Un tableau et une histoire conjugale

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"Red, black and silver" est sans doute le dernier tableau de Jackson Pollock, réalisé pour sa maitresse. Il mourut sans le signer et sa femme ne reconnut jamais le tableau, afin qu'il n'ait aucune valeur. Une récente analyse semble toutefois confirmer son authenticité, s'appuyant sur des fibres retrouvées sur le tableau venant de l'atelier de l'artiste.


Commentaires préférés (3)

Pourquoi mettre une photo du sol de l'atelier et non du tableau ?

a écrit : Incroyable ce qu'il peint. Il faut vraiment une technique de dingue et énormément de travail et d'apprentissage. J'imagine que chaque tableau coûte des centaines de millions à l'achat et c'est amplement justifié. Je comprends ton point de vue mais Pollock est un pionnier, il est l'un père de la technique du "pouring" (déversement d'un liquide où le pinceau ne touche pas la toile) et il en est sûrement le maître.
Dans l'art il est souvent question d'innovation. Les premiers à utiliser une technique sont des génies, les copieurs sont méprisés.
Comme le disait Gérard de Nerval, le premier qui compara la femme à une rose était un poète, les suivants étaient des imbéciles.

a écrit : Je crois que comme beaucoup, tu associe l'idée d’œuvre d'art à celle de complexité et surtout à celle d'effort. Je pense que c'est une erreur qui nous vient de la culture du travail (on n'a rien sans rien, no pain no gain...). Or l'art est le contraire du travail, de la réponse à une nécessité, l'art est gratuit.

Il faut savoir que Pollock a commencé par le dessin d'observation réaliste et qu'il a fréquenté plusieurs écoles d'art. D'ailleurs ses toiles qui se vendent à 200 millions de dollars, il n'a jamais connu ça. Il a vécu toute se vie dans la pauvreté et n'a été reconnu que tardivement. S'il peignait de cette façon, c'est qu'il y croyait, qu'il ne voulait pas rentrer dans le cadre, alors même que son art lui rapportait à peine de quoi manger.
Tu parles du "Sacre de Napoléon" et c'est intéressant, ce tableau est une commande, comme quand tu commandes une bûche de Noël chez ton boulanger et que tu vas la chercher une semaine plus tard.
Qui est vraiment dans une démarche artistique ? Celui qui, comme un artisan, livre une œuvre commandée, aussi réussie soit-elle, ou celui qui produit un art qui ne correspond qu'à ses envies profondes et ne lui permet même pas d'en vivre ?

On peut également évoquer le peintre Malevitch et son fameux "carré noir sur fond blanc". Cela ressemble exactement à ce que tu imagines si tu ne connais pas ce tableau: un carré noir sur un fond blanc... Mais avant de peindre ça, ce type peignait des sujets figuratifs, dans la plus pure tradition impressionniste, que tu aurais qualifié de très maitrisés (Spring garden in blossom, par exemple). Et si il en est venu au suprématisme, à l'abstraction, c'est qu'il pensait réellement être au bout d'un processus, qu'il avait épuisé le sujet figuratif.
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Evidemment que dans l'art il y a des abus, il y a du blanchiment d'argent avec parfois le "gonflement" du prix de certaines oeuvres, etc.
Il existe également de la "fumisterie" avec de l'art qui se veut réfléchie et qui ne l'est pas tant que ça.

Puis il existe tout de même l'art véritable, qui donne des émotions, qui fait ressentir quelquechose et je rejoins tout ton commentaire la-dessus. J'ai pendant longtemps été très critique envers l'art abstrait et l'art contemporain car comme tu le dis, je faisais l'amalgame entre l'artisan et l'artiste qui ont tout les deux du talent. J'aimais les oeuvres d'artisan, celles bien faites, avec le bon coup de pinceau et l'oeil acéré. Je trouvais l'art abstrait débile et sans intérêt.
J'ai ensuite aimer l'impressionnisme car l'artisan devenait artiste tout en gardant une technique incroyable. On commençait à dépasser le simple fait de représenter quelquechose. On y ajoute du mouvement, des émotions, de la "température", on peint un "moment" plutôt qu'une scène.

Puis un jour je suis allé voir une expo de Kandinsky. Je suis resté scotché plusieurs minutes devant chaque tableau. Les toiles abstraites m'évoquaient des souvenirs, des moments, des personnes alors que pourtant elles ne représentent rien de précis. J'ai compris alors que la dimension relative de l'art n'était pas à négliger et que l'art abstrait pouvait aussi nous emmener quelque part.

Pas tous les peintres, pas toutes les oeuvres, certainement pas avec tout le monde et encore moins au même endroit. Et si Picasso et Polock ne m'emmène nulle part, Kandinsky me fait voyager. C'est aussi ça l'art. Accepter de ne pas faire partie de certains voyages.


