Lorsqu'il y a solution de continuité, il y a rupture

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L'expression "solution de continuité" signifie l'inverse de ce que vous pensez probablement : c'est une interruption ou une rupture. Ainsi, si on vous propose une solution de continuité pour votre contrat de travail, on vous dit que vous êtes renvoyé ! Des méprises qui attribuaient le sens contraire à cette expression ont même dû être tranchées par la Cour de Cassation et par l'ONU.

Dans cette expression, d'origine médicale, solution a son sens du latin qu'on traduirait plutôt par dissolution en français moderne. Au sens propre et dans le domaine médical, une solution de continuité d'un os, par exemple, c'est une fracture.


Commentaires préférés (3)

Ce n'est pas tout à fait identique avec les termes de l'anecdote mais cela se rapproche des expressions :
"remercier quelqu'un" qui signifie à la fois "exprimer de la gratitude" et "licencier".
"louer" qui signifie à la fois "louer en tant que propriétaire" et "louer en tant que locataire".
En français, on appelle cela l'éniantiosémie et cela peut créer des confusions de sens. On pourrait à la limite dire que "solution" signifie selon les cas "résolution" et "dissolution".

Concernant le terme de "solution" de l'anecdote, on peut aussi le rapprocher de la chimie. En effet, en chimie, une solution contient des éléments dissous (du latin solutio, de solvere, dissoudre).

a écrit : Ce n'est pas tout à fait identique avec les termes de l'anecdote mais cela se rapproche des expressions :
"remercier quelqu'un" qui signifie à la fois "exprimer de la gratitude" et "licencier".
"louer" qui signifie à la fois "louer en tant que pro
priétaire" et "louer en tant que locataire".
En français, on appelle cela l'éniantiosémie et cela peut créer des confusions de sens. On pourrait à la limite dire que "solution" signifie selon les cas "résolution" et "dissolution".

Concernant le terme de "solution" de l'anecdote, on peut aussi le rapprocher de la chimie. En effet, en chimie, une solution contient des éléments dissous (du latin solutio, de solvere, dissoudre).
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Pour cette anecdote en tout cas, je pense qu’on peut remercier les RH de nous fournir de belles phrases bien tourné pour faire passer la pilule.
Quel boulot compliqué ;-)

J'ai créé un exemple parlant à propos d'un contrat de travail pour soumettre cette anecdote mais j'ai vraiment rencontré cette expression dans la vie de tous les jours : je l'ai découverte en lisant la page Wikipedia du village de Roquefort ( fr.wikipedia.org/wiki/Roquefort-sur-Soulzon ) qui dit "Dès le Chasséen, vers 4 000 av. J.-C., le site est occupé sans solution de continuité jusqu'à nos jours". Heureusement les rédacteurs de Wikipédia ont eu la bonne idée de mettre un hyperlien vers la page consacrée à cette expression pour faciliter la vie de ceux qui ne comprendraient pas et auraient la curiosité de vouloir tirer ça au clair !

Il y a aussi des exemples pris dans la littérature, sur la page consacrée à l'expression elle-même (lien dans les sources de cette anecdote). Et le cas s'est présenté à l'ONU, ce qui a conduit à recommander désormais, pour éviter les malentendus, d'employer "sans interruption" à la place de "sans solution de continuité" qui est pourtant correct pour ceux qui connaissent cette expression.

Merci au passage à Philippe (ou quelqu'un de son équipe) pour le travail de remise en forme de mon anecdote : c'est pas facile de tout faire tenir dans la limite imposée lors de la soumission de l'anecdote, et j'avais dû en mettre une partie en complément, mais je constate que cette version légèrement reformulée et réagencée est beaucoup mieux !


Tous les commentaires (22)

Ce n'est pas tout à fait identique avec les termes de l'anecdote mais cela se rapproche des expressions :
"remercier quelqu'un" qui signifie à la fois "exprimer de la gratitude" et "licencier".
"louer" qui signifie à la fois "louer en tant que propriétaire" et "louer en tant que locataire".
En français, on appelle cela l'éniantiosémie et cela peut créer des confusions de sens. On pourrait à la limite dire que "solution" signifie selon les cas "résolution" et "dissolution".

