L'incompétence empêche de voir que l'on est incompétent

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L'effet Dunning-Kruger est un biais cognitif par lequel les personnes les moins compétentes pensent pourtant être compétents, et n'arrivent pas à reconnaître leur incompétence en raison... de leur incompétence ! Ce biais qui peut faire sourire aurait de réelles conséquences, notamment en matière d'erreurs médicales.


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Peut-être la solution à ce problème n'est-elle pas individuelle (oú chaque individu devrait comprendre ses limites et changer son attitude), mais sociale (oú chaque individu pourrait ressentir la tranquillité nécessaire à accepter ses limites, pour ensuite les repousser, sans hâte). Nous vivons dans une société oú l'on exige des réponses, a fortiori sur des questions importantes (santé, politique, amour..). On n'accepte pas qu'un respondable dise "je ne sais pas", "je ne comprends pas". De plus, on demande des décisions rapides, donc on raisonne selon des patrons dictés par les études universitaires, les stéréotypes, et la routine. Ce qui sort de ça, c'est les erreurs diagnostiques. Seulement s'il n'y a qu'un médecin de garde un vendredi soir à l'hôpital, qu'en plus c'est un jeune qui inconsciemment sait qu'il est limité, pour tenir le coup il va falloir qu'il se la raconte. Pourtant avec des groupes de médecins on pourrait limiter la casse.

Si je suis pas au top dans un domaine, quelles possibilités j'ai: ne pas m'y promener (mais je n'apprendrai jamais), ou alors apprendre, ou bien, le plus rapide (et notre monde exige de la rapidité), me la raconter (sinon la peur me fera faire encore plus de bêtise).

Je veux dire qu'il ne faut pas juger négativement les gens qui, se surévaluant, produisent des erreurs, je crois que c'est notre société qui est propice à provoquer ça. Qu'en pensez-vous?

a écrit : Il est a noter que cette théorie suggère aussi que les personnes les plus qualifiées auraient tendance à sous-estimer leur niveau de compétence et penseraient à tort que des tâches faciles pour elles le sont aussi pour les autres.
(Cf: sources).
Très bonne remarque.
Étant un technicien, très incompétent sur le plan "commercial", j'ai toujours énormément de mal à me vendre moi-même en entretiens d'embauche.

Mais ceci tiens peut être plus à la mode commerciale. Un technicien est plus sincère sur ce qu'il sait ou pas faire, il aura plus d'hésitation à affirmer pouvoir résoudre les problèmes (parce qu'il sait que parfois, ça n'est pas si simple)
Il va même penser que la vérité est plus utile dans son métier (technique) que la présentation ou la suffisance.

Or on n'embauche actuellement que les "commerciaux" qui affirment sans la moindre hésitation "être l'homme de la solution", "savoir résoudre sans difficulté ce genre de problème".
Si qqn hésite, est troublé, c'est éliminatoire.

Ou je veux en venir ? Que petit à petit, la société m'a appris après de nombreux échecs l'hypocrisie. À cacher sa sincérité, à ne pas présenter la réalité mais envoyer une image de perfection et de compétence. C'est plus important que la compétence réelle pour gagner ou garder son poste, ou même progresser.

C'est ce que veulent entendre les recruteurs, les chefs (parce que ça ne s'arrête pas au recrutement !!)
C'est sur la base de "l'impression qu'on donne" qu'on est promu, ou gardé. Qu'on est ---reconnu---.
Et non sur nos compétences réelles, ou sur des tests objectifs comme à l'école.

Comment avec toute cette reconnaissance attribuée sur l'apparence, ne pas en arriver après à un nombre important de personne incompétente finissant par se croire compétente ?

Plus qu'un phénomène individuel, ou un symptôme de "connerie"...
Je pense assez malsain d'accuser les individus de se "vendre" plus compétentes qu'elles ne le sont.
Le problème est lié à l'ensemble de notre société, et son système de recrutement et de promotion, basée exclusivement sur le "sentiment" du "management".
(Qui ressentira très mal qqn qui n'obéis pas a ses codes et à sa culture de représentation commerciale)

Peut-être que si nous acceptions plus la réalité, que personne n'est "le meilleur au monde dans son domaine". Mais que ça ne veux pas dire non plus qu'il est mauvais.
Peut être que si nous accordions plus de confiance à celui qui pose des nuances sur sa capacité à réussir, plus que dans celui qui ose affirmer une confiance aveugle dans ses capacités.

Peut être que ce biais serait nettement moins important.

Peut-être aussi que les incompétents persuadé de leur compétence se retrouveraient moins présent aux postes sensibles.

C'est un problème de société, plus lié au recrutement et à la promotion, (donc à l'incompétence des recruteurs et des chefs) pas un bai de l'individu lui-même.
Dans les circonstance actuelle, la faute de ce bai n'est pas la bêtise de l'individu.

