L'anglais avait aussi un pronom pour le tutoiement

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A l'origine, le « you » en anglais n'était l'équivalent que du vous et était donc une forme de politesse, le tu était quant à lui désigné par « thou ». Peu à peu, l'usage de you s'imposa dans tous les contextes et fit donc disparaître les notions de vouvoiement et tutoiement.

Cette disparition s'explique par le fait que le vouvoiement en anglais n'était pas seulement une marque de respect, mais également une marque de distance. Le thou ne fut plus utilisé que dans le cadre familial, avant également de disparaître complètement au cours du XVIIe siècle.


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a écrit : Le problème n'est pas l'évolution de la langue ou le fait de faire une reforme mais du contexte dans lequel on l'applique. Les attentes concernants le niveau des élèves ne cessent de baisser: il ne faut plus les noter parce que ça dévalorise les élèves, plus de dictée parce que c'est trop dur, il ne faut plus les punir, ils ne redoublent plus.. mais on continue à envoyer tout le monde en géneral car ca fait bien. Et on se retrouve avec de plus en plus d'élèves au moment du bac qui ne savent toujours pas la difference entre ça et sa, qui ne voient pas la nuance derriere les mots, qui ne comprennent pas la difference entre des fautes d'orthographe, de grammaire ou de conjugaison etc.. et qui te sortent des petitions après chaque epreuve du bac parce que c'était trop dur. Ce à quoi le ministere répond au moins une fois par an par oui vous avez raison on va changer le bareme (parce qu'il faut garder des bons chiffres).
Faire passer une reforme de la langue, dans ce contexte, pour la simplifier revient simplement à dire que la manière dont on enseigne le français est mauvaise et qu'on va aider les jeunes à être moins mauvais en changeant les règles plutot que la méthode
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Maintenant pour la dimension didactique et pédagogique :

On ne fait plus redoubler les élèves, pour une raison simple : Un élève qui redouble réussit moins bien qu'un élève qui passe sur le long terme (statistiques PISA et études des pays de l'OCDE sur les 60 dernières années). Il existe plusieurs raisons à cela (lire Dolto, Bourdieu, etc.) mais il est globalement plus pertinent de proposer à un élève une formation adaptée à ses besoins/capacités/intérêts que de s'acharner à faire et refaire ce qu'il ne maîtrise pas (et ne maîtrisera pas en refaisant la MÊME chose - en redoublant). En effet, les apprentissages sont dit "en spirale". Cela veut dire qu'année après année, les élèves revoient les mêmes choses (c'est comme cela qu'on apprend et qu'on retient) en approfondissant un peu plus à chaque fois. Ainsi, on revoit le même point sous un angle différent. Et expliquer les mêmes choses de la même façon encore et encore ne change rien si l'on ne les comprend pas. En revanche, l'aborder différemment peut provoquer un déclic. C'est aussi pour cette raison qu'humilier un élève est contre-productif. on obtient toujours de meilleurs résultats en étant bienveillant et en les valorisant. Et pour peu qu'on joue vraiment le jeu, le résultat est flagrant.
Les exceptions au non-redoublement son toutefois multiples (élèves allophones: étrangers nouvellement arrivés pour renforcer le français, non-maîtrise des apprentissages de base au CP par exemple, etc.).
Pour des raisons similaires, on évite de faire sauter des classes aux élèves.
Il n'y a pas que les connaissances scolaires à travailler chez un élève, mais aussi les compétences sociales, le développement cognitif, etc.

