Pourquoi les Français ne sont-ils pas bons en langues étrangères ?

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Une des raisons expliquant le niveau médiocre des Français en langues étrangères serait que le français est parlé à des fréquences sonores bien spécifiques, regroupant que partiellement ou pas du tout les fréquences des autres langues. Le russe est au contraire une des langues avec le plus large spectre sonore.

Le français s'étendrait de 125 Hz à 250 Hz et de 1000 Hz à 2000 Hz. L'anglais recouvrirait en revanche la plage entre 2000 Hz et 12000 Hz. Le russe irait de 125 Hz à 8000 Hz.


Tous les commentaires (75)

a écrit : C'est n'importe quoi. Quelqu'un aurait une vraie source à ce sujet (de préférence un article de linguistique publié dans une revue scientifique) ? Parce que là, ça ressemble à un délire pseudolinguistique.

Au fait, quand vous dites "langues étrangères", vous voulez vraiment dire
"langues étrangères" ou juste "anglais" ? Si la langue qu'on nous forçait à apprendre était l'espagnol et l'italien, les Français auraient très certainement une bien meilleure réputation en ce qui concerne l'apprentissage des langues. Afficher tout
Les seules sources éclairantes que j'ai trouvées parle soit d'un livre de J-Marie Gillet, "Les étonnantes origines de la querelle linguistique en Belgique", soit de méthodes de "psycho-phonologie".

www.cuk.ch/articles/4766
www.psyacoustic.com/Flangues_etrangeres.htm
www.tomatis-toulouse.com/

Dans les deux cas on parle de théories qui datent des années 90. Depuis, on a fait bien du chemin en phonologie.

Même après lecture de ces "sources", je ne comprends ce que veulent dire ces chiffres. Le premier lien sous-entend qu'il s'agit de prosodie (l'aspect chantant ou non d'une langue), mais la troisième décrit plutôt le principe de discrimination phonémique (le fait de zapper les sons qui n'existent pas dans notre langue, comme le th anglais). Mais aucun ne précise ce qui est mesuré pour obtenir les plages de fréquences.

Pour ceux qui ne connaissent pas bien la phonologie (l'étude acoustique des langues, en gros), un son est composé de plusieurs fréquences qui se superposent (en musique, on les appelle les harmoniques).
La fréquence que l'on perçoit est la fréquence fondamentale. C'est elle qui fait qui fait la mélodie d'une phrase. Les autres fréquences qui composent le son correspondent dans une langue aux caractéristiques articulatoires du son produit. Selon que j'ouvre la bouche en grand ou non, que je place ma langue à l'avant ou l'arrière de ma bouche, les harmoniques changeront. Si, là encore, les changements sont propres au timbre et à la physionomie de chacun, on a en revanche des valeurs repères qui permettent de définir clairement les voyelles, notamment (le son è est défini par une grande ouverture buccale et une position en avant de langue, ces caractéristiques sont mesurables via les harmoniques).

Concernant la fondamentale, les valeurs de l'anecdote ne peuvent pas y correspondre. Une voix (au quotidien) à plusieurs milliers de Hz serait une horreur, et la plage de fréquences utilisée par quelqu'un lui est propre, change d'un individu à l'autre indépendamment de sa langue maternelle. Il y a bien des langues qui utilisent la hauteur de la voix pour changer le sens des mots ("ba" grave a un sens, et "ba" aigu un autre), mais ça n'expliquerait pas pourquoi le Français à une plage de fréquence coupée en deux, puisqu'il n'utilise pas d'accents toniques. La mesure des harmoniques n'explique pas non plus cette coupure.

J'ai surtout l'impression que cette théorie se base sur des observations et/ou
des recherches qui sont aujourd'hui obsolètes.

a écrit : Ou alors un système d'école loin d'être parfait qui ne forme pas les enfants dès le début à parler d'autre langues (ajouté à ça un chauvinisme qui n'aide certainement pas) Chauvinisme qui transparaît d’ailleurs dans les commentaires !