:-/

Tiens, ça me fait penser au nouveau président des États-Unis...

il ne sagit pas de ne pas faire d'erreur ,mais de ne pas faire deux fois la meme erreur.Quand on a compris çales choses se deroulent beaucoup plus facilement

a écrit : Coluche disait :
"L'intelligence c'est la chose la mieux répartie chez les hommes parce que quoi qu'il en soit pourvu, il a toujours l'impression d'en avoir assez vu, que c'est avec ça qu'il juge !"
Cette citation est de René Descartes. Ensuite on peut toujours plagier.

a écrit : Très bonne remarque.
Étant un technicien, très incompétent sur le plan "commercial", j'ai toujours énormément de mal à me vendre moi-même en entretiens d'embauche.

Mais ceci tiens peut être plus à la mode commerciale. Un technicien est plus sincère sur ce qu'il sait ou pas fa
ire, il aura plus d'hésitation à affirmer pouvoir résoudre les problèmes (parce qu'il sait que parfois, ça n'est pas si simple)
Il va même penser que la vérité est plus utile dans son métier (technique) que la présentation ou la suffisance.

Or on n'embauche actuellement que les "commerciaux" qui affirment sans la moindre hésitation "être l'homme de la solution", "savoir résoudre sans difficulté ce genre de problème".
Si qqn hésite, est troublé, c'est éliminatoire.

Ou je veux en venir ? Que petit à petit, la société m'a appris après de nombreux échecs l'hypocrisie. À cacher sa sincérité, à ne pas présenter la réalité mais envoyer une image de perfection et de compétence. C'est plus important que la compétence réelle pour gagner ou garder son poste, ou même progresser.

C'est ce que veulent entendre les recruteurs, les chefs (parce que ça ne s'arrête pas au recrutement !!)
C'est sur la base de "l'impression qu'on donne" qu'on est promu, ou gardé. Qu'on est ---reconnu---.
Et non sur nos compétences réelles, ou sur des tests objectifs comme à l'école.

Comment avec toute cette reconnaissance attribuée sur l'apparence, ne pas en arriver après à un nombre important de personne incompétente finissant par se croire compétente ?

Plus qu'un phénomène individuel, ou un symptôme de "connerie"...
Je pense assez malsain d'accuser les individus de se "vendre" plus compétentes qu'elles ne le sont.
Le problème est lié à l'ensemble de notre société, et son système de recrutement et de promotion, basée exclusivement sur le "sentiment" du "management".
(Qui ressentira très mal qqn qui n'obéis pas a ses codes et à sa culture de représentation commerciale)

Peut-être que si nous acceptions plus la réalité, que personne n'est "le meilleur au monde dans son domaine". Mais que ça ne veux pas dire non plus qu'il est mauvais.
Peut être que si nous accordions plus de confiance à celui qui pose des nuances sur sa capacité à réussir, plus que dans celui qui ose affirmer une confiance aveugle dans ses capacités.

Peut être que ce biais serait nettement moins important.

Peut-être aussi que les incompétents persuadé de leur compétence se retrouveraient moins présent aux postes sensibles.

C'est un problème de société, plus lié au recrutement et à la promotion, (donc à l'incompétence des recruteurs et des chefs) pas un bai de l'individu lui-même.
Dans les circonstance actuelle, la faute de ce bai n'est pas la bêtise de l'individu.

:-/
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Merci Titsta pour cette analyse pour le moins aboutie et fort intéressante.

a écrit : Ça ne m'étonne qu'à moitié. Aujourd'hui, quelqu'un qui pose beaucoup de questions et qui doute fréquemment de ce qu'il sait ou non passera aux yeux des personnes non-qualifiées pour quelqu'un d'incompétent.
Pour paraître compétent, il faut donner l'impresssion d'être
sûr de soi. L'erreur est considérée à tort comme une preuve d'incompétence. C'est l'attitude qu'on adopte après avoir commis une erreur qui à mon sens estime au mieux notre degré de compétence : quels enseignements puis-je tirer de l'erreur que je viens de commettre.
Si on arrêtait de rendre l'erreur honteuse mais qu'on l'acceptait comme un phénomène inéluctable dans la progression des connaissances, je pense qu'on en tirerait des bénéfices énormes !
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Je partage ton avis. Mais si l'homme a développé ce comportement vis à vis de l'erreur et conquit autant de domaines de connaissances malgré tout, c'est que ça ne crée pas tant de dommages que cela. Le biais existe mais tant qu'il existe, c'est qu'il n'est pas suffisamment handicapant pour disparaître. Et ces publications contribuent à le faire connaitre... pour le faire disparaître !

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Je vois beaucoup de commentaires sur la politique : je me dis au contraire que c'est nous qui sommes incompétents en l'occurrence : la plupart des gouvernants sont très qualifiés, très "techniciens". Nous les jugeons avec un regard de profanes complets, sans la moindre idée de la complexité des dossiers qu'ils ont à gérer.

C'est exactement le sujet de l'article : plutôt qu'incompétent, parlons de profane.
Le profane se croit pertinent, parce qu'il ignore même l'étendue de ce qu'il ignore. Il ne se rend pas compte.
Et parfois, sur certains sujets, c'est nous le profane. Il faut s'en souvenir aussi.

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a écrit : Très bonne remarque.
Étant un technicien, très incompétent sur le plan "commercial", j'ai toujours énormément de mal à me vendre moi-même en entretiens d'embauche.

