énormément d'argent, il faut se figurer que la United Fruit Company était si puissante que c'est elle qu'on doit l'expression "république bananière". Implantée en Amérique latine à la fin du XIXème siècle, elle ne recule devant rien pour acquérir le monopole de la production de bananes : coups d'états, massacres de grévistes, invasions militaires, déforestation, tous les moyens sont bons pour s'assurer du contrôle de la production et du commerce de la bananes, souvent avec le soutient du gouvernement américain, à cet époque là très intéressé par le contrôle de l'Amérique du Sud. Suite à la perte d'intérêt des gouvernements américains, de la crise de la Gros Michel et de diverses révolutions, la United Fruit Company perdra peu à peu de son pouvoir. Elle existe cependant encore aujourd'hui, renommée "Chiquita Brands International, et vous avez peut-être déjà vu son logo au rayon fruits et légumes de nos supermarchés. En juin 2024, un tribunal de Floride a condamné la Chiquita Brand Company à verser plus de 38 millions de dollars à des familles de personnes assassinées par des milices colombiennes financées par la société de bananes. Le nom a changé, mais certaines habitudes ont la vie dure.

Pour les personnes intéressées, il y avait un article sur le champignon TR4 qui menace la Cavendish dans le journal Epsiloon.com de décembre 2024 (payant): « qui va sauver la peau de la banane »