Tous les commentaires (50)

Incroyable ce qu'il peint. Il faut vraiment une technique de dingue et énormément de travail et d'apprentissage. J'imagine que chaque tableau coûte des centaines de millions à l'achat et c'est amplement justifié.

Pourquoi mettre une photo du sol de l'atelier et non du tableau ?

a écrit : Pourquoi mettre une photo du sol de l'atelier et non du tableau ? Excellent !

a écrit : Excellent ! Avant de prendre la foudre des fans de Pollock, il faut savoir qu'il peignait généralement au sol par jets de peinture successifs.

Après évidemment, on aime ou on aime pas.

a écrit : Incroyable ce qu'il peint. Il faut vraiment une technique de dingue et énormément de travail et d'apprentissage. J'imagine que chaque tableau coûte des centaines de millions à l'achat et c'est amplement justifié. Je ne connais pas le prix de ses tableaux,
Mais des centaines de millions? Tu pousses pas le bouchon un peu trop loin Maurice?

a écrit : Incroyable ce qu'il peint. Il faut vraiment une technique de dingue et énormément de travail et d'apprentissage. J'imagine que chaque tableau coûte des centaines de millions à l'achat et c'est amplement justifié. Je comprends ton point de vue mais Pollock est un pionnier, il est l'un père de la technique du "pouring" (déversement d'un liquide où le pinceau ne touche pas la toile) et il en est sûrement le maître.
Dans l'art il est souvent question d'innovation. Les premiers à utiliser une technique sont des génies, les copieurs sont méprisés.
Comme le disait Gérard de Nerval, le premier qui compara la femme à une rose était un poète, les suivants étaient des imbéciles.

Beaucoup d’artistes ont eux même dénoncé ce phénomène. Je ne connais pas tout les détails mais Banksy a plusieurs fois confronté ses œuvres au marché, en dehors des influences du milieu de l’art, et tant l’intérêt que la valeur des tableaux ont fortement diminué à ces occasions.
La merde d’artiste de Piero Manzoni est également une des meilleurs critique de ce système.
Bien sûre qu’il y a un côté risible et une forme de snobisme/élitisme dans les cotes de beaucoup d’œuvres, aussi originales ou belles soient elles.

www.ouest-france.fr/culture/insolite-banksy-brade-ses-oeuvres-dans-les-rues-de-new-york-1623989

fr.wikipedia.org/wiki/Merde_d'artiste?wprov=sfti1#

a écrit : Je comprends ton point de vue mais Pollock est un pionnier, il est l'un père de la technique du "pouring" (déversement d'un liquide où le pinceau ne touche pas la toile) et il en est sûrement le maître.
Dans l'art il est souvent question d'innovation. Les premiers à utiliser une tec
hnique sont des génies, les copieurs sont méprisés.
Comme le disait Gérard de Nerval, le premier qui compara la femme à une rose était un poète, les suivants étaient des imbéciles.
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Tu crois vraiment ce que tu as écrit, ou c'est juste pour te moquer?

Je ne crois pas manquer de sensibilité artistique, ni même d'ouverture d'esprit... mais ça, je crois que personne ne pourra jamais me convaincre que ce n'est pas une fumisterie.

a écrit : Beaucoup d’artistes ont eux même dénoncé ce phénomène. Je ne connais pas tout les détails mais Banksy a plusieurs fois confronté ses œuvres au marché, en dehors des influences du milieu de l’art, et tant l’intérêt que la valeur des tableaux ont fortement diminué à ces occasions.
La merde d’artiste de Piero Manzon
i est également une des meilleurs critique de ce système.
Bien sûre qu’il y a un côté risible et une forme de snobisme/élitisme dans les cotes de beaucoup d’œuvres, aussi originales ou belles soient elles.

www.ouest-france.fr/culture/insolite-banksy-brade-ses-oeuvres-dans-les-rues-de-new-york-1623989

fr.wikipedia.org/wiki/Merde_d'artiste?wprov=sfti1#
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et on le voit bien ici, puisque sa ferme à refusé de le reconnaître. J'imagine que c'est un moyen de le garder pour elle plutôt que d'en faire un pécule, et, si c'est le cas, je trouve ça très romantique.

Disons que si on me l'offrait, je n'aurais aucun scrupule à le vendre. Et ça me ferait plein d'argent!

a écrit : Disons que si on me l'offrait, je n'aurais aucun scrupule à le vendre. Et ça me ferait plein d'argent! Les goûts et les couleurs, quoiqu'on en dise.
Personnellement, j'aime beaucoup.