Ensuite. Pour tordre le cou à une idée reçue. Nos élèves ne sont pas moins bons qu'avant. Pour être clair, d'après les études d'envergure, ils sont meilleurs qu'avant. Et les français, à âge égal ont la plus grande culture G des pays de l'OCDE. Alors pourquoi ce sentiment ?
Les médias jouent un peu, on aime bien tirer sur l'ambulance, mais... On a à coeur en 2016 de former TOUS les élèves. On essaie au maximum de les pousser à continuer des études jusqu'au bac (ou équivalent) au minimum.
Il faut donc comprendre que lorsqu'à l'époque de mes parents/grands-parents, lorsque l'on mesurait le niveau des élèves au même âge que maintenant, ne restait dans le système scolaire que l'élite des élèves. Par exemple, ma grand-mère a passé son bac scientifique et passé une licence d'ingénieur industriel. Comme moins de 1% des élèves femmes de son époque.
il y a 40 ans, la très vaste majorité des élèves n'allait même pas forcément jusqu'au bac. Aujourd'hui si. Même ceux qui sont moins bons.
Le bac est-il galvaudé ?
Non. (Essayez pour voir si vous le passeriez au pied levé...). Ce qui est vrai en revanche est que certains sont très limite question niveau. Mais nivèle-t-on par le bas ? Non plus.
Il ne faut pas se leurrer, les études les plus exigeantes ne se contentent pas du bac. Il faut un dossier, des entretiens, le bac n'est qu'une formalité.
En revanche, ne pas avoir le bac, c'est ne pas pouvoir être embauché pour faire des frites au Macdo en bas de chez moi. Alors on pousse les élèves au max.
Les élites reproduisent des élites. Et les élèves de haut niveau, je leur donne à manger en cours aussi. En revanche, je fais cours pour TOUS mes élèves, pas seulement les meilleurs qui limite pour certains, n'ont presque pas besoin de moi.
Vouloir enseigner à tous ses élèves et pas seulement aux meilleurs n'est PAS niveler par le bas. Et le croire dénote d'une idéologie qui a tendance à me glacer le sang.

Pour en revenir à cette histoire de pétition (au singulier, c'est un cas unique) il s'agit avant tout de réactions à 2 questions de l'épreuve d'anglais de l'année passée car les consignes de ces exercices étaient ambigües et les candidats n'en n'ont pas tous interprété la même chose. Or, un examen diplômant sanctionne un niveau et doit être clair et limpide sur ses consignes, quelque soit le niveau.

En revanche... Je vous rassure, on fait toujours des dictées et autre. On ne les fait pas pour les mêmes raisons : Avant, on les faisaient non pas pour enseigner la langue aux élèves mais pour noter de façon chiffrée leur maîtrise existante de la langue. Ce n'est en rien pédagogique. On apprend rien à personne. Ce que l'on fait c'est par exemple : faire une dictée, mettre les élèves en groupes hétérogènes de niveaux pour que les "mauvais" apprennent des "bons", les mauvais apprennent via plusieurs medias et les bons renforcent leurs compétences car ils doivent par exemple aboutir après débat à une production parfaite.
Et ça touche au noeud du problème. Quel est le plus important ? Avoir une bonne note ? Ou avoir appris ?
Personnellement, je note par compétences, et donne une valeur chiffrée "histoire de". Ce n'est absolument pas pertinent de noter avec des chiffres. Comment appliquer le même barème en classe d'anglais à un élève natif et un dyslexique ? Le premier a 20 (mais encore plein de choses à apprendre) le second 0 (et pour autant produit quelque chose). Non.
Les notes confortent les excellents dans une position de supériorité face à d'autres qui ne jouent pas dans la même cour et les moins bons sont renvoyés à leur position d'éléments faibles. J'ai déjà eu des élèves qui pleurent parce qu'ils ont eu la moyenne !
L'évaluation doit pousser les élèves à se défoncer, se surpasser, aller au-delà de ce qu'ils pensent pouvoir faire. la note chiffrée empêche TOUS les élèves, qu'ils soient bons ou mauvais de le faire car ils ne se battent pas contre eux-même, mais contre un système.
A noter quand même, que si l'on s'offusque d'erreurs énormes chez les jeunes, moi ce qui me choque aussi c'est de constater au fil de la correspondance avec les parents à quel point une minorité des adultes actifs maîtrise réellement la langue. Il s'agit d'un problème de société plus que de l'école. Ceci dit, nous luttons le plus farouchement possible contre ce fléau.