Concernant le terme de "solution" de l'anecdote, on peut aussi le rapprocher de la chimie. En effet, en chimie, une solution contient des éléments dissous (du latin solutio, de solvere, dissoudre).

a écrit : Ce n'est pas tout à fait identique avec les termes de l'anecdote mais cela se rapproche des expressions :
"remercier quelqu'un" qui signifie à la fois "exprimer de la gratitude" et "licencier".
"louer" qui signifie à la fois "louer en tant que pro
priétaire" et "louer en tant que locataire".
En français, on appelle cela l'éniantiosémie et cela peut créer des confusions de sens. On pourrait à la limite dire que "solution" signifie selon les cas "résolution" et "dissolution".

Concernant le terme de "solution" de l'anecdote, on peut aussi le rapprocher de la chimie. En effet, en chimie, une solution contient des éléments dissous (du latin solutio, de solvere, dissoudre).
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Pour cette anecdote en tout cas, je pense qu’on peut remercier les RH de nous fournir de belles phrases bien tourné pour faire passer la pilule.
Quel boulot compliqué ;-)

a écrit : Pour cette anecdote en tout cas, je pense qu’on peut remercier les RH de nous fournir de belles phrases bien tourné pour faire passer la pilule.
Quel boulot compliqué ;-)
Cela me rappelle ce sketch :)
www.youtube.com/watch?v=BTWcQbUAZDQ

a écrit : Ce n'est pas tout à fait identique avec les termes de l'anecdote mais cela se rapproche des expressions :
"remercier quelqu'un" qui signifie à la fois "exprimer de la gratitude" et "licencier".
"louer" qui signifie à la fois "louer en tant que pro
priétaire" et "louer en tant que locataire".
En français, on appelle cela l'éniantiosémie et cela peut créer des confusions de sens. On pourrait à la limite dire que "solution" signifie selon les cas "résolution" et "dissolution".

Concernant le terme de "solution" de l'anecdote, on peut aussi le rapprocher de la chimie. En effet, en chimie, une solution contient des éléments dissous (du latin solutio, de solvere, dissoudre).
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Petit complément anecdotique au sens de "remercier". Dans la région Nord, il m'a souvent été dit : "On dit merci à quelqu'un quand on n'a plus besoin de lui !". Ça évite la redondance de "merci" lors d'une longue coopération, mais je n'arrive pas à l'appliquer... :)

a écrit : Pour cette anecdote en tout cas, je pense qu’on peut remercier les RH de nous fournir de belles phrases bien tourné pour faire passer la pilule.
Quel boulot compliqué ;-)
Du coup, si tu "remercies" les RH, qui va imprimer ta fiche de paie ? ;)

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android

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a écrit : Ce n'est pas tout à fait identique avec les termes de l'anecdote mais cela se rapproche des expressions :
"remercier quelqu'un" qui signifie à la fois "exprimer de la gratitude" et "licencier".
"louer" qui signifie à la fois "louer en tant que pro
priétaire" et "louer en tant que locataire".
En français, on appelle cela l'éniantiosémie et cela peut créer des confusions de sens. On pourrait à la limite dire que "solution" signifie selon les cas "résolution" et "dissolution".

Concernant le terme de "solution" de l'anecdote, on peut aussi le rapprocher de la chimie. En effet, en chimie, une solution contient des éléments dissous (du latin solutio, de solvere, dissoudre).
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"Remercier quelqu'un" est plutôt à mon sens un euphémisme, une façon d'enjoliver et d'atténuer une réalité désagréable. Car dans les faits, quand on remercie quelqu'un, on le remercie effectivement (vraiment) pour le travail qu'il a effectué.

De la même façon, qu'on parle d'une "disparition" pour un décès.

a écrit : "Remercier quelqu'un" est plutôt à mon sens un euphémisme, une façon d'enjoliver et d'atténuer une réalité désagréable. Car dans les faits, quand on remercie quelqu'un, on le remercie effectivement (vraiment) pour le travail qu'il a effectué.