L’une des premières raisons de notre niveau médiocre en langues étrangères et notre éducation et culture. Nous sommes trop fermé linguistiquement.
Analysez bien le nombre de pays qui doublent leur Films et regardé leur niveaux en anglais.
Espagne, Chine, Japon, Italie, France...
la plupart des pays Scandinave regardent les Films en VOST est leur niveaux et bien meilleurs. Et ce n’est qu’une des raisons.

Forcez vos enfants à regarder les films en VO et vous verrez la différence.

Après une bonne demi-heure de recherche sur Google Scholar (ce qui veut dire très clairement que l'étude en question n'existe a priori tout simplement pas), je suis tombé sur la présentation d'un laboratoire qui étudie les propriétés acoustiques des langues : www.degruyter.com/view/j/iral.1963.1.issue-1/iral.1963.1.1.85/iral.1963.1.1.85.xml
Notamment le fait qu'un non-natif va changer son intonation quand il fait face à certains sons qu'il n'a pas dans sa langue.
Mais pour avoir fait une recherche à partir du nom du chercheur à l'initiative de ce laboratoire, je ne trouve aucun article qui justifie les résultats en fréquence et les conclusions en termes d'apprentissage que l'anecdote.
Il y a en revanche une multitude d'articles liant les problèmes de dyslexie et les capacité du cerveau à traiter les fréquences sonores, mais de là à considérer qu'une difficulté d'apprentissage d'une langue est comparable à la dyslexie...

Enfin, je pense qu'en fait, l'anecdote ignore le processus d'apprentissage et la plasticité du cerveau (alors que l'auteur de l'article en source insiste dessus) : plus on est jeune, plus notre cerveau crée des connexions en fonction de ce qu'il reçoit de son environnement. Peu à peu, ces connexions non-utilisées meurent (pas con le cerveau, il ne garde que ce qui est nécessaire). Et arrivé à une certaine maturité, le cerveau a davantage de mal à créer de nouvelles connexions. Donc si vous n'êtes pas exposé à des sons dans l'enfance (peu importe la fréquence, même si ça doit jouer, je pense notamment aux langues "clic" qui joue vraiment sur la fréquence), vous aurez du mal par la suite à recréer de nouvelles connexions. Les Grecs n'ont aucun mal à reproduire le "th" anglais vu qu'ils sont exposés dès leur plus jeune âge à ce son. Mais demandez à un Grec de prononcer le son "je"... Donc oui, il parait raisonnable de penser qu'une langue utilisant une variété de sons différents facilite l'apprentissage des autres langues, puisque l'apprenti a déjà été confronté à ces sons. Mais in fine le meilleur moyen d'apprendre une langue est de l'apprendre tôt, c'est bien ça la variable explicative. Si c'était uniquement la fréquence, un chanteur d'opéra serait un bon polyglotte... L'anecdote n'est a priori pas fausse en soi, c'est juste un raccourci qui lui me paraît vraisemblablement erroné (jusqu'à ce qu'on me trouve la publication scientifique).

What a salty / butthurt comment section, hahaha...

a écrit : Je crois qu'on est à peu près tous d'accord qu'au delà de l'affirmation très hasardeuse qu'on est nuls en langues étrangères l'anecdote est intéressante. Qui n'a jamais dit que le français est une langue quelque peu monotone, tandis que l'Italien ou l'Espagnol sont des langues "chantantes". Il n'y a qu'au théâtre je pense qu'on parle le français en modulant sa voix dans les aigus et dans les graves, et parfois dans les films moyenâgeux on voit tout le monde parler de manière "théâtrale" ce qui semble parfois un peu ridicule.