Et pour finir, oui il existe un problème avec l'orientation. Il est quasiment impossible de faire comprendre à des parents de classe moyenne ou supérieure que leur enfant n'a pas les capacités pour aller au lycée général. Nous profs, expliquons, mais n'avons pas de pouvoir décisionnel, le choix leur appartient. Même s'ils optent pour une orientation donnée par fierté sociale plus que pour le bien-être de leur enfant. De plus, il est quand même aberrant de constater la suprématie de la filière S comme sésame dans les études supérieures.

a écrit : Quelques remarques.
- Beowulf (vers le VIIIème siècle), c'est du Old English scandinave incompréhensible sans note. Pour Chaucer (1342-1400), c'est encore bien utile d'en avoir. D'accord, Shakespeare (ou l'auteur qui signait de ce nom) est le fondateur de l'anglais moderne (avec, dan
s un tout autre genre, Samuel Johnson), et est compréhensible par un natif.
- Shakespeare utilisait bien d'autres rythmes que celui mentionné!
Source: shakespeare.revues.org/2835?lang=en
- Pas du tout d'accord sur l'idée que Juliet est en train de se morfondre et de geindre. Elle éclate au contraire d'indignation, un peu comme "Rome, unique objet de mon ressentiment!".
Que l'on en juge:
"O Romeo, Romeo! Wherefore art thou Romeo?
Deny thy father and refuse thy name.
Or, if thou wilt not, be but sworn my love,
And I’ll no longer be a Capulet."
"Traduction", certainement moins bien rythmée:
Oh, Romeo, Romeo! Pourquoi donc dois-tu être Romeo? Abjure ton père et change ton nom. Et si tu ne le fais pas, jure-moi juste ton amour et je ne serais plus une Capulet.
- Je ne vanterais pas d'être professeur d'anglais, si je l'étais; je risquerais trop d'être victime d'un commentaire analogue à celui, très juste, de nanar33 sur l'enseignement. Mais que faites-vous donc, pour amener au bac des élèves qui ne peuvent même pas lire un journal, et qui accentuent si mal les quelques mots qu'ils connaissent qu'il faut souvent leur faire répéter (et pas seulement dans des pièges comme "finite" et "infinite"). Comparez aux pays scandinaves, l'homme de la rue est le plus souvent pratiquement bilingue.
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Concernant Shakespeare, je suis sûr de ce que j'avance pour l'avoir soutenu (et le jury a validé) en oral d'agrég.
Evidemment, concernant la variété du style shakespearien (et surtout à cause de la longueur de mes commentaires) j'ai essayé de faire concis.
On pourrait simplifier en disant que la norme chez lui est le pentamètre iambique et qu'il convient de s'interroger sur l'impact qu'a sa non-utilisation par moments.
Exemple : love's Labour Lost :
Les femmes le maîtrisent, pas les hommes. Ce la produit une inversion des genres (les hommes de lettres sont moins érudits que les femmes dans la pièce) et abouti à un effet comique. Qui passera à la trappe pour le lecteur moderne.

Mais... Il faut (non pas se targuer d'être, mais....) s'exposer en tant que prof, ne serait-ce uniquement pour expliquer ce que l'on fait avec les élèves. Déjà, que pas mal de parents ne s'y intéressent pas...
Ensuite, pour la maîtrise de la langue anglaise... Y a du taff. Mais on progresse. Plus on se détachera de ce modèle pourri de CM pour faire parler les élèves, les mettre en situation, mieux ce sera ! Et on y va lentement mais surement. (Pus vite avec certains, dont moi...).