De la même façon, qu'on parle d'une "disparition" pour un décès.
Ça me rappelle un épisode de Madame est servie où, Angela Bower, directrice dans une grande boîte du Connecticut répond à Tony Danza, son homme à tout faire : "à mon niveau, on ne vous vire pas. On vous remercie." ;)

a écrit : Du coup, si tu "remercies" les RH, qui va imprimer ta fiche de paie ? ;) Voit un peu d’humour, RH ça englobe tout je suis d’accord.
Mais j’ai pas le terme précis pour désigner ceux qui s’occupe seulement de licencier les gens ^^
Un film avait été fais dessus d’ailleurs, ou une entreprise embauchait quelqu’un pour remercier ses employés.

a écrit : "Remercier quelqu'un" est plutôt à mon sens un euphémisme, une façon d'enjoliver et d'atténuer une réalité désagréable. Car dans les faits, quand on remercie quelqu'un, on le remercie effectivement (vraiment) pour le travail qu'il a effectué.

De la même façon, qu'on parle d'une "disparition" pour un décès.
Je dirais plutôt que quelqu’un « nous as quitté » :)

a écrit : "Remercier quelqu'un" est plutôt à mon sens un euphémisme, une façon d'enjoliver et d'atténuer une réalité désagréable. Car dans les faits, quand on remercie quelqu'un, on le remercie effectivement (vraiment) pour le travail qu'il a effectué.

De la même façon, qu'on parle d'une "disparition" pour un décès.
Je crois que le sens a évolué.

On a le mot latin "merces" qui voulait d’abord dire « salaire ». Avant le XVème siècle, on utilisait le verbe "mercier" et on versait un salaire en échange d'un travail ponctuel. Un artisan refait ta toiture, tu le remercies à la fin en lui versant son salaire.
Le sens a évolué pour devenir licencier puis est devenue un euphémisme avec la polysémie du verbe. En tout cas, c'est ce que je crois ^^.

On le dit aujourd'hui par euphémisme mais l'euphémisme est venu après le sens originel.

Décéder est déjà un euphémisme étymologique. De "cedo" (aller, partir) et "de" (hors de).

J'ai créé un exemple parlant à propos d'un contrat de travail pour soumettre cette anecdote mais j'ai vraiment rencontré cette expression dans la vie de tous les jours : je l'ai découverte en lisant la page Wikipedia du village de Roquefort ( fr.wikipedia.org/wiki/Roquefort-sur-Soulzon ) qui dit "Dès le Chasséen, vers 4 000 av. J.-C., le site est occupé sans solution de continuité jusqu'à nos jours". Heureusement les rédacteurs de Wikipédia ont eu la bonne idée de mettre un hyperlien vers la page consacrée à cette expression pour faciliter la vie de ceux qui ne comprendraient pas et auraient la curiosité de vouloir tirer ça au clair !

Il y a aussi des exemples pris dans la littérature, sur la page consacrée à l'expression elle-même (lien dans les sources de cette anecdote). Et le cas s'est présenté à l'ONU, ce qui a conduit à recommander désormais, pour éviter les malentendus, d'employer "sans interruption" à la place de "sans solution de continuité" qui est pourtant correct pour ceux qui connaissent cette expression.

Merci au passage à Philippe (ou quelqu'un de son équipe) pour le travail de remise en forme de mon anecdote : c'est pas facile de tout faire tenir dans la limite imposée lors de la soumission de l'anecdote, et j'avais dû en mettre une partie en complément, mais je constate que cette version légèrement reformulée et réagencée est beaucoup mieux !

a écrit : Ça me rappelle un épisode de Madame est servie où, Angela Bower, directrice dans une grande boîte du Connecticut répond à Tony Danza, son homme à tout faire : "à mon niveau, on ne vous vire pas. On vous remercie." ;) C'est tout à fait ça, à un certain "niveau", on ne dit plus les choses directement et crûment. Un prof de fac m'avait une fois expliqué que lorsqu'un universitaire disait à un de ses étudiants "vos références sont originales" cela voulait dire "vos références sont complètement farfelues".

a écrit : Je dirais plutôt que quelqu’un « nous as quitté » :) Je dois dire que quand j'étais gamin, je ne comprenais pas cette atténuation.