Bref, j'aimerais bien savoir d'où vient une telle platitude de notre langue, et quand elle est apparue. J'imagine qu'elle est assez moderne car même si je n'ai pas enregistré de québécois pour vérifier, ils me paraissent avoir un spectre sonore beaucoup plus étendu que le nôtre (et on dit souvent qu'ils parlent encore le Français d'antan). D'ailleurs, ça pourrait involontairement accréditer la théorie de l'anecdote vu qu'ils sont sans doute meilleurs en anglais que nous, mais on comprend très bien ici comment il est facile de ne tenir compte que d'un fait arbitraire et d'oublier complètement qu'ils vivent au milieu d'un pays anglophone, qu'ils sont encore plus baignés de culture américaine que nous etc etc...
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Le fait de moduler sa voix peut être totalement indépendant de la monotonie de langue. L'accent tonique veut simplement dire que le sens d'un mot peut changer selon la syllabe mise en valeur, mais ça n'empêche pas de jouer sur le reste de la phrase. On utilise tous des modulations pour mettre l'emphase sur une info ou une autre.
Pour reprendre le célèbre "Je suis ton père", selon le mot que l'on met en valeur (et si on en met un en valeur) ça change complètement le message.
Mais il est vrai qu'en Français, quelqu'un qui module beaucoup sa voix sera vite catalogué comme exubérant, extraverti. Il doit sûrement y avoir une raison historique, d'autant plus que nos dialectes ont bel et bien des accents toniques, mais je ne la connais pas.

a écrit : Les seules sources éclairantes que j'ai trouvées parle soit d'un livre de J-Marie Gillet, "Les étonnantes origines de la querelle linguistique en Belgique", soit de méthodes de "psycho-phonologie".

www.cuk.ch/articles/4766
www.psyacoustic.com/Flangues_etran
geres.htm
www.tomatis-toulouse.com/

Dans les deux cas on parle de théories qui datent des années 90. Depuis, on a fait bien du chemin en phonologie.

Même après lecture de ces "sources", je ne comprends ce que veulent dire ces chiffres. Le premier lien sous-entend qu'il s'agit de prosodie (l'aspect chantant ou non d'une langue), mais la troisième décrit plutôt le principe de discrimination phonémique (le fait de zapper les sons qui n'existent pas dans notre langue, comme le th anglais). Mais aucun ne précise ce qui est mesuré pour obtenir les plages de fréquences.

Pour ceux qui ne connaissent pas bien la phonologie (l'étude acoustique des langues, en gros), un son est composé de plusieurs fréquences qui se superposent (en musique, on les appelle les harmoniques).
La fréquence que l'on perçoit est la fréquence fondamentale. C'est elle qui fait qui fait la mélodie d'une phrase. Les autres fréquences qui composent le son correspondent dans une langue aux caractéristiques articulatoires du son produit. Selon que j'ouvre la bouche en grand ou non, que je place ma langue à l'avant ou l'arrière de ma bouche, les harmoniques changeront. Si, là encore, les changements sont propres au timbre et à la physionomie de chacun, on a en revanche des valeurs repères qui permettent de définir clairement les voyelles, notamment (le son è est défini par une grande ouverture buccale et une position en avant de langue, ces caractéristiques sont mesurables via les harmoniques).

Concernant la fondamentale, les valeurs de l'anecdote ne peuvent pas y correspondre. Une voix (au quotidien) à plusieurs milliers de Hz serait une horreur, et la plage de fréquences utilisée par quelqu'un lui est propre, change d'un individu à l'autre indépendamment de sa langue maternelle. Il y a bien des langues qui utilisent la hauteur de la voix pour changer le sens des mots ("ba" grave a un sens, et "ba" aigu un autre), mais ça n'expliquerait pas pourquoi le Français à une plage de fréquence coupée en deux, puisqu'il n'utilise pas d'accents toniques. La mesure des harmoniques n'explique pas non plus cette coupure.

J'ai surtout l'impression que cette théorie se base sur des observations et/ou
des recherches qui sont aujourd'hui obsolètes.
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Je n'ai pas accès au livre cité, mais aucun article scientifique n'y fait référence. L'auteur n'a pas non plus publié à côté, donc si quelqu'un a un exemplaire, il serait bon qu'il donne les sources "des études scientifiques avérées" comme le dit la première source !
Et les deux autres sources, il faut quand même se méfier des instituts qui proposent des méthodes payantes sans qu'elles citent une quelconque étude prouvant l'efficacité de la méthode.
Merci pour les explications concernant les fréquences harmonie/fondamentale. Ça me parait aussi vraiment invraisemblable que l'anglais utilise des fondamentales à 12000Hz ! Même 2000 Hz c'est déjà très aigu : c'est environ le 6è Do d'un piano...

a écrit : C'est n'importe quoi. Quelqu'un aurait une vraie source à ce sujet (de préférence un article de linguistique publié dans une revue scientifique) ? Parce que là, ça ressemble à un délire pseudolinguistique.