a écrit : Au Brésil, il y a généralement une absence de distinction entre vouvoiement et du tutoiement.
Você (abrévation de vossa mercê : votre grâce) est largement employé, toujours à la 3e personne singulier. Il correspond au vous français (2e personne pluriel)
Au Portugal, on fait toujours la distinction entre &q
uot;tu" et "você", pour les mêmes raisons qu'en français : "tu" informel, "vous" formel/politesse/respect.
Je suppose que la généralisation du você au Brésil vient de l'époque coloniale : les colons portugais étant souvent des personnes de basse condition, ils devaient souvent s'adresser à leur seigneur, à leur curé, avec tout le respect dû. D'où l'emploi de "vossa mercê", qui s'est transformé en você avec le temps.
Cela dit, il y a des régions au Brésil où on utilise majoritairement le "Tu", notamment dans le Sud du pays.
Sinon le "tu" et la conjugaison à la 2e personne s'emploient souvent dans la littérature et dans la poésie brésilienne.
Seule l'expression "o senhor/a senhora" permet de marquer la politesse quand on s'adresse à une personne âgée ou éminente. Comme si on parlait directement à quelqu'un à la 3e personne !
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Concernant ces pratiques du você brésilien, du vos argentin uruguayen paraguayen, du usted à la façon colombienne, je me demande si ça aura un rapport avec l esclavagisme, peut-être que les noirs ont généralisé l emploi de la marque de respect/crainte, pour ne pas risquer de se tromper et d être puni? Ou au contraire, serait une forme pour le peuple de s auto attribuer une marque de respect dédiée originellement aux élites, un peu comme le "monsieur " français ?

a écrit : La réforme n'a JAMAIS été "avalisée" par l'académie française... Et Jean d'Ormesson n'a de cesse de le rappeler'.. Vous dites sans savoir. Ci-dessous, la déclaration de l'académie française... Et ne dites jamais sans savoir !!
Le 16 février 2016
Déclaration de l’Acadé
mie française

Déclaration de l’Académie française
sur la « réforme de l’orthographe »
adoptée dans la séance du jeudi 11 février 2016





Au moment où le ministère de l’Éducation nationale décide de mettre en application les rectifications orthographiques recommandées par le Conseil supérieur de la langue française et publiées par le Journal officiel le 6 décembre 1990, qui serviront de référence dès la prochaine rentrée scolaire pour l’enseignement de l’orthographe dans les collèges, l’Académie française, dans sa séance du 11 février 2016, tient à rappeler la position qui a été la sienne lors de l’adoption de ces recommandations.

Par trois textes successifs, l’Académie française s’est exprimée sur ce sujet.

Dans sa séance du 16 novembre 1989, confrontée à un projet de simplification de l’orthographe, elle a adopté à l’unanimité une déclaration qui rappelait fermement son opposition à toute modification autoritaire de l’orthographe. L’Académie a réaffirmé qu’il n’appartient ni au pouvoir politique ni à l’administration de légiférer ou de réglementer en matière de langage, l’usage, législateur suprême, rendant seul compte des évolutions naturelles de la langue, qui attestent sa vitalité propre.

Sans se montrer fermée à certains ajustements ou tolérances, l’Académie s’est donc prononcée en faveur du maintien de l’orthographe d’usage, conseillant « de laisser au temps le soin de la modifier selon un processus naturel d’évolution » qui ne porte pas atteinte au génie de la langue et ne rende pas plus difficile d’accès l’héritage culturel.

Après qu’eut été constitué un groupe d’étude sur cette question au sein du Conseil supérieur de la langue française, l’Académie, sollicitée de rendre un avis, et informée des seuls principes guidant l’action de cet organisme – refus de toute imposition autoritaire de normes graphiques et sanction de l’usage pour les rectifications proposées –, a voté à l’unanimité dans sa séance du 3 mai 1990 un second texte, marquant son accord avec les lignes directrices du projet en préparation. C’est cet accord, voté en l’absence de tout texte et ne portant que sur des principes, qui est invoqué aujourd’hui comme une approbation des directives devant entrer en application dans l’enseignement secondaire à partir de la prochaine rentrée.

L’Académie s’interroge sur les raisons de l’exhumation par le ministère de l’Éducation nationale d’un projet vieux d’un quart de siècle et qui, à quelques exceptions près, n’a pas reçu la sanction de l’usage. Plus que la maîtrise de l’orthographe, défaillante, c’est la connaissance même des structures de la langue et des règles élémentaires de la grammaire qui fait complètement défaut à un nombre croissant d’élèves, comme le montrent les enquêtes internationales menées ces dernières années, qui, toutes, attestent le net recul de la France par rapport à d’autres pays européens dans le domaine de la langue.