Je comprends qu'il faille connaitre les règles de l'art et parfois briser les codes, mais franchement :
pollock/picasso/mondrian/malevitch <<<< Jacques-Louis David / Delacroix / Leonardo Da Vinci / Riccardo Federici / Ruan Jia (voire même le jeune Picasso)

Certains diront que c'est des histoires de blanchiment d'argent, de népotisme,etc...
Moi je pense juste en tant qu'artiste en herbe que la maitrise d'un "Sacre de Napoléon 1er" est EVIDENT, alors que scotcher une banane à un mur (cattelan)...
Il fallait y penser,certes, mais quelle recherche y a t il derrière? Quel sens profond? Combien d'heures d'entrainement a t il fallu? Qu'est-ce qui prévient un enfant lambda de 6 ans de faire de même?...

a écrit : Je comprends ton point de vue mais Pollock est un pionnier, il est l'un père de la technique du "pouring" (déversement d'un liquide où le pinceau ne touche pas la toile) et il en est sûrement le maître.
Dans l'art il est souvent question d'innovation. Les premiers à utiliser une tec
hnique sont des génies, les copieurs sont méprisés.
Comme le disait Gérard de Nerval, le premier qui compara la femme à une rose était un poète, les suivants étaient des imbéciles.
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Il y a d'une part le problème des suiveurs qui utilisent l'idée d'un autre, il y a aussi le problème des types qui ont UNE idée et la déclinent ad nauseam toute leur vie. Je ne donnerait pas d'exemple il suffit d'aller à une expo d'«art» contemporain.
J'ajouterai un dernier problème : puisque cet «art» rejette technique et esthétique, sa seule justification est l'originalité.

a écrit : Tu crois vraiment ce que tu as écrit, ou c'est juste pour te moquer? Vu à quel point le trait est forcé, je pense à 80% qu'il t'a tendu un piège, Montparnasse. :3

Non seulement le tableau n'est pas signé mais on voit bien qu'il n'est pas terminé, c'est pour ça qu'il n'a aucune valeur.

Pour le titre j'aurai préféré "Dark Vador"
Mais ce n'est que mon opinion...

a écrit : Je comprends qu'il faille connaitre les règles de l'art et parfois briser les codes, mais franchement :
pollock/picasso/mondrian/malevitch <<<< Jacques-Louis David / Delacroix / Leonardo Da Vinci / Riccardo Federici / Ruan Jia (voire même le jeune Picasso)

Certains diront qu
e c'est des histoires de blanchiment d'argent, de népotisme,etc...
Moi je pense juste en tant qu'artiste en herbe que la maitrise d'un "Sacre de Napoléon 1er" est EVIDENT, alors que scotcher une banane à un mur (cattelan)...
Il fallait y penser,certes, mais quelle recherche y a t il derrière? Quel sens profond? Combien d'heures d'entrainement a t il fallu? Qu'est-ce qui prévient un enfant lambda de 6 ans de faire de même?...
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Je crois que comme beaucoup, tu associe l'idée d’œuvre d'art à celle de complexité et surtout à celle d'effort. Je pense que c'est une erreur qui nous vient de la culture du travail (on n'a rien sans rien, no pain no gain...). Or l'art est le contraire du travail, de la réponse à une nécessité, l'art est gratuit.

Il faut savoir que Pollock a commencé par le dessin d'observation réaliste et qu'il a fréquenté plusieurs écoles d'art. D'ailleurs ses toiles qui se vendent à 200 millions de dollars, il n'a jamais connu ça. Il a vécu toute se vie dans la pauvreté et n'a été reconnu que tardivement. S'il peignait de cette façon, c'est qu'il y croyait, qu'il ne voulait pas rentrer dans le cadre, alors même que son art lui rapportait à peine de quoi manger.
Tu parles du "Sacre de Napoléon" et c'est intéressant, ce tableau est une commande, comme quand tu commandes une bûche de Noël chez ton boulanger et que tu vas la chercher une semaine plus tard.
Qui est vraiment dans une démarche artistique ? Celui qui, comme un artisan, livre une œuvre commandée, aussi réussie soit-elle, ou celui qui produit un art qui ne correspond qu'à ses envies profondes et ne lui permet même pas d'en vivre ?

On peut également évoquer le peintre Malevitch et son fameux "carré noir sur fond blanc". Cela ressemble exactement à ce que tu imagines si tu ne connais pas ce tableau: un carré noir sur un fond blanc... Mais avant de peindre ça, ce type peignait des sujets figuratifs, dans la plus pure tradition impressionniste, que tu aurais qualifié de très maitrisés (Spring garden in blossom, par exemple). Et si il en est venu au suprématisme, à l'abstraction, c'est qu'il pensait réellement être au bout d'un processus, qu'il avait épuisé le sujet figuratif.