Au fait, quand vous dites "langues étrangères", vous voulez vraiment dire
"langues étrangères" ou juste "anglais" ? Si la langue qu'on nous forçait à apprendre était l'espagnol et l'italien, les Français auraient très certainement une bien meilleure réputation en ce qui concerne l'apprentissage des langues. Afficher tout
Il y a d autres études qui reprennent cela mais parlent plus de la variété de phonèmes utilisés.
Et le russe en a un très grand nombre, qui sont repris commun à beaucoup de langues — plus que le français.

erikbern.com/2017/02/01/language-pitch.html

Voici une bonne référence, vous pouvez même utiliser le code source pour refaire les tests.

Les consonnes et les voyelles sont très diverses dans le monde, et en ça le français est "normal" (même si on a beaucoup de voyelles), mais par contre effectivement les Français ont moins de variation de timbres (fréquences fondamentales assez stables mais surtout formants très pauvres), moins d'expressivité par des écarts énormes de hauteurs disons. (Il y a plein d'autres façons d'être inventifs : le rythme, l'articulation, la qualité des consonnes, le verlan... Et même des variations plus subtiles de hauteurs !)

Mais tout de même : Si vous "imitez" l'accent italien, vous vous mettez à prendre une voix nasillarde (= très aiguë), et si vous imitez l'accent russe, une voix très profonde (= grave). C'est ça que veulent dire les chiffres !

Maintenant, je ne suis pas sûr que ça empêche d'apprendre une langue. Ça empêche de parler parfaitement avec un accent natif, mais ça n'est pas essentiel.

Pour moi, ce qui nous empêche d'apprendre facilement d'autres langues, en plus de tout ce qui a été dit, c'est que nous sommes (avec les Polonais) les seuls au monde à avoir l'obsession de "bien parler", c'est-à-dire d'éviter d'avoir un accent, d'avoir un vocabulaire régional. Dire à quelqu'un "d'où vient votre accent ?" est une insulte en France.

On est aussi le seul pays avec des dictées (avec la Pologne, encore une fois). Ça crée une ambiance punitive d'apprentissage horrible pr le français... Et pour toutes les autres langues étrangères. (Je ne suis pas contre les dictées, je dis juste : ça provoque en général une ambiance désagréable.

Il n'y a qu'à demander aux étrangers qui viennent en France, qui se font corriger toutes leurs phrases par les boulangers, les gens dans la rue... Ça n'existe nulle part ailleurs : c'est l'idéal de l'identique en France (égalité fraternité liberté), alors que dans les autres pays, et de plus en plus en France, il serait inimaginable d'insister lourdement sur l'accent ou les "erreurs" linguistiques de quelqu'un dans la rue.

Ça a ses avantages de porter avec fierté une rigueur linguistique... Mais aussi de sacrés inconvénients. Bref, àmha, si on apprenait à ne pas corriger immédiatement et violemment toutes les erreurs en français, on serait plus tranquille pour apprendre n'importe quelle autre langue à nos enfants.

Dans le livre de Tomatis "L'oreille et la voix", traduit en Anglais, on trouve page 17, la comparaison du spectre vocal entre un chanteur d'opéra (Caruso) et "un chanteur Français" : books.google.fr/books?hl=fr&lr=&id=Sr5XrDgaJpUC&oi=fnd&pg=PR5&dq=+Alfred+Tomatis&ots=jreT4NMMtf&sig=kvrTebsrsBCxgm7XPHiZGhTqpZk#v=onepage&q=Hz&f=false