Mais ceci tiens peut être plus à la mode commerciale. Un technicien est plus sincère sur ce qu'il sait ou pas fa
ire, il aura plus d'hésitation à affirmer pouvoir résoudre les problèmes (parce qu'il sait que parfois, ça n'est pas si simple)
Il va même penser que la vérité est plus utile dans son métier (technique) que la présentation ou la suffisance.

Or on n'embauche actuellement que les "commerciaux" qui affirment sans la moindre hésitation "être l'homme de la solution", "savoir résoudre sans difficulté ce genre de problème".
Si qqn hésite, est troublé, c'est éliminatoire.

Ou je veux en venir ? Que petit à petit, la société m'a appris après de nombreux échecs l'hypocrisie. À cacher sa sincérité, à ne pas présenter la réalité mais envoyer une image de perfection et de compétence. C'est plus important que la compétence réelle pour gagner ou garder son poste, ou même progresser.

C'est ce que veulent entendre les recruteurs, les chefs (parce que ça ne s'arrête pas au recrutement !!)
C'est sur la base de "l'impression qu'on donne" qu'on est promu, ou gardé. Qu'on est ---reconnu---.
Et non sur nos compétences réelles, ou sur des tests objectifs comme à l'école.

Comment avec toute cette reconnaissance attribuée sur l'apparence, ne pas en arriver après à un nombre important de personne incompétente finissant par se croire compétente ?

Plus qu'un phénomène individuel, ou un symptôme de "connerie"...
Je pense assez malsain d'accuser les individus de se "vendre" plus compétentes qu'elles ne le sont.
Le problème est lié à l'ensemble de notre société, et son système de recrutement et de promotion, basée exclusivement sur le "sentiment" du "management".
(Qui ressentira très mal qqn qui n'obéis pas a ses codes et à sa culture de représentation commerciale)

Peut-être que si nous acceptions plus la réalité, que personne n'est "le meilleur au monde dans son domaine". Mais que ça ne veux pas dire non plus qu'il est mauvais.
Peut être que si nous accordions plus de confiance à celui qui pose des nuances sur sa capacité à réussir, plus que dans celui qui ose affirmer une confiance aveugle dans ses capacités.

Peut être que ce biais serait nettement moins important.

Peut-être aussi que les incompétents persuadé de leur compétence se retrouveraient moins présent aux postes sensibles.

C'est un problème de société, plus lié au recrutement et à la promotion, (donc à l'incompétence des recruteurs et des chefs) pas un bai de l'individu lui-même.
Dans les circonstance actuelle, la faute de ce bai n'est pas la bêtise de l'individu.

:-/
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S'il te plaît, ne dis pas que tu ne sais pas te vendre !! Tu n'es pas une marchandise à acheter, que diable !!
Ceci dit, j'aime beaucoup ton commentaire !

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android

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a écrit : Il est a noter que cette théorie suggère aussi que les personnes les plus qualifiées auraient tendance à sous-estimer leur niveau de compétence et penseraient à tort que des tâches faciles pour elles le sont aussi pour les autres.
(Cf: sources).
On appele ces gens des zèbres !

Un de mes profs disait (je ne sais pas si c'est une citation célèbre) "plus on apprend, plus on se rend compte qu'on ne sait rien".

a écrit : Un de mes profs disait (je ne sais pas si c'est une citation célèbre) "plus on apprend, plus on se rend compte qu'on ne sait rien". Curieuse réflexion masochiste de la part de quelqu'un qui a choisi une carrière d'enseignant.
L'humanité a quand même appris pas mal de choses depuis qu'elle existe, et elle fait des progrès de plus en plus rapides.
Par exemple, plus de la moitié du PIB des pays industrialisés vient maintenant des nanotechniques (électronique, génétique, communications, etc.) qui résultent de la physique quantique, née il y moins d'un siècle.

N'importe quoi ! Si j'étais incompétent, je le saurais !

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Donc on a créé un syndrome pour désigner les cons...
"Les cons ça ose tout. C'est même à ça qu'on les reconnaît"!
(Les tontons flingueurs)

a écrit : À vrai dire, Coluche citait Descartes. Coluche n'était pas philosophe ? On m'aurait donc menti ?

a écrit : N'importe quoi ! Si j'étais incompétent, je le saurais ! Ben justement cela veut dire que tu es atteint du syndrome mon cher...

Et Descartes faisait que citer Platon

a écrit : Curieuse réflexion masochiste de la part de quelqu'un qui a choisi une carrière d'enseignant.
L'humanité a quand même appris pas mal de choses depuis qu'elle existe, et elle fait des progrès de plus en plus rapides.
Par exemple, plus de la moitié du PIB des pays industrialisés vient main
tenant des nanotechniques (électronique, génétique, communications, etc.) qui résultent de la physique quantique, née il y moins d'un siècle. Afficher tout
Chaque réponse à une question amène davantage de question. Plus tu apprends de choses, plus tu réalises l'immensité de ce que tu ne sais pas encore.
Je trouve au contraire que c'est parfaitement adapté à la philosophie de l'enseignement !