En conclusion, pour l’Académie, il est urgent d’engager dès l’enseignement primaire le redressement souhaité par tant de nos concitoyens, en rétablissant les conditions d’une vraie transmission du savoir. Tel est l’enjeu d’une réforme véritable de notre système éducatif, qui placerait de nouveau l’acquisition et la maîtrise des connaissances au cœur de ses préoccupations, et dont des dispositions incidentes ne permettent pas de se dispenser.
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Je suis on ne peut plus d'accord sur le problème de la syntaxe éminemment plus important que l'orthographe (qui pique tout de même un peu), à la différence près que c'est un constat global et non spécifique à la jeunesse.

En revanche, l'AF n'a pas "le pouvoir de l'épée" et n'impose rien. Ils suggère et c'est bien l'usage qui entérine ou non ces recommandations.
Ainsi, il n'est pas faux de considérer qu'une RO (réfléchie par ses membres donc) peut leur être attribuée.
Comme vous le dîtes :
"L’Académie a réaffirmé qu’il n’appartient ni au pouvoir politique ni à l’administration de légiférer ou de réglementer en matière de langage, l’usage, législateur suprême, rendant seul compte des évolutions naturelles de la langue, qui attestent sa vitalité propre."
Mais il leur appartient de statuer sur ce qui semble est correct et fautif sans prétendre à l'imposer.
A noter quand même que dans le milieu intellectuel/universitaire, la RO est appliquée depuis 1990. Mais l'usage de ces recommandations est comme tout fait de langue empreint de connotations et de dénotations et l'on choisira quand même avec soin la pertinence des choix qu'on applique...

a écrit : Roooh, c'est pas incompréhensible shakespeare... :)

C'est vrai qu'il y a un peu des "thine, thee, thou, etc." ou des "doth" à la place des "did", mais quand on a compris quelles modifications avaient eu lieu ça passe crème.
Un peu comme "Monfieur/mo
nsieur" en français.

Petit cadeau pour Shakespeare : l'intérêt de ses pièces est la musique de la langue. Il utilisait le pentamètre iambique en vers (alternance de syllabes accentuées et non en vers de 5 pieds accentués/non accentués) :
0/0/0/0/0/
0/0/0/0/0/
[Pas tout le temps, mais souvent]
Cela avait un but précis : les pièces sont faites pour écoutées, pas lues.
Exemple basique de la pertinence de ce choix.
Juliet se morfond et geint appelant Romeo.
O, Romeo, Romeo.
On voit que l'accentuation du vers véhicule un sentiment de complainte :
O -é- O -é- O -é- O.
Et c'est stylé. ;)

Sinon Shakespeare, c'est le début de l'anglais MODERNE. Pour le vieil anglais voir Boewullf. Là ça pique hautement différemment. Pour ceux qui voudraient voir à quoi ressemble le VIEIL anglais, regardez la très honorable série Vikings, beaucoup de passages en vieil anglais dans la saison 1.
Sinon pour Shakespeare, tapez Shakespeare pronunciation dans youtube...

Sinon pour en revenir au Thou/Thine.
Il faut se souvenir que l'anglais, comme le français (pute/putain -> vestige de déclinaison) est une langue à déclinaisons.

Ainsi on avait :

I (nominatif) -> me (accusatif) -> my (génitif) -> mine (pour le possessif)
thou (nominatif) -> thee (accusatif) -> thy (génitif) -> thine (pour le possessif)
he (nominatif) -> his (accusatif) -> his (génitif) -> his (pour le possessif)

Pour la seconde personne du pluriel :

Ye -> You -> Your -> Yours.

On remarque quand même une similarité de désinence très marquée pour la version archaïque de "tu".

Sinon pour la forme, il existe plusieurs occurrences très connues de THOU :
- Thou shall not pass ! (You shall not pass dans le bouquin)
- Thou shall not kill... dans le Décalogue. (tous les commandements utilisent thou en anglais).
On notera que cette dimension TRES formelle est renforcée par l'auxiliaire modale SHALL.
:)
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Très intéressantes ces déclinaisons !

a écrit : Je suis surpris. Je connaissais l'existence de thou, mais j'aurais au contraire parier qu'à l'inverse, il se rapportait d'avantage au vouvoiement, étant utilisé (si je ne me trompe pas) pour s'adresser à Dieu (mais alors forcément avec une majuscule). Ben oui, c'est plus sympa de le tutoyer, Dieu. ;)