On retrouve sur le spectre du chanteur français une première plage de 125 à 250Hz, mais comme je n'ai pas accès à la page précédente, pas d'information sur le protocole. Et puis ça semble très éloigné d'un cas représentatif du "Français moyen".

a écrit : Et pour expliquer le niveau médiocre des Français en français écrit ? A part le fait que le système d’instruction semble en échec ?
Parce que, quand je lis certains commentaires, je saigne des yeux...
Sauf erreur de ma part, on ne peut pas correctement apprendre une langue que par écrit. C'est toujours d'abord à l'oral, parce que notre cerveau a développé la capacité de langage sur une base orale, et non écrite, beaucoup plus récente. Je ne sais plus trop où j'ai lu ça, mais je pense que c'est l'esprit (je crois que c'est expliqué dans "L'instinct de langage" de Stephen Pinker).

a écrit : erikbern.com/2017/02/01/language-pitch.html

Voici une bonne référence, vous pouvez même utiliser le code source pour refaire les tests.

Les consonnes et les voyelles sont très diverses dans le monde, et en ça le français est "normal" (même si on a beaucoup de voyelles), mais
par contre effectivement les Français ont moins de variation de timbres (fréquences fondamentales assez stables mais surtout formants très pauvres), moins d'expressivité par des écarts énormes de hauteurs disons. (Il y a plein d'autres façons d'être inventifs : le rythme, l'articulation, la qualité des consonnes, le verlan... Et même des variations plus subtiles de hauteurs !)

Mais tout de même : Si vous "imitez" l'accent italien, vous vous mettez à prendre une voix nasillarde (= très aiguë), et si vous imitez l'accent russe, une voix très profonde (= grave). C'est ça que veulent dire les chiffres !

Maintenant, je ne suis pas sûr que ça empêche d'apprendre une langue. Ça empêche de parler parfaitement avec un accent natif, mais ça n'est pas essentiel.

Pour moi, ce qui nous empêche d'apprendre facilement d'autres langues, en plus de tout ce qui a été dit, c'est que nous sommes (avec les Polonais) les seuls au monde à avoir l'obsession de "bien parler", c'est-à-dire d'éviter d'avoir un accent, d'avoir un vocabulaire régional. Dire à quelqu'un "d'où vient votre accent ?" est une insulte en France.

On est aussi le seul pays avec des dictées (avec la Pologne, encore une fois). Ça crée une ambiance punitive d'apprentissage horrible pr le français... Et pour toutes les autres langues étrangères. (Je ne suis pas contre les dictées, je dis juste : ça provoque en général une ambiance désagréable.

Il n'y a qu'à demander aux étrangers qui viennent en France, qui se font corriger toutes leurs phrases par les boulangers, les gens dans la rue... Ça n'existe nulle part ailleurs : c'est l'idéal de l'identique en France (égalité fraternité liberté), alors que dans les autres pays, et de plus en plus en France, il serait inimaginable d'insister lourdement sur l'accent ou les "erreurs" linguistiques de quelqu'un dans la rue.

Ça a ses avantages de porter avec fierté une rigueur linguistique... Mais aussi de sacrés inconvénients. Bref, àmha, si on apprenait à ne pas corriger immédiatement et violemment toutes les erreurs en français, on serait plus tranquille pour apprendre n'importe quelle autre langue à nos enfants.
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Merci pour cette source ! Elle vient confirmer que les valeurs de l'anecdote sont complètement fantaisistes... Et en effet, l'auteur de cette étude parle bien de l'intonation/accent (le "natural" pitch dont parle l'auteur), pas de la prononciation des sons en tant que tel.

a écrit : erikbern.com/2017/02/01/language-pitch.html

Voici une bonne référence, vous pouvez même utiliser le code source pour refaire les tests.

Les consonnes et les voyelles sont très diverses dans le monde, et en ça le français est "normal" (même si on a beaucoup de voyelles), mais
par contre effectivement les Français ont moins de variation de timbres (fréquences fondamentales assez stables mais surtout formants très pauvres), moins d'expressivité par des écarts énormes de hauteurs disons. (Il y a plein d'autres façons d'être inventifs : le rythme, l'articulation, la qualité des consonnes, le verlan... Et même des variations plus subtiles de hauteurs !)