"Il nous a quitté cette nuit, chez lui, entouré de tous ses proches. Sa disparition nous a tous bouleversés".

Je me disais, mince, tout le monde était présent autour de lui, et y'en a pas un qui l'a vu se faire la malle. En plus, ils ont pas l'air très inquiets, personne n'est parti à sa recherche.

a écrit : Je crois que le sens a évolué.

On a le mot latin "merces" qui voulait d’abord dire « salaire ». Avant le XVème siècle, on utilisait le verbe "mercier" et on versait un salaire en échange d'un travail ponctuel. Un artisan refait ta toiture, tu le remercies à la fin en lui versant s
on salaire.
Le sens a évolué pour devenir licencier puis est devenue un euphémisme avec la polysémie du verbe. En tout cas, c'est ce que je crois ^^.

On le dit aujourd'hui par euphémisme mais l'euphémisme est venu après le sens originel.

Décéder est déjà un euphémisme étymologique. De "cedo" (aller, partir) et "de" (hors de).
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Mais avec l’étymologie, n'arriverait-on pas à découvrir pour chaque mot un sens originel complètement différent de celui qu'on lui prête actuellement ?

a écrit : Voit un peu d’humour, RH ça englobe tout je suis d’accord.
Mais j’ai pas le terme précis pour désigner ceux qui s’occupe seulement de licencier les gens ^^
Un film avait été fais dessus d’ailleurs, ou une entreprise embauchait quelqu’un pour remercier ses employés.
Le film, c’est « Up in the air » avec G. Clooney…

a écrit : C'est tout à fait ça, à un certain "niveau", on ne dit plus les choses directement et crûment. Un prof de fac m'avait une fois expliqué que lorsqu'un universitaire disait à un de ses étudiants "vos références sont originales" cela voulait dire "vos références sont complètement farfelues". Ce que tu mentionnes me fait vraiment penser à de l'hypocrisie.
" je suis universitaire/ employé, donc les mots banals , très peu pour moi ...".
Ca doit être un peu la même chose en diplomatie , où ils ne disent jamais ce qu'ils pensent vraiment ( ou alors ça fait un tollé cf BoJo)

a écrit : Ce que tu mentionnes me fait vraiment penser à de l'hypocrisie.
" je suis universitaire/ employé, donc les mots banals , très peu pour moi ...".
Ca doit être un peu la même chose en diplomatie , où ils ne disent jamais ce qu'ils pensent vraiment ( ou alors ça fait un tollé cf BoJo)
... et à toi de décoder... ;)

En tant que médecin, je confirme que c’est une expression que l’on retrouve effectivement souvent dans la bouche et dans les comptes-rendus des radiologues.

Si j'ai bien compris, l'expression complète est "sans solution de continuité". Et là, pas besoin d'explications pour comprendre cette phrase.

a écrit : Si j'ai bien compris, l'expression complète est "sans solution de continuité". Et là, pas besoin d'explications pour comprendre cette phrase. Tu n'as pas bien compris. Comme le confirme le médecin dans le commentaire précédent, dans le domaine de la médecine on dit qu'il y a une solution de continuité quand il y a une fracture, donc sans faire précéder cette expression par "sans". On peut utiliser cette expression derrière "sans" ou dans n'importe quelle autre construction. Quand c'est dans une construction négative, ça veut dire que ça continue, et quand c'est dans une construction positive, ça veut dire que ça ne continue pas. C'est là toute la difficulté de compréhension quand on ne connaît pas cette expression. Elle prête à confusion du fait qu'on pourrait croire que solution veut dire possibilité et donc qu'une solution de continuité ça veut dire qu'il y a une possibilité de continuer alors que ça veut dire au contraire que ça ne continue pas. S'il n'y avait aucun problème avec cette expression, il n'y aurait pas eu des litiges d'interprétation qui sont remontés jusqu'à la Cour de Cassation ! Pour bien la comprendre il suffit de remplacer "solution de continuité" par "interruption" et la phrase ne devient plus ambiguë, quel que soit l'emploi de cette expression.