Ce qui me fait bien rigoler avec "thou", c'est que c'est une forme pas mal utilisée sur des forums de fantasy ou des endroits genre "Renaissance Faire"... Et la moitié au moins des gens qui l'utilisent [citation nécessaire, hein...] sont persuadés que c'est une marque de politesse! XD

a écrit : Concernant Shakespeare, je suis sûr de ce que j'avance pour l'avoir soutenu (et le jury a validé) en oral d'agrég.
Evidemment, concernant la variété du style shakespearien (et surtout à cause de la longueur de mes commentaires) j'ai essayé de faire concis.
On pourrait simplifier en disa
nt que la norme chez lui est le pentamètre iambique et qu'il convient de s'interroger sur l'impact qu'a sa non-utilisation par moments.
Exemple : love's Labour Lost :
Les femmes le maîtrisent, pas les hommes. Ce la produit une inversion des genres (les hommes de lettres sont moins érudits que les femmes dans la pièce) et abouti à un effet comique. Qui passera à la trappe pour le lecteur moderne.

Mais... Il faut (non pas se targuer d'être, mais....) s'exposer en tant que prof, ne serait-ce uniquement pour expliquer ce que l'on fait avec les élèves. Déjà, que pas mal de parents ne s'y intéressent pas...
Ensuite, pour la maîtrise de la langue anglaise... Y a du taff. Mais on progresse. Plus on se détachera de ce modèle pourri de CM pour faire parler les élèves, les mettre en situation, mieux ce sera ! Et on y va lentement mais surement. (Pus vite avec certains, dont moi...).
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Eh bien, les actrices de la Royal Shakespeare Company que j'ai entendues, qui interprètent ce passage sur un ton de révolte et non pleurnichard sont moins bien informées que le jury d'agrèg français, qui devrait leur donner des cours élémentaires de compréhension et d'interprétation.

Et les agrégés français d'anglais [dont certains confondent d'ailleurs "quelque" et "quel que", et écrivent "ambigüe" au lieu de "ambiguë", il est vrai absurdement admis par la réforme] devraient aussi corriger tous les livres anglais qui orthographient non "love's Labour Lost ", mais "Love's Labour's Lost".

À éviter aussi le mot "taff", insultant pour les habitants de Cardiff et plus généralement les Gallois.

J'attends avec impatience le recueil promis, le "paquet d'absurdités", commises aujourd'hui; je vais en apprendre de belles, sur mon compte! Il ne faut pas "faire concis", compendieusement, mais comme d'habitude exhaustivement.

a écrit : En Italie on utilise la troisième personne du singulier pour "vouvoyer", ce qui peut aussi se faire en français, par exemple si vous êtes un monarque : "Sa majesté désire t-elle du sucre dans son café?" Et en allemand la troisième personne du pluriel.

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a écrit : J'aimerai bien que la notion de tutoiement et de vouvoiement disparaisse aussi en français, ça éviterai bien des situations gênantes... C'est devenu tout un art de parler à quelqu'un en évitant les pronoms personnels parce qu'on se sent trop proche pour le vouvoyer mais pourtant on hésite à le tutoyer C'est quand même plus simple les langues où on tutoie tout le monde. En arabe même si je m'adresse au roi je le tutoie. Pareil en latin, on s'adressait à l'empereur par "tu".

a écrit : Je suis on ne peut plus d'accord sur le problème de la syntaxe éminemment plus important que l'orthographe (qui pique tout de même un peu), à la différence près que c'est un constat global et non spécifique à la jeunesse.