Mais tout de même : Si vous "imitez" l'accent italien, vous vous mettez à prendre une voix nasillarde (= très aiguë), et si vous imitez l'accent russe, une voix très profonde (= grave). C'est ça que veulent dire les chiffres !

Maintenant, je ne suis pas sûr que ça empêche d'apprendre une langue. Ça empêche de parler parfaitement avec un accent natif, mais ça n'est pas essentiel.

Pour moi, ce qui nous empêche d'apprendre facilement d'autres langues, en plus de tout ce qui a été dit, c'est que nous sommes (avec les Polonais) les seuls au monde à avoir l'obsession de "bien parler", c'est-à-dire d'éviter d'avoir un accent, d'avoir un vocabulaire régional. Dire à quelqu'un "d'où vient votre accent ?" est une insulte en France.

On est aussi le seul pays avec des dictées (avec la Pologne, encore une fois). Ça crée une ambiance punitive d'apprentissage horrible pr le français... Et pour toutes les autres langues étrangères. (Je ne suis pas contre les dictées, je dis juste : ça provoque en général une ambiance désagréable.

Il n'y a qu'à demander aux étrangers qui viennent en France, qui se font corriger toutes leurs phrases par les boulangers, les gens dans la rue... Ça n'existe nulle part ailleurs : c'est l'idéal de l'identique en France (égalité fraternité liberté), alors que dans les autres pays, et de plus en plus en France, il serait inimaginable d'insister lourdement sur l'accent ou les "erreurs" linguistiques de quelqu'un dans la rue.

Ça a ses avantages de porter avec fierté une rigueur linguistique... Mais aussi de sacrés inconvénients. Bref, àmha, si on apprenait à ne pas corriger immédiatement et violemment toutes les erreurs en français, on serait plus tranquille pour apprendre n'importe quelle autre langue à nos enfants.
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Merci, je me coucherai moins bête!

a écrit : Les seules sources éclairantes que j'ai trouvées parle soit d'un livre de J-Marie Gillet, "Les étonnantes origines de la querelle linguistique en Belgique", soit de méthodes de "psycho-phonologie".

www.cuk.ch/articles/4766
www.psyacoustic.com/Flangues_etran
geres.htm
www.tomatis-toulouse.com/

Dans les deux cas on parle de théories qui datent des années 90. Depuis, on a fait bien du chemin en phonologie.

Même après lecture de ces "sources", je ne comprends ce que veulent dire ces chiffres. Le premier lien sous-entend qu'il s'agit de prosodie (l'aspect chantant ou non d'une langue), mais la troisième décrit plutôt le principe de discrimination phonémique (le fait de zapper les sons qui n'existent pas dans notre langue, comme le th anglais). Mais aucun ne précise ce qui est mesuré pour obtenir les plages de fréquences.

Pour ceux qui ne connaissent pas bien la phonologie (l'étude acoustique des langues, en gros), un son est composé de plusieurs fréquences qui se superposent (en musique, on les appelle les harmoniques).
La fréquence que l'on perçoit est la fréquence fondamentale. C'est elle qui fait qui fait la mélodie d'une phrase. Les autres fréquences qui composent le son correspondent dans une langue aux caractéristiques articulatoires du son produit. Selon que j'ouvre la bouche en grand ou non, que je place ma langue à l'avant ou l'arrière de ma bouche, les harmoniques changeront. Si, là encore, les changements sont propres au timbre et à la physionomie de chacun, on a en revanche des valeurs repères qui permettent de définir clairement les voyelles, notamment (le son è est défini par une grande ouverture buccale et une position en avant de langue, ces caractéristiques sont mesurables via les harmoniques).