En revanche, l'AF n'a pas "le pouvoir de l'épée
" et n'impose rien. Ils suggère et c'est bien l'usage qui entérine ou non ces recommandations.
Ainsi, il n'est pas faux de considérer qu'une RO (réfléchie par ses membres donc) peut leur être attribuée.
Comme vous le dîtes :
"L’Académie a réaffirmé qu’il n’appartient ni au pouvoir politique ni à l’administration de légiférer ou de réglementer en matière de langage, l’usage, législateur suprême, rendant seul compte des évolutions naturelles de la langue, qui attestent sa vitalité propre."
Mais il leur appartient de statuer sur ce qui semble est correct et fautif sans prétendre à l'imposer.
A noter quand même que dans le milieu intellectuel/universitaire, la RO est appliquée depuis 1990. Mais l'usage de ces recommandations est comme tout fait de langue empreint de connotations et de dénotations et l'on choisira quand même avec soin la pertinence des choix qu'on applique...
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Vous ne semblez pas maîtriser votre propre langue. Il s'agit bien ici de contester ce que vous disiez, à savoir que "l'académie française avait "avalisé" la ro". C'est bien ce que j'ai fait, je vous ai montré que l'académie française - preuve à l'appui - avait toujours contesté cette réforme en tant que telle. Votre argument est déplacé, et fallacieux, vous tentez de vous défendre tant bien que mal - malgré l'absence de volonté d'attaquer dans mes propos - en changeant de sujet, et en feignant de ne pas avoir compris ce que je vous reprochais.
Je me permettais simplement de vous dire que l'académie française n'était pas d'accord avec la ro. Après, à vous de juger si l'académie française doit être un guide ou simplement un conseiller...

J'aimerai que ça soit aussi le cas avec le français, cela permet de mettre tout le monde au même niveau plus particulièrement dans le monde du travail où la communication serait, je pense, plus facile, surtout avec la hiérarchie.

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a écrit : J'aimerai bien que la notion de tutoiement et de vouvoiement disparaisse aussi en français, ça éviterai bien des situations gênantes... C'est devenu tout un art de parler à quelqu'un en évitant les pronoms personnels parce qu'on se sent trop proche pour le vouvoyer mais pourtant on hésite à le tutoyer Ça va faire 10 ans que je connais mes beaux parents et que j'arrive à leur parler sans ni les vouvoyer ni les tutoyer! C'est une vraie gymnastique!

J ai toujours cru qu en anglais il n y avait pas de vouvoiement alors qu en fait c est le tutoiement qui n existe pas...

En cette fin de jour (heure de Paris), après avoir relu tous les commentaires, je fais deux bilans bien tristes:
- le français, cette langue magnifique qui a été un modèle, au point de remplacer le latin comme moyen de communication universel en Occident, a perdu tout organe de contrôle, et ses locuteurs natifs ne la maîtrisent même plus;
- les Anglais et les Japonais sont souvent, en Europe continentale, considérés comme insincères; ils ne sont ni plus ni moins perfides que les autres, mais leurs langues ont des complications et des subtilités extrêmes, et leurs expressions franches, parfaitement claires pour eux-mêmes, restent incomprises d'autrui.

Couchons-nous donc moins bêtes!

a écrit : Et ça se prononce comment ce " thou " ? En anglais britanique, le même th que think et thanks et ou, donc comme sszou ( le son th se pronoce comme un s avec la langue un poils vers l avant )

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a écrit : En anglais britanique, le même th que think et thanks et ou, donc comme sszou ( le son th se pronoce comme un s avec la langue un poils vers l avant ) Tu veux dire "ou" comme en français ? Parce que ce n'est pas le cas. Le ou de thou est une diphtongue. Il se prononce comme le ow de cow c'est à dire à peu près comme un A suivi d'un O.

a écrit : On ne peut pas dire qu'il a disparu complètement depuis des siècles puisqu'il est toujours utilisé pour s'adresser à Dieu notamment dans les prières. Bizarrement, Dieu est la seule personne que l'on tutoie en anglais moderne. A noter que la 2e personne du singulier a sa propre conjuguaison, comme la 1ère personne, par exemple : I am, thou art... et are pour tous les autres. A noter aussi qu'on met désormais toujours une majuscule à Thou puisqu'il s'agit de Dieu. Afficher tout On tutoie Dieu en français, aussi...

a écrit : En Italie on utilise la troisième personne du singulier pour "vouvoyer", ce qui peut aussi se faire en français, par exemple si vous êtes un monarque : "Sa majesté désire t-elle du sucre dans son café?" Idem en espagnol avec "usted"