Concernant la fondamentale, les valeurs de l'anecdote ne peuvent pas y correspondre. Une voix (au quotidien) à plusieurs milliers de Hz serait une horreur, et la plage de fréquences utilisée par quelqu'un lui est propre, change d'un individu à l'autre indépendamment de sa langue maternelle. Il y a bien des langues qui utilisent la hauteur de la voix pour changer le sens des mots ("ba" grave a un sens, et "ba" aigu un autre), mais ça n'expliquerait pas pourquoi le Français à une plage de fréquence coupée en deux, puisqu'il n'utilise pas d'accents toniques. La mesure des harmoniques n'explique pas non plus cette coupure.

J'ai surtout l'impression que cette théorie se base sur des observations et/ou
des recherches qui sont aujourd'hui obsolètes.
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Si l'anecdote à ses défaut, elle aura en tout cas été l'occasion de commentaires éclairants et instructifs. Merci à toi aussi! :-)

a écrit : C'est n'importe quoi. Quelqu'un aurait une vraie source à ce sujet (de préférence un article de linguistique publié dans une revue scientifique) ? Parce que là, ça ressemble à un délire pseudolinguistique.

Au fait, quand vous dites "langues étrangères", vous voulez vraiment dire
"langues étrangères" ou juste "anglais" ? Si la langue qu'on nous forçait à apprendre était l'espagnol et l'italien, les Français auraient très certainement une bien meilleure réputation en ce qui concerne l'apprentissage des langues. Afficher tout
Le mot clé c'est "serait", c'est du conditionnel, une théorie.

Ou alors... On manque juste de bonne volonté ! J'ai un niveau plus que médiocre en Anglais, c'est sur que ça me fait un handicape, mais je ne vais pas balancer que c'est à cause de l'effet sonore...

C’est pas le premier avril, c’est n’importe quoi cette anecdote sérieux... Faut plutôt chercher du côté de l’Ed Nat pour en connaître les raisons...

a écrit : Une des autres raisons est que en France on commence à apprendre des langues étrangères beaucoup plus tard... Je suis pas sûr que ce soit vraiment une raison.
Je suis au lycée et j'ai commencé au primaire l'anglais. Ayant été dans une école allemande, j'ai pû m'apercevoir qu'il était bien meilleur que les élèves français alors que j'avais alors 7 de cours d'anglais (en troisième) et que les Allemands l'aprennait que depuis quelques temps. Je pense que notre faible niveau viens surtout que l'anglais s'apprend en l'écoutant, en regardant des films série et podcast et en voyageant et que la grammaire n'y a qu'une faible place. Donc les cours telles que nous avons au collège et encore au lycée ne nous aide pas vraiment a nous améliorer.
Si on regarde les autres pays qui doivent apprendre eux aussi l'anglais, la différence tiens au fait que l'anglais est bcp plus présent dans la vie de tous les jours.

Je ne suis pas convaincu non plus : les russes, et les japonais par exemple sont réputés pour ne savoir parler que leur langues.
D’ailleurs, allez donc trouver un anglais ou un américain qui parle autre chose que l’anglais : je vous souhaite bonne chance :D

La cause me semble bien plus être le fait qu’en France on ne baigne pas dans les langues étrangères.

Si vous allez aux P-B, au Danemark ou dans les pays scandinaves, vous verrez que les films, séries, jeux vidéos, et même parfois les dessins animés ne sont pas traduits. Il y a juste les sous-titres.

Les jeunes sont habitués dès le début à écouter et à comprendre l’anglais.

Enfin, pour les autres langues, en Hollande (je parle par expérience), l’école les gère beaucoup mieux. Il n’est pas rare que les collégiens aient 3 voire 4 langues étrangères à la fois (alors que même si j’ai eu de l’anglais dès le primaire, j’ai dû attendre la 4e pour entamer la LV2 à l’école…).

Ce n’est donc pas une question de spectre sonore, juste une question de société et d’enseignement.


(et puis… personne n’est jamais devenu bilingue en crachant des verbes irréguliers lors d’un contrôle… Je ne sais pas si c’est le cas pour tout le monde, mais les 3/4 des contrôles d’anglais que j’ai eu, c’était que des verbes…).

Je me permet de partager la vidéo de linguisticae qui s’y connaît dans le domaine et qui explique les difficultés des français à parler anglais :
youtu.be/kVOxyBDqD1k